Caractères géographiques et écologiques de l’estuaire du Mafrag

L’anthropisation des zones humides n’a cessé de croître depuis que l’homme a su domestiquer l’élément liquide. Ceci est d’autant plus vrai dans le cas des estuaires et des zones côtières qui subissent directement les pressions anthropiques liées à leur exploitation. Les estuaires sont des étendues d’eaux côtières semifermées, qui ont une connexion libre avec l’océan et dans lesquelles l’eau de mer est progressivement diluée par de l’eau douce provenant du drainage continental (Pritchard 1967). Cette définition, qui est la plus utilisée pour définir le milieu estuarien, fait apparaître le concept de gradients environnementaux caractéristiques essentiels de l’écosystème estuarien. En effet, ces écosystèmes sont de fascinants milieux permettant aux biologistes d’étudier les adaptations physiologiques de la faune et de la flore face à des gradients environnementaux tels que la salinité. La plupart des modifications environnementales et biologiques qui se produisent dans ces milieux sont liées dans une large mesure à l’importance et la variabilité des échanges hydrologiques et biologiques avec la mer (Castel et Courties, 1979). Peu d’espèces sont capables d’adapter leur physiologie à de tels gradients environnementaux, ce qui entraîne au niveau des estuaires une réduction de la biodiversité par rapport aux écosystèmes marins et dulçaquicoles voisins (McLusky 1989).

Caractères géographiques et écologiques de l’estuaire du Mafrag 

Présentation du milieu

Le complexe estuarien du Mafrag est un écosystème micro tidal semi-diurne, est alimenté par Oued El Kébir, Oued Bounamoussa et par Leurs marécages. Le bassin versant avec 3 200 Km2 s’étend jusqu’au frontières Tunisiennes, incluant deux barrages (Cheffia et Mexa) construits respectivement sur Bounamoussa et ElKébir (Figure 1). Un autre barrage est actuellement en construction dans le sous-bassin d’El-Kébir. Cet ensemble de systèmes de régulation devrait aboutir à de graves perturbations du cycle hydrologique de l’estuaire. L’estuaire se déverse sur une rive littorale très exposée aux vents du Nord et du Nord-ouest. Son parcours traverse, à l’approche du littoral, une masse de dune littorale très mouvante sur sa rive Est. Il s’ensuit un colmatage accentué lors des périodes d’étiages (3-4mois).

La profondeur moyenne dans la branche d’El-Kébir est de 3m et atteint 2,3m dans la branche de Bounamoussa, les 2 branches ont des surfaces et des volumes comparables formant ensemble environ 4 Millions m3 et 120 ha de surface en eau. La précipitation moyenne annuelle est de l’ordre de 800 mm et l’évaporation atteint 1250 mm. Le débit à l’embouchure du Mafrag est fortement variable avec des valeurs extrêmes de 0 m3 s-1 en période sèche jusqu’à 500 m3 s-1 lors des périodes de crues (Khélifi-Touhami et al. 2006). En saison sèche, le coin salé, atteint 25 km dans la branche El-Kébir et environ 15 km dans Bounamoussa (Khélifi-Touhami et al. 2006 ; Ziouch, 2007 ; Haridi, 2008, Fig. 1). Suivant la période pluvieuse, et le fort écoulement, le volume de l’estuaire peut être entièrement déchargé à la mer en quelques jours seulement. Le temps de résidence peut varier ainsi entre quelques jours et quelques mois.

La zone environnante est occupée par d’importants marécages (600 km² environ) inadéquats pour l’agriculture en raison de la salinisation des terres. Le bassin peu peuplé (100 000 habitants) est exploité pour l’agriculture et l’irrigation, est assurée en grande partie par les rivières tributaires de l’estuaire. L’agriculture y est essentiellement intensive et l’industrie se limite à de petites usines agro-alimentaires. En période de crue, l’eau excédentaire envahit complètement la pleine littorale et occasionne, de sérieuses atteintes des infrastructures et de l’environnement (figure 2). En l’absence de décharge d’eau fluviale en été, l’embouchure se colmate par la formation de bancs de sable, la fermeture de l’embouchure peu durer entre quelques jours à plusieurs mois selon la pluviométrie. En 2002 par exemple, l’estuaire est resté colmaté toute l’année et n’a pas aboutit a la mer par suite de son faible débit et de l’ensablement rapide entretenu par la pro gradation. En 2007, l’embouchure s’est fermé plusieurs mois en conditions de période de sécheresse prolongée (juillet novembre) et lorsque le niveau d’eau de l’estuaire diminue par suite d’absence d’apports continentaux. A cela s’ajoute le transport et l’accumulation de sable sur la côte, due à l’action des vents, importants par ailleurs en cette époque de l’année .

Prélèvements et méthodes d’analyses chimiques

Afin de déterminer la variabilité spatiale des conditions hydrologiques et biologiques, les stations équidistantes de 2 kilomètre ont été situées tout au long de l’estuaire, depuis l’embouchure jusqu’à 10,5 km dans la branche El-Kébir et 6,4 km dans la branche Bounamoussa (Tableau 1 et Fig. 3). Au total de neufs stations ont été retenues dont cinq stations dans le bras d’El-Kébir (dénommées K1, K2, K3, K4 et K5), trois stations dans le bras de Bounamoussa (dénommées B1, B2, B3) et une station dans la partie exutoire (station dite embouchure) où se rencontrent les deux rivières.

Echantillonnage du zooplancton

Prélèvements et traitement des échantillons

Les prélèvements du zooplancton conjointement aux relevés de température et salinité, ont été effectués mensuellement dans les 9 stations entre 29 janvier et 27 décembre 2007 (figure 4). Les pêches de plancton sont effectuées horizontalement en surface une station à l’autre (total de 108 prélèvements) à l’aide d’un filet à plancton WP2 de 170 µm de vide de maille .

Chaque échantillon du zooplancton correspond à un prélèvement de 12 à 19 m3 d’eau. Le temps de pêche toujours égale à 3 mn, la vitesse de traînée est plus ou moins rapide et constante, ce qui augmente la vulnérabilité des organismes et permet d’éviter les fuites et les échappements à l’approche de l’échantillonneur, conformément aux suggestions de Bougis (1974). L’échantillon est ensuite filtré sur un tissu de filet à plancton de maille 170µm et le contenu de la filtration est conservé dans une solution de formol à 5%, coloré au rose de Bengale afin de faciliter l’observation microscopique des organismes qui les composent. Les échantillons de zooplancton ont été fractionnés en sous-échantillons représentant statistiquement la totalité des récoltes (3 fractions par récoltes), dont le volume de chaque fraction est varié entre 5 et 20 ml et parfois 30 ml et même 50 ml. Le comptage de zooplancton est effectué sous microscope binoculaire Gx3.20 à Gx10, dans une cuve de dolffus, le passage au GX40 était nécessaire pour identifier jusqu’à l’espèce. Les ouvrages utilisés pour cette identification sont : Tregouboff et Rose. (1978), Bernard dussart (1967, 1969,1989), Wilhelm Lilljeborg (1900), Rotifera edmondson W.T (1959). Il est intéressant de rappeler que les résultats portent sur l’observation de trois sous échantillons représentant statistiquement le contenu des pêches planctoniques et le nombre moyen a été pris. Lorsque l’échantillon est peu dense, il sera analysé entièrement. Les résultats de dénombrement sont exprimés en densité absolue ou abondance (individus par mètre cube ou ind. m-3 ) et en pourcentage de d’abondance ou fréquence relative (%).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I. Matériel et méthodes
Caractères géographiques et écologiques de l’estuaire du Mafrag
1. Présentation du milieu
2. Prélèvements et méthodes d’analyses chimiques
3. Echantillonnage du zooplancton
Chapitre II. Hydrobiologie
1. Température
2. Salinité
3. Les sels nutritifs
4. Les matières organiques
Chapitre III. Composition et abondance du zooplancton de surface
Introduction
1. Composition globale du zooplancton
2. Le zooplancton total
3. Composition
4. Principaux groupes zooplanctoniques
4.1. Les Copépodes
4.2. Les Cladocères
4.3. Les larves de cirripèdes
4.4. Les Rotifères
4.5. Les groupes divers
3. Discussion
Chapitre IV. Biomasse
Introduction
1. Variation de la biomasse en poids sec et en Carbone du zooplancton
2. Estimation des variations énergique de l’écosystème
2.1. Variables énergétiques
2.2. La respiration
2.3. La production secondaire
2.4. Flux d’énergie
3. Discussion
Conclusion générale
Références bibliographiques

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