Caracterisation de la perennite de l’agriculture biologique en milieu paysan

L’agriculture biologique, appelée aussi Agri Bio ou AB, vise un double objectif, notamment celui d’offrir des aliments sains et indemnes de risque sanitaire, d’une part, et de préserver l’environnement, d’autre part. Durant la dernière décennie, la production biologique mondiale a connu une croissance annuelle de 10 à 16%, ce qui témoigne du gain d’importance de ce secteur au niveau mondial (IFOAM – FiBL, 2008). Les consommateurs de l’agri bio cherchent des produits plus sains et exempts de substances nocives à leur santé même à un prix plus élevé par rapport à celui des produits conventionnels, ce qui est bénéfique aux producteurs qui gagnent un surprix de 20 à 40% (CCI – CTA – FAO, 2001).

En Afrique, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie sont les premiers pays africains producteurs bio en détenant 1% du volume de production mondiale sur une superficie d’environ 417.000ha en 2007 (IFOAM – FiBL, 2008). A Madagascar, l’AB a été introduite vers le début des années 90. En 2007, elle recouvre 26.758ha dont les principaux produits sont le cacao, les épices, les fruits transformés, la vanille, le café, l’huile de palme et les huiles essentielles (RAJAONARISON A. H., 2004). Depuis son adoption, l’exportation est la principale destination de ces produits étant donné que le pays n’a pas de réglementation ni de certification nationale pour en permettre une valorisation convenable sur le marché local.

Vers le début de ce millénaire, les exigences pour la certification de la production biologique se sont renforcées (cf. Annexe I) et les producteurs qui n’ont pas pu s’y adapter ont échoué et tendent à disparaître progressivement (IFOAM, 2002). Or, devant l’évolution croissante des demandes du marché européen, l’exportation constitue toujours une opportunité à saisir pour les opérateurs malagasy qui connaissent déjà la réglementation y afférente (RANDRIANARISOA S., 2008). Pour y parvenir, ces derniers doivent collaborer avec d’autres producteurs indépendants qui sont souvent des paysans qui, pourtant, ne pratiquent pas généralement toutes les techniques exigées par la réglementation en vigueur.

Pour cause, à Madagascar, le mode de production traditionnelle reste prépondérant, les recours aux intrants et pesticides chimiques sont peu contrôlés, et les recyclages des ressources sont encore peu pratiqués pour préserver l’environnement. Les exploitants profitent des potentialités environnementales locales sans être véritablement préoccupés ni par la qualité sanitaire de la production ni par les gains écologiques résultants de leurs modes de production. Par contre, en Agri Bio, le choix des techniques de production résulte non seulement de la volonté de produire des produits ayant une très bonne qualité sanitaire, mais aussi de l’intérêt de l’exploitant aux bénéfices écologiques qui en résultent (cf. Annexe II). Les exploitants locaux semblent être confrontés à diverses contraintes d’ordre technique, économique et socioculturel qui les découragent et les entraînent à l’abandon progressif de leur activité. En conséquence, ces producteurs bio tendent à disparaître et la question de leur pérennité devient cruciale pour le développement de l’Agri Bio à Madagascar. Selon la littérature, les facteurs de pérennisation de l’AB peuvent être liés, entre autres, à la capacité de gestion des exploitants, à leur niveau technique, à leur parcelle, à leur accès aux différents moyens de production et aux informations, ainsi qu’aux appuis techniques qu’ils reçoivent (FAO, 2003).

MATERIELS ET METHODES

MATERIELS

Cette partie vise à situer la recherche. Ce faisant, elle montre successivement la zone d’étude, les objets d’étude ainsi que la population cible.

Zone d’étude
La délimitation de la zone d’étude repose, d’une part, sur l’existence d’un nombre suffisant de producteurs potentiels qui ont déjà pratiqué l’Agri Bio et, d’autre part, sur l’existence d’une filière d’Agri Bio adaptée aux conditions de production locales et ayant un débouché extérieur potentiel. La zone d’étude comprend les Communes Rurales d’Ambohimanambola, Anjeva Gara et Alasora, dans le District d’Antananarivo Avaradrano, Région d’Analamanga (cf. Annexe III).

Objets d’étude : filière et produits
De même, la filière à étudier est choisie en fonction de l’existence d’une association ou d’un groupement de producteurs disposés et ayant déjà de l’expérience dans la production bio et, éventuellement, de l’existence d’une structure d’appui technico-économique. Pour la Région d’Analamanga, la gamme de choix comprend les épices, les légumes et fruits, les huiles essentielles et le café (RAJAONARISON A. H., 2004). La présente étude a été concentrée sur la filière « maraîchage » qui comprend plusieurs espèces courantes de légumes-feuilles, légumes-fruits et légumes-racines. Il est à remarquer que cette étude n’a pas pour objectif de s’étaler sur la description des diverses espèces en question.

