CARACTERISATION DU POTENTIEL SOCIO SANITAIRE DU BASSIN DE SANTE DE LA HAUTE CASAMANCE

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Double problématique santé/frontière

Comme évoqué précédemment, l’évolution des proces susociaux tend à façonner l’espace en ignorant les réalités officielles des uridictionsj différentes caractérisées par des limites physico-naturelles et/ou artificielles. La notion de frontière tend à perdre son sens originel. A ce propos, l’espace, dans la géographie des frontières, n’est plus considéré comme une «enveloppe des structures étatiques» selon François Moullé, (2010). Il est plutôt perçu comme un ensemble territorial où s’entrecroisent des flux dans des bassins à cheval sur plusieurs Etats.
Les liens sociaux de tout ordre, notamment en santé, ne sont plus confinés dans le seul contexte national mais sont inscrits dans un cadre plus général avec, dans bien des cas, une polarité transfrontalière.
Aujourd’hui, l’étude des interrelations santé et territoires est révélatrice de la façon dont les barrières étatiques se banalisent par rapport à la conception classique intra-muros du cadre qu’elles délimitent. En effet, la porositédes frontières, dans une logique d’ouverture à l’autre marquée par la mondialisation et le regroupement communautaire, est certainement la voie la plus rapide de propagation des maladies en générale (même endémiques). Elle propose également l’opportunité d’un choix de recours aux soins qui va au-delà des frontières. Ainsi, l’aisance et la multiplication des flux de populations à la recherche de soins imp liquent un système complexe d’orientation dans le recours aux soins. Des aires de recrutement transfrontalières se forment alors naturellement autour de structures nationales avec une polarisation de populations non prévues. Ce recours aux soins est défini par la qualité de l’offre de santé, l’accessibilité physique, les relations socioéconomiques, les mutations des espaces urbains périphériques entre autres.
Cette problématique, si fertile, a fait l’objet de recherches tendant à aborder les faits de santé dans une dynamique de processus socio-spatiaux en mettant en valeurs les paramètres de continuités et de discontinuités. Cesdernières dépendent de l’espace vécu socialement en rapport avec les multiples échanges entretenus. Ces échanges s’opèrent dans un foisonnement de flux incessants que supposent l’attractivité de certaines centralités. Des auteurs se sont attelés à réfléchir sur la question, et notamment dans l’espace européen. A ce sujet, Christian Lamour (2010) a étudié la « polarité hospitalière et l’intégration européenne». Il évoque le cas de l’agglomération du Pôle Européen de Développement PED)( avec les mobilités transfrontalières de soins qu’elle engendre autour de structures nationales en Belgique, en France en Allemagne et au Luxembourg24. Sandra Perez et Alessandro Balli (2010) se sont intéressés aux Alpes du Sud où ils ont mis en évidence les dissemblances, dans les systèmes de soins italien et français à travers les provinces de Cuneo, Imperia en Italie et le département des Alpes-Maritimes en France. Ces dissemblances génèrent un accès aux soins différentiel dans le bassin de santé transfrontalier à travers « une logique nationale qui juxtapose des systèmes de santé à l’héritage différent ». François Moullé (2010) s’est penché sur la santésous l’angle d’une « situation d’accident lié à la pratique des sports de montagne impliquant une intervention d’urgence » dans l’exemple du massif du Mont Blanc. Les réseaux transfrontaliers d’organisation des interventions d’urgence y sont interprétés comme de puissants révélateurs de la coopération transnationale dans le cadre d’un bassin de santé à cheval sur la Suisse et la France. Selon lui, la frontière y « est devenue une simple discontinuité fonctionnelle dans une logique de partage des compétences territoriales ». Ces discontinuités dans l’espace sanitaire ont aussi été abordées par Sébastien Fleuret et Emmanuel Bioteau (2010). Leurs analyses ont porté sur la « gestion territorialisée». Ils perçoivent les discontinuités dans le contexte d’une « multiplication et d’une superposition de territoires » d’une part, et d’autre part, d’une « variation dans la manière dont le territoire est vécu par les planificateurs et les acteurs ». Ils mettent ainsi en évidence une lecture participative dans les questions de gestion de l’espace où la santé doit constituer un « enjeu d’aménagement de l’espace ».
D’autres auteurs ont suggéré cette lecture dans lespays émergents comme Audrey Bochaton (2010) notamment, dans l’espace transfrontalier lao-thaïlandais. Elle y voit la construction d’un « hub sanitaire à la fois régional et mondial » dont le centre est constitué par la Thaïlande. Cette dernière a su produire un système de soins performant pour drainer des patients d’origine diverse (Laos, Cambodge, Myanmar). Toutes ces études évoquent la transnationalisationde l’offre de santé et du recours aux soins que Virginie Chasles (2010) aborde sous la forme d’une « mondialisation des savoirs et des pratiques sanitaires ; émergence et la mondialisation des maladies ; mobilité des populations et des malades».

