Capture dans le parc villageois d’Andreba

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Habitat et distribution de H. g. alaotrensis

L’aire de répartition de cet animal semble actuellement limitée à une petite portion de végétation semi-aquatique du pourtour du Lac Alaotra et des marais voisins (Petter et al., 1977). La formation végétale du marais est dominée par des plantes appartenant à la famille des Poaceae et des Cyperaceae dont la strate supérieure est dominée par Cyperus madagascariensis, Phragmites communis et Argyeia vahibora, la strate inférieure est peuplée par Cyperus latifolius laiche, Polygonum glabrum et Echinochloa crusgalli (Pidgeon, 1996).

Statut de conservation

H. g. alaotrensis est une sous-espèce de Lémuriens la plus menacée à Madagascar. La liste rouge d’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe cette sous-espèce dans la catégorie des espèces « gravement menacées » (UICN 2001).

Méthodologies

Le présent travail a été effectué pendant deux périodes : la première phase s’est déroulée entre le mois de décembre 2000 jusqu’à mai 2001, la deuxième phase a été réalisée beaucoup plus tard entre les mois de mars et avril 2002.

Capture

Dans le site Andreba, nous avons déterminé la population totale dans une partie de marais de 83 ha de superficie, cette partie de marais est également appelée Parc Villageois d’Andreba. La capture est réalisable uniquement dans ce Parc grâce à sa petite superficie et à l’abondance des circuits disponibles dans son marais. La densité approximative de H. g. alaotrensis a été déterminée après avoir capturé et marqué au moins un représentant de chaque groupe rencontré dans le Parc.
La capture s’est déroulée entre les intervalles de temps où les individus de H. g. alaotrensis sont connus actifs c’est-à-dire de 05:00h à 10:00h le matin et de 15:00h à 18:30h l’après-midi. Chaque animal capturé est utilisé pour le repérage, le comptage et l’identification de tous les groupes présents dans le Parc. Chaque groupe avec l’animal marqué a été observé et vérifié au moins trois fois durant toute l’étude pour déterminer et confirmer sa composition.
Chaque groupe rencontré est observé pendant environ 10 minutes, temps suffisamment long pour étudier la composition du groupe (nombre d’individus, classes d’âge) et pour choisir l’endroit au niveau duquel la capture se déroulera. Puisque je n’utilise pas de tranquillisants (Kétamine, Télazol), l’endroit idéal pour la réalisation de la capture à la main nue se présente souvent une formation végétale de structure linéaire en face de laquelle se trouve un grand espace sans végétation mais uniquement occupé par l’eau du lac.
Une fois capturé, les individus subissent une série de manipulations telles que mensuration corporelle, pesage et identification du sexe. L’animal est mis à l’intérieur d’un sac en coton puis pesé à l’aide d’une balance de type pesola. L’âge des individus capturés est fonction de leur poids c’est-à-dire que on a un Adulte si le poids est supérieur ou égal à 1000 g, Juvénile si ceci est compris entre 500 et 1000 g pour le reste des cas l’animal est classé Enfant (Mutschler et al., 1999). La classification des individus est également déterminée à partir des comportements que représentent l’animal au cours de ses activités. Souvent les adultes mâles et femelles dirigent le groupe durant le déplacement en plus ils émettent des cris caractéristiques.
Chaque animal adulte ayant un poids supérieur à 1000 g est ensuite marqué par un collier en plastique fixé à l’aide d’une paire de rivets. Chaque individu capturé porte sur son cou un collier de couleur du groupe et sur lequel j’ai mis également un numéro d’identification. Ces systèmes de distinction et d’appellation (couleurs, numéros) garantissent le repérage de tous les animaux marqués.
Le rapport entre le nombre total d’individus rencontrés et la superficie totale du parc en hectare permet de calculer la valeur de la densité approximative de la population de H. g. alaotrensis dans le Parc Villageois d’Andreba. Cette valeur, qui a comme unité le nombre d’individus par hectare du marais (ind./ha), est calculée de la manière suivante :
DA = Nombre total d’ individus recensés dans le parc
Superficie totale du parc (en ha)

