Caractérisation du sous-système formel

Caractérisation du sous-système formel

Caractérisation diachronique de la forme bâtie

Le terme caractérisation est ici entendu au sens mis de l’avant par la typo-morphologie, c’est-à-dire comme une analyse visant à dégager les caractères essentiels d’un élément (Moretti 2005). Le but de la caractérisation est de révéler ce qu’est l’objet que l’on étudie dans son essence. Dans ce travail, nous nous concentrerons plus précisément sur ce qui peut expliquer les choix constructifs. Les caractérisations de l’environnement bâti et des déterminants sociaux ne seront donc pas extensives, mais serviront plutôt de points de comparaison pour expliquer les choix constructifs. Ce type d’étude est diachronique tout simplement quand elle se fait longitudinalement à travers le temps. Les caractères des objets d’étude peuvent ainsi être analysés et comparés selon les époques.Pour les besoins de ce mémoire, la forme bâtie est divisée en deux échelles : urbaine et constructive. Ce partage est guidé par les objectifs de la recherche, mais aussi par les limites des sources d’archives. Le but central du mémoire est évidemment de qualifier la construction résidentielle du quartier Notre-Dame. Or, l’étendue de cet échantillon (plus de 3000 bâtiments) et une ambition réaliste limitent la profondeur de l’analyse. Ainsi, l’échelle intermédiaire (architecturale) sera peu considérée. En fait, quelques caractéristiques essentielles de cette échelle seront amalgamées à l’échelle constructive. Afin de situer la construction dans son contexte formel, des caractéristiques urbaines sont étudiées. La prochaine section présente les sources, les outils et variables utilisées pour la caractérisation des logiques interne de la forme bâtie.

La forme urbaine

L’analyse urbaine allie les méthodes de deux écoles de l’étude de la forme bâtie : la typo-morphologie et la syntaxe spatiale. La première nous fournit deux analyses que l’on pourrait qualifier de « classiques » puisqu’elles remontent au fondement de la discipline : la morphogenèse urbaine et l’analyse typologique du tissu urbain (Caniggia et Maffei 2000, Moretti 2005). Ces deux méthodes sont utilisées dans les travaux de Dufaux (2007), (2014) et de Gauthier (1997), (2003, 2014) pour dégager des cartes d’archives les caractéristiques essentielles ou typiques des tissus urbains, pour ensuite les comparer avec d’autres données, qu’elles soient historiques, sociales, architecturales ou constructives.La morphogenèse urbaine est une étude chronologique de l’apparition du système viaire et cadastral qui se fait la plupart du temps à partir de cartes d’archives. Elle vise à établir une typologie des voies. À l’aide de l’ordre de construction et de la configuration du système, il s’agit d’identifier le ou les parcours mères, les voies d’implantations et de restructurations. Un parcours est une « structure apte à assurer le transit », la plupart du temps le terme réfère à un élément du système viaire, à une voie de circulation (Moretti 2005). Le parcours peut être automobile, cyclable, piétonnier, autoroutier et même fluvial.
Les éléments de base de la typologie du système viaire sont les parcours-mères, d’implantation, de raccordement et de restructuration. Un parcours mère est une première voie qui traverse le territoire. Elle relie souvent des pôles existants à l’échelle territoriale. Par souci d’efficacité, il suit toujours le chemin le plus rapide. Ce dernier n’est pas toujours le plus court en termes de distance linéaire à cause des obstacles naturels qui sont souvent contournés. Dans les tissus datant de l’ère préindustrielle, on observe que ces voies suivent la topographie et qu’elles évitent les barrières naturelles comme les cours d’eau ou les falaises. Ceci produit des tracés curvilignes qui engendrent à leur tour un lotissement irrégulier (Moretti 2005). Deuxième étape dans le processus de formation du tissu urbain, les voies d’implantation sont habituellement perpendiculaires au parcours-mère et permettent une occupation accrue du territoire. Ces tracés sont presque toujours rectilignes afin que les parcelles qui y sont situées soient rectangulaires et ainsi plus faciles à occuper. Contrairement au parcours mère, le bâti qui s’y trouve est habituellement homogène (Moretti 2005). Finalement, le parcours de raccordement apparaît lorsque les voies d’implantation deviennent trop longues. Il permet de les raccorder parallèlement au parcours mère. Chacun des parcours possède, en principe, sa bande de pertinence, c’est-àdire son tissu urbain associé. Concrètement, il s’agit des lots qui se rapportent à chacune des voies.
L’analyse typologique du tissu urbain quant à elle, compare la typologie des voies avec différentes caractéristiques : pourcentage d’occupation du sol, position du bâtiment sur le lot, forme et dimensions du lot, forme et dimensions de l’ilot, largeur et configuration des rues. Cette liste n’est pas exhaustive. L’essentiel de la méthode consiste à déterminer pour chaque échelle d’étude choisie, une typologie d’éléments, qu’elle soit formée de lots, d’ilots, ou de voies.
Ensemble, ces deux méthodes permettent de comprendre l’origine et le processus de formation du tissu urbain. La typologie des voies et du cadastre qui y est associé permet la formation de secteur aux caractères plutôt homogènes, des aires morphologiques. Pour les besoins de la recherche, ces aires facilitent la comparaison avec les données sur la construction.
Comme le montrent Dufaux et Olson (2014), l’analyse de la configuration (space syntax) peut être utilisée pour étudier l’environnement urbain. Dans ce cas, l’analyse porte précisément sur le système viaire. Space syntax est d’abord une théorie de l’espace mise au point par Hillier et Hanson (1984) dans The Social Logic of Space. Cette théorie lie la configuration de l’espace et les comportements et les besoins sociaux. Or, cette théorie mena très rapidement au développement d’une méthode d’analyse. Cet outil permet, par quelques mesures géométriques, de prédire divers comportements humains dans l’espace, principalement le déplacement à pied ou en voiture (Penn 2003). Elle se base principalement sur le nombre de changements de direction à effectuer sur un trajet et sur la connectivité visuelle. Plus concrètement, l’analyse se fait à l’intérieur du logiciel DepthmapX. Pour chaque mesure effectuée, une représentation visuelle du résultat (une carte) et un tableau des résultats sont générés.
On peut ainsi analyser l’intégration visuelle (axiale ou par segments) d’un système viaire urbain. Cette mesure fut développée par Hillier et Hanson. Elle qui combine la connectivité et la profondeur de chaque point pour fournir une mesure de la probabilité du passage des utilisateurs du bâtiment. La connectivité mesure le nombre de choix qu’offre une route. Posé simplement, cela signifie que plus une voie en rencontre d’autres, plus elle est connectée. En théorie, plus il y a de croisements, plus le segment devrait être utilisé (Hillier et Hanson 1984). La profondeur exprime le nombre de choix (ou virage) qu’il est nécessaire d’effectuer pour accéder à un point du système. Il a été démontré que l’intégration est fortement corrélée avec les déplacements piétonniers (Penn 2003). Plus une route offre de choix, plus elle sera considérée comme intégrée au réseau viaire et donc susceptible de supporter un trafic important (Penn 2003, Arnold 2011).
En résumé, les deux approches (typo-morphologiques et syntaxiques) permettent des analyses urbaines complémentaires. La première décrit précisément la forme urbaine et permet ainsi la création de secteurs morphologiques pertinents. La seconde relie les caractéristiques du système viaire de la ville à des comportements humains, ce qui nous aidera à débuter notre comparaison entre le système formel et le système social.

