Caracterisation des exploitations agricoles

Madagascar est considéré comme un « hot spot » de la biodiversité, tant terrestre que marine, du fait de son insularité, de sa position tropicale et de l’endémisme très prononcé de ses espèces (Myers et al, 2000 ; Manjaribe et al, 2013). C’est aussi un pays à vocation agricole mais par suite de la paupérisation, les systèmes agricoles sont tributaires de l’environnement naturel (Bayala et al., 2003). L’incidence de la pauvreté rurale peut laisser alors présager une pression importante des activités agricoles sur les ressources naturelles, notamment forestières (Philippe et Denis, 2006). La déforestation constitue un grave problème dans ce pays à mégadiversité biologique, menant à une dégradation recrudescente des ressources naturelles (Rakotondrasoa et al., 2013). La réduction du couvert forestier n’est pas un phénomène récent et est associée depuis longtemps aux activités humaines (Williams et al., 2002). Le défrichement pour les cultures sur brûlis, la surexploitation de forêts sans mesures de préservation des ressources et les feux de brousse ou feux de pâturage non contrôlés sont parmi les principales pratiques dévastatrices de ces ressources (Andrianoelina, 2009). Il paraît alors évident que l’utilisation rationnelle ou la gestion durable des ressources naturelles devient un objectif commun à atteindre pour un pays comme Madagascar. Pour y contribuer, l’ONG CRS Madagascar (Catholic Relief Services) a mis en œuvre un projet de gestion des ressources naturelles (GRN) dans le programme FARARANO. Plusieurs techniques sont développées, mais pour intervenir dans la restauration des anciennes zones forestières exploitées, une approche spécifique appelé « Farmer Managed Natural Regeneration » ou FMNR a été adoptée dans leurs zones d’intervention. Développée dans plusieurs pays en Afrique pour contribuer à l’amélioration du mode de conservation et de gestion des parcs agroforestiers, la FMNR est une approche agro-forestière dont le but est de provoquer ou de stimuler la régénération naturelle d’espèces ligneuses à buts multiples et / ou leur développement et leur intégration dans l’espace agricole (champ) pour qu’elles puissent augmenter le rendement total de cet espace (UICN, 2010). Elle consiste à susciter une participation active des cultivateurs, pour protéger et gérer les repousses naturelles de leurs champs, afin de recréer une végétation ligneuse. Des ensemencements par semis directs peuvent également être opérés pour permettre d’enrichir la biodiversité (Botoni et al., 2010). Elle est peu onéreuse et les effets potentiels sur l’amélioration de l’environnement et des conditions de vie des populations rurales ont été largement documentés et établis dans certains pays comme le Niger et Burkina Faso (Botoni et Reij, 2009; SAHEL ECO et CNOP, 2010).

PRESENTATION DES SITES D’ETUDE

Choix des zones d’étude 

L’étude a été entreprise dans la partie Sud Est et Est de la Grande Ile. Il s’agit respectivement des Régions Vatovavy Fitovinanany (Districts de Mananjary et Ifanadina) et Antsinanana (Districts de Toamasina II et Brickaville). Ces régions ont été choisies parmi tant d’autres étant donné que les activités de la population sont dépendantes des ressources forestières comme la pratique de tavy (culture sur brûlis) pour se procurer de nouveaux terrains agricoles ; les activités agricoles y sont typiques des cultures itinérantes dans des anciennes zones forestières exploitées. Les forêts sont également exploitées pour se procurer des bois d’énergie, des bois de construction, des bois de services et autres. Ce qui fait qu’il ne reste plus que des lambeaux de forêts plus ou moins secondarisés sur les paysages. La valorisation de ces lambeaux forestiers devient indispensable en intégrant la pratique des régénérations naturelles des arbres au niveau des champs. Entre autres ces deux régions font partie des sites d’intervention du Catholic Relief Services (CRS) dans le cadre du programme FARARANO incluant le projet de Gestion des Ressources Naturelles.

Localisation 

Le premier site est la Région Antsinanana, Située entre 18° 40’ 01’’ de latitude Sud et 48° 54’ 40’’ de longitude Est. Cette région couvre une superficie de 21 934 km2 (PRD Atsinanana – 2005). Elle est limitée au Nord par la Région Analanjirofo ; à l’Ouest par la Région Alaotra Mangoro, Région Vakinankaratra et Région Amoron’i Mania ; au Sud par la Région Vatovavy Fitovinany ; et à l’Est par l’Océan Indien. La Région est constituée de 7 Districts du Nord au Sud : Toamasina I, Toamasina II, Brickaville, Vatomandry, Antanambao Manampotsy, Mahanoro et Marolambo. Les zones d’intervention qui ont été prises en compte dans cette présente étude se trouvent dans le District de Toamasina II et le District de Brickaville. Le deuxième site est la Région Vatovavy Fitovinany, située entre 22° 08’ 42’’ de latitude Sud et 48° 00 36’’ de longitude Est. Cette région couvre une superficie de 19 605 km2 (PRD Vatovavy Fitovinany, 2007). Elle est délimitée au Nord par la Région Atsinanana, au Sud par la Région Atsimo Atsinanana, à l’Est par l’Océan Indien et à l’Ouest par les Régions de Haute – Matsiatra et d’Amoron’i Mania. Elle compte 06 districts dont Manakara, Ifanadiana, NosyVarika, Mananjary, Ikongo, Vohipeno. Les zones d’intervention qui ont été prises en compte dans cette présente étude se situent dans le District de Mananjary et le District d’Ifanadiana.

