CAPITAL HUMAIN ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Dรฉfinition du Capital Humain

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  La littรฉrature รฉconomique retient plusieurs dรฉfinitions du capital humain. Allons voir quelques-unes : G. S. Becker dรฉfinit le capital humain comme รฉtant ยซ le stock de ressources productives incorporรฉes aux individus eux-mรชmes, constituรฉ dโ€™รฉlรฉments aussi divers que le niveau dโ€™รฉducation, de formation et dโ€™expรฉrience professionnelle, lโ€™รฉtat de la santรฉ ou la connaissance du systรจme รฉconomique. ยป Cโ€™est un actif, un patrimoine, un stock susceptible de procurer un revenu et un stock de connaissances et d’expรฉriences, accumulรฉ par son dรฉtenteur tout au long de sa vie par des investissements. (BECKER, 1964) Le capital humain est lโ€™ensemble des capacitรฉs productives quโ€™un individu acquiert par lโ€™accumulation de connaissances gรฉnรฉrales ou spรฉcifiques, de savoir-faire,โ€ฆ (CACOT et REBOUISSOUX, 2008). Pour J. Stiglitz, le capital humain est ยซ lโ€™ensemble des compรฉtences et expรฉriences accumulรฉes qui ont pour effet de rendre les salariรฉs plus productifs ยป (BIALES, 2008). Quant ร  Samuelson et Nordhaus, il sโ€™agit du ยซ stock de connaissances, techniques et de qualifications caractรฉrisant la force de travail d’une nation et rรฉsultant d’un investissement en รฉducation et en formation permanente ยป. Selon lโ€™OCDE, le capital humain recouvre les connaissances, les qualifications, les compรฉtences et les autres qualitรฉs dโ€™un individu qui favorisent le bien-รชtre personnel, social et รฉconomique. Le capital humain constitue un bien immatรฉriel qui peut faire progresser ou soutenir la productivitรฉ, l’innovation et l’employabilitรฉ (JULIA, 1998). La Banque mondiale a aussi donnรฉ sa dรฉfinition, le capital humain est ยซ lโ€™ensemble des connaissances, compรฉtences et donnรฉes dโ€™expรฉrience que possรจdent les individus et les rendent รฉconomiquement productifs. ยป. Dans cette optique, le capital humain est lโ€™ensemble des capacitรฉs physiques et intellectuelles des individus ou de groupe dโ€™individus favorisant la production dโ€™un revenu. Lโ€™investissement en รฉducation serait susceptible dโ€™accroitre le capital humain rendant ainsi les individus sont plus productifs (Banque Mondiale, 2005).

