Le maïs (Zea maïs L) est cultivé sur plus de 140 millions d’hectares (FAO, 1999, cité par Paliwal, 2002a) avec une production annuelle d’environ 600 millions de tonnes. Il est cultivé jusqu’à une latitude nord de 58° au Canada et en Russie, et jusqu’à une latitude sud de 40° en argentine et au Chili (Paliwal, 2002a). La majorité du maïs est cultivé à moyenne latitude. Il reste une grande céréale alimentaire traditionnelle pour les hommes des régions tropicales. Le maïs a été introduit en Afrique vers le XVIème siècle par les explorateurs portugais. Au Sénégal, il est cultivé dans quatre zones : le Sénégal oriental, la Casamance, le sud du Sine-Saloum et la vallée du fleuve Sénégal. Le développement de sa culture dans ces zones est lié au fait que le maïs figure dans l’alimentation. La production nationale de maïs reste très insuffisante par rapport à la demande. Les paysans sénégalais n’assurent qu’un peu plus de 50% des besoins céréaliers de la population (Faye, 2001).
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Systématique
Le maïs (Zea maïs L) est une monocotylédone appartenant à l’ordre des Glumales, famille des graminées (Poacées), tribu des Maydae ou Tripsaceae. Il est la seule espèce de ce genre. Les autres espèces du genre Zea, appelés communément téosinte et les espèces du genre Tripsacum sont les formes parentales de Zea maïs.
Origine
Diverses théories concernant l’origine du maïs ont été décrites mais il existe de nombreux désaccords concernant l’origine de cette plante même si l’on s’accorde pour penser que son évolution vers des formes plus modernes s’est essentiellement déroulée en Amérique Centrale.
Utilité du maïs
Les utilisations du maïs varient beaucoup selon le niveau économique du pays. En région tropicale, le maïs est consommé en épis grillés, cueillis avant maturité où les grains sont mangés directement sur la rafle et surtout en couscous et en bouillis. Le maïs est aussi utilisé dans l’alimentation des volailles et porcine. Le grain de maïs est d’abord un aliment énergétique, grâce surtout à sa teneur en amidon. Il est également assez riche en huile ; mais sa teneur en protéines de qualité est faible, ainsi que sa teneur en matières minérales (Rouanet 1997). Au Sénégal, les tiges de maïs sont utilisées pour la fabrication de palissades mais aussi dans l’alimentation du bétail (chevaux, ânes, et bovins).
Le maïs au Sénégal
Au Sénégal, le maïs est en grande partie destiné à l’autoconsommation, la production nationale reste très insuffisante par rapport à la demande. En 2006, les importations de maïs étaient de 101000 tonnes dont 4000 tonnes étaient utilisées pour des semences (MDRA, 2007). Les importations de maïs sont essentiellement utilisées pour la fabrication des aliments de volaille (Broutin et al, 2000). Le pays est globalement déficitaire en céréales. On note des importations régionales, selon les résultats de la campagne de mil et de maïs du Mali (généralement apprécié en raison des variétés cultivées). Le maïs est cultivé au Sénégal dans divers environnements agro-climatiques . Dans le système pluvial, cette culture est pratiquée au sud de l’isohyète 600-700 millimètres (1) (Sarr et al, 1999), tandis que la culture irriguée se fait le long du fleuve Sénégal .
Les cultures céréalières (mil, maïs, riz, sorgho, fonio) ont connu globalement une augmentation de leur production de 33% entre 1980 et 2004. Cette performance est due au mil qui voit sa production augmenter de près de 88 % pour seulement une hausse de 17% des surfaces emblavées. Le maïs voit sa production inchangée, alors que ses surfaces emblavées baissent de 3% (Sarr et Wade 2005). En 2005, la production totale annuelle sénégalaise en maïs a atteint 399958 tonnes. Le rendement moyen à l’échelle nationale en champ paysan est de l’ordre de 2796 kg/ha. Le maïs (11,99 %) a occupé la troisième place derrière le sorgho (12,50 %) et le mil (67,13 %) des surfaces cultivées en céréales au Sénégal. Le maïs est, par sa production, la deuxième céréale du Sénégal après le mil (ANSD 2005). Pendant la campagne agricole 2004/2005, le maïs a représenté dans la région de Tambacounda 132131 hectares pour une production de 193789 tonnes (ANSD 2005), soit 21,98 % de la superficie nationale en maïs et 22,36 % de la production en maïs au niveau national, avec un rendement moyen de 1467 Kg/Ha.
