Actuellement, le monde est en phase de transition vers un nouveau stade de son développement, caractérisé par la croissance exponentielle de la taille de la population et évidemment de la consommation suivie de la technologie évolutive, entrainant la dégradation des ressources naturelles, voire également l’épuisement du capital naturel, facteur de freinage du développement durable. Depuis sa popularisation par le rapport de Brundtland en 1987, le concept de développement durable s’est peu à peu imposé dans les stratégies et politiques de développement de tout pays y compris Madagascar.
Internationalement, Madagascar est reconnu comme étant un sanctuaire mondial de la faune et de la flore, doté d’une éminente merveille naturelle sine qua none, une caractéristique qui attribue d’importantes ressources naturelles pouvant être utilisées à des fins économiques. La part du capital naturel dans la richesse totale du pays apparait très importante. Cependant, la Grande île a commencé à voir ses ressources naturelles subir l’accélération de la surexploitation provenant de l’activité humaine et économique. La déforestation en est l’exemple le plus emblématique suite à la transformation des surfaces forestières en surfaces agricoles durant la période de soudure pour faire face à l’augmentation des besoins de consommation.
Si l’on se soucie vraiment alors du développement durable à Madagascar, comment aider les populations malagasy qui sont encore en majorité (environ quatre-vingt pourcent) dépendantes du capital naturel, difficilement renouvelable, pour leur survie et perdues dans un cercle vicieux de la trappe à la pauvreté, où tous ne parviennent pas à accéder à une condition de vie stabilisée et soutenable? Les visées principales de cet exploit sont alors de découvrir l’importance du capital naturel dans le processus de développement durable et de montrer la nécessité de prendre beaucoup mieux en compte le capital naturel, ainsi que sa conservation dans les politiques de développement. Les autorités concernées devraient alors établir une approche plus naturelle du développement pour faire sortir la population de son trou de pauvreté et afin d’assurer un niveau de vie plus décent tant qu’aux générations actuelles qu’aux générations futures.
Approches théoriques
« La Terre est une; le monde, lui ne l’est pas. Nous n’avons qu’une seule et unique biosphère pour nous faire vivre. Et pourtant, chaque communauté, chaque pays poursuit son petit bonhomme de chemin, soucieux de survivre et de prospérer, sans tenir compte des éventuelles conséquences de ses actes sur autrui. D’aucuns consomment les ressources de la planète à un rythme qui entame l’héritage des générations à venir. D’autres bien plus nombreux consomment peu, trop peu, et connaissent une vie marquée par la faim et la misère noire, la maladie et la mort prématurée. » En principe, le but de cette approche théorique est de montrer l’ampleur de la liaison entre le développement durable et le capital naturel, qui nécessite un principe de bonne gouvernance impliquant tous les acteurs et les populations cibles dans les processus de concertation et de décision, afin de mieux investir dans le capital naturel, en vue d’assurer un développement vivable, viable et équitable.
Le concept du développement durable
Le concept de « développement durable » s’est peu à peu imposé dans les décisions politiques et économiques depuis les années 80 face à l’impact de l’altération de l’environnement au bien-être de l’humanité, à la persistance des inégalités et celle de l’ampleur de la pauvreté. À l’heure actuelle, les politiques et les stratégies de développement proposées par les différents acteurs sociaux tendent de plus en plus à être présentées comme des applications du concept de développement durable. Popularisé depuis le rapport de Brundtland en 1987, le concept de développement durable a commencé à sortir du giron des spécialistes de l’environnement pour entrer sur la scène mondiale des débats publics, ce qui justifie aujourd’hui les différentes formes de réclamations venant de nombreuses entités, institutions à l’échelle nationale qu’internationale comme les ministères, les organisations internationales (ONU, BM, OCDE, …,etc.), sans oublier les conservateurs et les grandes sociétés.
Le Développement
Définitions
Selon François Perroux, « le développement est une combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global. Ce qui croît change en croissant ». Il s’agit d’un processus de transformation de la société, qui préconise une appréciation qualitative sur le plan humain de l’amélioration des conditions de vie de la population. Ainsi, le développement englobe des différents bouleversements comme la structure sociale, les valeurs et/ou normes sociales, lui donnant une caractéristique plus qualitative de transformation sociétale, et qui le différencie au concept de la croissance économique, un concept qui n’est seulement qu’un phénomène quantitatif d’accumulation de richesses. Ainsi, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) définit le développement comme le fait d’« élargir l’éventail des possibilités offertes aux hommes ».
De ce qui précède, nous pouvons dire que le concept de développement implique deux notions différentes : d’un côté, une notion quantitative que traduit le terme de croissance, désignant un phénomène mesurable en termes d’accroissement du revenu national ou du revenu per capita ; de l’autre côté, une notion qualitative que rend assez bien l’idée de bien-être. « (…) La croissance économique se traduit par une élévation du niveau de vie, le développement implique en plus des modifications bénéfiques dans le genre de vie, notion complexe, difficile à quantifier et qui englobe des éléments aussi variés que la nature de l’activité professionnelle, la durée du travail, les transports, les loisirs, l’habitat, l’hygiène, etc. » .
En effet, le développement peut être défini comme « l’ensemble des transformations des structures économiques, sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendent durable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population » .
Le contresens à éviter
Le contresens à éviter est la confrontation entre la croissance économique et développement. Selon Daly (1998), « Beaucoup de confusion peut être évitée si nous pouvons nous entendre pour utiliser le terme croissance pour référer uniquement à l’échelle quantitative des dimensions physiques de l’économie. Des améliorations qualitatives peuvent être appelées développement. La croissance de l’organisme économique signifie de plus larges mâchoires et un plus gros système digestif. Son développement signifie une digestion plus complète. Ainsi, les limites à la croissance n’impliquent pas de limites au développement ».
D’une part, la croissance peut se réaliser sans forcément entrainer le développement du fait de la mauvaise répartition des richesses, de l’accaparation des fruits de la croissance par une élite ou un groupe de personnes limité au détriment de la population; et selon encore, François Perroux, la croissance est une « augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension significatif pour la nation : le produit global brut ou nets en termes réels ». D’autre part, le développement est de son côté, un processus de long terme, qui a des effets durables, alors, une période brève de croissance ne peut être assimilée au développement. En outre, le développement est un concept qui, selon son principal objectif, répond aux besoins de la population entière, sans exception, pour contribuer à l’amélioration de son niveau de vie.
Cependant, même si à travers l’histoire de l’humanité, l’adéquation entre développement et croissance s’est révélée comme source d’inégalité et d’appauvrissement, il n’est pas question de freiner la croissance, il faut plutôt la réorienter à la faveur d’un développement qui soit durable.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie 1 : APPROCHES THEORIQUES
Chapitre I-/ Le concept du développement durable
Section 1) Le Développement
Section 2) Le développement durable : définitions et principes de base
Section 3) Les objectifs du développement durable
Chapitre II-/ Capital naturel et développement durable
Section 1) Le capital naturel
Section 2) Interactions entre développement durable et capital naturel
Partie 2 : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre III-/ Madagascar et son milieu naturel
Section 1) Madagascar et ses atouts naturels
Section 2) Madagascar, un pays doté d’une éminente merveille naturelle mais classé parmi les pays à développement faible
Chapitre IV-/ Une nouvelle approche pour le développement durable : « investir dans le capital naturel »
Section 1) Adoption d’une Stratégie Nationale de Développement Durable : approche théorique
Section 2) Rendre facilement palpable/ visible les liens entre l’environnement et le développement : l’investissement dans le capital naturel
CONCLUSION