Les thรฉories de la croissance

La croissance exogรจne :ย Traditionnellement, les Economistes ร  savoir Harrod-Domar et Robert Solow ont expliquรฉ que la croissance รฉconomique est due aux facteurs extรฉrieurs ร  lโ€™รฉconomie. Ils considรจrent que les progrรจs techniques sont exogรจnes et ne reprรฉsentent quโ€™une partie infime de lโ€™ensemble des innovations technologiques possibles. La thรฉorie de la croissance exogรจne est le modรจle de Solow (BENICOURT, GUERRIEN, 2008).
– Le modรจle de HARROD-DOMAR5 (1939) : Harrod et Domar partent du principe que lโ€™รฉpargne joue un rรดle stratรฉgique dans la croissance รฉconomique du fait quโ€™elle permet lโ€™investissement qui ร  son tour crรฉe du capital, le dรฉterminant principal de lโ€™accroissement de la production. Lโ€™investissement exerce une double influence sur lโ€™รฉconomie notamment la demande et lโ€™offre (MUET, 1993). A court terme, la variation de lโ€™investissement dรฉtermine le niveau de revenu et de la demande globale :โˆ†Iโ†’Yโ†’Rโ†’C et S. Cโ€™est le principe du multiplicateur keynรฉsien. Mais, ร  long terme, lโ€™investissement accroรฎt la capacitรฉ de production par le mรฉcanisme dโ€™accรฉlรฉrateur. Cette capacitรฉ de production doit รชtre dans une proportion รฉgale ร  1/v oรน v est le coefficient de capital et correspond ร  lโ€™inverse de la productivitรฉ moyenne du capital soit v= K/Y6 . Lโ€™effet de capacitรฉ est donc รฉgal I (1/v). Partant de ce principe, la croissance รฉconomique nโ€™est รฉquilibrรฉe que si les revenus supplรฉmentaires engendrรฉs par lโ€™effet multiplicateur soient absorbรฉs par la production supplรฉmentaire obtenue. Autrement dit, lโ€™effet de revenu doit รชtre รฉgal ร  lโ€™effet de capacitรฉ. Lโ€™investissement doit, donc, augmenter ร  un taux constant รฉgal au rapport entre la propension marginale ร  รฉpargner et le coefficient de capital soit โˆ†I/I = s/v (HARROD-DOMAR ,1939). Pour rรฉsumer, post-keynesien6 oรน K est le stock de capital et Y la production En effet, pour quโ€™un pays se dรฉveloppe, il faut รฉpargner davantage et faire un investissement productif. Cependant, le modรจle dโ€™Harrod-Domar montre que la croissance est instable et peut sโ€™accompagner dโ€™un chรดmage durable. Lโ€™Etat est, donc, le seul qui peut remรฉdier ร  cette lacune en rรฉgulant la demande globale (MUET,1993).
– Le modรจle de SOLOW7 : (1956) Dโ€™aprรจs Solow, la croissance est toujours รฉquilibrรฉe du fait de la substituabilitรฉ des facteurs de production et la flexibilitรฉ des prix de ces facteurs de production assurant le plein emploi (DEUBEL ET MONTOUSSE ,2008). Les rendements factoriels de ce modรจle sont dรฉcroissants c’est-ร -dire lโ€™augmentation du capital par tรชte permet dโ€™augmenter la production mais pas de faรงon proportionnelle. Solow parle dโ€™un รฉtat stationnaire dans ce cas oรน la production par tรจte cesse dโ€™augmenter. Autrement dit, la productivitรฉ marginale du capital est dรฉcroissante et donc limite le processus de la croissance. Par consรฉquent, cโ€™est le progrรจs technique qui permet contrecarrer la dรฉcroissance des rendements. La croissance รฉconomique est donc exogรจne ร  long terme cโ€™estร -dire dรฉpend de lโ€™รฉvolution dรฉmographique et technologique (BENICOURT ET GUERRIEN, 2008)
La croissance Endogรจne : Dans cette thรฉorie, la croissance provient du phรฉnomรจne รฉconomique cโ€™est-ร -dire elle rรฉsulte de lโ€™investissement effectuรฉ par des agents รฉconomiques qui cherchent ร  maximiser leurs gains. Le taux de croissance de lโ€™รฉconomie est dรฉterminรฉ par les comportements des agents et des variables macroรฉconomiques (AGHION, HOWITT ET MAZEROLLE,2000). Lโ€™hypothรจse de base de cette thรฉorie est que le progrรจs technique qui serait ร  la fois une cause et une consรฉquence de la croissance est endogรจne et que les rendements sont constants. La croissance a, donc, un caractรจre cumulatif et un phรฉnomรจne auto-entretenu (MUET, 1993) Cette thรฉorie de la croissance endogรจne part aussi de lโ€™idรฉe que la concurrence est imparfaite et que lโ€™รฉconomie a besoin de lโ€™intervention publique. Aussi, sur le long terme, ni le taux dโ€™investissement, ni lโ€™effort de formation ne suffit pas ร  assurer une rรฉduction des รฉcarts de dรฉveloppement entre pays. Cette thรฉorie postule รฉgalement que les individus sont parfaitement rationnels et accorde beaucoup dโ€™importance aux effets externes (AGHION, HOWITT et MAZEROLLE,2000). Selon la thรฉorie nรฉoclassique, lโ€™accumulation du capital physique est la seule source de la croissance รฉconomique. Cette thรฉorie contredit le modรจle de la croissance exogรจne qui stipule que la croissance รฉconomique provient de plusieurs รฉlรฉments notamment lโ€™investissement en capital physique, en capital public et en capital humain (DIEMER,2004). Si lโ€™on se rรฉfรจre ร  la thรฉorie traditionnelle, la thรฉorie de la croissance endogรจne stipule que lโ€™investissement en capital physique a un effet significatif sur la croissance et avance que la productivitรฉ marginale du capital est constante (ALEXANDRE,2012). Ainsi, grรขce aux effets externes, essentiellement les effets dโ€™imitation et dโ€™apprentissage, lโ€™investissement dโ€™une firme profite inรฉvitablement aux autres firmes (INSEE,2000).Cโ€™est pour cette raison ISAAC NEWTON disait que ยซSi jโ€™ai vu plus loin que dโ€™autres, cโ€™est parce que jโ€™รฉtais juchรฉ sur les รฉpaules de gรฉant.ยป
– Le modรจle de Paul Romer (1986) : Ce modรจle se fonde sur la thรฉorie du ยซ le arning by doing ยป cโ€™est-ร -dire cโ€™est en produisant quโ€™une รฉconomie accumule spontanรฉment les expรฉriences et donc les connaissances. Autrement dit, une croissance forte permet dโ€™acquรฉrir plus dโ€™expรฉriences et de savoir-faire et en retour ces derniers favorisent la croissance et ainsi de suite. Ce qui explique la performance dโ€™une entreprise car plus elle produit, plus elle accumule des connaissances. Par lโ€™effet dโ€™imitation ou grรขce au ยซ turn over ยป, les autres entreprises qui lโ€™entourent bรฉnรฉficient elles aussi dโ€™une main dโ€™ล“uvre ayant gagnรฉ en savoir-faire du fait que lโ€™accumulation des connaissances induit des effets externes (CAILLET, 2009).
– Le modรจle Robert Lucas (1988) : Pour Lucas, le facteur endogรจne de la croissance est le capital humain. La croissance รฉconomique dรฉpend, donc, en grande partie des efforts individuels et sociaux en formations. Mais, ces efforts dรฉpendent de la capacitรฉ ร  รฉpargner pour investir ร  lโ€™รฉducation et donc ร  renoncer ร  la consommation. Par consรฉquent, lโ€™accumulation du capital humain rรฉsulte non seulement des stratรฉgies individuelles mais aussi des stratรฉgies collectives car le niveau dโ€™รฉducation dโ€™un individu permet dโ€™accroรฎtre sa propre productivitรฉ et celle des autres. Mais, par effet de rรฉseau, un niveau dโ€™รฉducation est plus efficace sโ€™il sโ€™interagit avec dโ€™autres personnes prรฉsentant ce mรชme niveau. Donc, la productivitรฉ sociale de la formation est supรฉrieure ร  la productivitรฉ privรฉe (CAILLET, 2009).
– Le modรจle Barro (1990) : Dans ce modรจle, Barro donne de lโ€™importance ร  la dรฉpense publique. Il avance que la dรฉpense publique est productive et doit รชtre considรฉrรฉe comme des facteurs de production. Selon Barro, les dรฉpenses publiques notamment les dรฉpenses dโ€™รฉducation et de recherche, les dรฉpenses des infrastructures en matiรจre de transport et de communication doivent รชtre prises en considรฉrations par le secteur public afin de contribuer ร  la croissance. Ces dรฉpenses permettent dโ€™augmenter la croissance et qui ร  son tour induit un accroissement des recettes publiques entrainant de la dรฉpense publique facteur de la croissance. Donc, lโ€™augmentation du taux dโ€™impรดt ร  deux effets sur la croissance : dโ€™une part, il favorise la croissance par lโ€™intermรฉdiaire du financement des infrastructures et dโ€™autre part, il la dรฉfavorise car il dรฉcourage lโ€™initiative privรฉe. Mais, il existe un taux dโ€™impรดt optimal qui permet ร  lโ€™Etat de maximiser la croissance (MUET, 1993).

