Capital humain et ressources humaines

Les motivations ร  l’exportation

Selon Leonidou, Katsikeas, Palihawadana et Spyropoulou (2007), les motivations ร  l’exportation correspondent ร  des stimuli de diffรฉrentes natures. Ils admettent que l’ existence d’ un stimulus ร  l’export est une condition nรฉcessaire, mais non suffisante, pour dรฉcider d’exporter car il y a aussi d’autres variables contextuelles liรฉes ร  l’environnement, ร  l’ organisation et au dirigeant ร  prendre en compte. Il existe, en fait, plusieurs types de motivations ร  l’export.

Une premiรจre typologie des motivations ร  l’export correspond aux stimuli internes et/ou externes (Leonidou et al., 2007). Les stimuli internes reprรฉsentent des motivations endogรจnes comme l’envie de croissance supplรฉmentaire. Les stimuli externes, quant ร  eux, sont associรฉs ร  l’environnement dans lequel l’entreprise opรจre ses activitรฉs comme, par exemple, des commandes non sollicitรฉes venant de l’รฉtranger.

Bianchi et Wickramasekera (2013) distinguent une autre typologie des motivations ร  l’export. D’ un cรดtรฉ, les motivations proactives se rรฉfรจrent ร  des changements de type stratรฉgique, comme la recherche du profit, le dรฉveloppement de produits uniques et/ou d’ un avantage technologique et des รฉconomies d’รฉchelle. D’ un autre cรดtรฉ, les motivations rรฉactives concernent les pressions concurrentielles, l’ excรฉdent d’inventaire et la surcapacitรฉ, la baisse de la demande client sur les marchรฉs domestiques, ou des marchรฉs saturรฉs.

Capital humain et ressources humaines

L’entreprise est composรฉe de capital intellectuel et structurel reconnus dans la littรฉrature comme influenรงant largement sa performance. Selon Edvinsson et Sullivan : Both of these new kinds of as sets have as their basis the human resource, the most fundamental element to the firm’s revenue-generating capability. Ali firms have structural capital; it includes ail of the firm’s tangible balance sheet assets. These assets include the infrastructure that provides support for the firm’s intellectual capital as weil as for the firm’s complementary business assets so necessary to maximizing profits for the firm. (Edvinsson et Sullivan, 1996, p. 357)
Or, parmi diffรฉrents รฉlรฉments de capital intellectuel, certains auteurs considรจrent que c’est le capital humain qui est le plus utile ร  l’ entreprise (Brooking et Motta, 1996; Edvinsson et Malone, 1999, citรฉs dans Jallouli, 2008; Stewart et Capital, 1997, citรฉs dans Jallouli, 2008; Wang et Chang, 2005).
Le capital humain de l’ entreprise est dรฉtenu par ses employรฉs et correspond aux connaissances, compรฉtences et qualifications qu’ils maรฎtrisent ainsi que les autres qualitรฉs d’ un individu qui favorisent le bien-รชtre personnel, social et รฉconomique (Keeley, 2007; Guillard et Roussel, 2010). Adaptรฉ au cadre entrepreneurial par Edvinsson et Malone (1999, citรฉs dans Jallouli, 2008, p. 16), il correspond ร  : ยซ toutes les capacitรฉs individuelles, les connaissances, le savoir-faire, le talent et l’expรฉrience des employรฉs et des dirigeants de l’entreprise ยป permettant d’ apporter des solutions aux clients (Moon et Kym, 2006).

Ce concept de ยซ capital humain ยป est traitรฉ, dรจs 1961 , par l’ รฉconomiste amรฉricain Theodore Schultz puis repris et enrichi par Gary Becker (1964) dans la thรฉorie รฉconomique du capital humain. Par analogie au capital physique ou financier, cette thรฉorie met l’ accent sur l’importance accordรฉe ร  la formation et ร  l’apprentissage durant le travail comme formes principales d’investissement. Selon Bontis, Dragonetti, Jacobsen et Roos (1999), l’entreprise peut aborder son capital humain d’ un point de vue purement quantitatif (dans une perspective comptable ou financiรจre) ou qualitatif en l’ utilisant comme un outil de management. Parmi ces deux perspectives, celle de LeBlanc, Rich et Mulvey (2000, p. 14) envisage รฉgalement le capital humain, les employรฉs de l’entreprise comme ยซ an investment to be optimized rather than a co st to be minimized ยป. Capable de combler l’ absence relative d’ autres ressources (Manolova, Brush, Edelman et Greene, 2002; Guest, 2011), le capital humain dรฉtenu par les ressources humaines est la principale source de crรฉativitรฉ pour les PME (Egbu, 2004; Bozbura, 2004; Morand et Manceau, 2009) et participe ร  l’amรฉlioration des processus de l’entreprise et des relations clients (Wang et Chang, 2005; Lawler, 2009).