Population cible
La population cible de l’étude est composée principalement par les producteurs ouverts au concept de l’Agri Bio ou les « bio-fermiers » (RAVALISON M., 1996). L’unité prise pour la collecte des données est l’exploitant, en tant que chef de ménage ou en tant qu’individu qui cultive de manière autonome une parcelle destinée à la production biologique, et appartenant à un même terroir ou à des terroirs proches. Selon les entretiens et discussions avec quelques personnes ressources, il existe encore peu d’organisations paysannes qui œuvrent dans l’agri bio à Madagascar, et ces dernières ne sont pas encore répertoriées exhaustivement à l’heure actuelle. Toutefois, dans la Région d’Analamanga l’association de producteurs de produits maraîchers biologiques MAMABIO de la Commune Rurale d’Ambohimanambola répond aux critères d’éligibilité évoqués précédemment. C’est pourquoi cette dernière est choisie dans cette étude. En effet, MAMABIO est une association régie par l’ordonnance 60-133 du 19 octobre 1960 : une association à but non lucrative. Elle est composée de 226 membres au total, avec 62 membres actifs qui font les activités de manière permanente au cours de l’année (cf. Annexe IV).

DISCUSSIONS SUR LES RESULTATS OBTENUS

Mise en évidence et pertinence des facteurs de pérennisation 

Trois résultats ont été obtenus : l’inventaire et la hiérarchisation des facteurs de pérennisation ainsi que la confrontation de la hiérarchisation par la question ouverte et par les calculs. D’une manière générale, les résultats obtenus sont proches des résultats attendus. Cependant, l’interprétation de ces résultats conduit aux quelques discussions ci-après :

Inventaire des facteurs de pérennisation
L’inventaire des facteurs de pérennisation a permis d’identifier trois (03) grandes catégories qui ont été désagrégées en neuf (09) sous-catégories et finalement en trente deux (32) indicateurs différents. Par ailleurs, cet inventaire s’est appuyé sur un raisonnement logique qui a été illustré par un arbre de causes à effets (cf. Annexe VII). Si l’on juge par le nombre de facteurs ainsi mis en évidence, les résultas obtenus sont à priori satisfaisants, et cela d’autant plus que cette étude ne prétend pas être exhaustive.

a) Facteurs de pérennisation : « théorie » et « réalité »
Lors des enquêtes, un certain nombre de questions n’a pas obtenu de réponse satisfaisante. Il en est par exemple de la connaissance des objectifs spécifiques de l’AB et de la prise de conscience des difficultés techniques et managériales prévisibles (cf. Annexe VIII). Ainsi, malgré la volonté de baser la collecte des informations sur un questionnaire détaillé lors des enquêtes, il s’est avéré qu’un certain nombre de questions sont purement théoriques aux yeux de la population cible. Ces questions sont devenues théoriques car elles ne sont pas concrétisées par les réponses attendues. Malgré cela, il est difficile de dire si le manque d’information sur ces questions, donc sur les facteurs de pérennisation y afférents, n’ont pas de conséquence sur la pérennité de l’AB au sein de l’association MAMABIO. Cet aspect de la réalité n’a pas été étudié.

b) Facteurs de pérennisation : « communs » et « individuels »
Parallèlement, il a été observé que quelques questions ont obtenu la même réponse pour tous les individus d’enquête. Ainsi, par exemple, il s’est avéré qu’aucun des membres ne vise la certification de sa production en tant que biologique (cf. Annexe IX) et, en conséquence, aucun d’eux n’est conscient de l’existence du délai de conversion imposé par une telle procédure. D’un autre côté, par contre, tous se sont montrés optimistes concernant l’avenir de l’agriculture biologique et sont convaincus que c’est un bon moyen de développer la société. Alors, ces genres de questions renseignent plutôt sur les caractères communs des membres de MAMABIO que sur des spécificités individuelles justifiant une analyse de caractéristique.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. MATERIELS ET METHODES
1.1 MATERIELS
1.1.1 Zone d’étude
1.1.2 Objets d’étude : filière et produits
1.1.3 Population cible
1.2 METHODES
1.2.1 Démarche globale de vérification commune aux deux hypothèses
1.2.2 Démarches de vérification des hypothèses
1.2.3 Chronogramme de déroulement de la recherche
2. RESULTATS
2.1 MISE EN EVIDENCE DES PRINCIPAUX FACTEURS DE PERENNISATION
2.1.1 Logique de causes à effets
2.1.2 Analyse de la pertinence des facteurs de pérennisation
2.2 CARACTERISATION DE LA PERENNITE DE L’ASSOCIATION MAMABIO
2.2.1 Codage des variables
2.2.2 Transformation sous forme disjonctive complète
2.2.3 AFC sur le tableau disjonctif complet
3. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 DISCUSSIONS SUR LES RESULTATS OBTENUS
3.1.1 Mise en évidence et pertinence des facteurs de pérennisation
3.1.2 Analyse des facteurs de pérennisation de l’association MAMABIO
3.1.3 Réflexions spécifiques
3.2 DISCUSSIONS SUR LA FIABILITE ET LES LIMITES DE LA METHODOLOGIE
3.2.1 Fiabilité et limites des méthodes
3.2.2 Fiabilité et limites des outils d’analyse
3.2.3 Concernant la reproductibilité des résultats de recherche
3.3 RECOMMANDATIONS
3.3.1 Concernant l’association MAMABIO
3.3.2 Concernant l’emploi de l’analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM)
4. CONCLUSION
5. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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