Santé et Equité territoriale en Afrique de l’ouest

L’équité territoriale est un concept ambigu que l’on peut placer dans plusieurs contextes. Dans les problématiques santé et frontière, nous l’appréhendons en termes d’inégalités d’offre de services publics entre lesdifférentes composantes territoriales à l’intérieur d’un Etat d’une part et d’autre part de disparités des capacités de desserte aux terminaisons frontalières entre les Etats.
– Dans le premier cas on peut l’aborder comme « traduisant l’aspiration à une relative égalité de traitement entre les citoyens ’und même Etat, les habitants d’une même région ou les contribuables locaux d’une mêmecommune »26. Toutefois, la question doit être posée en termes de desserte adaptée à des besoins changeants d’un endroit à l’autre et non d’égalité. Si on adopte cette définition en relativisant sur la conception d’égalité, l’ensemble des Etats du bassin de santé de la Haute Casamance ont pris un énorme retard sur l’éradication des inégalités territoriales d’offre de soins. Comme évoquée dans l’introduction générale, la logique de pratique territoriale découlant des périodes coloniale et postcoloniale a fabriqué des inégalités gigantesques entre les villes et les campagnes. Elle a aussi instauré durablement des écarts de développement entre les zones de contact,de pénétration coloniale et les périphéries frontalières. Ces disparités se sont rtementfo manifestées dans le secteur sanitaire qui obéit ni plus ni moins à la centralisation des services tertiaires dans les grandes villes. Par conséquent, les terminaisons sont oubliées dans la planification sanitaire relativement aux besoins exprimés par les populations qui y vivent. Cet écart soulève plusieurs questions dont la plus importante reste poser aux autorités étatiques et sanitaires . Quelle place l’équité territoriale occupe dans laplanification sanitaire dans la mesure où aucune tentative de rééquilibrage n’a pu résorber les inégalités d’accès aux soins ?
Malgré la volonté politique affichée de réduire lesécarts de santé, le fossé ne cesse de se creuser et la situation économique de plus enplus dégradante n’arrange pas la situation. C’est ainsi que la Haute Casamance au cœ ur de ce vaste ensemble territorial (comme Bafata et Brikama en Guinée Bissau et Gambie, cf. carte 3 page 35) est confrontée à une carence à l’égard de la desserte médicale devant la forte demande nationale et frontalière.
– Dans le deuxième cas, l’équité s’inscrit dans unelogique de cohésion territoriale qui est perçu dans un cadre supranational où « les Territoires se développant harmonieusement et en synergie les uns avec les autres, visant des priorités et des objectifs communs, en mettant en œuvre des stratégi es à l’aide de moyens et d’outils adaptés à leur capital territorial, et offrant à to us les citoyens […] un accès égal aux services et opportunités»28. Ainsi, cette problématique suppose un certain niveau de coopération transfrontalière aussi bien dans un cadre communautaire (Union Européenne) que dans un contexte où plusieurs Etatsse partagent un espace commun (Haute Casamance en Afrique de l’ouest). Dans l’esp ace de partage entre les quatre Etats de notre zone d’étude la question a été longtemps soulevée et débattue dans le cadre de l’OOAS 29. Mais les actes de coopération posés à ce jour sont souvent minimes et méconnus des populations concernées. Dans ce contexte ces dernières sont livrées à elles mêmes et s’inscrivent dans une logique d’adaptation et de recherche d’alternatives. Aux zones frontalières, l’insuffisance de structures de soins associée à une absence d’harmonisation de l’offre de soins et d’accessibilité physique réduite, traduisent fortement des complexes territoriaux qui supposent des mobilités de soins.

Les différentes méthodes utilisées sur leerraint

La complexité et l’immensité du terrain de recherchenous amènent à édifier une échelle d’étude en choisissant des unités spatialestraduisant au mieux nos objectifs et hypothèses de recherche. Ces unités spatiales ontété définies en rapport avec les notions de zone frontalière, espace partagé, discontinuités territoriales, bassin de santé, mobilités de soins, déplacement économique,importance et hiérarchisation des lieux centraux etc. Cette classification a eu pour objectif de synthétiser la pratique spatiale d’un point à un autre suivant une caractérisation de fonctions territoriales spécifiques et du rôle des unités spatiales dans la construction du bassin de santé transfrontalier. Une fois élaborés, les critères desélection des unités spatiales, des enquêtes de terrain sont appliquées aux populationsafin d’avoir un aperçu de l’intérieur des complexités frontalières en matièrede recours aux soins.

Critères de sélection des unités spatiale

Le caractère transfrontalier de ce travail de recherche implique un vaste ensemble constitué de quatre Etats. L’application exhaustive de la collecte de l’information demeure ainsi relativement compliquée dans la mesure où le risque de s’éparpiller peut amener à passer à côté de l’essentiel. Toutefo is, dans l’ensemble le caractère, en général, homogène et continu de l’espace de partage peut faciliter la démarche méthodologique et nous amener à faire le choix d’une classification en unités spatiales représentatives et transposables à plusieurs endroits de l’espace commun.
Pour cela, nous avons établi une typologie de localités qui met en avant plusieurs paramètres déterminants dans la construction des centralités périphériquescf(. page 43, carte 4) impliquant un déplacement transfrontalier en ce qui concerne le recours aux soins. Ces paramètres, qui incluent tous l’existence d’une structure de soins, sont d’ordre :
– géostratégique : il prend en compte le positionnement à cheval sur la frontière l’accessible physique. Ce sont les points de passage frontalier ;
– socioéconomique : il s’agit de points de rencontre économique proposant une affluence de populations d’origine diverse dans l’e space commun. Ce sont les localités de tenue de marché hebdomadaire ;
– sanitaire : il se résume à la distribution spatiale des structures de soins en générale, de la localisation et de l’accessibilité dont elles font l’objet.
Ainsi, nous avons débouché sur une échelle du localau global partant du simple village le plus reculé à la capitale régionale introduisant des dynamiques spatiales au-delà du seul champ socio-sanitaire. Cette démarche a abouti en une identification des unités spatiales dans l’espace transfrontalier de la Haute Casamance. Ainsi, nous avons :
-Les zones frontalières avec des villages à cheval sur la frontière comme Salikégné et Saré Konko: elles sont dotées de structures de soins fonctionnelles et présentent une accessibilité physique à l’échelle transfrontalière et une homogénéité sociale, spatiale et ethnique par rapport aux vis-à-vis étrangers. Le choix de ces localités permet de pouvoir cerner la zone frontière suivant la contradiction entre espace subi et l’espace vécu pratiqué. L’espace subi fait référence à l’édification d’une ligne de partage frontalière imposée par la colonisation etconfirmée après les indépendances. L’espace vécu et pratiqué renvoie aux habitudes devie séculaires des populations héritées du passé précolonial et dont l’applicationaujourd’hui fait fi des frontières. Ainsi, ces espaces sont typiques d’une configuration où les mouvements de population s’inscrivent dans une logique où même sila frontière existe, les relations tissées relèvent d’une pratique territoriale qui découle de l’organisation précoloniale de l’espace.

De la colonisation à l’édification des frontières actuelles : un décalage entre l’espace vécu et les nouvelles formes d’organisation territoriale

