Caractérisation des communautés d’amphibiens

Caractérisation des communautés d’amphibiens

INTRODUCTION GÉNÉRALE

  Au Québec, plusieurs espèces d’amphibiens utilisent les étangs pour se reproduire au printemps tout en étant dépendantes du milieu terrestre environnant. Les adultes à reproduction printanière (e.g., Ambystoma spp ., Bufo americanus, Pseudacris spp., Rana sylvatica) migrent vers les étangs pour s’accoupler et y pondre leurs œufs pour ensuite retourner vers leur habitat terrestre pour le reste de l’année. Après l’éclosion, les larves se développent dans l’eau pour se métamorphoser avant l’hiver. La durée du stade larvaire et la taille à la métamorphose sont variables en fonction de la densité des compétiteurs et des prédateurs et de facteurs environnementaux tels que la nourriture, la température et l’ hydropériode de l’étang (Wilbur et Collins 1973, Wilbur 1980, Werner 1986).

  Suite à la métamorphose, les juvéniles migrent vers le milieu terrestre pour s’alimenter et hiberner jusqu’à l’atteinte de la maturité sexuelle (Duellman et Trueb 1994, Semlitsch 1998,2002,Semlitsch et Bodie 1998). Au cours de leur cycle vital, les amphibiens peuvent effectuer des mouvements saisonniers pouvant atteindre entre 200 et 1000 m entre les milieux terrestres et aquatiques (Berven et Grudzien 1990, Semlitsch 1998). Ainsi, toutes les perturbations du milieu aquatique ou terrestre et celles qui empêchent la migration entre ces milieux auront des conséquences potentiellement néfastes pour les populations d’amphibiens (Semlitsch 1998, Semlitsch et Bodie 1998, Pope et al. 2000, Marsh et Trenham 2001 , Guerry et Hunter 2002, Gibbons 2003)

Relations entre les paramètres de l’habitat et les espèces échantillonnées

  B. americanus et N. viridescens n’ont pas été considérées dans cette analyse à cause des faibles effectifs recensés. Les paramètres d’habitats qui affectent l’abondance de R.sylvatica semblent changer en fonction du cycle vital . La cote d’écoute est positivement corrélée avec la superficie, la profondeur, la fermeture arborescente, le recouvrement arbustif, le substrat de feuilles mortes et la conductivité, mais négativement corrélée avec la fermeture herbacée et le substrat de débris végétaux. Au contraire, la densité d’œufs est positivement corrélée avec le nombre d’étangs environnants, la fermeture herbacée, le recouvrement par les plantes émergentes, la température de l’eau et la transparence (i.e., retrouvée dans des étangs opaques), mais négativement corrélée avec la fermeture arborescente, le substrat de débris ligneux, de feuilles mortes et de mousse ainsi qu’avec le pH. L’abondance de larves est positivement corrélée avec le substrat d’ humus et négativement associée avec l’oxygène dissous et le pH. Quant à l’abondance d’adultes, elle est positivement corrélée avec la fermeture herbacée, le recouvrement par les plantes émergentes et négativement par la superficie et le substrat de feuilles mortes et de débris ligneux.

Concilier la survie des amphibiens et l’exploitation forestière

  Certains traitements forestiers affecte l’intégrité écologique des étangs et des habitats terrestres utilisés par les amphibiens (Faccio 2003). Comme la plupart des espèces se reproduisent dans les étangs tout en utilisant le milieu terrestre environnant, une protection adéquate des deux milieux est essentielle (Dodd et Cade 1998 , Semlitsch 1998,2000, Marsh et Trenham 2001, Skelly 2001, Faccio 2003 , Gibbons 2003 , Porej et al. 2004, Herrmann et al. 2005). De plus, il est très important de tenir compte des besoins spécifiques des espèces les plus sensibles à la perturbation et à la fragmentation de leur habitat (Waldick 1997, deMaynadier et Hunter 1998). Dans notre étude, A. laterale s’est reproduit principalement dans les étangs de forêt résiduelle, contrairement aux autres espèces qui semblent sélectionner les étangs semi-permanents de bord de route pour se reproduire. Pour assurer la viabilité des populations d‘A . Laterale, il est donc nécessaire de protéger certains étangs en milieux non-perturbés.Afin d’assurer un habitat terrestre de qualité pour les amphibiens, il est recommandé de protéger une zone tampon d’habitats terrestres non perturbés et continue aux étangs d’environ 200 m (e.g., 164 m Semlitsch 1998, 175 m Faccio 2003). Cette zone tampon doit être combinée à des corridors de végétation naturelle pour permettre la migration entre les habitats terrestres et aquatiques afin d’assurer la survie des métapopulations (Semlitsch 1998, Faccio 2003, Gibbons 2003).

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Table des matières

REMERCIEMENTS GÉNÉRAUX
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE 1
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
MÉTHODOLOGIE
Région étudiée
Localisation du site d’étude
Sélection des étangs
Méthodologie d’inventaire
Caractérisation de l’habitat et paramètres physico-chimiques
Caractérisation des communautés d’amphibiens
Analyses statistiques
RÉSULTATS
Caractéristiques de l’habitat
Populations amphibiennes
Abondance et distribution
Croissance et développement
Diversité
Relations entre les paramètres de 1′ habitat et les espèces échantillonnées
DISCUSSION
Conditions environnementales de l’étang
Croissance et développement larvaire
Distribution des amphibiens
Contexte spatial entourant l’étang
Concilier la survie des amphibiens et l’ exploitation forestière
CONCLUSION
REMERCIEMENTS
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE

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