La construction

L’analyse des caractéristiques constructives du bâti emprunte encore une fois des outils à la typo-morphologie. Cette discipline s’exerce à identifier les caractéristiques les plus courantes et à les assembler pour former des typologies, des ensembles de bâtiments types qui partagent des groupes de caractéristiques communs. Les typologies peuvent toucher un territoire, une fonction ou une période (Caniggia et Maffei 2000, Moretti 2005). Pour l’étude de la construction, nous élaborerons une typologie des résidences pour le quartier Notre-Dame en fonction des périodes. Puisqu’elle suit l’évolution de la forme dans le temps, cette typologie sera dite diachronique.Le choix des caractéristiques pour décrire la forme construite est guidé à la fois par les potentiels et limites des sources d’archives et par l’expérience des recherches passées exposée par la littérature. Selon notre recension, beaucoup de travaux recueillent des informations sur la structure porteuse du bâtiment, que se soit sa matérialité (Dufaux 3.3, Bernier, Noble), son orientation (Dufaux 3.3). D’autres raffinent l’analyse en décortiquant la structure du bâtiment en ses différentes composantes : type de plancher (Giebeler, Heitor et Alegre), type de murs porteurs (Auger et Roquet, Giebeler, Heitor et Alegre), type de charpente de toiture (Auger et Roquet, Gauthier 1997, Giebeler) et type d’assemblage (Auger et Roquet, Giebeler). Certains auteurs portent plutôt leur attention sur l’enveloppe en analysant les revêtements extérieurs et les revêtements de toiture (Auger et Roquet, Giebeler). À cela, Glassie (chap. IV) ajoute le type, la forme et l’organisation des ouvertures et des cheminées sur les façades. Auger et Roquet de même que Giebeler poursuivent leur analyse en étudiant les revêtements intérieurs et Brand suggère d’y inclure les services mécaniques et électriques. Finalement, le travail de Whitehand et al. considère des facteurs précis, le type et la quantité de rénovations mineures et majeures, pour comprendre le phénomène de la rénovation en relation avec la densité urbaine. Ces derniers indicateurs pourraient se révéler utiles afin de cerner le phénomène de transformation progressive du bâti selon l’angle de la construction. D’autres encore regardent du côté de caractéristiques plus architecturales (puisqu’elles touchent l’ensemble du bâtiment) que constructives comme le nombre d’étages et de baies d’ouvertures ou encore la position du bâtiment sur son lot (Gauthier 1997, Dufaux 2007, 3,3).
Ainsi, la littérature suggère une multitude de caractères pertinents à mesurer. Par contre, les sources disponibles pour la période étudiée de l’histoire de Lévis limitent les possibilités et orientent les choix pertinents. La cartographie du secteur témoigne de certaines caractéristiques constructives du bâti et de leur évolution. Ce sont des outils à grande échelle qui permettent d’analyser un grand nombre de cas. Cela se fait cependant au détriment d’une profondeur de détails. On peut y identifier des modifications grossières (changement de matériaux, de dimensions ou de fonction). Nous pouvons aussi noter les ajouts et démolitions partielles ou totales d’immeubles en observant les changements entre les cartes des différentes périodes. Ces informations souffrent toutefois d’une certaine imprécision temporelle. Les cartes représentent le secteur selon des moments précis : 1865, 1879, 1900, 1909, 1918 et 1927. Les informations qu’elles véhiculent ne sont pas non plus uniformes (voir Tableau 3.2). Ainsi, les changements ne sont pas toujours perceptibles