Pratiques paysannes
L’itinéraire de conduite de la culture du maïs s’avère extrêmement fluctuant et peut varier. Sy (2004) a mis en exergue une diversité de pratiques paysannes, dans le département de Vélingara, qui est due pour la plupart aux caractéristiques des exploitations qui sont généralement, le sous équipement, le manque de main d’œuvre, la baisse de la fertilité des sols, la difficulté d’acquisition d’intrants. Dans leurs propositions de recommandations agronomiques, Chopart et Koné (1994) ont préconisé que : l’agriculteur a intérêt à adopter un système de culture moyennement intensifié comprenant un travail du sol et une fertilisation modérée. En milieu paysan les systèmes de culture se révèlent très variables, au sein d’un village, d’une maison ou même d’une parcelle de culture (Diouf, 1990). Au niveau des variétés, l’utilisation des semences locales est largement dominante. La pureté variétale n’est qu’approximative ; il n’est pas rare de rencontrer, sur un même épi de maïs, des grains violets, blancs et jaunes (Wey, 1998). L’organisation de la distribution des intrants n’est pas la meilleure en milieu paysan (Coly, 2004). Par exemple, d’après Sy (2004) la définition des rôles des différentes structures dans le département de Vélingara n’est pas au point. Il y’a une confusion dans la mesure où un producteur peut prendre ses semences de la World Vision, l’urée de la SDDR, le NPK de la SODAGRI et l’herbicide de l’ANCAR. Quant à la variabilité de production, Ndiaye (1997), l’a mesurée en milieu paysan et a montré que l’augmentation de la productivité du maïs demande une amélioration des systèmes de culture qui sont à la portée des paysans.
Itinéraires techniques proposés par la recherche
L’itinéraire technique est une conduite cohérente de la culture, tout au long de son cycle de végétation, dans un milieu naturel et social donné. Cela signifie, en particulier, que toutes les opérations sont interdépendantes et sont décidées par un agriculteur (Memento, 2002).
Cortier et al (1988) ont formulé cette recommandation pour améliorer la productivité du maïs : vulgariser par ordre de priorité la fertilisation minérale NPK 200 kg/ha + urée 200 kg/ha, puis le labour en traction attelée à 12-15 cm de profondeur. En annexe 5, nous avons présenté un résumé de la fiche technique pour la culture du maïs proposée par Camara (1985).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Systématique
I.2 Origine
I.3 Utilité du maïs
I.4 Le maïs au Sénégal
I.5 Pratiques paysannes
I.6 Itinéraires techniques proposés par la recherche
I.7 Cycle du maïs
I.7.1 La germination
I.7.2 La levée
I.7.3 La formation des organes végétatifs
I.7.4 La formation des organes reproducteurs
I.7.5 La floraison et la fécondation
I.7.6 Le remplissage et la maturation des grains
I.8 La phénologie du maïs
I.9 Influences des facteurs et des conditions du milieu
I.9.1 Stress hydrique
I.9.2 Fertilité des sols
I.9.3 Température
I.9.4 La lumière
I.9.5 Facteurs biotiques
I.10 L’élaboration du rendement
I.10.1 Les composantes du rendement
I.10.2 Relations entre composantes
I.11 Variabilité des rendements
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1 Caractéristiques agro-écologiques de la région d’étude
II.1.1 Localisation géographique
II.1.2 Caractéristiques climatiques générales
II.1.3 Caractéristiques climatiques de l’hivernage 2006
II.1.4 Les sols
II.1.5 La végétation
II.2 Suivis – enquêtes des parcelles
II.2.1 Présentation
II.2.2 Echantillonnage : choix des villages
II.2.3 Echantillonnage : choix des parcelles
II.2.4 Echantillonnage : origines des paysans
II.2.5 Contenu de l’enquête
II.2.6 Mesures des rendements
II.2.7 Relevés au GPS des champs
II.2.8 Bilans hydriques des parcelles
II.2.9 Analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS
III.1 ETUDE DES SYSTEMES DE CULTURE
III.1.1 Destination du maïs
III.1.2 Variétés
III.1.3 Gestion de la fertilité
III.1.4 Préparation du sol
III.1.5 Semis : densités, modalités et périodes
III.1.6 Gestion de l’enherbement
III.1.7 Associations culturales
III.1.8 Corrélations entre type de champs et aspects de la gestion
III.2 ETUDES DES RENDEMENTS
III.2.1 Variabilité des rendements
III.2.2 Composantes des rendements
III.2.3 Rendements en relation à la gestion de la fertilité
III.2.4 Rendements en relation au type de champs
III.2.5 Rendements en relation aux bilans hydriques estimés
III.2.6 Rendements moyens en relation aux indicateurs hydriques
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES