CARACTERES MORPHOLOGIQUES DE CASSIA OCCIDENTALIS L

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CARACTERES MORPHOLOGIQUES GENERAUX DE LA FAMILLE DES CAESALPINIACEES 

La famille des Césalpiniacées compte 100 genres et 2000 espèces cosmopolites. Mais on ne les rencontre pas dans les zones polaires. Les espèces se présentent sous forme d’arbres, d’arbustes, de plantes herbacées et parfois des lianes. Les feuilles sont pennées ou bipennées, rarement simples.
Les fleurs sont le plus souvent en grappes, plus ou moins zygomorphes parfois presque actinomorphes, hermaphrodites, rarement unisexuées, habituellement pentamères. Elles sont jaunes, blanches, rouges ou verdâtres.
Le fruit ayant généralement la forme de haricots, est appelé gousse ou « légume »; cependant on peut y trouver des drupes (ex : Detarium). Le nom de la famille est donné par un de ses genres : Caesalpinia.
Le genre Cassia qui nous intéresse compte 500 espèces environ qui poussent dans les zones chaudes du globe.

CARACTERES MORPHOLOGIQUES DE CASSIA OCCIDENTALIS. L 

Le port

Cassia occidentalis est une plante herbacée ou un sous-arbrisseau dressé, annuelle, d’une hauteur de 50 cm à 1m en moyenne. Les tiges sont vertes pubescentes et cylindriques. La racine est ramifiée, épaisse, à écorce noirâtre (figure 1).

Les feuilles

Les feuilles sont composées généralement pari-pennées, alternes avec un long rachis de 10 cm à 25 cm. Elles ont 5 à 8 paires de folioles opposées, ovales, elliptiques, subsessiles, longues de 3 à 8 cm, larges de 15 à 40 mm à base dissymétrique arrondie ou en coin large.
Les folioles sont à marge entière, sommet à pointe acuminée avec 5 à 10 paires de nervures secondaires ; la paire terminale est plus grande que les autres.
Les stipules sont filiformes, caduques. Le pétiole est long de 2 à 4 cm. Avant la première partie de foliole, on note une gouttière au dessus et avant la base épaissie une forte verrue (glande) violacée.
Une bractée linéaire est notée au sommet du rachis. Lorsqu’on froisse les feuilles, elles dégagent une odeur peu agréable. D’où son nom d’herbe puante en français (figure 1).

Les inflorescences

Les fleurs sont jaunes, regroupées en courtes grappes. Elles sont réunies par 2 à 5 seulement au sommet des rameaux ou au sommet d’un pédoncule axillaire de 2 à 4 cm.
Le pédicelle de la fleur mesure 6 à 8 cm. Il présente une bractée à sa base.
Le calice est composé de 4 sépales, linéaires, inégaux, elliptiques avec une forme ovale pour l’inférieur.
La corolle, large de 3 à 4 cm, a 5 pétales inégaux vernés, concaves, bien séparés. Le pétale supérieur est plus large (développé). Il y a deux verticilles de 5 étamines chacun.
Sur les 5 étamines superposées aux sépales, deux sont fertiles, plus grandes, arquées. Des 5 oppositipétales, 4 sont fertiles et petites. L’ovaire est supère (figure 2).

Le fruit

Le fruit est une gousse plate, oblongue, dure, de deux couleurs quand elle sèche. Le bord des valves est marron clair, l’intérieur est brun foncé de 10 à 15 cm de long et de 7 à 8 mm de large souvent arqué à sommet obtus. Ses parois sont ondulées, à bande marginale (bourrelet épais, résistant) à sutures proéminentes. Ce fruit contient 10 à 30 graines disposées obliquement à l’extérieur des valves. Le fruit s’ouvre à maturité en 2 valves par 2 fentes, l’une suivant la ligne de suture du placenta, l’autre suivant les nervures dorsales. Les 2 valves se séparent de haut en bas et chacune porte des graines sur son bord placentaire.
Le fruit présente des cloisons transversales qui délimitent les logettes monospermes. Les graines sont gris-verdâtres, arrondies ou ovales, petites, dures, variables, aplaties, apiculées mais non arillées. Elles ont un diamètre de 4 mm (5 mm de long sur 3 mm de large) (figure 3).

REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET HABITAT

Répartition géographique 

Cassia occidentalis est une espèce originaire de l’Amérique du sud (sud-est des Etats unis, Mexique, Porto Rico).
Douée d’un grand pouvoir d’expansion, cette espèce est devenue de ce fait pantropicale : la Réunion, en Afrique, dans les régions chaudes du globe.
En Afrique, cette plante est rencontrée sur toute la côte, depuis le Sénégal jusqu’au Cameroun (figure 4).

Habitat 

Les Cassia ne sont pas normalement grégaires, les tiges se disséminent irrégulièrement dans les peuplements de préférence dans les clairières ou les endroits bien éclairés.
Ce sont des plantes de lumière qui disparaissent lorsque l’étage dominant devient épais. Leur résistance au feu est médiocre.
Cassia occidentalis se rencontre partout au Sénégal mais surtout dans les terrains vagues et les décombres autour des habitations.

Les alcaloïdes

Des auteurs signalent la présence de N-méthyl morpholine dans la racine et la graine (27).

Les xanthones

On retrouve dans la racine, la cassiolline identifiée comme étant le 1,7-dihydroxy-5-methoxy carbonyl-3 méthyl xanthone de formule brute C16H12O6 (27).

PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

Action anti-inflammatoire 

D’après certains auteurs, Cassia occidentalis exerce une activité anti-inflammatoire par inhibition de la phospholipase A2 entraînant une réduction de la disponibilité de l’acide arachidonique, précurseur des prostaglandines et/ou une stabilisation de la membrane lysosomiale. Cette action a été étudiée en Inde par une méthode « in vitro » et « in vivo » à partir de l’extrait éthanolique de la poudre de feuille de Cassia occidentalis et de Cardiospermum halicacabum chez les rats mâles albinos.

Action antihelminthique 

L’activité antihelminthique des extraits chloroformique, mèthanolique et éthéropétrolique des graines et des feuilles de Cassia occidentalis est confirmée par l’essai in vitro sur des parasites de la peau au Nigeria et en Inde.

Actions antibactérienne et antifongique 

Elles sont dues à l’huile volatile et aux formes réduites du chrysophanol. Le chrysophanol sous la forme réduite, manifeste une forte action inhibitrice sur la division cellulaire des bactéries telles : Staphylococus aureus, Bacillus subtilis, Bacillus proteus, Vibrio cholerae et les champignons (Aspergillus flavus, Aspergillus niger, Penicillium chrysogenum), d’où leur utilisation dans les affections cutanées.
L’activité cutanée locale semble être due aux propriétés conjuguées des groupements OH des dérivés anthracéniques qui sont antiseptiques et vésicants.

Actions purgative et diurétique 

Les dérivés anthracéniques contenus dans les feuilles de Cassia occidentalis sont purgatifs à dose très élevée, laxative à dose élevée, cholagogue et dépurative à faible dose.
Les anthraquinones, administrés par voie orale agissent directement sur la musculature au niveau du côlon.
Kerharo (24) souligne l’action diurétique de Cassia occidentalis due à la présence des flavonoïdes.

Toxicité des graines 

La toxicité des graines de Cassia occidentalis a donné lieu à un assez grand nombre de travaux et est due à la présence de toxalbulmine.
L’administration des graines de Cassia occidentalis per os aux doses de 0,25 à 3% de poids corporel chez les lapins a permis d’observer une cardiomyopathie fatale et la mort des veaux aux doses de 0,05% à 2% de poids corporel ainsi que celle d’un cheval de 380kg dix jours après l’administration journalière de 250g de graines mélangées à l’avoine (28).
La toxalbulmine est antigénique et elle peut immuniser les chiens lorsqu’on l’administre à ces animaux par injections sous-cutanées repetèes.

Action antipaludéenne 

L’action antipaludéenne de Cassia occidentalis est assez prononcée pour pouvoir remplacer parfois la quinine dans le traitement du paludisme.

Propriétés ocytociques 

Elles sont dues aux dérivés anthracéniques des feuilles de Cassia occidentalis. Ce sont des stimulants de la musculature lisse. A forte dose, il y a une stimulation prononcée qui favoriserait les contractions au moment de l’accouchement d’ou sa contre-indication chez la femme enceinte dans la médecine moderne.

Propriétés anticancéreuses (24)

Les extraits aqueux des tiges et des feuilles de Cassia occidentalis sont efficaces sur le sarcome 180.

Propriété anti-asthmatique 

Les graines torréfiées de Cassia occidentalis, réduites en poudre sont anti-asthmatiques.

Propriétés antidiabétique et hypotensive 

L’utilisation des graines torréfiées de Cassia occidentalis comme antidiabétique en association avec les écorces de tronc séchées de Terminalia macroptera et de tiges séchées de Tapinanthus sp, parasite de Combretum nigricans a été confirmée par une expérimentation pharmacologique sur les lapins.
L’acide gamma amino-butyrique est responsable de l’action hypotensive (28).

Propriétés antispasmodiques 

M’Bao a mis en évidence l’activité spasmolytique de l’extrait aqueux des racines de Cassia occidentalis par la méthode curative sur l’intestin isolé de rat. La concentration de 0,96 mg/ml de cet extrait aqueux inhibe les contractions provoquées par l’acétyle choline de 53,8%, l’atropine étant le produit de référence.
Cependant, l’extrait aqueux de Cassia occidentalis renferme des composés reconnus par ailleurs comme pouvant posséder des propriétés antispasmodiques : les flavonoïdes, les alcaloïdes. L’utilisation de décocté de racines de Cassia occidentalis comme calmant des douleurs abdominales du nouveau-né est justifiée parce qu’il permettrait à la fois d’éviter les constipations sources de troubles abdominaux chez le nouveau-né et de lutter contre les spasmes (28).