La gestion des ressources humaines (GRH) en PME: un mix de proximitรฉ

La GRH a surtout รฉtรฉ รฉtudiรฉe dans les grandes entreprises oรน l’on retrouve des systรจmes de GRH plutรดt traditionnels et รฉquipรฉs d’outils dรฉveloppรฉs. Au sein de la PME, la rรฉalitรฉ n’est pas la mรชme. La GRH est conditionnรฉe principalement par le dirigeant (St-Pierre, Audet et Mathieu, 2003; Bootz, Schenk et Sonntag, 2011; Aubert et Enrico, 2010). Il est rare qu’il dรฉlรจgue son pouvoir, surtout en ce qui concerne la GRH, รฉtant donnรฉ le caractรจre stratรฉgique de certaines pratiques: le recrutement, par exemple, est une prise de risque engageant la pรฉrennitรฉ financiรจre de l’entreprise (Torrรจs et Enrico, 2014; St-Pierre, Audet et Mathieu, 2003). La PME a donc un statut ร  part puisqu’elle est vue comme peu dรฉveloppรฉe, peu structurรฉe et tributaire du dirigeant (fait d’autant plus important que les PME sont petites) (St-Pierre, Julien et Morin, 2010). Afin d’analyser cette spรฉcificitรฉ propre ร  la PME, Torrรจs (2002) propose d’aborder la GRH comme un mix de proximitรฉ รฉtant donnรฉ que celui-ci s’applique dรฉjร  dans le modรจle gรฉnรฉral de management de la PME (Filion, 2007). ร‰tant donnรฉ cette proximitรฉ multidimensionnelle caractรฉrisant la PME, l’activitรฉ d’exportation peut apparaรฎtre comme incompatible. En effet, conserver certaines implications concernant la GRH, telles que la proximitรฉ spatiale (le recrutement d’acteurs proches) ou la proximitรฉ intra-fonctionnelle (l’absence de direction ou de service RH), paraรฎt difficile รฉtant donnรฉ que des compรฉtences spรฉcifiques sontnรฉcessaires ร  l’exportation. C’est pourquoi le dirigeant devra mettre en place des pratiques de GRH particuliรจres considรฉrรฉes comme un important levier stratรฉgique (Fabi, Raymond, Lacoursiรจre et Arcand, 2004; Fabi, Raymond et Lacoursiรจre, 2007).

La thรฉorie de la contingence

ร€ l’encontre de la thรฉorie universaliste, la thรฉorie de la contingence admet que les pratiques de GRH ne peuvent, ร  elles seules, produire d’effets positifs. L’ efficacitรฉ des pratiques de GRH mises en place dรฉpend de la maniรจre dont elles s’harmonisent avec la stratรฉgie de l’entreprise (Colbert, 2004). Dans un contexte d’internationalisation, par exemple, il faudrait alors se demander quelles politiques de RH seraient les plus appropriรฉes pour favoriser le succรจs de la mise en place de la stratรฉgie. Lorsqu’il y a adรฉquation entre cette stratรฉgie et les pratiques de GRH, alors la performance de l’entreprise s’amรฉliore.

Mรชme si l’approche de la contingence des RH apparaรฎt comme relativement robuste en GSRH (Arcand et Bayad, 2003), elle n’ est pas ร  l’รฉpreuve des critiques. Tout d’abord, une seule variable de contingence est considรฉrรฉe, soit la stratรฉgie, et il peut y avoir un manque de sophistication dans la description de celle mise en place (Boxall et Purcell, 2000), d’autant qu’ elle est, en gรฉnรฉral, multidimensionnelle. Cela entraรฎne une rรฉelle difficultรฉ, voire mรชme l’impossibilitรฉ, d’identifier les pratiques de GRH censรฉes correspondre ร  diffรฉrentes stratรฉgies. Il apparaรฎt donc complexe de choisir les pratiques de GRH adรฉquates afin d’ รฉtablir un systรจme de GRH ยซ sur mesureยป pour l’entreprise (Lacoursiรจre et al. , 2005). De mรชme, certains auteurs remettent en cause la clartรฉ des rรฉsultats obtenus selon le type d’entreprise. Arcand et Bayad (2003) constatent, par exemple, que leurs rรฉsultats sont conformes ร  ceux d’รฉtudes prรฉcรฉdentes mais que cette conformitรฉ pourrait รชtre attรฉnuรฉe si les contextes changeaient, soit la stratรฉgie adoptรฉe, le type d’entreprise et ses spรฉcificitรฉs. Au final, l’approche de la contingence semble pouvoir correspondre au contexte complexe de l’entrepreneuriat actuel et des PME mais elle ne prend en considรฉration qu’un ensemble restreint de concepts dont les relations sont mesurรฉes de maniรจre limitรฉe.

