Soutenance mémoire
Pendant longtemps, les antibiotiques ont fait preuve d’efficacité, notamment, dans la lutte contre les infections bactériennes qui sévissent dans les couches fragilisées de la population. Mais une remise en cause de cette efficacité s’opère de plus en plus parce que certaines infections, dont celles respiratoires, se sont montrées récidivantes comme peuvent en témoigner les chiffres de certains services hospitaliers (ORL, pédiatrie). Ce sont des infections qui surviennent généralement de façon périodique, et plusieurs agents bactériens peuvent en être responsables. Mais notre étude sera orientée spécifiquement vers des bactéries très virulentes, les streptocoques, qui ont longtemps montré une sensibilité vis-à-vis des molécules comme les macrolides. A noter que les macrolides font partie, jusqu’à présent, des molécules prescrites en première intention.
Normalement l’efficacité thérapeutique devrait être garantie avec comme condition majeure, le respect de la posologie et de la durée du traitement. Tel n’est pas le cas puisqu’il est de constatation quotidienne dans tout laboratoire de bactériologie, que de nombreuses souches de streptocoques ne se comportent plus conformément à ce que le spectre d’activité des macrolides permettrait de supposer. En effet, depuis l’introduction successive en thérapeutique des différentes molécules de macrolides, la sensibilité des streptocoques à ces antibiotiques a beaucoup évolué, de sorte que le pourcentage de souches résistantes est actuellement important.
C’est dans cette optique que nous avons fait une étude comparée des CMI pour voir l’évolution des sensibilités de certaines souches de streptocoques vis-à-vis des macrolides. Et cette étude représente une opportunité de tester des molécules récentes comme les kétolides, supposées être de dernier recours dans le traitement de ces infections respiratoires.
CARACTERES GENERAUX DES STREPTOCOQUES
Définition
Les streptocoques appartiennent à la famille des Streptococcaceae comprenant deux principaux genres : Streptococcus et Enterococcus. Ce sont des cocci à Gram positif disposés le plus souvent en chaînettes :
• qui ont un métabolisme aérobie-anaérobie facultatif
• qui sont exigeants en nombreux facteurs de croissance: le sang ajouté aux géloses permet leur multiplication in vitro. Cette multiplication (ou croissance) peut être favorisée par l’apport de CO2 ou par une atmosphère anaérobie.
Ces caractères morphologiques et métaboliques les distinguent des staphylocoques. Les entérocoques sont proches des streptocoques (même morphologie et métabolisme anaérobie), à la différence que ces germes peuvent se multiplier sur des milieux de culture ordinaires. En microbiologie médicale on classe les streptocoques en se basant sur plusieurs critères :
➤le pouvoir hémolytique
➤l’équipement antigénique
➤les caractères biochimiques.
Classification des streptocoques
Les différentes espèces de streptocoques peuvent être classées et identifiées d’après les critères cités ci-dessus:
Le type d’hémolyse produit sur gélose au sang:
➤ hémolyse incomplète: streptocoques α-hémolytiques
➤ hémolyse complète: streptocoques β-hémolytiques
➤ pas d’hémolyse: streptocoques γ-hémolytiques.
L’équipement antigénique: un antigène de la paroi, le polyoside C permet de définir plusieurs groupes, selon Rebecca Lancefield: A, B, C, D, E, F, G, H, K, L, M, N, O, P, R, S, T, U, V .
Certains streptocoques, dépourvus de polyoside C, sont dits « non groupables ».
Les caractères biochimiques qui permettent d’individualiser des espèces dans le genre: Streptococcus pyogenes, Streptococcus pneumoniae…
STREPTOCOCCUS PYOGENES
Streptococcus pyogenes (Rosenbach, 1884), streptocoque βhémolytique du groupe A, représente le type même de bactérie pathogène pour l’homme.
Caractères bactériologiques
Morphologie
Ce sont des cocci à Gram positif , disposés en chaînettes, immobiles, non sporulés, apparaissant parfois capsulés.
Caractères de culture
Streptococcus pyogenes est un germe exigeant, aérobie-anaérobie facultatif. Pour sa culture, l’adjonction de sang dans le milieu est utile à cause de l’action catalasique de l’hémoglobine. Sur gélose au sang, les colonies sont petites, transparentes et entourées d’une zone d’hémolyse franche et complète : β-hémolyse. En milieu liquide la culture prend l’aspect de « mie de pain ».La température optimale de croissance se situe entre 35° et 37°C. Le pH qui doit être voisin de 7,2 impose d’utiliser des milieux tamponnés.
Caractères antigéniques
Parmi les nombreuses substances antigéniques diffusibles, certains ont une importance bactériologique et pathogénique.
o La streptolysine O lyse la membrane des érythrocytes et d’autres cellules (leucocytes et plaquettes) en se liant au cholestérol. Elle est antigénique et suscite la formation d’anticorps nommés antistreptolysine O (ASLO) dont l’élévation des titres sériques constitue un bon marqueur d’infection streptococcique.
o La streptolysine S est produite par de nombreux streptocoques des groupes A, C, G mais aussi E, H et L. Elle n’est pas antigénique.
o La hyaluronidase a un effet lytique sur la substance de base du tissu conjonctif et se comporte, de ce fait, comme un facteur favorisant la diffusion de l’infection.
o La streptokinase active la transformation du plasminogène en plasmine qui lyse la fibrine et s’oppose ainsi à la formation de barrières fibrineuses autour des lésions tissulaires où se développent les streptocoques : c’est également un facteur de diffusion comme l’hyaluronidase.
o La streptodornase ou DNAse dégrade les acides nucléiques. Elle n’a pas d’effet cytotoxique car elle ne pénètre pas dans les cellules eucaryotes.
o Les toxines érythrogènes provoquent une éruption érythémateuse et de la fièvre.
Caractères biochimiques
Les streptocoques du groupe A sont dépourvus de catalase et d’oxydase ce qui confirme le genre Streptococcus et l’étude antigénique caractérise le groupe A. Ils se distinguent parmi les streptocoques β hémolytiques par leur sensibilité à la bacitracine.
Habitat et pouvoir pathogène
Streptococcus pyogenes est un germe strictement humain à l’origine d’infections streptococciques qui peuvent être non invasives ou invasives et de complications post-streptococciques qui surviennent à distance de l’infection aiguë. Les pharyngites ou angines sont les manifestations les plus fréquentes des infections streptococciques aiguës.
STREPTOCOCCUS PNEUMONIAE
Isolé pour la première fois par Pasteur en 1881 et en raison de son important pouvoir pathogène pour l’homme, ce germe fit l’objet de nombreux travaux depuis la fin du 19ème siècle. L’étude de cette bactérie fut à l’origine de nombreuses découvertes concernant les mécanismes de pathogénicité, la réponse immunitaire à médiation humorale, les transferts génétiques (découverte de la transformation bactérienne dont l’étude a permis de montrer que l’ADN est le support de l’information génétique). Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de souches de sensibilité diminuée à la pénicilline .
Caractères bactériologiques
Morphologie
Les pneumocoques sont des diplocoques à Gram positif en forme de « flamme de bougie » ou de « 8 », parfois associés en courtes chaînettes.
Caractères culturaux
Ces germes sont aérobie-anaérobies facultatifs, à métabolisme fermentatif, catalase négative dont la culture exige des milieux riches et sur gélose au sang : ils forment de petites colonies entourées d’une zone d’hémolyse α..
Caractères antigéniques
Des antigènes capsulaires de structure polyosidique déterminent plusieurs sérotypes de pneumocoques. Un polyoside C est présent dans la paroi ainsi que des protéines M et R. La substance C des pneumocoques précipite en présence d’une protéine sérique appelée CRP (C reactive protein) dont la concentration s’élève chez les sujets atteints d’une affection inflammatoire ou d’une infection bactérienne.
Caractères biochimiques
Les pneumocoques sont dépourvus de catalase et d’oxydase comme tous les streptocoques. Les colonies ont tendance à s’autolyser rapidement et cette tendance est accélérée par la présence d’agents tensioactifs comme les sels biliaires.
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME
