Caractères distinctifs entre Acacia senegal et ses espèces voisines

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Acacia senegal var. kerensis:

C’est un arbuste ou buisson de 1–5 m de hauteur, branchu à partir du pied, le tronc étant court ou presque absent. Les jeunes rameaux sont habituellement pubescents. Les feuilles ont jusqu’à 4 paires de pennes. L’axe des inflorescences est pubescent. Les gousses sont arrondies à aiguës, rarement acuminées.
La variété kerensis est signalée en Ethiopie, en Somalie, en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie.
Etant définie principalement par son port, la variété kerensis est souvent difficile à apprécier et identifier à partir de spécimens séchés. Les observations sur le terrain dans le nord-est de l’Afrique indiquent qu’elle est bien distincte et facilement reconnaissable, mais il serait nécessaire d’avoir davantage d’informations à ce sujet, tant dans cette région qu’en Afrique orientale. On est loin d’être certain que toutes les formes arbustives de Acacia senegal soient taxonomiquement identiques.

Acacia senegal var. rostrata:

Généralement, c’est un arbre ou arbuste de 2 à 8 m de hauteur, à cime aplatie et étalée, ou légèrement arrondie. Les jeunes rameaux sont plus ou moins pubescents. Les feuilles ont 4–12 paires de pennes (les paires sont le plus nombreuses au Natal). L’axe de l’inflorescence est pubescente. Les gousses sont nettement rostrées ou acuminées.
L’aire principale de la variété rostrata se trouve en Afrique australe: Mozambique, Zimbabwe, Botswana, Namibie et Afrique du Sud, où on la rencontre à l’exclusion de la variété senegal.
Toutefois quelques spécimens du Kenya et de Somalie ont des gousses semblables à celles de variété rostrata et il y a à Kew un spécimen similaire provenant d’Oman. Ces spécimens de l’extérieur de l’aire principale pourraient, comme le soutient Ross (1979), être la variété rostrata, mais leur identité n’est pas certaine et il faudrait davantage de preuves.

Acacia senegal var. leiorhachis :

C’est un arbre atteignant environ 12 m de hauteur, avec (dans la plus grande partie de son aire) de longues branches éparses formant une cime ouverte irrégulière, mais (au Kenya) parfois la cime est bien formée et arrondie. L’écorce du tronc généralement jaune, papyracée, se desquamant. Les jeunes rameaux glabrescents à glabres sont souvent assez lisses et de couleur violacée. Les gousses de forme arrondie ou aiguës à l’extrémité, parfois acuminées, sont quelquefois plus grandes que chez les autres variétés (jusqu’à 19 cm de long).
La variété leiorhachis est limitée à l’Est de l’Afrique, où on la trouve en Ethiopie, en Somalie, au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique, en Zambie, au Zimbabwe, au Botswana et en Afrique du Sud.
Var. leiorhachis est souvent très distincte des autres variantes de Acacia senegal par son port et par son écorce, mais il est fort possible qu’il s’avère dans l’avenir que cette dénomination renferme plus d’une entité.

PHENOLOGIE

Elle est principalement conditionnée par la pluviométrie, la température et l’évaporation. Compte tenu du caractère changeant de ces facteurs, des variations intra annuelles ont été observées dans le cycle phénologique de Acacia senegal. D’une manière générale on note les phases suivantes [13] :
• Feuillaison : Elle s’étend de mai à décembre soit 8 mois, elle précède toujours la floraison.
• Floraison : Elle dure en moyenne 5 mois de juin à octobre.
• Fructification : Elle commence en juillet et s’estompe en janvier soit 7 mois après environ.
Au sud de la zone gommière du Sénégal (pluviométrie de 500mm) les phénophases sont généralement plus précoces et durent un peu plus longtemps.
Feuillaison et défoliation sont modulées en fonction de l’eau disponible et accessible dans le sol.

ECOLOGIE

Acacia senegal est une espèce très résistante à la sécheresse, elle pousse dans les régions où la période sèche s’étend de 8 à 10 mois. Elle supporte des températures diurnes très élevées. Le gommier occupe de préférence les sols sablonneux [15].
En ce qui concerne l’Afrique occidentale, les sols où pousse Acacia senegal sont classés en 3 catégories selon le degré de préférence de l’espèce grande, moyenne et faible préférence.
• Le premier groupe concerne les sols bruns subarides, les sols rouges subarides et les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés. Ils sont appropriés pour le développement et la survie du gommier lorsqu’il repose sur un pseudogley. En fait ce pseudogley permet un engorgement en profondeur assurant une réserve hydrique importante pour une durée assez longue, favorable à l’espèce qui peut ainsi mieux traverser les années de sécheresse. Donc cette condition édaphique particulière compenserait le déficit pluviométrique dans les zones enregistrant moins de 400mm de pluies.
• Dans la classe des sols moyennement préférés par le gommier, on note les sols peu évolués et les sols hydromorphes minéraux à pseudogley.
• Enfin la 3ème classe comprend les sols minéraux bruts et les sols ferrugineux tropicaux lessivés.
Au Sénégal, on rencontre l’espèce sur toutes les toposéquences. Les principaux sols qu’elle colonise sont les sols brun-clairs, les sols brun-rouges, rouges subarides, les sols hydromorphes à pseudogley de profondeur. Des formations naturelles importantes existent sur les sols ferralitiques (Bakel, Raneron) et le long du fleuve Sénégal (Galmoya, Cascas…). C’est donc une espèce à large spectre écologique.
Exceptionnellement, l’espèce pousse sur des sols argileux lourds avec 800mm de pluie par an, dans les régions de Kayes (au Mali) et au Kordofan (Soudan oriental).Les sols superficiels ou très caillouteux ne lui conviennent pas.

EXPERIENCE SENEGALAISE

Le gommier étant une espèce protégée au Sénégal, son exploitation est en principe soumise à l’autorisation préalable de l’administration forestière.
Les gommeraies se trouvent le plus souvent dans les zones de parcours qui sont par essence des espaces communautaires, ce qui rend les droits d’usage et de propriété difficiles à gérer. On note cependant qu’un droit de saignée exclusif des gommerais est tacitement reconnu aux résidents des campements [27]. Si la gomme appartient à celui qui la récolte, la liberté d’exploitation n’est pas absolue et il existe un droit d’exploitation des gommiers. La propriété du récoltant étant limitée par la liberté d’exploitation. Ceci constitue une source de conflits entre transhumants, braconniers et les propriétaires fonciers. L’exploitation du gommier pour la production de gomme était effectivement l’apanage des Maures et son exploitation pour le fourrage incombait aux éleveurs Peulhs. L’avènement des années de sécheresse et la paupérisation de certains éleveurs, l’afflux dans les zones gommières de transhumants venant du Nord du Sénégal sont autant des facteurs qui provoquent de plus en plus de conflits dans l’exploitation gommière.
Avec une exsudation naturelle qu’assure une production très aléatoire et très faible (inférieure à 100g/arbre/an), plus de 80% des arbres restent improductifs. La faible densité des peuplements sylvo-pastoraux a pendant un moment favorisé la mise au point d’un système d’exploitation basé sur les feux de brousse. Ceux-ci étaient allumés en octobre dès la fin de la saison des pluies au moment où la végétation était encore quelque peu verdoyante. La saignée était d’abord effectuée sur les arbres non atteints par le feu au moment où ils perdaient leurs feuillages. L’exsudation apparaissait alors 10 à 20 jours après et les récoltes se poursuivaient jusqu’à la saison froide (décembre, janvier). En mars, les arbres brûlés étaient saignés, alors que débutait une nouvelle foliation ce qui donnait lieu à une 2ème saison de récolte. Les difficultés de maîtrise de ces feux dits précoces rendent le recours à cette pratique très risqué et problématique.

EXPERIENCE SOUDANAISE ET APPLICABILITE AU SAHEL

L’un des meilleurs exemples est certainement celui pratiqué au Kordofan soudanais depuis déjà longtemps sur des sols en majorité sablonneux et sous une pluviométrie de 300 à 450mm. Dans la zone gommière ou « Gum belt », le type de gestion « Hashab bush system » est fondé sur l’assolement. La gommeraie artificielle dans ce cas remplace la jachère forestière et elle est incluse volontairement dans la rotation agricole du type 4-5 ans de cultures agricoles (mil, arachide, sésame ou pois) suivies de 15 à 20 ans de jachère à base de gommiers.
En début de rotation agricole lorsque les gommiers sont âgés de 15 à 20 ans et que leur production de gomme devient faible, le paysan recèpe tous les gommiers à 150cm du sol, les rejets sont détruits et le feu est parfois mis au pied des souches. Le but recherché étant de détruire toute végétation ligneuse.
En fin de rotation agricole la gommeraie se reconstitue soit par semis direct effectué en même temps que le dernier semis agricole. Les gommiers sont entretenus et protégés dans leur jeune âge. Le paysan exploite lui-même sa gommeraie. Ce système a été rendu possible parce que dans cette région, l’agriculteur est propriétaire de ses terrains de cultures.
Il ne semble pas très évident d’envisager au Sahel des rotations gommiers/cultures vivrières comme au Soudan. Une telle opportunité de mise en place d’un système de jachère améliorée a déjà été essayée au Sénégal sans grand succès. Au-delà des questions de réduction de superficies cultivables et de rendements différés, les conditions de réussite au Sahel d’un tel système à base de Acacia senegal tiendraient principalement à des considérations foncières.
En plus des difficultés liées à la protection des parcelles, l’argument de « non mise en valeur » peut à tout instant être utilisé par les instances dirigeantes des communautés rurales pour désaffecter les terres pendant cette période d’absence de cultures. Cette notion de « mise en valeur » mérite donc d’être étendue à la « culture de l’arbre ».
Avec ces contraintes majeures s’ajoute un déficit persistant en sites favorables au gommier du fait de la péjoration des conditions édapho-climatiques.

HISTORIQUE SUR LA GOMME

La gomme arabique produite par Acacia senegal est certainement la plus ancienne et la plus connue de toutes les gommes :
Les Egyptiens la connaissaient sous le nom de « Kami » et l’auraient utilisée dès la 3ème dynastie 2650 avant J.C, pour assurer la cohésion des bandages des momies. Elle aurait également servi à la fixation des pigments des peintures hiéroglyphiques.
Les fleurs étaient brûlées dans les temples dédiés au dieu Râ, dieu du soleil.
Le manuscrit d’Ebers (un papyrus médical rédigé vers 1550 avant l’ère chrétienne) propose l’emploi de la gomme d’acacia ou gomme arabique comme moyen de contraception en association avec des dattes.
En Afrique Noire, Acacia senegal symbolise dans la magie, le chemin de l’après vie. Les fumigations de cette plante de type solaire étaient utilisées pour favoriser fortement la haute voyance et stimuler l’esprit. Elle sera également utilisée dans les rituels recherchant la richesse matérielle et sera très utile comme protection contre les entités du mal.
Au XVème siècle, des navigateurs européens découvrent la gomme arabique sur les côtes du Sénégal et la Mauritanie actuelle. Au XVIIIème siècle, une « guerre de la gomme » sanglante et acharnée permet à la France d’obtenir le monopole de son commerce sur la côte ouest africaine.
Au début du XXème siècle, l’Angleterre désenclave l’autre grand berceau de la gomme arabique en faisant construire une ligne de chemin de fer entre Eloubeid au cœur de Kordofan, ancienne province du Soudan et Port-Soudan. L’Angleterre et la France transforment la gomme arabique que leurs flottes marchandes acheminent à partir des comptoirs : La gomme arabique devient une denrée d’initiés, commercialisée par les deux puissances.

DEFINITION

On définit traditionnellement la gomme arabique comme l’exsudat de sève descendante, solidifié, amalgamé, naturellement ou par incision sur le tronc de Acacia senegal ou d’espèces apparentées.
La gomme arabique a une fourchette de rotation optique comprise entre -26° et -34° et un indice de kjeldahl de teneur en azote compris entre 0,27 et 0,30%. De ce fait, on ne peut désigner comme «gomme arabique» que les seules membres du sous genre Aculeiferum qui comprend en outre Acacia senegal, Acacia laeta, Acacia mellifera et Acacia polyacantha ssp campylacantha . [32].

VUE D’ENSEMBLE SUR LA PRODUCTION MONDIALE

L’Acacia senegal fournit 90% de la gomme arabique mise sur le marché mondial. Il surpasse en quantité les autres acacias. C’est un produit d’exportation très important. Les quantités vendues dépendent beaucoup du climat, le rendement varie beaucoup d’un arbre à l’autre et d’une année à l’autre.
La gomme arabique est l’une des principales cultures d’exportation du Soudan avec un monopole de 85%, le reste se partageant entre plusieurs pays d’Afrique de l’ouest : Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad [7].
En dépit des avantages évidents qu’elle présente : prix très bas et performances nettement supérieures à celles des produits de remplacement, la gomme arabique a souffert des fluctuations dans la qualité ; c’était dû, d’une part à la composition variable de chaque lot, mais aussi à la difficulté d’assurer un approvisionnement régulier, surtout depuis le déboisement massif consécutif aux sécheresses qui frappèrent les régions sahéliennes en 1973 -1974 et en 1982-1983. De ce fait, la demande a régulièrement décru au cours des 15 à 20 dernières années. Les ventes de gomme arabique atteignirent un sommet vers 1970, représentant alors quelques 70 000 tonnes, dont 70% furent utilisés en confiserie. Les prix élevés et la pénurie mondiale qui suivirent la sécheresse de 1973-1974 poussèrent certains utilisateurs à chercher d’autres sources d’amidon modifié. Les ventes annuelles tombèrent à 40 000 tonnes entre 1978 et 1982. La sécheresse suivante, désastreuse, elle aussi provoqua une nouvelle pénurie mondiale et la perte de nombreux marchés, les ventes annuelles tombant à un niveau situé entre 20 000 tonnes et 24 000 tonnes. La consommation annuelle d’hydro colloïdes de l’industrie alimentaire est plutôt stable mais, en raison de l’irrégularité de l’approvisionnement en gomme arabique, et vu la disponibilité croissante de cellulose modifiée et de produits de fermentation tels que la xanthine et le gellan, les principaux utilisateurs vont indubitablement s’intéresser de plus en plus aux produits de remplacement peu onéreux.

SITUATION SENEGALAISE

Zones de production de la gomme arabique

Le Sénégal est l’un des pourvoyeurs de gomme. Malgré une forte côte, la gomme est en perte de vitesse au Sénégal.
Le Sénégal a perdu sa 2ème place mondiale au profit du Tchad, du Nigéria et du Niger. En effet, il fut jadis le 2ème producteur mondial de gomme dans les années 1950 à1970, à travers la principale zone de production qu’est le Ferlo.
Le Ferlo est une zone sylvo pastorale semi désertique du Nord-est du Sénégal, qui doit son nom à un petit cours d’eau, le Ferlo. La végétation y est clairsemée. Les paysages sont ceux de la savane, de la steppe et de la dune. Les épineux y survivent plus facilement que d’autres espèces. On y trouve plus de variétés d’acacias dont Acacia seyal, et surtout Acacia senegal [28].
Depuis la crise persistante avec les sécheresses épisodiques surtout 1973 et 1974, puis 1983 ; 1984, le Sénégal oriental prend la relève. La zone de Tambacounda, pour l’essentiel, devient une zone d’avenir. Dans cette région où l’économie forestière occupe une place importante avec les filières gomme, pain de singe et l’exploitation de produits non ligneux, la gomme sterculia se positionne comme celle qui offre les revenus les plus importants pour les ménages. Ces revenus jouent un rôle capital dans une région considérée comme l’une des plus pauvres du pays.
La gomme à elle seule, représente presque 42% des revenus tirés des filières majeures. Les gommeraies du Sénégal sont pour l’essentiel des peuplements naturels situés dans les forêts et les réserves sylvo pastorales de la zone ou du Ferlo. D’autres peuplements se trouvent dans les forêts et espaces de terroirs situés entre les villages de la zone de Bakel, Kidira et le Goudiri. Elle vient en 1ère position devant les autres filières comme le baobab, le bois et le charbon, ce qui montre son importance sur l’échiquier des ressources forestières de la région [15].

La commercialisation

Les points de collectes sont les forages et les grandes agglomérations et dont les importants sont :
• Ranerou, Ndiayène Fouta, Loumbi, Matam, Thilogne et Ayré-Lao pour la région de Saint Louis
• Vélingara, Labgar, Linguère, Thiel pour la région de Louga
• Bakel pour la région de Tambacounda.
Les principaux acheteurs de gomme au niveau des points de collecte sont les commerçants, des gérants des grands centres comme Dahra, Linguère, Matam, Bakel et Ourosogui. Ces derniers servent d’intermédiaires pour l’industrie locale (Valdafrique) ou pour les exportateurs basés à Dakar (Setexpharma et autres privés).

Les prix

Jusqu’en 1970, les prix de la gomme arabique sont restés relativement bas : 250.000F CFA la tonne. Cependant, depuis les années de sécheresses qui se traduisent par la chute de la production les prix augmentent et atteignent 1.700.000F CFA la tonne à l’exportation (Prix FOB port de Dakar).

L’offre

En 1986, le marché de la gomme a connu une inflexion marquée, n’enregistrant qu’un niveau de vente très bas d’environ 20.000 tonnes, contre une moyenne mondiale qui s’établit à 40.000 tonnes environ.
En 1974 et 1981, le Sénégal a exporté successivement 9200 tonnes ; 400 tonnes ; 460 tonnes en 1975; 463 tonnes en 1977 et 250 tonnes en 1979, selon les services forestiers. Les effets de la sécheresse se sont fait sentir avec la chute vertigineuse de la production.
Depuis 1982, le volume des exportations tend à se stabiliser à 800 tonnes. Aussi, il est important de tenir compte des besoins locaux (Valdafrique consomme en moyenne 150 tonnes par an) et le marché parallèle absorbe 30% de la production locale. Il est également important de souligner que la gomme arabique du Sénégal bénéficie de l’une des images de marque, « Ferlo » très prisée sur le plan mondial en concurrence avec la « Kordofan » soudanaise.

La demande

Malgré la tendance à l’amélioration de la production de la gomme arabique dans les pays producteurs suite au retour de la pluviométrie, la demande reste très supérieure à l’offre. Cette demande est estimée à 90 000 tonnes et concerne les quantités de gommes irremplaçables par les produits de substitution, malgré les gros efforts développés dans le domaine de la recherche de produits de remplacement de la gomme.

FONCTION ECOLOGIQUE

Le Gommier assure la protection et l’amélioration des sols où il pousse. Par son système racinaire très ramifié situé dans les parties superficielles du sol, il protège le sol contre l’érosion éolienne et pluvial. Il stabilise les dunes et sables mouvants. Il contribue à la fertilisation des sols en apportant une quantité appréciable d’azote, de protéines et de phosphore grâce à la chute des feuilles et des gousses [5]. En symbiose avec les bactéries du genre Rhisobium, celles-ci induisent sur les racines de la plante, la formation de nodules à l’intérieur desquels ces bactéries vivent et fixent l’azote atmosphérique et le réduisent en ammoniac directement assimilable par la plante. Cette propriété est appelée fixation biologique de l’azote.
Les détails concernant la quantification de l’apport d’azote par le Gommier ainsi que sa contribution au recyclage des éléments chimiques (nitrification) ont fait l’objet d’importants travaux (Bernhard-Reversat en 1982; 1988, et Deans 1999). [5].

PRODUITS LIGNEUX

Combustible

Il est généralement admis que l’utilisation actuelle des arbres pour la production de combustible dépasse leur potentiel de croissance. Le volume sur pied que l’on peut tirer des terres boisées en acacias de 20 ans n’est que de 8,5 m3 par hectare (Vink 1989), ce qui représente une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 0,42 m3 à l’hectare.

Le bois de feu

Les espèces destinées à la production de charbon de bois doivent satisfaire aux critères ci-après :
• Croissance rapide, productivité élevée, capacité de constituer des taillis et d’émettre des rejets après la coupe.
• Forte densité ligneuse et faible teneur en eau, facilité de coupe et de manutention, rareté ou absence d’épines, fendage et transport faciles.
• Combustion lente et pouvoir calorifique élevé, avec faible production de fumées (non toxiques) et production minimale d’escarbilles ou d’étincelles. Du fait qu’on les trouve en vastes peuplements, faciles à abattre et à traiter, les formations de Acacia seyal ont joué un rôle tout particulier dans l’approvisionnement en charbon de bois des villes soudano sahélienne, comme Dakar, Ndjaména et de nombreuses autres villes du Soudan, où l’agriculture mécanisée et les besoins en combustible ont contribué à l’épuisement de vastes zones naguère recouvertes par des peuplements purs de Acacia seyal.
Vu l’appauvrissement des ressources, l’utilisation effective ne se fonde plus désormais sur les préférences, ce qui importe, c’est la disponibilité du bois et la facilité de ramassage.

Charbon de bois

Les qualités attendues du charbon de bois sont analogues à celles que l’on attend du bois de feu. Il exige surtout des peuplements uniformes produisant du bois de dimension convenable et dense ce qui facilite la carbonisation et en accroît le rendement, les caractéristiques du produit fini s’établissent comme suit : teneur en eau <7%, cendre < 3%, densité apparente > 0,3 g/CC (FAO, 1962) [34].

