Caractérisation socio-économique de la floriculture

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Diversité de la flore ornementale recensée à Dakar

Peu d’études ont été faites sur la flore ornementale du Sénégal. Les deux études sur la flore ornementale ont été faites à Dakar. L’une des études a porté sur la caractérisation des plantes ornementales (Dieng, 2014) : elle a permis de constater une dominance des Angiospermes avec 92,16% des espèces inventoriées. Ces dernières sont au nombre de 102, appartenant à 78 genres et réunies en 37 familles. Parmi elles, 60 sont citées dans la Flore illustrée du Sénégal et le reste pourrait probablement être introduit. Les familles les plus importantes sont les Euphorbiaceae (13,73%), les Arecaceae (11,76%), les Araceae (8,82%), les Apocynaceae (8,82%) et les Agavaceae (7,84%) (Dieng, 2014). L’autre étude a concerné les plantes ornementales et médicinales (Gaye, 2018). Pour celle-ci, 38 espèces appartenant au sous embranchement des Angiospermes ont été recensées. Ces espèces appartiennent à 37 genres et sont réunies en 25 familles. Les Fabaceae (10,52%), les Lamiaceae (7,89%) et les Myrtaceae (7,89%) sont les familles les plus représentées dans la flore ornementale et médicinale de Dakar (Gaye, 2018).

Définition de l’horticulture ornementale

L’horticulture est l’art de cultiver les jardins. C’est une filière de l’agriculture urbaine et périurbaine (Radji & Kokou, 2013). L’horticulture est subdivisée en des sous-filières que sont : les fruits, les légumes et les plantes ornementales1. L’horticulture ornementale est donc la filière qui traite des plantes ornementales.
Une plante ornementale est un végétal qui dégage un aspect de beauté de par sa floraison, son feuillage, sa fructification, son port et quelques fois pour le parfum qu’elle dégage (Maaoui, 2014; Dieng, 2014). Cette plante peut être un arbre, un arbuste, une herbe, une liane, etc., l’essentiel est qu’elle réponde à ces critères qui renvoient à l’esthétique.

Importance des plantes ornementales

A l’instar des autres plantes, les plantes ornementales ont plusieurs bienfaits.

Importance des plantes ornementales sur la santé humaine

Les espaces verts sont d’une importance capitale dans notre quotidien. Ils nous procurent un bien être inestimable. La vue juste des plantes ornementales participe à la guérison des malades et leur présence permet de prévenir les maladies (BIEN-ÊTRE, 2010). En effet, elles possèdent des principes actifs pouvant combattre certaines maladies allant des moins graves aux plus compliquées. (Radji & Kokou, 2013; Gaye, 2018). Il existe également des plantes médicinales sédatives c’est-à-dire qui luttent contre l’insomnie et parallélement à la névrosité. C’est le cas de la Passiflore dont les principes sédatifs sont contenus dans les extraits acqueux de la tige et des feuilles (Hennebelle et al., 2007).

Importance des plantes ornementales sur l’environnement

Les plantes de par la photosynthèse sont des fixatrices de CO2 et des productrices d’O2. Les plantes ornementales jouissent de ces particularités et bien plus car elles peuvent être des plantes d’appartement. Ces dernières sont des plantes que l’on met à l’intérieur des locaux et qui sont des épuratrices de l’air. En fait, les plantes ornementales d’appartement sont capables d’absorber en plus du dioxyde de carbone, le benzène et le formaldéhyde (BIEN-ÊTRE, 2010; Dieng, 2014). Des études de la Nasa publiées en 1986 ont démontré l’efficacité de certaines variétés de plantes sur l’absorption de composés organiques volatils. Parmi les plantes épuratrices, on a le Chlorophytum commusum qui peut fixer le formaldéhyde et le trichloréthylène (Mongeau, 2010).

Importance économique des plantes ornementale

L’horticulture ornementale ou la floriculture occupe une place importante dans le monde. En effet, la production de plantes à fleurs et de feuillage occupe environ 250000 Ha au niveau mondial. Actuellement, on parle de la floriculture comme étant une industrie. C’est un commerce très florissant qui, dans certains pays, est un pilier essentiel de l’économie.
Le chiffre d’affaire mondial de l’exportation tournait autour de 8,5 à 10 milliards de dollars USD entre 2009 et 2013. Les pays phares dans la production de fleurs selon la Robobank en 2016 sont par ordre d’importance : les Pays bas 52%, la Colombie 15%, l’Equateur 9%, le Kenya 7%, la Belgique 3%, la Malaisie 2%, l’Italie, l’Allemagne et l’Israël avec chacun 1%2. L’Ethiopie est un pays africain qui commence à gagner de la place dans le marché de l’exportation de fleurs avec des revenues estimées à 550 millions de dollars en 20163. Il en est de même pour la Chine dont l’augmentation des exportations est estimée à 90M de dollar4. Les grands consommateurs demeurent toutefois le marché européen (30 milliard d’Euro par an) et les Etats Unis5.