Sol
L’Est de Madagascar est recouverte en grande partie par les sols ferralitiques ou ferralsols (Raunet, 1997). Ces derniers se développent sur la grande partie de la zone du socle ancien métamorphique. Leurs propriétés physiques sont bonnes mais leur richesse chimique est faible. La présence de quelques sols peu évolués en dunaire ou sableux ainsi que des sols moins évolués en alluviaux sont également constatés. Ce derniers appelés « Baiboho » sont riches en alluvions argileux ou sableux localisés dans les vallées et à la bordure des cours d’eau. Il y a une trace des sols hydromorphes résultant de la transformation des alluvions dénommés localement « Horaka » (Rakotonarivo, 2000). Ces sols sont saturés d’eau en permanence et dégagent une odeur de soufre. De couleur noirâtre, ils présentent des dépôts ferrugineux de couleur rouille à la surface. Les matières organiques y sont mal décomposées.

Relief
Pour la Région Antsinanana, elle juxtapose des formes variées de la côte vers l’intérieur, à savoir : plaine côtière, zone de collines et hauts massifs cristallins. Globalement, un caractère important de la géomorphologie réside sur la présence des escarpements (Besairie, 1973). Pour la région Vatovavy Fitovinany, le relief est constitué d’Ouest en Est, par une succession de montagnes, falaises, collines et plaine littorale (Serpentié et al, 2005). Plus précisément le relief de la Région présente quatre types de paysages : zone montagneuse accidentée, falaises d’escarpement, zone de moyennes collines peu accidentée, et une zone de plaine littorale.

Hydrographie
La Région Atsinanana est desservie par de nombreux cours d’eau, la plupart à courant rapide sur la partie moyenne de leur cours. Les sources principales des grands cours d’eau de la région prennent naissance au sein du corridor forestier oriental. Le débit des cours d’eau est fortement lié à la pluviométrie. Les crues sont soudaines et violentes pendant la saison de pluies (Chaperon et al, 1993). Il y a 7 fleuves qui parcourent Toamasina II, tandis que Brickaville est parcourue par 3 fleuves. En outre, il y a 15 lacs et cours d’eau dans les zones d’études (ONE, 2008). Pour la région Vatovavy Fitovinany, les principaux cours d’eau de la région sont, du Nord au Sud, le Sakaleona, le Mananjary, le Namorona, le Faraony et le Matitanana. Ce sont des rivières courtes qui prennent sources dans la zone des falaises où elles ont des cours torrentiels et rapides, avec parfois des chutes plus ou moins « longues». Le canal des pangalanes relie les différentes lagunes entre elles (ONE, 2008).

Végétation

La déforestation a beaucoup modifié le paysage des deux régions. Les végétations dégradées prennent progressivement la place des forêts après les cultures sur brulis, et où la flore et la faune perdent de leur diversité. La végétation actuelle peut être décrite selon cinq catégories : la forêt primaire de plus en plus rétrécie, des forêts secondaires (ou savoka), des savanes, une végétation des marécages et les cultures (Moat et Smith, 2007 ; Ramamonjisoa et al., 2011). La forêt primaire : déjà fortement dégradée suite à diverses pressions, elle est actuellement confinée sur les zones montagneuses de l’intérieur du pays, mais, abrite encore plusieurs centaines de variétés d’arbres et d’arbustes, ainsi que des milliers d’espèces animales. La forêt secondaire ou savoka : c’est une formation végétale résultant de la dégradation des forêts primaires, constituée principalement d’espèces arbustives/héliophiles qui se développent sur les espaces laissés après la pratique du tavy. Les fouillis d’arbustes, les fougères, le ravinala, le bambou et les lianes caractérisent essentiellement les savoka rencontrées principalement dans la zone de moyennes collines. Mais, quelques formations plus complexes peuvent également s’y développer. Les savanes : c’est une forme de dégradation très avancée de la forêt primaire après défrichage et brulis répétés. Les savanes sont constituées par une formation graminéenne et s’étendent principalement sur la zone des moyennes collines. La végétation des marais et des marécages : c’est une formation végétale qui se développe dans les vallées humides et les terrains inondables. Elle est constituée essentiellement de viha (Typhonodorum lindleyanum), de zozoro (cyperus papyrus.), et de tatamo (nymphea) qui se rencontrent généralement sur la zone littorale. Près des embouchures, il y a la mangrove.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. MATERIELS ET METHODES
1.1. PRESENTATION DES SITES D’ETUDE
1.2. APPROCHES METHODOLOGIQUES
2. RESULTATS
2.1. CARACTERISATION DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
2.2. CARACTERISATION DE LA PRATIQUE DE LA FMNR
2.3. EVALUATION DES RESULTATS DE LA REGENERATION NATURELLE DES ARBRES PAR LES AGRICULTEURS
3. DISCUSSION ET SUGGESTIONS
3.1. DISCUSSION
3.2. SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXE I : Termes de références de stage
ANNEXE II : Fiches d’enquêtes auprès des ménages
ANNEXE III : Enchainement question focus group
ANNEXE IV : Illustrations
ANNEXE V : données météorologiques pour l’obtention des courbes ombrothermiques

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