Caractérisation génétique de deux races ovines au Sénégal

L’élevage relève d’une tradition africaine bien établie. Il constitue d’ailleurs une marque distinctive de certains groupes ethniques (Fall, 2002). En effet, avec l’agriculture, ils forment les principales activités des populations rurales, pourvoyeuses d’aliments et de revenus monétaires. L’élevage est un secteur stratégique qui occupe près de 60% des ménages agricoles du Sénégal (ANSD, 2016). Malgré son poids relativement faible dans le Produit Intérieur Brut (4,3% en 2013), il occupe environ 40% de la population rurale (ANSD, 2016). Ainsi, l’élevage des petits ruminants a pris une place importante dans le secteur des productions animales et participe à l’économie en milieu rural. De nombreux avantages se présentent pour l’élevage des petits ruminants, car étant faciles à manipuler à cause de leur petit format et sont peu exigeants en qualité de fourrage. La conduite de l’élevage est facile et ne nécessite aucune formation préalable (Tchouamo et al., 2005). De plus, les animaux en pâturage stimulent la croissance des plantes, éliminent la biomasse excédentaire et contribuent au cycle des substances nutritives (Ndiaye, 2015). Les recherches socio-économiques sur l’élevage traditionnel sénégalais ont pendant longtemps mis l’accent sur l’étude des bovins que sur les petits ruminants (Diaw, 1995). Mais la longue période de sécheresse des années 70 et 80, rapportée par CSE (2007), qui a entrainé des pertes subies par le cheptel bovin, a mis en évidence le rôle des petits ruminants dans la reconstitution du capital animal des Performances animales et pratiques d’élevage en Afrique Sahélienne (PASTEURS). Cet évènement a aussi révélé l’adaptation des petits ruminants à un environnement hostile (Dia, 1979 ; Ndiaye, 2015). Parmi les petits ruminants, les ovins occupent une place importante dans le train de vie des populations. En effet, leur utilisation est multiple dans les fonctions de restauration rapide mais aussi lors des cérémonies familiales comme religieuses notamment durant la fête de Tabaski (Ndiaye et al., 2018).

Ce n’est qu’au début des années 70 que le centre de recherches zootechniques (CRZ) de Kolda a mis en œuvre des travaux de recherches sur le mouton Djallonké qui est retrouvé au Sud du Sénégal. Ces études se sont poursuivies avec les ovins Peul et Touabire qui ont démarré dans cette même station en 1974 (Sall, 2007). Au delà de ces trois races ovines locales, le Sénégal possède en plus du métis Waralé issu du croisement entre le mouton Touabire et le mouton Peul peul, d’autres races introduites que sont le mouton Bali-bali, le mouton Balami communément appelé Azawak et le mouton Ladoum. Ce dernier est devenu de notoriété locale car n’ayant pas fini de démontrer la stabilité de ses populations à cause de la sélection qui lui est appliquée comme décrit par Ndiaye (2020). Le mouton Ladoum constitue avec le mouton Touabire les deux races ovines maures à poils ras du pays. Certains auteurs (Paul, 2005 ; Sadio, 2010) associent le mouton Ladoum au mouton Touabire et le décrive comme étant une de ses variétés. Les études sur ces deux populations ont été de nature phénotypique (Gueye, 1997 ; Sall, 2007) et génotypique (Kabore, 2019; Ndiaye, 2020). Cependant, une seule étude préliminaire au plan génétique pour la discrimination de ces deux races a été réalisée par Sadio (2010). Cette étude basée sur le génome mitochondrial en l’occurrence le cytochrome B a été effectuée par la méthode PCR-RFLP. Les résultats rapportés par cette étude n’ont pas été concluants mais ont tout de même permis de supputer l’hypothèse selon laquelle le mouton Ladoum est une variété du mouton Touabire. Par conséquent, un début de réponse est apporté par ce gène d’intérêt, le cytochrome B, qui peut également révéler de récents processus démographiques touchant une ou plusieurs populations. Ainsi, ne faudrait-il pas aller plus loin en utilisant la méthode PCR séquençage pour plus affiner cette discrimination et d’étayer les éventuelles différences entre ces deux races locales ovines du Sénégal ?

Synthèse Bibliographique

Sénégal : situation géographique

« Finistère Ouest-africain » pour d’aucuns, « Sahel maritime » pour d’autres, ces deux (2) images caractérisent bien le Sénégal (Paul, 2005). Situé à l’extrême Ouest de la façade atlantique du Continent africain, entre les méridiens 11°30 à l’Est (à Saraya) et 17°30 à l’Ouest (Dakar) et entre les parallèles 2°30 au Sud (frontière de la guinée) et 16°30 au Nord (Podor), le Sénégal couvre une superficie de 197 722 km2 (Keita, 2005) et est le seul pays sahélien à jouir d’une façade maritime sur l’Océan Atlantique qui s’étale sur près de 700Km (Ndiaye, 2015). Sa diversité biophysique qui a façonné les différents types de paysages rencontrés suivant le gradient pluviométrique, a favorisé l’existence de différentes formes d’occupations et d’utilisation des terres qu’on rencontre dans les zones éco-géographiques (CSE, 2007).

Elevage au Sénégal 

L’élevage des petits ruminants occupe une place très importante au Sénégal, dont les ovins avec 23,0% occupent la deuxième place (Ndiaye et al., 2019b). Il est devenu comme une richesse culturelle des peuples nomades et pastoraux. Il est traditionnellement une activité de sécurisation et d’épargne pour plusieurs catégories sociales (agriculteur, ouvrier, fonctionnaire) mais aussi devenu une activité économique avec des filières courtes (Diallo, 2004). De plus, les petits ruminants ont une grande capacité d’adaptation dans les milieux hostiles mais aussi une vitesse de renouvellement, car étant des espèces à cycle court. De ce fait, leur élevage s’est développé par rapport de l’élevage des bovins (Nahar, 1992).