Fourrage

Les qualités exigées des fourrages sont :
• Production de feuilles et de fruits nutritifs et non toxiques,
• Résistance au broutage, à l’élagage et la capacité de former des rejets,
• Croissance rapide, notamment aux premiers stades de la croissance.
On entend par fourrage, tous les aliments herbacés et brouts accessibles au bétail et au gibier ; le fourrage, parfois improprement appelé affouragement est un matériel végétal séché provenant de cultures telles que le maïs et le sorgho, y compris les grains. Quant au brout, il se compose des petites branches tendres et des pousses feuillues des plantes ligneuses.
D’une manière générale, le fourrage arboré a une teneur en protéines élevée, mais à en juger par le peu d’informations disponibles, seule la moitié de la matière sèche est digeste. Notons au passage la forte teneur en calcium de l’écorce de Acacia tortilis ssp spirocarpa 5,68% et de Acacia xanthophloea 4,07% [10].
En 1935, Stein et Rimington ont décelé des glucosides cyanogènes dans les gousses de Acacia erioloba, Acacia hebeclada ssp hebecleda, Acacia lasiopetala, Acacia tortilis ssp herecantha et Acacia robusta. Ces auteurs concluaient cependant que cela ne présentait aucun danger pour autant que les gousses soient ingérées lentement c’est-à-dire en petites quantités par un bétail point trop affamé.
On trouve également des tanins chez les acacias. Les tanins jouent un rôle antinutritionnel. Ils semblent jouer un rôle dans la baisse de la digestibilité. On distingue 2 groupes : les tanins hydrolysables et les tanins condensés. Ces tanins condensés sont présents dans les gousses de Acacia nilotica. On sait qu’ils peuvent ralentir la croissance des ovins par leur capacité à réduire la digestibilité de l’azote et de fibres détergentes neutres. Les tanins hydrolysables contenus dans les gousses de Acacia sieberiana ont un effet similaire.

PRODUITS NON LIGNEUX

Les Gommes

Structure chimique :

La gomme est un polysaccharide hétérogène acide fortement ramifié qui se présente sous la forme de mélange de sels de potassium, magnésium et de calcium. Les éléments monomères de l’acide libre (acide arabique) sont le D-galactose, le L-arabinose, le L-rhamnose et l’acide D-glucuronique. On admet que les gommes arabiques se composent au moins de deux fractions de polysaccharides de structures différentes. La fraction de masse moléculaire supérieure contient une part des acides aminés modestes mais déterminante pour ses propriétés. La masse moléculaire moyenne indiquée oscille entre 200 et 300 kilodalton. Elle renferme des enzymes comme les oxydases, les peroxydases.

Caractères physiques :

On trouve la gomme arabique dans le commerce sous forme de poudre ou de cristaux non moulus plus ou moins ronds, de couleur jaune blanche à jaune brunâtre. La surface extérieure des cristaux est mate, fendillée et leurs cassures sont vitreuses. Elles sont également traversées par de fines fissures. La gomme est fade et inodore. Elle est soluble dans l’eau, insoluble dans l’alcool. Avec l’eau, elle donne des masses gélatineuses et une solution colloïdale. Mais pour des concentrations comprises entre 30 et 40%, la gomme reste très visqueuse.

Différents types de gommes :

• La gomme arabique dure ou « kitir » (gomme dure de première qualité sur le marché mondial s’identifiant à kordofan soudanais et nigérian) est obtenue par saignée de Acacia senegal et marginalement de Acacia polyacantha. D’après la définition du Codex alimentarius seules les gommes produites par Acacia senegal, et Acacia seyal ont une dénomination officielle de gomme arabique. Les qualités de gommes les plus appréciées sur le marché sont celles du Ferlo (Sénégal) et du Kordofan (Soudan).
• La gomme arabique friable ou « Talha » produit par Acacia seyal et marginalement par Acacia sieberiana et Sterculia setigera. Elle est de moindre qualité et donc payée moins cher que la gomme dure ce qui explique en partie pourquoi sa production ne se développe pas.
NB : La gomme sterculiane ne doit pas être assimilée à de la gomme « Talha, » c’est une gomme mucilage appelée « Karaya » en Inde ou « M’bepp » au Sénégal. Ses caractéristiques physico chimiques sont radicalement différentes de celle de la gomme « Talha » (Acacia seyal et espèces relatives) [32].