Durant toute la période d’unification, de rupture et de conflits entre les différentes sociétés politisées, les colonisateurs étaient déjàprésents sur les côtes. Ils ont établi des comptoirs commerciaux pour échanger avec les habitants des royaumes entre matières premières et produits manufacturés. Ces relations ont permis un établissement durable des puissances européennes dont la suite fût la conquête militaire, l’appropriation et le partage de l’Afriq ue.
Déjà en 1783, en prélude de la conquête de cette partie de l’Afrique de l’ouest, le traité Versailles avait déjà cristallisé définitivement les possessions françaises sur le Sénégal et anglaises sur la Gambie. Cependant, lesfrançais s’installèrent en 1836 sur les bords de la Casamance à Karabane (Basse Casaman ce). On situe généralement les premiers contacts officiels entre les français et l a Haute Casamance en 1838.
La Gambie et la Guinée Bissau étaient respectivemenconvoitées par l’Angleterre et le Portugal. De cette période succéda la conquête olonialec à l’initiative des puissances européennes. Celles-ci étaient orientéesvers une recherche de matières premières pour l’industrialisation et de débouchéspour l’écoulement de produits finis. La conquête coloniale a pris la forme d’une domination militaire et les territoires conquis dépendaient exclusivement de lamétropole. C’est en 1884, lors de la conférence de Berlin que le destin de la Haute Casamance fut scellé avec la création des colonies du Sénégal, de la Guinée Bissau, de la Guinée et de la Gambie. Non seulement on assiste à un découpage qui ne prend pas en compte les réalités locales au point de morceler des territoires au peuplement identique. C’est le cas de 57 la Casamance historiquement portugaise qui était rattachée à la colonie du Sénégal par la suite. C’est d’ailleurs l’une des raisons av ancées par la rébellion casamançaise pour légitimer leur revendication de sécession. Mais également émergent de nouveaux types de gestion socio spatiale qui diffèrent selon le colonisateur. A cela s’ajoute une assimilation culturelle à travers le p rétexte de civiliser les populations indigènes. A partir de ce moment, l’anglais, le français et le portugais deviennent les langues officielles en Haute Casamance pratiquées respectivement en Gambie, au Sénégal, et en Guinée Bissau. Cependant, les différences d’héritage linguistique (en fonction du colonisateur) sont largement atténuéespar la survie des langues locales d’intégration comme le mandingue, le diola, le balante, le wolof, le puular. On assiste également à la naissance du créole qu’on qualifie d’adaptation locale des langues officielles. Ainsi, de fait les habitants de la Haute Casamance sont souvent polyglottes. Dans la même logique, les habitudes de vie demeurent profondément liées aux relations séculaires et à l’espace vécu vant la colonisation et non aux nouvelles formes d’organisation territoriale. Les tentatives d’aménagement de l’espace n’ont pas pris en compte ces réalités et ont imposé des disparités notables qui voient le jour en fonction des intérêts que suppose l’économie coloniale.

Politiques de santé en Afrique de l’Ouest : la stratégie des soins de santé primaires

L’analyse des dynamiques de mobilité de soins autour du bassin de santé de la Haute Casamance suppose la connaissance des systèmes de santé des pays sur lesquels il est à cheval. Dans le fond, les quatre pays ont une con struction identique de planification sanitaire avec comme socle la promotion des soins de santé primaires. Dans tous les pays du bassin de santé, l’Etat chapeaute l’organisation du système de santé. Ce dernier y est étroitement dépendant de l’héritage olonial,c de l’absence de mécanismes de sécurité sociale, de volonté programmatique dans le temps et de l’empreinte des institutions internationales. Ce dernier aspect fait que les Etats adhèrent tous (Etats) à une perspective normative de la santé publique à travers un arsenal de théorie de desserte indiquée par l’OMS.C’est la cause d’une tendance à la simplification des systèmes de production sanitaire qui font abstraction des réalités proprement vécues par les populations locales.
Nous allons voir comment la politique de santé initiée a abouti à une insuffisance de desserte, des disparités territoriales, des ambigüités dans l’attribution des compétences territoriales et de la confusion institutionnelle qui en découle. Mais avant d’entamer cette analyse il nous semble intéressant de rappeler les mécanismes historiques qui ont conduit à l’édification des systèmes actuels de santé pour les quatre pays à travers les processus coloniaux de ge stion de l’offre de soins et plus récemment l’influence des orientations de politique internationale de santé.

Processus de mise en place de la politique de santé en Afrique de l’Ouest dès l’époque coloniale

La politique de santé en Afrique extrême occidental a été mise sur pied suivant un long processus coïncidant avec les étapes des différentes réformes administratives initiées depuis l’accession à l’indépendance. Cependant, le socle actuel des différents systèmes de santé a suivi une logique de continuitépar rapport à la politique de santé mise en place pendant l’époque coloniale.
En effet, c’est à partir du XIXème siècle que les bases d’une politique sanitaire élargie à l’Afrique Occidentale Française (AOF) sont mises en place avec une série de stratégies élaborées en vue de lutter contre lesendémies locales. Toutefois, la réalité de l’offre de soins de l’armée coloniale obéissait plus à l’impératif de protection de la santé des troupes et de l’administration présente dans les colonies jugées hostiles. A ce sujet Alonou, (2002) pensait de l’hôpital colonial que son « objectif principal fut de promouvoir la réussite de la conquête coloniale en préservant la santé des troupes qui sillonnèrent Afriquel’ ». Les premières disparités apparurent à cette époque car dans la plupart des villes coloniales « la ségrégation raciale était considérée comme un moyen de préserv la santé des blancs» (Swanson 1977). Il démontre par ailleurs, que les relations entre « la maladie et la ségrégation dans les espaces résidentiels urbains onts marqués par le syndrome sanitaire ». « Le syndrome sanitaire renvoie à des sentiments de crainte de contamination associés à une représentation de la maladie considérée comme essentiellement causée par des agents pathogènes proliférant dansesl espaces résidentiels habités par les non-européens»