Avantages de l’élevage au Sénégal 

Au Sénégal, l’élevage et ses produits occupent une place importante dans les dynamiques spatiales, économiques et représentatives. Cependant, il occupe une place marginale dans les politiques publiques et les représentations qui président à l’aménagement du territoire (Magrin, 2008). Néanmoins, il assure une contribution importante à l’offre de viande et de lait, à la création d’emplois et de revenus aux populations en milieu rural et urbain (Ousseini, 2011). Sa production en viande est 242641 tonnes et la consommation par habitant est 17,8 kg. Aussi, l’élevage extensif a produit 137,2 millions litres de lait contre 94,3 millions litres pour l’élevage semi-intensif/intensif (ANSD, 2019). C’est un secteur qui contribue significativement aux revenus agricoles des producteurs ruraux d’une manière directe par la valorisation des produits animaux mais aussi indirectement par la traction animale et la fertilisation des terres destinées à l’agriculture (Sadio, 2010 ; Dieye et al., 2004). La valeur ajoutée de l’élevage aux prix courants est évaluée à 453,5 milliards FCFA, soit un accroissement de 14,3%. Son poids dans la valeur ajoutée totale du secteur primaire est de 27,4 %. Toutefois, il convient de noter que l’élevage a représenté 4,0% du PIB. Sa contribution à la croissance du PIB est de 0,3% (ANSD, 2019). Il est présent dans les différents espaces agricoles, bien au-delà de la zone pastorale localisée dans le Nord du pays, et à côté d’autres productions vivrières. Cette situation s’explique par le dynamisme du commerce local des produits de l’élevage, et le développement des circuits d’approvisionnement des marchés urbains de la côte. Malgré cela, la place de l’élevage dans les politiques agricole apparaît bien ambiguë. (Magrin, 2008).

Contraintes liées à l’élevage au Sénégal 

Depuis 30 ans, le modèle « productivisme » de la capitale, peine à s’imposer en zone rurale et se limite souvent à la périphérie des grandes villes, que ce soit dans le domaine de l’embouche ovine ou de la production laitière (Dieye et al., 2004). Aussi, le taux de mortalité enregistré chaque année, imputable aux affections dues aux maladies prioritaires présente les pourcentages suivants : 12% chez les bovins, 16,8 ± 3% chez les ovins, 13,2 ± 3% chez les caprins, 50% chez la volaille locale, 50% chez les porcins et 5% chez les équins. Globalement, ces affections coûtent chaque année à l’économie sénégalaise 60 milliards de francs CFA (NISDEL, 2004 ; Ndiaye et al., 2019b). Il y a, également, d’autres contraintes majeures qui peuvent être des obstacles pour le développement du secteur de l’élevage des ovins. Il s’agit des difficultés d’accès au crédit, à l’alimentation, à l’abreuvement du bétail. Il y a aussi des problèmes liés à la transhumance, aux difficultés liées à la collecte, à la transformation, à la conservation et à la distribution des produits animaux. Aussi, on note une faible capacité des organisations professionnelles, à l’insuffisance des ressources humaines, à la faible valorisation des résultats de la recherche (Niang, 2013). Pour d’autres, les difficultés sont d’ordre environnemental notamment, la faiblesse du budget alloué au sous-secteur compte tenu des besoins en financement, aux changements climatiques qui ont un impact direct sur la pluviométrie, les pluies hors saison et les inondations. La sante animale est mis en jeu avec un faible taux de couverture vaccinale (ANDS, 2017). Il y a des difficultés liées au foncier avec la réduction de l’espace pastoral et de l’urbanisation, les lenteurs dans le vote et l’application du Code pastoral. Cela a pour conséquence les conflits fréquents entre agriculteurs et éleveurs et les lenteurs dans la finalisation du document de réformes foncières à la disponibilité de statistiques de qualité du fait que l’élevage n’a jamais eu de recensement (ANDS, 2017).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse Bibliographique
I-1- Sénégal : situation géographique
I-2 Elevage au Sénégal
I-2-1 Avantages de l’élevage au Sénégal
I-2-2 Contraintes liées à l’élevage au Sénégal
I-2-3 Systèmes d’élevage au Sénégal
Système pastoral ou extensif
Système agropastoral ou semi intensif
Système urbain et périurbain ou intensif
I-2-4 Elevage ovin au Sénégal
I-2-5 Races ovines élevées au Sénégal
Mouton maure blanc ou Touabire
Mouton Ladoum
I-3- Caractérisation génétique des races ovines
Chapitre II : matériel et méthodes
II-1 Sites de l’étude
II-2 Echantillonnage
II-3 Prélèvements de sang
II-4 Choix du gène (cytochrome B)
II-5 Etude génétique
II-5-1 Extraction d’ADN
II-5-2 Amplification ou PCR du cytochrome B
II-5-3 Séquençage du Cytochrome B
II-5-4 Analyses génétiques
II-5-4-1 Variabilité génétique du Cyt B
II-5-4-2 Différenciation génétique du Cyt B
II-5-4-3 Structuration génétique
II-5-4-3 Evolution démographique
II-5-4-4 Relations phylogénétiques
Chapitre III : Résultats et discussion
III-1 Résultats
III-1-1 Visualisation des travaux du laboratoire
III-1-2 Variabilité génétique
III-1-3 Différenciation génétique
III-1-4 Structuration génétique
III-1-5 Evolution démographique
III-1-6 Relation phylogénétiques
a) Réseau d’haplotypes
b) Arbre phylogénétique
III-2 Discussion
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques
Annexes

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