CAPITALISATION DES ETUDES SUR LES PRESTATAIRES DE SERVICES

Organisations paysannes et professionnelles

           Les objectifs des organisations paysannes sont généralement de fournir des services de qualité et à un juste prix à leurs adhérents et à leurs clients afin qu’ils optimisent leurs revenus. Elles peuvent également permettre de peser sur les marchés et contribuer à une meilleure structuration du secteur de la production pour une meilleure organisation des filières. Plusieurs sous catégories peuvent être distinguées au sein des organisations paysannes : les unités de base, groupements familiaux ou d’une dizaine de producteurs d’un même village, les coopératives, les associations de groupements de base, les unions, les fédérations ou faîtières. Par ailleurs, ces organisations fournissent aussi des services concrets à leurs membres aussi bien sur les problématiques des EAF que sur des thèmes transversaux (appui à l’immatriculation foncière, formation, information, conseil,…). Seulement elles présentent encore un niveau d’autonomie financière faible et leur stratégie repose sur la recherche de partenariat avec des organisations internationales et avec des projets d’appuis au développement rural quitte à leur vendre aussi des « services ». Les OP ont souvent été créées à l’initiative de projets ou programmes et éprouvent des difficultés à pérenniser leurs activités au-delà de la période de financement. La plupart d’entre elles ne peuvent pas équilibrer leurs budgets sur la base de la mobilisation de ressources propres telles leurs contributions d’affiliation, services payants aux membres. Les OP souffrent d’un manque de représentativité et parfois d’une certaine méfiance en raison d’un déficit de gouvernance interne. Les OP ne parviennent pas à tenir régulièrement leurs assemblées générales et les membres exercent peu de contrôle interne. Le faible taux d’alphabétisme en milieu rural est une raison de base. Mis en place par plusieurs projets et ONG, des réseaux de « paysans vulgarisateurs » fournissent des conseils en matière technique, organisationnelle ou de gestion, diffusent des technologies nouvelles, assurent des prestations techniques (traitements phytosanitaires et vétérinaires). Ces réseaux d’expertise paysanne constituent généralement un mode très efficace de diffusion de l’innovation. Leur continuité que leur consolidation doit être assurée. Parmi l’ensemble des organisations de base soutenues par les projets et notamment le PSDR, certaines sont tout à fait en mesure de fournir du conseil technique et de gestion.