Comptage des individus de H. g. alaotrensis

Recherches des individus

Pour déterminer l’effectif total de H. g. alaotrensis dans leur habitat naturel, quatre sites autour du Lac Alaotra ont été visités durant la réalisation du présent travail. Il s’agit des site Andreba et Ambodivoara sur la rive Est, et ceux d’Andilana et d’Anororo sur la rive Ouest (cf Carte 2, page 8). La visite des différentes parties du marais de chaque site s’effectue en pirogue pendant cinq jours, entre 05:00h et 10:00h le matin et 15:00h et 18:30h l’après-midi. Ces intervalles de temps ont été choisis car ils représentent les pics d’activités diurnes de H. g. alaotrensis (Mutschler et al., 1995; 2000).
L’équipe du comptage a suivi une séance de formation pendant une semaine avant le commencement du travail afin de bien maîtriser la méthodologie d’observation et celle de la collecte des données. Ceci permet de faire une comparaison avec les résultats des travaux antérieurs. L’équipe de comptage est constituée d’un étudiant chercheur et d’un guide piroguier.
La recherche de H. g. alaotrensis s’effectue en avançant très lentement le long des bordures naturelles du marais ou bien sur les grands canaux ainsi que les petites bifurcations déjà construits par les pêcheurs et les coupeurs de « Zozoro » (Cyperus madagascariensis). La vitesse d’observation varie de 1,6 km/h à 3 km/h selon la forme de la piste pratiquée. Les animaux sont détectés soit à vue (observation directe de l’animal, mouvement de certaines parties de la végétation du marais surtout tiges et feuilles), soit à l’écoute des différents cris et des bruits émis par l’animal pendant ses activités. Le groupe ou les individus de H. g. alaotrensis rencontrés sont observés avec une paire de jumelles (7×50) pendant 10min au maximum.
Le moment de la rencontre et la localisation du groupe dans le marais ont été déterminés et enregistrés dans un GPS. Durant le temps d’observation, que ce soit le matin ou l’après-midi, un itinéraire ne doit pas être utilisé plus d’une fois, tout simplement pour éviter le risque de fausser le comptage.
Dans chaque site visité, la population locale de H. g. alaotrensis a été recensée. Le nombre total d’individus rencontrés et la durée totale de temps de recensement à chaque site ont été utilisés pour déterminer la densité relative de la population locale.
Selon Mutschler et al. (1994 ; 1999), le rapport entre la somme totale des groupes rencontrés et la durée totale du temps d’observation permet de définir et d’estimer la valeur de la densité relative ou taux de rencontre (TR). Cette dernière sera utilisée pour le
calcul de l’effectif total de la population au niveau de chaque site puis dans l’ensemble du marais du Lac Alaotra. La densité relative ou taux de rencontre (TR) est calculé de la manière suivante :
TR = TI x 60
TR : Taux de rencontre (individus/heure)
TI : Total d’individus
t : Temps d’observation (en minute)

Calcul de l’effectif total de H. g. alaotrensis et utilisation du Taux de Rencontre (TR)

Connaissant la valeur de la densité approximative de H. g. alaotrensis dans le site Andreba et la valeur de la densité relative ou taux de rencontre dans les quatre sites ainsi que la superficie respective de chaque marais, il est possible d’estimer l’effectif de la population de H. g. alaotrensis au niveau de chaque site ainsi que dans l’ensemble du marais du Lac Alaotra. Le détail sur la méthode de calcul sera représenté ultérieurement.
Pour bien illustrer la signification des différentes formules utilisées dans ce chapitre, il est nécessaire de définir quelques paramètres. Notons que les méthodes de calcul pour chaque paramètre ont été déjà utilisées par Mutschler et al. durant les études effectuées sur la même population en 1994 et en 1999.
Taux de rencontre (TRi) : c’est le nombre ou effectif de H. g. alaotrensis rencontré par heure de recensement. Ce paramètre est calculé après avoir effectué le rapport entre la somme totale des individus rencontrés après les cinq jours de comptage et la somme totale du temps de recensement. Le TR est valable pour les quatre sites visités. Ce taux peut signifier aussi Densité Relative ou DR.
Densité approximative dans le Parc Villageois d’Andreba (DA) : c’est le nombre d’individus de H. g. alaotrensis par hectare dans le Parc. Ce paramètre est obtenu en faisant le rapport entre le nombre total des individus et la surface totale du marais dans le Parc.
Population locale (Pi) : c’est le nombre d’individus de H. g. alaotrensis estimée au niveau de chaque site. La variable « i » représente les quatre sites d’étude (Andreba, Ambodivoara, Andilana, Anororo).

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Table des matières

Introduction
1. Milieu d’étude
1.1. Localisation géographique des sites d’étude
1.2. Milieu physique
1.3. Milieu biologique
1.4. Milieu humain
1.5. Socio-économique
2. Matériels et méthodes
2.1. Matériel biologique
2.1.1. Classification de l’animal étudié
2.1.2. Habitat et distribution de H. g. alaotrensis
2.1.3. Statut de conservation
2.2. Méthodologies
2.2.1. Capture
2.2.2. Comptage des individus de H. g. alaotrensis
2.2.2.1 Recherches des individus
2.2.2.2. Calcul du recensement et utilisation du taux de rencontre (TR)
2.2.3. Etude de la dynamique de la population de H. g. alaotrensis
2.2.4. Observation de l’habitat
2.2.5. Enquêtes auprès de la population humaine
3. Résultats et interprétations
3.1. Capture dans le parc d’Andreba
3.2. Comptages des individus de H. g. alaotrensis dans les quatre sites en 2001
3.3. Comptage des individus de H. g. alaotrensis dans les quatre sites en 2002
3.4. Abondance relative de la population de H. g. alaotrensis en 2001
3.5. Abondance relative de la population de H. g. alaotrensis en 2002
3.6. Etude de la tendance de population de H. g. alaotrensis
3.6.1. Evolution du taux de rencontre dans les quatre sites
3.6.2. Evolution de l’effectif de la population de H. g. alaotrensis
3.7. Corrélation entre distribution de H. g. alaotrensis et la qualité du marais
3.8. Résultats des enquêtes villageoises
3.8.1. Pourquoi la chasse?
3.8.2. Qui fait la chasse?
3.8.3. Technique de chasse
3.8.4. Période de chasse.
3.8.5. Fréquence de la chasse
4. Discussion
4.1. Capture dans le parc villageois d’Andreba
4.2. Méthodes de comptage et d’estimation de la population de H. g. alaotrensis
4.3. Détection du déclin
4.4. Relation entre qualité du marais et distribution de la population de
H. g. alaotrensis
4.5. Enquêtes villageoises
5. Recommandations
Conclusion
Références Bibliographiques

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