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Table des matières

Résumé du mémoire
Thesis abstract
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des figures
Liste des abréviations et des sigles x Remerciements
1 Introduction
1.1 Pourquoi étudier la construction ?
1.2 Le bâti résidentiel : une vision d’ensemble
1.3 Le quartier Notre-Dame de Lévis de 1851 à 1927
2 Objectifs
2.1 Objectif principal
2.2 Objectifs secondaires
3 Cadre conceptuel et méthodologique
3.1 Revue de la littérature : les auteurs étudiés
3.2 Forme et société : différentes positions ontologiques
3.2.1 Internalisme
3.2.2 Externalisme
3.2.3 Approche systémique
3.2.4 Les objets et échelles d’étude
3.3 Un cadre théorique pour l’étude du système société-construction de Lévis
3.4 Le cadre méthodologique
3.4.1 Caractérisation diachronique de la forme bâtie
3.4.2 Les facteurs sociaux
3.4.3 Analyse relationnelle des facteurs sociaux et de la forme bâtie
3.5 Conclusion : la nécessité d’une synthèse systémique
4 Méthode
4.1 Caractérisation du sous-système formel
4.1.1 L’analyse de l’échelle urbaine
4.1.2 Les caractéristiques constructives des bâtiments
4.1.3 Interprétation systémique de la forme
4.2 Caractérisation du sous-système social
4.2.1 Le contexte historique du quartier Notre-Dame
4.2.2 Les occupants des bâtiments du secteur
4.2.3 Le financement de la construction
4.2.4 Interprétation systémique du contexte social et reconstitution du système société-construction
4.3 La méthode comme résultat
5 Analyse de la forme
5.1 Forme urbaine
5.1.1 Morphogenèse
5.1.2 Aires morphologiques
5.1.3 Typo-morphologie : les parcours
5.1.4 Les lots
5.1.5 Syntaxe spatiale
5.1.6 Caractérisation des quatre aires morphologiques
5.1.7 L’analyse urbaine pour la compréhension de la construction : un outil de comparaison
5.2 Forme construite
5.2.1 Analyse diachronique des caractéristiques constructives
5.2.2 Analyse relationnelle synchronique des caractéristiques constructives
5.2.3 Synthèse des analyses diachronique et relationnelle
5.3 Forme urbaine x forme construite (interprétation systémique de la forme)
5.3.1 Distribution spatiale diachronique des caractéristiques constructives selon les aires morphologiques, 1879 à 1927
5.3.2 Distribution spatiale des constructions et des démolitions dans le temps, 1865 à 1927
5.3.3 Distribution spatiale des bâtiments ayant survécu jusqu’en 2013
5.3.4 La nature systémique de l’environnement bâti
6 Construction et société
6.1 Le contexte historique
6.1.1 Population
6.1.2 Économie et société
6.1.3 Transport
6.1.4 Territoire
6.1.5 Des échelles de la forme aux échelles de l’histoire
6.2 Les occupants
6.2.1 Analyse diachronique
6.2.2 Analyse relationnelle
6.2.3 Conclusion partielle
6.3 Le financement de la construction
6.3.1 Le financement de la construction via les notaires
6.3.2 Les sociétés de construction, de l’Angleterre à Lévis, de temporaires à permanents
6.3.3 La Société de construction permanente de Lévis (1869)
6.3.4 L’influence de la SCPL sur la construction lévisienne
6.3.5 L’apport de l’étude du financement à la compréhension de la construction lévisienne
7 Discussion
7.1 Rappel du contexte de l’étude
7.1.1 L’émergence d’un Québec moderne et son impact sur la production de l’environnement bâti
7.2 Synthèse des résultats : interprétation du système société-construction
7.2.1 Une dynamique urbaine
7.2.2 Un milieu bâti en transformation progressive
7.2.3 Capital et construction
7.3 Forces et limites de l’étude
7.3.1 Le système formel
7.3.2 Le système social
8 Conclusion
8.1 Résumé des objectifs et des objets d’étude
8.2 Une amorce à l’interprétation du système société-construction
8.2.1 Le sous-système formel
8.2.2 Le sous-système social comme outil de recomposition du système société-construction
8.3 Bilan de la méthode : une approche populationnelle à compléter
8.4 Épilogue
Références
Annexes

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