Nuisibilité des plantes ornementales

A côté de tous ces bienfaits, les plantes ornementales peuvent présenter des nuisibilités vis-à-vis de l’homme mais également de l’environnement.

Nuisibilité des plantes ornementales sur la santé

Du point de vue de la santé humaine, les plantes ornementales à côté de leurs vertus thérapeutiques peuvent être toxiques pour l’homme (Jouzier, 2005). La manipulation de ces espèces doit se faire avec précaution car elles comportent des substances nocives à la santé humaine. C’est le cas du Nerium oleander dont la toxicité serait due à des alcaloides notamment l’oléandrine; il possèderait également des substances qui peuvent causer des brûlures cutanées (Bakkali et al., 2010).

Nuisibilité des plantes ornementales sur l’environnement.

Quant aux nuisibilités environnementales, le problème majeur est l’introduction de plantes qui peuvent devenir invasives. En réalité, les plantes ornementales peuvent être des plantes venant d’autres pays : ce sont donc des espèces exotiques. Dans ce cas, elles peuvent créer de grandes perturbations environnementales car pouvant se multiplier de façon exponentielle (Tchatat et al., 2014). Le terme adventice est également utilisé pour les plantes notamment pour la jacynthe d’eau douce. Elle peut être invasive en milieu d’eau douce d’où son appelation d’adventice. Elle peut coloniser les étendues d’eau douce, freinant la vie marine, la navigation ou encore créant des contraintes dans la bonne marche des barrages hydrauliques (Dagno et al., 2007). En d’autres termes, ces plantes peuvent être source d’introduction d’insectes ravageurs. C’est le cas des palmiers ornementaux intodruits en France entre les années 2000 et 2005 qui ont entrainé la prolifération de ravageurs dangereux et créant ainsi des menaces sur le patrimoine culturel, naturel et paysager (Chapin & Germain, 2005; Muller et al., 2012).

MATERIEL ET METHODES

Présentation des sites d’étude

 Département de Mbour
Situation géographique du département de Mbour
Cette étude a été faite dans la région de Thiès et plus précisément dans le département de Mbour. Il est limité au Nord par le département de Thiès, au Nord-Ouest par le département de Rufisque et au Nord-Ouest par le département de Bambey. Le département de Fatick délimite les parties Est et Sud du département de Mbour et les parties Ouest et Sud-Ouest sont recouvertes par l’Océan Atlantique.
Les températures varient en moyenne entre 27,6°C en Septembre et 20,6°C en Février. En ce qui concerne les précipitations, elles varient en moyenne entre 3,4 mm en Février et 177,4 mm en Août6.
Les types de sols
Les types de sol rencontrés à Mbour sont majoritairement des sols de type « Dior » à plus de 50%. Les sols latéritiques sont localisés dans les communes de Diass et de Sindia. Les sols de types « Deck-dior » sont quant à eux localisés à Mbodjène (commune de Ngéniène) (Diop, 2011).
Les activités économiques
Les principales activités économiques de la zone sont : le commerce, l’agriculture, la pêche et le tourisme. Sa population est estimée à 766432 habitants en 2018 selon le rapport de l’ANSD en 2015. Sa démographie et les activités économiques qui y sont menées lui confèrent le statut de la troisième grande ville du Sénégal.
 Saly Portudal
-Situation géographique
La commune de Saly Portudal, communément appelée Saly est limitée au Nord par le village de Ngaparou, au Sud par la commune de Mbour, à l’Est par la commune de Malicounda et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. Saly Portudal s’étend sur une superficie de 14,26 km2. Cette station balnéaire est à 80 km au Sud de Dakar et à 5 km de Mbour. De surcroit, elle est non loin de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) mais également de la réserve de Bandia qui est un excellent lieu pour les excursions.
-Climat
Située près de l’Océan Atlantique, la commune de Saly bénéficie d’un climat spécial. Elle est influencée par l’Alizé, l’Harmattan, la brise maritime en saison sèche et la mousson en saison des pluies (Ciss, 1989). La température moyenne à Saly est de 28°C7. Ces facteurs font d’elle l’une des destinations privilégiées des touristes. En effet, la petite côte est la deuxième destination touristique du Sénégal après la Casamance.
-Le tourisme
Saly est l’un des plus grand centre touristique de l’Afrique de l’Ouest avec environ 17 hôtels, 33 résidences pour un total de 10000 lits8. Le tourisme à Saly est devenu depuis quelques temps un tourisme résidentiel : les étrangers y possèdent des résidences. Ceci est un des facteurs majeurs du développement des pépinières de plantes ornementales aux abords de la voie routière de Saly.
 Malicounda
-Situation géographique
La commune de Malicounda est limitée au Nord par la commune de Sindia, au Sud par la commune de Nguéniène, à l’Est par la commune Sandiara et à l’Ouest par l’Océan Atlantique et la commune de Mbour. Elle est située à moins de 100 km de la région de Dakar et s’étend sur une superficie de 124 km². Elle ceinture la Commune de Mbour et s’adosse sur une façade maritime d’environ 30 km de longueur jusqu’à Pointe Sarène au Sud de la petite côte.
-Climat
Le climat est de type sahélien avec deux saisons : une saison sèche qui dure de Novembre à Juin et une saison des pluies qui dure de Juillet à Octobre. La température moyenne à Malicounda est de 24,3°C9. La zone de la petite côte bénéficie d’un climat côtier avec comme vents dominants l’Alizé, la brise maritime et l’harmattan en saison sèche. La mousson ne souffle qu’en saison des pluies10.