Organisation actuelle des systèmes de soins en Afrique de l’ouest à travers la théorie de la pyramide sanitaire

Dans la logique de continuité des politiques coloniales de santé et suivant les recommandations de l’OMS, de l’initiative de Bamako et de la déclaration d’Alma Ata, les Etats du bassin de santé de la Haute Casamance ont procédé à un découpage territorial. Ce dernier est caractérisé par une hiérarchisation des structures de soins suivant des niveaux d’échelle administrative. Cependant, la gestion relève toujours du niveau central contrairement à la politique de d évolution administrative qui prône une plus large autonomie des districts sanitaires. Ce découpage a permis d’établir une typologie spatiale où les faits de santé se déroulent suivant une graduation des niveaux de responsabilité. On parle ainsi d’espace sanitaire qui se définit comme étant un territoire de santé dans lequel les dynamiques de recours aux soins en rapport avec la qualité de l’offre de soin façonnent un paysage sanitaire spécifique. Il renvoie ainsi à l’aire de recrutement qui peut être théorique ou effective. L’aire théorique de recrutement renvoie exclusivement aux normes internationales et nationales par le rapport entre la distribution spatiale des structures et les populations cible pour l’accès aux soins. L’aire effective de recrutement est, par ailleurs, définie suivant les parcours de recours aux soins des populations en fonction de l’accessibilité physique et financier, de la qualité des soins et de plusieurs autres facteurs sociaux que nous aborderons par la suite. Il s’agit de la polarisation réelle d’une structure de soins faisant fi des politiques et normes de santé sur la fréquentation.
Les pays du bassin de santé de la Haute Casamance ont opté pour la nécessité de concevoir l’action sanitaire par le développement des infrastructures des capitales régionales et départementales, des services de santé de base et des structures d’éducation sanitaire et sociale. Ainsi, une hiérarchisation a été observée et ceci dans le sens de définir des niveaux de référence médicale en fonction de l’importance des populations cible de la base au sommet.
Les systèmes de soins actuels sont constitués de services administratifs et de formations sanitaires placées sous la direction desministères de la Santé. Le système de référence est de type pyramidal à quatre niveauxoù exercent des professionnels de la santé: le niveau local (zone médicale), le niveau départemental (district sanitaire), le niveau régional (région médicale) etle niveau central ou national.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I: ANALYSE CONCEPTUELLE, METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE
I.1 Analyse conceptuelle
I.1.1 La Géographie des frontières : notre axe de réflexion
I.1.1.1 La frontière comme objet et espace de recherches : positionnement conceptuel
I.1.1.2 Perception et évolution du concept de frontière en Afrique
I.1.2 Double problématique santé/frontière
I.1.3 Santé et Equité territoriale en Afrique de l’ouest
I.2 Analyse méthodologique
I.2.1 Protocole de recherche
1.2.1.1 La recherche bibliographique
I.2.1.1 Les différentes méthodes utilisées sur le terrain
1.2.1.1.1 Critères de sélection des unités spatiales
1.2.1.1.2 Outils utilisés et organisation dans le temps de la collecte des données
I.2.1.1.3 Problèmes rencontrés et solutions apportées
I.3 Analyse géographique: La Haute Casamance entre rupture et continuité d’un espace de vie commun au Sénégal, à la Gambie, à la Guinée Bissau et à la Guinée
I.3.1 Une histoire ponctuée de regroupement et d’émiettement dans un contexte d’homogénéité socioculturelle
I.3.2 De la colonisation à l’édification des frontières actuelles : un décalage entre l’espace vécu et les nouvelles formes d’organisation territoriale
I.3.3 Une instabilité politique « endémique » : entre rébellion et guerre civile
I.3.4 Un cadre physique propice à l’économie primaire dans un contexte d’échange transfrontalier permanent
I.3.5 Un contexte physico-naturel également propice à la propagation des maladies endémiques