USAGES TRADITIONNELS DE CASSIA OCCIDENTALIS 

Cassia occidentalis ou Casse des indes est une plante très utilisée aussi bien par les guérisseurs que par les matrones accoucheuses et les populations.
Les graines sont généralement récoltées comme substituant du café, d’ou le nom « café nègre » ; elles sont utilisées comme boisson réconfortante.
Les feuilles sont utilisées en boisson comme fébrifuge, diurétique, sudorifique, antiascitique sous forme de décocté et de macéré. Elles sont aussi prescrites par les matrones accoucheuses au moment de l’accouchement.
Kanté. M (23) signale une utilisation contre l’asthme : les feuilles sont macérées dans l’eau (une partie pour 5 parties d’eau) et le liquide obtenu est donné à boire aux malades.
En usage interne, une utilisation de la plante a été signalée dans le traitement de l’impuissance, des maladies vénériennes, des helminthiases et des hépatites.
En usage externe, on signale l’utilisation de Cassia occidentalis dans le traitement des rhumatismes, des brûlures, des paralysies, des maladies oculaires.
Au Congo, les feuilles fraîches sont utilisées pour soigner les hémorroïdes : un décocté d’une poignée de feuilles fraîches de Cassia occidentalis dans un litre d’eau est donné aux malades à raison d’un demi-verre de décocté 2 fois par jour. Toujours au Congo, les fractures sont soignées avec le décocté aqueux des feuilles fraîches de Cassia occidentalis associées à celles de Arachis hypogaea, de Ocimum gratissimum et aux pétioles de Musa paradisiaca.
En République de Centrafrique, au Mali, au Sénégal et à la Dominique, la pulpe de feuilles fraîches imbibée de sang de coq est appliquée sur les points de morsures de serpent et une cuillerée de suc des feuilles est donnée à boire en même temps.
Toujours en Centrafrique, les Mozambos utilisent le décocté aqueux des racines pour combattre les parasitoses intestinales.
Au Bénin, Adjanohoun et al. (5) nous ont signalé l’utilisation des graines dans le traitement de la diarrhée. Pour cela elles sont grillées et réduites ensuite en poudre qui est donnée à manger aux malades.
La racine fraîche est aussi utilisée sous forme de décocté aqueux contre l’hépatite virale, à raison de 150 ml 3 fois par jour.
Enfin, on note l’utilisation de la poudre de graines grillées dans le traitement de l’azoospermie : le malade est tenu de prendre une cuillerée à café chaque matin pendant un mois puis une cuillerée à café tous les 15 jours pendant 2 à 3 mois.
Dans certains pays comme les Caraïbes, le Kenya, les Seychelles, la racine fraîche est utilisée sous forme de macéré pour soigner les douleurs abdominales. Ce macéré aqueux est donné à boire aux malades à raison d’un verre de thé (75 ml), 3 fois par jour.
Au Sénégal, les feuilles de Cassia occidentalis sont utilisées sous forme de macéré (15 à 20 g de feuilles dans un litre d’eau), et la racine sous forme de décocté dans le traitement des dyspepsies.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. ETUDE BOTANIQUE
I.1. CARACTERES MORPHOLOGIQUES GENERAUX DE LA FAMILLE DES CAESALPINIACEES
I.2. CARACTERES MORPHOLOGIQUES DE CASSIA OCCIDENTALIS L
I.2.1. Le port
I.2.2. Les feuilles
I.2.3. Les inflorescences
I.2.4. Le fruit
I.3. REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET HABITAT
I.3.1. Répartition géographique
I.3.2. Habitat
I.4. DENOMINATIONS DE CASSIA OCCIDENTALIS
II. TRAVAUX ANTERIEURS
II.1. ETUDE CHIMIQUE DE CASSIA OCCIDENTALIS
II.1.1. Les éléments hydro-minéraux
II.1.2. Les matières protéiques et azotées
II.1.3. Les matières lipidiques
II.1.4. Les dérivés anthracéniques
II.1.5. Les flavonoïdes
II.1.6. Autres polyphénols
II.1.7. Les terpènes
II.1.8. Les alcaloïdes
II.1.9. Les xanthones
II.2. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
II.2.1. Action anti-inflammatoire
II.2.2. Action antihelminthique
II.2.4. Actions purgative et diurétique
II.2.5.Toxicité des graines
II.2.6. Action antipaludéenne
II.2.7. Propriétés ocytociques
II.2.8. Propriétés anticancéreuses
II.2.9. Propriété anti-asthmatique
II.2.10. Propriétés antidiabétique et hypotensive
II.2.11. Propriétés antispasmodiques
II.3. USAGES TRADITIONNELS DE CASSIA OCCIDENTALIS
III. GENERALITES SUR LA FIEVRE ET L’ACTION ANTIPYRETIQUE
III.1. DEFINITION
III.2. CAUSES
III.3. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA FIEVRE
III.4. MECANISME D’ACTION DES ANTIPYRETIQUES
III.5. MEDICAMENTS A ACTIVITE ANTIPYRETIQUE
III.6. METHODES D’ETUDES DES ANTIPYRETIQUES
III.6.1. Méthode utilisant les endotoxines d’Escherichia Coli
III.6.2. Méthode utilisant le vaccin TBA (vaccin contre la typhoïde A et B)
III.6.3. Méthode du test de l’hyperthermie induite par la levure de bière chez le rat
III.7. RECENSEMENT DE QUELQUES PLANTES REPUTEES FEBRIFUGES
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. OBJECTIF, CADRE DE L’ETUDE, MATERIELS ET METHODES
I.1. OBJECTIF DE L’ETUDE
I.2. CADRE DE L’ETUDE
I.3. MATERIELS ET METHODES
I.3.1. Matériel végétal
I.3.2. Animaux
I.4. MATERIELS DE LABORATOIRE
I.4.1. Matériels utilisés pour le screening chimique et l’extraction
I.4.2. Matériels et réactifs pour l’étude de l’activité antipyrétique
I.5. METHODES
I.5.1. Extraction
I.5.2. Criblage chimique
I.5.2.1. Recherche des hétérosides anthracéniques
I.5.2.1.1. Caractérisation des anthracéniques : réaction de Bornträeger
I.5.2.2. Recherches des hétérosides flavoniques
I.5.2.2.1. Réactions générales de caractérisation
I.5.2.3. Recherche des saponosides
I.5.2.3.1. Détermination de l’indice de mousse
I.5.2.4. Recherche des Tanins
I.5.2.4.1. Réactions générales de caractérisation
I.5.2.5. Recherche des hétérosides cardiotoniques
I.5.2.6. Recherche des alcaloïdes
I.5.2.6.1. Caractérisation des alcaloïdes
I.6. CARACTERISATION SPECIFIQUE : CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE (CCM)
I.7. ETUDE PHARMACOLOGIQUE DES FEUILLES DE CASSIA OCCIDENTALIS
II. RESULTATS
II.1. ETUDE CHIMIQUE
II.1.1. Résultats des essais de caractérisation
II.1.2. Détermination de l’indice de mousse
II.1.3. Chromatographie sur couche mince (CCM)
II.2. ETUDE PHARMACOLOGIQUE
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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