Caractérisation pétrographique de l’unité d’Andria mena

Depuis le début du 20ème siècle, la région d’Andriamena a fait l’objet de plusieurs investigations autant d’ordre géologique que d’exploration. Beaucoup d’hypothèses ont été publiées sur l’histoire géologique de cette région que ce soit sur le plan de la géodynamique que tectono-structural et lithologique. La présente étude intitulée « Caractérisation pétrographique de l’Unité d’Andriamena, Région Betsiboka, Centre Nord de Madagascar », a pour ambition de proposer une nouvelle perception de la compréhension des composants lithologiques de l’Unité d’ Andriamena, et ce dans le cadre de la démarche actuelle de recherche en métallogénie de la chromite menée par le PGRM. En effet, il a été admis jusqu’à maintenant que les ultrabasites d’Andriamena ont intrudé un socle cristallin relatif de nature supracrustale (Rakotomanana, 1996) alors que depuis 2008 une nouvelle tendance se profile, qui est de considérer les formations d’Andriamena comme étant un ancien complexe stratiforme métamorphisé (Ratefiarimino et al, 2008). En vue de mener le travail à bien et à termes, les démarches et étapes suivantes ont été suivies :

• une étude bibliographique qui consiste à compiler les documents et les ouvrages disponibles ayant directement ou indirectement trait au sujet. Cette étude bibliographique a permis d’acquérir une connaissance préalable des bases théoriques et d’avoir une vision d’ensemble du problème, notamment en ce qui concerne les paragenèses minérales et le métamorphisme. La recherche bibliographique en ligne permet actuellement de pallier à la pauvreté en ouvrages des bibliothèques et centres de documentation à Madagascar ;
• les travaux de terrain ont permis des observations et des mesures tectoniques des affleurements ainsi que l’échantillonnage pétrographique. En somme les travaux de terrain permettent d’appréhender encore mieux le fond du problème ;
• l’étude en laboratoire consiste à analyser des lames minces avec un microscope polarisant, qui a autorisé une connaissance plus approfondie des roches, de leurs minéraux composants et du mode d’agencement (les textures et les structures) des minéraux entre eux .

CADRE COCNEPTUEL 

GEOGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE

La région d’Andriamena fait partie des Hautes Terres Centrales de Madagascar. Elle appartient à la Région de Betsiboka, District de Tsaratanàna. La petite ville de Brieville est prise comme repère de la zone d’étude. Elle se trouve à environ 135 Km à vol d’oiseau au nord d’Antananarivo . La zone d’étude est délimitée par les coordonnées :

560 ≥ X ≥ 510 ; 960 ≥ Y ≥ 930.

Géographie physique 

Orographie
La région offre un paysage très vallonné avec des successions de collines basses arrondies de gneiss. Le métagabbro, plus résistant, constitue des dorsales allongées supportant les points culminants (Rakotomanana, 1996) : Analilantampoketsa 1456m, Vohambohitra 1350m, Ambatomandondona 1095m, Ampanatovankazo 1194m, et Besabe 950m. La morphologie générale est celle d’un grand plateau tabulaire résultant d’une pénéplanation. Le paysage est caractérisé par d’épaisses entailles plus ou moins profondes dans la latérite pour donner des niches d’arrachement à parois verticales.

Climat
Madagascar est soumis à un climat tropical. La région fait partie du versant Ouest de l’Ile qui est caractérisé par la faiblesse de l’humidité opposée à une plus grande chaleur ; mais du fait de sa localisation sur les hauts plateaux malagasy, son climat est alors fortement corrigé par l’altitude. Le régime climatique qui régit Andriamena est donc de type tropical sec de haute altitude.

Les principales saisons de l’année sont :
• saison chaude et pluvieuse, du mois de décembre à mai, durant laquelle la hauteur de pluie est la plus grande. C’est également la période cyclonique à Madagascar.
• saison fraîche et sèche entre le mois de juin à septembre pendant laquelle la température la plus basse est de 18°C.
• intersaison très chaude et sèche avec une température atteignant 33°C aux mois d’octobre et novembre.

Hydrographie
La région d’Andriamena est drainée par deux grands fleuves (Mahajamba et Betsiboka) et leurs affluents qui se déversent tous dans le Canal de Mozambique. Les cours d’eau principaux comme ceux des fleuves Betsiboka et Mahajamba ont un écoulement permanent ainsi que les grosses rivières comme Tsivakilay. Les cours d’ordre 3 et 4 sont asséchés en saison sèche ou coulant dans leurs chenaux d’étiage rendant ainsi moins dangereux l’orpaillage.

Végétation
Comme partout ailleurs à Madagascar, la région d’Andriamena est périodiquement victime des feux de brousse qui les a cependant presque déforestées. La couverture végétale y est alors réduite au profit des savanes arbustives et herbeuses composées sur tanety, de l’Heteropogon contortus, l’Hyparrhenia rufa, l’Aristida multicaulis, l’Impérata cylindrica, le Cynodon dactylon. Dans les bas-fonds de l’Icercia hexandra, l’Axonopus copressus, l’Albizzia lebeck, le Tamarindus indicus, le jujubier forment les arbustes fourragers (recensement Instat au niveau des communes 2003). Seules des forêts galerie et des rangées de manguiers bordant les rues à l’entrée des anciens sites coloniaux offrent de l’ombrage.

Activité humaine

Agriculture et élevage 

L’agriculture constitue l’essentiel du revenu des habitants de la région d’Andriamena. La culture vivrière y est la plus dominante et occupent la majorité de la surface cultivée, allant jusqu’à plus de 88%. La principale culture vivrière est le riz, puis viennent par la suite le manioc, le maïs, le haricot, patate douce, taro (recensement Instat au niveau des communes 2003).

L’élevage bovin fait aussi partie des préoccupations des ruraux et ce, malgré l’insécurité flagrante due à la présence des Dahalo. Dans cette zone on peut considérer l’élevage bovin par mi tant d’autres+, ils sont présents dans plus de la moitié des exploitations. Viennent ensuite l’élevage porcin (< 10 %). Pour le petit élevage, le poulet et le canard sont présents avec un taux de présence allant d’une exploitation sur deux à toutes les exploitations (recensement Instat au niveau des communes 2003).

Activités minières

La région d’Andriamena offre une certaine variété de possibilités minières. La chromite est de loin la plus importante. D’ailleurs, et jusqu’à la mise en exploitation des sables de plage du Sud par QMM et du nickel latéritique par Sherrit International, les mines de chromite de la région d’Andriamena sont les seules mines entièrement mécanisées de Madagascar. La chromite a été exploitée depuis 1969 par la Compagnie Minière d’Andriamena (Comina) qui fut nationalisée pendant l’époque socialiste sous le nom de Kraomita Malagasy (Kraoma), devenue depuis une société anonyme dont l’unique porteur des actions est l’Etat malagasy (Service de la Géologie, 2003) .

L’orpaillage est une des activités génératrices de revenu d’appoint aux villageois de la région. Il se pratique d’une manière saisonnière. Le rendement est très faible. Une étude du Projet de Renforcement Institutionnel du Secteur Minier Malgache (PRISMM) a mis en évidence que la production moyenne individuelle est de 2 cg et la moyenne de production annuelle est de 300Kg (PRISMM, 2008). Les sulfures de métaux de base et les platinoïdes des occurrences ultramafiques y sont aussi fortement prospectés.

La cueillette des substances provenant des pegmatites telles que le béryl, le grenat et le quartz est également une autre source de revenu d’appoint.

Voies de communication

Quelques combinaisons avec les routes, la voie ferrée et la voie aérienne avaient, dans un passé assez récent, permis différents modes d’accès à la région d’Andriamena. Actuellement, il n’y a plus de choix : la région n’est accessible que par route. Cet accès routier offre une seule alternative qui consiste à choisir entre passer par Moramanga et Vohidiala ou par Anjozorobe et Bejofo pour rejoindre la route qui fait le tour du Lac Alaotra jusqu’à Ambaiboho. D’Ambaiboho on peut rejoindre Brieville et puis Andriamena . La région est sillonnée de pistes pour chars à zébu que peuvent difficilement emprunter les voitures 4×4 ainsi que de chemins piétons. L’accès aux différentes localités habitées est ainsi rendu possible.

Infrastructures diverses

Brieville est une cité ouvrière construite par Comina pour héberger son personnel. La Cité est faite de deux lotissements essentiels : l’un à l’usage des cadres et l’autre destiné aux ouvriers. Tous les composants sociaux (les dispensaires et les écoles) sont dupliqués par le fait que Kraoma en dispose pour ses besoins et l’Etat fait tout autant pour les besoins de l’ensemble de la population. L’électricité et l’eau potable ne se trouvent qu’à Brieville. Des bornes fontaines publiques de captage direct sont construites par le Ministère de l’Energie et des Mines (Projet ADER), dans quelques villages (exemple : Ambalanirana).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I Cadre conceptuel
I. CADRE COCNEPTUEL
I-1. GEOGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE
I-1-1. Géographie physique
I-1-1-1) Orographie
I-1-1-2) Climat
I-1-1-3) Hydrographie
I-1-1-4) Végétation
I-1-2. Activité humaine
I-1-2-1) Agriculture et élevage
I-1-2-2) Activités minières
I-1-3. Voies de communication
I-1-4. Infrastructures diverses
I-2. GEOLOGIE DE LA ZONE D’ETUDE
I-2-1. Généralités sur la géologie de Madagascar
I-2-1-1) Le vieux socle cristallin de Madagascar
I-2-1-2) Approche géologique d’Andriamena
I-3. LES TRAVAUX DE LABORATOIRES
PARTIE II Description lithologique et pétrographie de la zone d’étude
II. DESCRIPTION LITHOLOGIQUE ET PETROGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE
II-1. DESCRIPTION MACROSCOPIQUE
II-1-1. L’ensemble gneissique
II-1-1-1) Les gneiss à deux pyroxènes
II-1-1-2) Les gneiss à grenat
II-1-1-3) Les gneiss à amphibole
II-1-1-4) Les gneiss à biotite
II-1-2. Ensemble métabasique et métaultrabasique
II-1-2-1) Gabbro
II-1-2-2) Amphibolite
II-1-3. Les formations recoupantes : pegmatite, aplite
II-2. ETUDE TECTONIQUE ET STRUCTURALE
II-2-1. Synthèse
II-3. DESCRIPTION ET ANALYSE MICROSCOPIQUE DES LAMES MINCES
II-3-1. Les roches Gneissiques
II-3-1-1) Orthogneiss à biotite et chlorite
II-3-1-2) Gneiss à grenat
II-3-1-3) Gneiss à grenat riche en biotite
II-3-2. Les roches basiques
II-3-2-1) Gabbronorite
II-3-2-2) Gabbro à grain fin
II-3-2-3) Metagabbro
II-3-3. Synthèse
PARTIE III Les conditions du métamorphisme
III. LES CONDITIONS DU METAMORPHISME
III-1. INTRODUCTION
III-1-1. Les formations gneissiques
III-1-2. Les formations gabbroiques
III-2. CONCLUSION
PARTIE IV Les gîtes minéraux de la zone d’étude
IV. LES GITES MINERAUX DE LA ZONE D’ETUDE
IV-1. LES DIFFERENTS INDICES DE MINERALISATION DE LA ZONE D’ETUDE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Résumé
Abstract

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