Alignement entre stratรฉgie et pratiques de GRH

Miles et al. (1978) et Miles et Snow (1984, 1985) expliquent que le succรจs d’une organisation rรฉside dans l’ ajustement (fit) entre sa stratรฉgie, sa ยทstructure et sa gestion.
L’ entreprise doit, pour rรฉussir, รชtre en adรฉquation avec son environnement et organiser ses ressources en interne pour soutenir cet alignement. Elle รฉtablit alors sa stratรฉgie selon trois axes: le marchรฉ, la technologie et l’ administration. Du point de vue de la GRH, Miles et Snow (1984) prรฉsentent un modรจle thรฉorique prescrivant les modalitรฉs d’application de diffรฉrentes pratiques (recrutement, sรฉlection et placement, formation et dรฉveloppement, รฉvaluation de la performance et rรฉmunรฉration incitative) en fonction de la stratรฉgie d’ affaires appliquรฉe par l’entreprise. Ils se basent sur leur classification stratรฉgique : dรฉfenseur, prospecteur et analyseur (Miles et al., 1978; Miles et Snow, 1985) issue de quatre รฉtudes de cas de grandes entreprises.

Dans le cas d’une stratรฉgie de ยซ dรฉfenseur ยป, l’entreprise, faiblement innovatrice, cherche ร  construire ses ressources humaines (building), c’ est-ร -dire ร  dรฉvelopper les habiletรฉs de ses employรฉs, dans l’optique de les retenir en son sein sur te long terme, voire pour l’intรฉgralitรฉ de leur carriรจre. Pour se faire, elle mettra en place un processus de sรฉlection rigoureux pour รฉviter d’embaucher des employรฉs indรฉsirables et recrute de l’ extรฉrieur uniquement pour les postes peu qualifiรฉs, pour ensuite privilรฉgier la promotion interne. De plus, les programmes de formation proposรฉs sont nombreux et tout au long de la carriรจre de l’employรฉ. Enfin, l’รฉvaluation de la performance est principalement axรฉe sur le processus (identification des besoins en formation, รฉvaluation de la performance individuelle ou de groupe) et la rรฉmunรฉration incitative est รฉtablie selon la position hiรฉrarchique.

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Table des matiรจres

CHAPITRE 1- RECENSION DES ร‰CRITS
1.1. L’exportation
1.1.1 Description de l’exportation
1.1.1.1 Les motivations ร  l’exportation
1.1.1.2 Les avantages de l’exportation
1.1.1.3 Les inconvรฉnients de l’exportation
1.1.2 Les barriรจres ร  l’exportation
1.1.2.1 Les barriรจres externes
1.1.2.2 Les barriรจres internes
1.2 Les facteurs clรฉs de succรจs ร  l’exportation
1.2.1 Les facteurs clรฉs de succรจs externes ร  la PME
1.2.2 Les facteurs clรฉs de succรจs internes ร  la PME
1.2.2.1 De la volontรฉ: le rรดle et le profil du dirigeant de PME
1.2.2.2 Des ressources
1.2.2.3 Capital humain et ressources humaines
1.3 La gestion des ressources humaines
1.3.1 La gestion des ressources humaines (GRH) en PME : un mix de proximitรฉ
1.3.2 La gestion stratรฉgique des ressources humaines (GSRH)
1.3.2.1 La thรฉorie universaliste ou ยซ Best Practice ยป
1.3.2.2 La thรฉorie de la contingence
1.3 .2.3 L’ approche configurationnelle
1.3.2.4 Alignement entre stratรฉgie et pratiques de GRH
1.3.2.5 Synthรจse des รฉtudes se rapportant ร  la GSRH
CHAPITRE 2 – CADRE CONCEPTUEL ET Mร‰THODOLOGIE
2.1 Contexte et justification
2.1.1 Les compรฉtences nรฉcessaires ร  l’ export
2.1.2 Les pratiques de GRH ร  mettre en place
2.2 Hypothรจses de recherche
2.3 Mรฉthodologie de la recherche
2.3.1 Type de recherche
2.3.2 Sources de donnรฉes et instrument de mesure
2.3.3 L’ รฉchantillon
2.3.4 Les variables
2.3.4.1 La variable dรฉpendante: le taux d’ exportation
2.3.4.2 Les variables indรฉpendantes : les pratiques de GRH
2.3.4.3 La variable modรฉratrice: le comportement stratรฉgique
2.3.5 Tests statistiques
CHAPITRE 3: Rร‰SULTATS ET DISCUSSION
3.1 Description et caractรฉristiques des PME de l’ รฉchantillon
3.1.1 Description gรฉnรฉrale de l’รฉchantillon
3. 1.2 Description des variables dรฉpendantes et modรฉratrices
3.1.3 Description du profil des dirigeants de l’ รฉchantillon
3.1.4 Description des variables de profil
3.1.4.1 Rรฉsultats des tests de diffรฉrence sur les variables de profils
3.1.4.2 Rรฉsultats des tests de corrรฉlation entre les variables de profil et le taux d’ exportation
3.1.5 Description des variables indรฉpendantes
3.1.5.1 Rรฉsultats des tests de diffรฉrence sur les variables indรฉpendantes
3.1.5.2 Rรฉsultats des tests de corrรฉlation entre les variables indรฉpendantes et le taux d’exportation
3.2 Vue d’ ensemble des relations multivariรฉes entre l’ exportation et la GRH
CONCLUSION

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