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Table des matières

NTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
Chapitre I : GENERALITES SUR LA PLANTE
I‐Classification botanique de Acacia senegal
II‐Description botanique de Acacia senegal
II.1‐Caractères botaniques
II.2‐Caractères distinctifs entre Acacia senegal et ses espèces voisines
II.3‐Répartition géographique
II.4‐Différentes variétés
II.4.1‐ Acacia senegal var. senegal
II.4.2‐ Acacia Senegal var. kerensis
II.4.3‐ Acacia Senegal var. rostrata
II.4.4‐ Acacia Senegal var. leiorhachis
III‐Phénologie
IV‐Ecologie
Chapitre II : STATUT ET GESTION DE L’ARBRE
I‐Expérience senegalaise
II‐Expérience soudanaise et applicabilité au sahel
Chapitre III : ECONOMIE DE LA FILIERE GOMME ARABIQUE
I‐Historique sur la gomme
II‐Définition
III‐Vue d’ensemble sur la production mondiale
IV‐Situation sénégalaise
IV.1‐Zone de production de la gomme arabique
IV.2‐La commercialisation
IV.3‐Les prix
IV.4‐L’offre
IV.5‐La demande
Chapitre IV : ROLE ET UTILISATION DES ACACIA ET DE LA GOMME ARABIQUE
I‐Fonction écologique
II‐Produits ligneux
II.1‐Combustible
II.2‐Le bois de feu
II.3‐Charbon de bois
II.4‐Fourrage
III‐Produits non ligneux
III.1‐Les gommes
III.1.1‐ Structure chimique
III.1.2‐ Caractères physiques
III.1.3‐ Différents types de gommes
III.1.4‐ Techniques de saignée
III.1.4.1‐ Méthodes soudanaise
III.1.4.2‐Méthodes sénégalaise
III.1.5‐Emploi
III.1.5.1‐En médecine traditionnelle
III.1.5.2‐Dans l’industrie alimentaire
III.1.5.3‐Dans l’industrie pharmaceutique
III.1.5.4‐Dans l’industrie en générale
III.2‐ les tanins
IV‐Utilisations de la plante à des fins médicales
V‐Utilisations de la plante à des fins alimentaires
VI‐Utilisations de la plante en artisanat
Chapitre V: Facteurs de dégradations
I‐ Les insectes xylophages
II‐ Les insectes défoliateurs
III.‐ Les chenilles défoliatrices
IV‐ Les criquets
V‐ Mesures préventives
Chapitre VI : Participation des populations dans l’aménagement des gommeraies
DEUXIEME PARTIE : DIFFERENTES TECHNIQUES DE PRODUCTIONS DE PLANTS DE ACACIA SENEGAL, PERSPECTIVE POUR LES GOMMIERS AU SENEGAL ET DANS LES PAYS SAHELIENS
Chapitre I : Multiplication par la graine
I‐Prétraitement
II‐Semis en sachets
III‐Fertilisation
IV‐Démariage
V‐Binage
VI‐Protection
VII‐Arrosage
VIII‐Traitement phytosanitaire
IX‐Durée de l’élevage en pépinière
X‐Travail du sol
XI‐Mise en place des plants
XII‐Croissance
XIII‐Régénération naturelle
Chapitre II : Multiplication par bouturage
Chapitre III : Multiplication in vitro par micro bouturage
I‐Historique de la culture in vitro
II‐Définition
III‐Généralités sur les milieux de culture et les hormones de croissance
III.1‐Les éléments minéraux
III.2‐Les éléments organiques
III.3‐Les hormones de croissances
III.3.1‐Les auxines
III.31.1‐Auxine naturelle
III.31.2‐Auxines de synthèse
III.3.2‐Les gibbérellines
III.3.3‐Autres hormones
III.3.4‐Mode d’action des hormones
IV‐Différentes étapes du micro bouturage
IV.1‐Matériel utilisé
IV.2‐Milieux et condition de culture
IV.2.1‐Allongement des rameaux (Caulogenèse)
IV.2.2‐Enracinement (Rhizogenèse)
IV.2.3‐Sevrage et acclimatation
V‐Avantages du micro bouturage
VI‐ Les inconvénients du micro bouturage
VII‐Applications
Chapitre IV : Perspectives pour les gommiers au Sénégal et dans les pays sahéliens
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES

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