Les aspects économiques
La région de Louga, dans laquelle se trouve la commune de kab gaye, est une zone à vocation essentiellement agropastorale. En effet l’économie régionale dépend essentiellement de l’agriculture et de l’élevage et dans une moindre mesure la pêche du fait de la rareté des ressources halieutiques. C’est une région à économie très fluctuante qui vacille selon les performances et contre performance des activités rurales notamment kab gaye.9 Dans la commune nous y trouvons tous les activités du secteur primaire.
l’agriculture pluviale est l’activité la plus pratiquée presque par la quasi-totalité des populations de la commune. Le maraichage quant à lui, est pratiqué à l’Ouest de la commune (mais aussi au Nord-Ouest et au Sud-Ouest). Mais la régression de la qualité des sols, l’insuffisance et la vétusté du matériel agricole et les aléas climatiques influent beaucoup sur le rendement des cultures pluviales dont l’avenir incertain constitue un facteur de promotion du maraichage qui se développe au niveau des cuvettes des Niayes.
Après l’agriculture, nous avons l’élevage une activité plutôt générale dans la commune et constitue l’une des activités maitresses de la région de Louga même en raison de l’appartenance d’une grande partie de son territoire dans la zone sylvopastorale
et la pêche en dernier lieu qui n’est pratiqué que sur un village de la commune, Lompoul sur mer qui abrite un quai de pêche. Ainsi à l’instar de la commune de Kab gaye, la région de Louga bénéficie de 54km de côté idéales pour une exploitation de la pêche maritime. Cette situation devrait être profitable n’en n’est rien. En effet, la pêche maritime est pratiquée de façon très saisonnière, avec des moments d’intenses activités et d’autres de moindre importance. La caractéristique saisonnière de cette activité est liée à un ensemble de facteurs dont la brève présence des pêcheurs composés en majorité d’étrangers. Et les poids des débarquements de la pêche maritime, pratiqué sur la frange côtière entre Potou et Lompoul, est relativement faible. Ainsi la région est loin de connaitre l’exploitation de ces ressources halieutiques. Du point de vue commercial, la commune n’abrite qu’un seul marché qui est le marché de Lompoul mais selon la position du village dans la commune, les populations écoulent leurs produits agricoles et maraichers à Ndande, Kébémer, Diogo, Lompoul et Khonkhéyoye La commune abrite une partie de la zone d’extraction du zircon sur la grande cote. Et cela a des retombés économiques dans la commune.
L’état actuel du peuplement à Neocarya macrophylla
Pour apprécier le potentiel du peuplement, un inventaire floristique a été réalisé dans neuf villages. Ainsi deux placettes de 50x50m soit 2500m² ont été exécutées dans chaque village soit dix-huit(18) placettes dans toute la commune. Dans chaque placette nous avons réalisé un comptage exhaustif de tous les espèces ligneuses ainsi que la mesure du diamètre, de la hauteur et du houppier de chaque ligneux. D’autres paramètres ont été appréciés comme le stade de la croissance, la production et l’état de santé de chaque espèce ligneuse présente dans la placette. Dans les 18 placettes, nous avons compté deux cents vingt et trois (223) individus répartis en douze espèces peuplant la commune soit une moyenne de 12 individus par placette. Ces 12 espèces ont des taux de fréquence très différents et sont inégalement réparties dans la commune. L’analyse par espèce montre aussi des disparités entre les différents villages. La figure 10 montre une prédominance de trois espèces que sont les espèces Neocarya macrophylla, Faidherbia albida et Casuarina equisetifolia. Ces espèces sont presque rencontrées et abondantes dans toute la commune sauf Casuarina equisetifolia qu’on ne rencontre qu’à l’ouest de la commune vers la mer. Nous avons cinq espèces dans la zone qui représentent chacune moins de 1% de la population végétale que sont : Elaeis guineensis, Adansonia digitata, Ximenia americana, Pilostigma reticulatum, Manguifera indica et Lannea acida et sont rencontrées spécifiquement dans les villages de Kab Gaye, Fott, Tawa Peulh et LambaneWilane. Nous avons une faible fréquence d’espèces guinéennes comme Prosopis africana et une forte fréquence d’espèces qui résistent mieux à la sècheresse comme le Faidherbia albida introduite dans la zone par reboisement. Adansonia digitata à presque disparu dans certains villages comme Ngatt peulh où le chef de village au cours de notre entretien nous affirme que plusieurs espèces comme Adansonia digitata ont presque disparu aux alentours de leur village et cela est le résultat d’une exploitation abusive. Adansonia digitata était utilisé par les populations autochtones pour faire des cordes pour attacher le bétail et aussi il était exploité pour faire des sacs de pomme de terre. L’espèce Neocarya plus abondante dans les relevés, se répartit très inégalement dans la commune. L’abondance de l’espèce est plus accentuée à l’ouest et au Sud Ouest dans les villages de Fott, Ngatt peulh et Tawa peulh où la nappe est plus affleurante. Les plus faibles fréquences sont enregistrées à l’Est dans les villages de Keur Maleye Diop où la végétation est plutôt de type sahélienne et LambaneWilane mais aussi à Thiokhmate, un village situé sur la bande de filao où la végétation est dominée par cette espèce et l’espèce Faidherbia albida.
L’exploitation de Neocarya macrophylla
Les produits potentiels qu’on peut dériver de l’espèce Neocarya macrophylla sont méconnus par le grand public pour être exploitée. Dans la commune de Kab Gaye les connaissances sur l’arbre sont détenues par les anciens et certains adultes. Ayant une durée de fructification d’environ 5 mois et une floraison presque toute l’année, l’espèce est peu exploitée que par de rares personnes dans la commune essentiellement composées de femmes. Ainsi dans la commune l’espèce n’est pas exploitée pour plusieurs raisons différentes d’un village à un autre :
Le non abondance de l’espèce à l’Est comme le village de Keur Maleye Diop,
Le travail pénible et le temps consacré au concassage des amandes,
Le manque de voies de communications pour rallier les marchés et vendre le produit comme dans les villages de Keur Mbaye Ndao et à Nguembé (à l’exception de la route qui rallie Mboro-Lompoul passant par Tawa Peulh, Gad Peulh et Ngatt Peulh et la route qui rallie Lompoul-Kébémer),
Le maraichage qui est l’activité principale des villages de l’ouest et sa forte rentabilité,
L’agriculture pluviale qui est très développée dans la commune,
L’élevage plus développé dans les villages peulh,
Le manque de matériels pour le concassage de la noix,
l’enclavement de la presque totalité des villages de la commune.
Et enfin la méconnaissance du potentiel économique de l’espèce,
Ainsi dans tous les ménages enquêtés, nous n’avons rencontré que trois femmes qui travaillent sur l’espèce en commercialisant soit le fruit, soit les amandes. Deux de ces femmes commercialisent l’amande. Après ramassage des fruits qui débute en mars-avril et prend fin en juin-juillet et/ou des noix laissées par les animaux dans la forêt, elles concassent les noix du fruit pour enlever l’amande pour n’obtenir en moyenne que 5kg d’amandes chacune. Cette rendement très faible est vendu à 1000fcfa le kilogramme dans les marchés de Ndande ou Kébémer, ou bien emballé dans des sachets vendus à 100f l’unité sur la route nationale. Pour la troisième femme, elle ne ramasse que 5 sacs de 50kg de fruits malgré une présence plus ou moins considérable dans le village. Ceci est dû au poids des fruits et le manque de moyen de transport qui est effectué souvent par les bêtes. Mais malgré cette situation dans la commune, nous avons découvert des entreprises qui exploitent l’espèce : Baobab des Saveurs et Africa Téranga Food. Ainsi d’après l’entretien que nous avons eu avec le directeur général de Baobab des Saveurs, l’entreprise est créée en 2005 et est basé à Thiès dans la zone industrielle vers la gare routière. Cette entreprise s’intéresse à 10 espèces locales qu’elle transforme en huile, poudre, éponge ou vend les amandes directement pour certaines espèces. Les espèces exploitées et les produits dérivés sont :
Adansonia digitata : poudre et huile,
Neocarya macrophylla : huile,
Hibiscus sabdariffa : poudre et huile,
Balanites aegyptiaca : amande et huile,
Luffa aegyptiaca : éponge (ndiampé niakh) et huile,
Carapa procera : huile
Moringa oleifera : poudre et huile
Sesamum indica : poudre et huile
Cyperus esculentus : poudre et huile
Azadirachta indica : huile
L’entreprise a commencé à exploite l’espèce Neocarya depuis 2007. Pendant très longtemps elle s’approvisionnait dans la zone de Kébémer où elle achetait les amandes à 700f FCFA le kg au niveau des marchés hebdomadaires. Maintenant l’entreprise achète les amandes en Casamance dans la zone de Guiniaky au niveau des groupements de femmes où elle achète le kg à 1000 FCFA. En Casamance, l’entreprise a mis en place un système de certification bio dont le personnel leur sert de relai entre l’entreprise et les groupements de femmes fournisseurs des amades. Selon le directeur de l’entreprise, le choix est porté sur les amandes de la Casamance par rapport à deux critères: la qualité et la taille qui sont meilleur en Casamance. Ceci leur a permis d’augmenter la quantité d’huile produite. L’entreprise est représentée dans plusieurs Etats dans le monde : Chine, Canada, Pays Bas, France, suisse et Cote D’ivoire. Par contre au Sénégal l’entreprise n’est pas représentée dans les régions sauf en Casamance. En effet l’entreprise se positionne ici au Sénégal comme fournisseur d’ingrédients et vendeuse en gros à certaines entreprises comme Saveur du sahel. L’huile de Neocarya macrophylla est présentée dans l’entreprise comme une huile adoucissante par manque de documentation sur les usages et bienfaits de l’huile. En plus de l’huile, l’entreprise a un projet de transformation des amandes en poudre pour augmenter la quantité exploitée.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Problématique
1. Contexte
2. Justification
3. Objectifs
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs Spécifiques
4. Hypothèses
II. Analyse conceptuelle et revue documentaire
1. Analyse conceptuelle
2. Revue documentaire
III. Méthodologie
1. La recherche documentaire
1.1. La collecte des données sociodémographiques et physiques
1.2 Observations
2. Le travail sur le terrain
2.1 Enquêtes de terrain
2.1.1. Questionnaire
2.1.2. Entretiens
2.2. Inventaire
3. Traitement et analyse des données
PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DE LA COMMUNE DE KAB GAYE
CHAPITRE 1 : CADRE PHYSIQUE
I. La situation géographique de la commune de Kab Gaye
II. Les caractéristiques Les physiques
1. Les données géologiques
1.1. L’Ogolien
1.2 Le Tchadien
1.3. Le Nouakchottien
1.4. Le Talofien
1.5. L’évolution subactuelle
2. Les propriétés géomorphologiques
2.1 Le relief
– Les dunes rouges
3. Les sols
4. Hydrologie
5. Hydrogéologie
6. Le climat
6.1 Les vents
6. 1.1. La direction des vents
6. 1.2 Vitesse des vents
6.2. L’insolation
6.3 Température
6.4. L’évaporation
6.5 L’humidité relative
6.6 La pluviométrie
6.6.1. Les variations mensuelles
7. La végétation
CHAPITRE 2 : CADRE HUMAIN DE LA COMMUNE DE KAB GAYE
I. Historique du peuplement
II. Aspects démographiques et socio-économiques
1. La démographie de la commune
2. Les aspects économiques
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISATION DU PEUPLEMENT A NEOCARYA MACROPHYLLA DANS LA COMMUNE DE KAB GAYE
CHAPITRE 3 : ANALYSE DU POTENTIEL ACTUEL DANS LA COMMUNE DE KAB GAYE
I. L’état actuel du peuplement à Neocarya macrophylla
II. L’état du peuplement à Neocarya macrophylla dans la commune de Kab Gaye 30
CHAPITRE 4 : STRUCTURE DU PEUPLEMENT A NEOCARYA MACROPHYLLA
I. Les caractéristiques du peuplement ligneux de la commune de Kab Gaye
1. La hauteur des individus
2. Le diamètre des individus
3. Le houpier des individus
4.2. Etat de santé des individus
II. Caractérisation du peuplement à Neocarya macrophylla
1. La hauteur des individus de Neocarya macrophylla
2. Le diamètre et le houppier
3. Le stade de la croissance et l’état de santé
TROISIEME PARTIE : EXPLOITATION ET GESTION DU PEUPLEMENT A NEOCARYA MACROPHYLLA DANS LA COMMUNE DE KAB GAYE
CHAPITRE 5 : EXPLOITATION, MISE EN VALEUR DU NEOCARYA MACROPHYLLA
I. L’exploitation de Neocarya macrophylla
II. Valorisation et produits dérivés
1. Les parties de l’espèce valorisées
2. L’usage médicinal de l’espèce
3. Les autres usages
CHAPITRE 6 : LA GESTION DU PEUPLEMENT A NEOCARYA MACROPHYLLA DANS LA COMMUNE DE KAB GAYE
I. Les activités socio-culturelles associées au peuplement à Neocarya macrophylla
1. La gestion du peuplement à Neocarya macrophylla associée à l’agriculture pluviale et le maraichage
2. La gestion du peuplement à Neocarya associée à l’activité pastorale
3. Les autres activités associées à l’espèce
II. Entretien et foncier de l’espèce
1. Entretien l’espèce à travers les activités socio-économique
2. Le foncier de l’arbre
III. Contraintes et enjeux de la gestion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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