DISCUSSION

              Concernant les services de productivité, la vulgarisation et conseil technico- économique à l’exploitation, il existe des agents vulgarisateurs de TanysyFampandrosoana mais cela est insuffisant pour la Région. Les vulgarisateurs viennent vers les organisations de paysans, les organisations paysannes demandent le service auprès d’eux. Ils effectuent des tours ou des visites ou même des échanges entre villages/OP. Malgré ses visites, le contrôle reste insuffisant. Les agents de TanysyFampandrosoana ne sont pas motivés. La principale difficulté est que la vulgarisation ne correspond pas toujours à la demande des paysans mais dans l’intérêt des projets. La recherche appliquée se fait dans certains organismes seulement mais pratiquement les recherches appliquées n’existent pas dans la Région d’après les paysans. Les pêcheurs n’éprouvent pas le besoin de la recherche appliquée. Les fournisseurs d’intrants ont une faible capacité. L’Agro Service Madagascar fournit des semences de base. Il n’y a pratiquement pas de semences certifiées produites localement. Une insuffisance de magasins de stockage a été constatée dans les communes. Les paysans n’en éprouvent pas le besoin de la surveillance et le contrôle de la qualité. Pour les services d’appui à la production, le type de conseil juridique n’avait pas eu lieu dans cette Région. La mise en place d’un guichet foncier dans la Région a permis d’octroyer les titres fonciers aux agriculteurs. Pour les services financiers, très peu d’OP adhèrent aux IMF. En effet, l’idée d’emprunt fait ‘honte’ d’après la culture. La formation de moniteurs et de conseillers des EAF des centres de formation agricole n’existe pas. La constitution de la filière n’est pas encore très évidente pour l’agriculture. Les rôles et responsabilités de chacun des acteurs ne sont pas encore bien définis. Pour la pisciculture, certes, il y a des marchés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Seulement quelques rares pisciculteurs de taille artisanale ou collecteurs au niveau des pêcheurs continentaux arrivent à dénicher ces opportunités : super marchés, grands restaurants et provenderie. Par ailleurs, il y a des demandes de l’extérieur aussi bien pour les carpes destinées à la consommation directe, pour les filets de poisson destinés au restaurant que pour les poissons tout venant destinés aux provenderies mais, tant que la filière n’est pas structurée, il est impossible de répondre aux exigences de ces marchés. Les dispositifs sont relativement nombreux mais une majorité des producteurs n’a accès à aucun d’entre eux. Afin de toucher un plus grand nombre de producteurs à un coût accessible l’approche paysan / paysan présente de bons atouts. Leur portage par des OP présente pour celles-ci une réelle opportunité de diversification des services fournis, qui pourra être renforcée avec la mise en place des CSA5. La production et la distribution des semences ont longtemps été la prérogative de l’Etat : CMS et GPS (encadrés par des structures de l’Etat). Ces activités sont aujourd’hui privatisées pour les GPS et en cours de privatisation pour les CMS. La production de semences est contrainte à la fois par l’inorganisation de la demande, et la faiblesse du contrôle. Le développement de référentiels technico-économiques constitue une nécessité dans le dispositif de conseil aux agriculteurs mais ne peut être supporté par les OP en dehors de financements extérieurs. Face au défi actuel de mondialisation et d’intégration sur le marché régional, la plupart de ces organisations souffrent de déficit de compétences techniques aptes à travailler au sein d’organisations professionnelles, à maîtriser les techniques/normes et réglementations commerciales. Et, sans les subventions, leur viabilité financière est matière à réflexion. Elles agissent à la demande de leurs membres, principalement issus des métiers de la production, qui sollicitent de l’expertise technique pour améliorer leur niveau de productivité en vue de s’adapter aux exigences des normes commerciales. Globalement ces organisations ont permis de regrouper des agents économiques autour d’un produit, de favoriser leur concertation, d’acquérir une crédibilité professionnelle pour dialoguer avec l’Etat, en particulier pour proposer des améliorations pour le fonctionnement, la représentation et la défense de la filière, de mener conjointement des actions sur la qualité et définir des règles de fonctionnement (semences). Le développement quantitatif des ONG et associations locales est étroitement lié à l’évolution du mode d’intervention des projets et programmes adoptant désormais le mode du « faire faire ». Les ONG et associations locales sont fortement utilisées par les projets et programmes comme opérateurs de terrain (ou « partenaires stratégiques ») pour des actions d’appui / conseil auprès d’organisations de producteurs de base. Les appels à manifestation d’intérêt lancés périodiquement par des projets comme le PSDR peuvent recevoir des centaines de propositions issues d’ONG et associations. Au fil des partenariats avec divers projets certains de ces prestataires ont pu accumuler une expérience en vulgarisation et appui socio organisationnel adaptée aux spécificités de leurs régions d’intervention. Beaucoup mettent en avant leur pluridisciplinarité ; Cette pluridisciplinarité est le fait d’un opportunisme ou plutôt d’une nécessité pour leur survie. La majorité de ces ONG et associations locales (la frontière dans la définition du statut est souvent floue) disposent de peu de moyens humains et matériels. Elles sont le plus souvent créées autour d’une personne (certaines d’entre elles pouvant représenter plusieurs structures), ne disposent pas de locaux ni de matériel. Quant à la capacité des institutions de formation agricole, aussi bien les types de formation que les formes d’institutions de formation agricoles présentent de larges gammes à Madagascar. Ainsi, l’effort doit être focalisé sur le rapprochement des programmes et approches de formation aux problématiques des exploitations agricoles (social, économique, culturel et environnemental) mais ne plus se contenter des approches techniciennes. Ainsi, le développement des cycles de formations spécialisés permet d’avoir des conseillers technico – économiques aux exploitations de qualité. Chaque module de formation est caractérisé par son groupe cible, ces objectifs pédagogiques et ces méthodologies. En effet, il existe des modules spécifiques destinés pour tous les membres des prestataires de service pour renforcer leur capacité dans la réalisation des activités. D’autre part, la méthodologie de formation diffère aussi selon le type de module et thèmes à enseigner, qui, selon le cas, nécessite des échanges ou visites dans des sites, ou des exercices pratiques à partir de cas concret seulement accompagnés d’une discussion. Les appuis des PS en termes de renforcement de capacité nécessitent donc des approches spécifiques non standardisées afin d’obtenir des résultats efficaces et efficients. Néanmoins, quelque soit le type d’approche, il doit toujours partir des connaissances déjà acquises allant vers les nouvelles connaissances à capitaliser ou à introduire. En s’en tenant aux besoins totaux le niveau de couverture est généralement faible dans tous les domaines (production, gestion, formation, aval de la filière, organisation / structuration) ; 25% des exploitations ont recours à des prestataires de services. Pour cette analyse, une approche par secteur a été associée à l’approche par groupe de région. Une majorité des prestataires sont installés dans la capitale régionale .La collecte de données par voie d’enquête hors de la capitale régionale est peu efficiente. La collecte de l’information sur un prestataire de service peut coûter une demi-journée de travail d’un enquêteur. La grande majorité des prestataires interrogés acceptent que les informations communiquées ainsi que des commentaires provenant des partenaires et clients apparaissent dans une base de données accessible à un large public. Les trois refus enregistrés ont pour causes : la déontologie de l’ordre des vétérinaires interdisant aux cabinets vétérinaires de faire de la publicité, la crainte du fisc et la crainte de la concurrence pour un prestataire ne souhaitant pas dévoiler la liste de ses principaux clients.

CONCLUSION

               L’établissement d’une estimation fiable du nombre de PS a pu être effectué pour certaines catégories d’entre eux :ceux qui sont rares, comme les vétérinaires mandataires ou les géomètres topographes, ceux qui sont peu nombreux, comme les ONG nationales et internationales, les IMF, les OIP,ceux qui appartiennent à des réseaux, comme les distributeurs d’engrais agréés Concernant les fabricants / distributeurs de matériels agricoles un inventaire a été effectué récemment par la FAO (fiches techniques). Enfin, pour les ONG et associations locales, bureaux d’études et consultants individuels une estimation peut être effectuée à partir des listes du PSDR. Toutes les variables analysées ont permis de préciser les causes de la réussite ou de l’échec des prestataires de services aux agriculteurs étudiés. Néanmoins la qualité, l’impact et la pérennité des activités des PS ne sont pas mis en évidence d’une façon significative et tangible, de par la présence et l’existence de plusieurs facteurs de blocage. Un changement de méthode d’octroi de crédit parait plus judicieux au lieu de se cantonner aux tâtonnements actuels de gérance et de co-gérance OP et PS. L’attrait de l’argent frais et en liquides attise les convoitises les plus inouïes allant jusqu’à oublier le véritable objectif des investissements productifs, objet de la demande du prestataire. Nul n’ignore la profonde pauvreté de la population rurale de Toliara ; aussi pour éviter de dilapider les emprunts extérieurs et l’argent du contribuable, une clause de responsabilité civile et pénale pour l’octroi de financement incitera les PS honnêtes et consciencieuses de s’engager afin de sortir de l’ornière de la pauvreté, tandis que les PS intrigants et peu sérieux hésiteront voire reculeront devant cette barrière. Le développement de systèmes financiers durables pour les régions rurales, notamment dans le Sud Ouest, est crucial. Pour les producteurs, des crédits limités ou chers réduisent la capacité d’investissement, limitent l’achat d’intrants et de semences de qualité, et l’accès à des installations de stockage, ce qui induit un impact sur la productivité et réduit les quantités de produits nécessaires pour la commercialisation. Inverser définitivement cette tendance est le rôle que l’on attend du nouveau PSDR. La sécurité est aussi une condition préalable au développement des régions rurales de Toliara. L’incertitude en tout genre réduit productivité et innovation. Même les charrues et les charrettes risqueraient de disparaître faute de bœufs de trait dans le Sud-Ouest. La prise en compte de la conservation et de la protection de l’environnement devrait faire partie intégrante de chacune des orientations de la stratégie. Le Fonds Compétitif pour la Recherche Appliquée (FCRA) devrait axer ses efforts en matière de productivité en milieu rural, créer de variétés améliorées et identifier de nouvelles pratiques agro écologiques qui amélioreraient la production et maintiendraient les ressources naturelles, améliorer des techniques post-récolte pour réduire les pertes et ainsi accroître la valeur ajoutée et les revenus. Les considérations de genre ne devraient pas être ignorées. Une amélioration en terme d’égalité est importante pour élever la productivité. L’accès à l’éducation et aux services sociaux pour les femmes devrait être amélioré. Quand les droits fonciers sont limités, l’innovation et l’investissement sont souvent retardés. L’absence de droit foncier donc l’insécurité foncière limite également la possibilité des paysans de recevoir des crédits pour la production agricole. Enfin, quand tous les paramètres de blocage sont connus et répertoriés, les instances dirigeantes du pays ont une grande part de décision pour moderniser l’environnement et la productivité en milieu rural. Ainsi les projets de développement rural de type PSDR, pétris d’expériences, contribueront d’une manière efficace au processus de développement rapide sinon durable de la Région Atsimo-Andrefana.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE
1. COLLECTE DE DONNEES
2. TRAITEMENT DES DONNEES
3. CONCEPTION D’UN PROGRAMME DE FORMATION
II. RESULTATS
1. TYPOLOGIE DES PRESTATAIRES DE SERVICES AUX AGRICULTEURS
2. LES BESOINS EN SERVICES DES AGRICULTEURS
3. PROGRAMME D’APPUI POUR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES PS
III. DISCUSSIONS – RECOMMANDATIONS
1. DISCUSSION
2. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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