Spectre taxonomique

Le Tableau 15 montre les résultats obtenus concernant la structure de la flore.
L’analyse de ce tableau révèle que cette flore est dominée par les Angiospermes avec 95,63% des espèces inventoriées. Les sous embranchements des Gymnospermes et des Ptéridophytes sont respectivement représentés par 3,12% et 1,25% des espèces (Tableau 15). Ces résultats sont similaires à ceux de la flore ornementale de Dakar où les Angiospermes, les Gymnospermes et les Ptéridophytes représentent respectivement 92,16% , 4,9% et 2,94% des espèces (Dieng, 2014). Il en est de même pour la flore ornementale togolaise où les Angiospermes, les Ptéridophytes et les Gymnospermes sont respectivement représentés par 93,63% ; 3,27% et 3,1% (Radji et al., 2010). Cependant, la flore ornementale et médicinale de Dakar ne comporte pas de Gymnospermes et de Ptéridophytes (Gaye, 2018). Ceci pourrait s’expliquer par une méconnaissance des plantes de ces sous embranchements des tradipraticiens.
Au sein des Angiospermes, la classe des Dicotylédones est dominante avec 70% des familles, 62,19% des genres et 65,63% des espèces. Cette dominance des dicotylédones a été également notée au niveau de la flore ornementale de Dakar et celle de la flore ornementale et médicinale de Dakar où elles sont respectivement représentées par 78,94% et 55,88% des espèces (Dieng, 2014; Gaye, 2018). Il en est de même pour la flore ornementale togolaise où les Dicotylédones occupent 55,88% des espèces (Radji et al., 2010).

Table des matières

INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Diversité floristique du Sénégal
2. Diversité de la flore ornementale recensée à Dakar
3. Définition de l’horticulture ornementale
4. Importance des plantes ornementales
5. Nuisibilité des plantes ornementales
5.1. Nuisibilité des plantes ornementales sur la santé
5.2. Nuisibilité des plantes ornementales sur l’environnement
II. MATERIEL ET METHODES
1. Présentation des sites d’étude
2. Matériel
3. Méthodes
3.1. Collecte de données
3.2. Traitement des données
Cartographie
Enquêtes
Analyse de la flore
III. Résultats et discussions
1. Diagnostic du secteur de la floriculture
1.1. Profil des producteurs
1.2. Apport des paysagistes
1.3. Activités connexes
1.4. Contraintes du métier
1.5. Caractérisation socio-économique de la floriculture
2. Analyse de la flore
2.1. Structure globale de la flore
2.2. Spectre taxonomique
2.3. Spectre biologique
2.4. Spectre chorologique
2.5. Richesse spécifique des pépinières
2.6. Indice de rareté
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SITES WEB
ANNEXE

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