I.3.6 Des coutumes et croyances qui influencent fortement la santé des populations
PARTIE II: CARACTERISATION DU POTENTIEL SOCIO SANITAIRE DU BASSIN DE SANTE DE LA HAUTE CASAMANCE
II.1 Politiques nationales de santé: une formalisation identique à l’ensemble des pays du bassin de santé de la Haute Casamance
II.1.1 Politiques de santé en Afrique de l’Ouest : la stratégie des soins de santé primaires
II.1.1.1 Processus de mise en place de la politique de santé en Afrique de l’Ouest dès l’époque coloniale
II.1.2.2 L’impact de la politique internationale de santé sur l’organisation des systèmes de soins en Afrique de l’Ouest
II.1.2.3 Organisation actuelle des systèmes de soins en Afrique de l’ouest à travers la théorie de la pyramide sanitaire
II.2 Offre de soins et stratégie de promotion de la santé en Haute Casamance
II.2.1 Desserte et densité médicale en Haute Casamance: une offre inférieure et inadaptée à la demande
II.2.1.1 Théorisation de l’identification des besoins de santé en Afrique de l’Ouest
II.2.1.2 Capacités sanitaires en Haute Casamance: une insuffisance ponctuée de disparités dans la répartition
II.2.1.3 Situation sanitaire et rupture de desserte en Haute Casamance
II.3 Dépenses de santé : une contribution publique et privée en décalage avec l’ambitieuse politique sanitaire
II.3.1 Financement central : une évolution positive des dépenses publiques de santé
II.3.2 Autres sources de financement : une participation à l’effort de santé diversifiée
II.3.3 Répartition des dépenses par échelon de la pyramide sanitaire
II.3.4 Répartition géographique des dépenses : la périphérie oubliée
II.3.5 Dépenses privées de santé : une source peu conséquente mais non négligeable
II.3.5 Une participation relativement importante des partenaires extérieurs
PARTIE III: CARACTERISATION DU RECOURS AUX SOINS EN HAUTE CASAMANCE : UNE AIRE DE RECRUTEMENT TRANSFRONTALIER 
III.1 Polarisation du Centre hospitalier Régional de Kolda: une attractivité relative à la qualité des soins
III.1.1 Contexte sanitaire du Centre Hospitalier Régional de Kolda
III.1.2 Aire effective de polarisation du CHRK
III.2 Polarisation des postes de santé de Salikégné et Saré Konko : deux structures de soins accessibles de part et d’autre des frontières
III.2.1 Desserte médicale, volume d’activités et polarisation effective des postes de santé de Salikégné et Saré Konko
III.2.2 Déterminants de la de la polarisation effective des poste de santé de Salikégné et Saré Konko
III.2.2.1 Le vécu socio spatial et historique
III.2.2.2 L’accessibilité physique
III.3 Polarisation des structures de soins de Kolda sous l’effet des dynamiques socio- économiques à travers les loumo : l’exemple de Diaobé, Pata et Saré Yoba
III.3.1 Le cas de Diaobé
III.3.1.1 Situation sanitaire de la zone médicale de Diaobé
III.3.1.2 Polarisation sanitaire effective de Diaobé
III.3.2 Le cas de Pata
III.3.2.1 Contexte sanitaire
III.3.2.2 Aire effective de recrutement du poste de santé de Pata
III.3.3 Le cas de Saré Yoba
III.3.3.1 Contexte sanitaire
III.3.3.2 Aire effective de recrutement du poste de santé de Saré Yoba
PARTIE IV: ENJEUX, ETATS DES LIEUX D’UNE COOPERATION SANITAIRE TRANSFRONTALIERE EN HAUTE CASAMANCE
IV.1 Décentralisation, Rupture de desserte médicale et Recentralisation dans le bassin de santé de la Haute Casamance
IV.2 La coopération sanitaire dans le bassin de santé de la Haute Casamance
IV.2.1 Cadre institutionnel de la coopération sanitaire à l’échelle transfrontalière
IV.2.2 Les Initiatives Frontières et Intégrations en Afrique de l’Ouest
IV.3 De la conception d’une coopération transfrontalière à sa mise en œuvre : des résultats mitigés en décalage avec l’ambition première
IV.3.1 L’intervention des pouvoirs publics dans une politique commune de coopération transfrontalière : entre volonté d’agir et réalités des capacités
IV.3.2 La coopération décentralisée : le partenariat ONG/Collectivités territoriales/ Services de santé
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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