Theodore W. Schultz (1961)

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Le capital humain fut dรฉveloppรฉ pour la premiรจre fois par Schultz, dans son article :ย ยซInvestment in Human Capital ยป publiรฉ en 1961 dans laquelle il mentionne ยซ Alors quโ€™il apparaรฎt รฉvident que les individus acquiรจrent des savoir-faire et des savoirs utiles, il nโ€™est pas รฉvident que ces savoir-faire et savoirs constituent une forme de capital et que ce capital soit pour une part substantielle le produit dโ€™un investissement dรฉlibรฉrรฉ ยป. Cependant, les mesures du capital humain sont notamment lโ€™habilitรฉ, le savoir, et toutes les capacitรฉs permettant dโ€™amรฉliorer la productivitรฉ du travail humain. Ainsi, Schultz avance que la formation et lโ€™รฉducation rรฉsulte dโ€™une dรฉcision en soi pour amรฉliorer la productivitรฉ et donc, le revenu. En effet, lโ€™รฉducation est primordiale pour le dรฉveloppement de lโ€™aptitude ร  prendre des meilleures dรฉcisions au moyen dโ€™un bon usage de lโ€™information disponible et une dรฉpense de formation augmente sa productivitรฉ qui suscite une amรฉlioration de ses revenus futurs. Dans son analyse, Schultz cherche ร  mesurer dโ€™une maniรจre efficace lโ€™investissement en capital humain dโ€™oรน la distinction des dรฉpenses de consommation9 et dรฉpenses dโ€™investissement10. Mais cette approche de dรฉpense ne permet pas dโ€™une maniรจre efficace pour mesurer lโ€™investissement en capital humain. Cโ€™est pourquoi, il a introduit cinq (5) autres variables susceptibles dโ€™amรฉliorer le capital humain dโ€™un individu et dโ€™augmenter son salaire sur le marchรฉ de travail ร  savoir : les infrastructures et services de santรฉ, la formation professionnelle organisรฉe par les entreprises, le systรจme รฉducatif de lโ€™รฉcole รฉlรฉmentaire au supรฉrieur, les programmes dโ€™รฉtudes et de formation pour adulte non organisรฉs par des entreprises et la migration des individus et des familles pour saisir des opportunitรฉs dโ€™emploi. Lโ€™รฉducation est, donc, important parce quโ€™il explique la plus grande partie de la productivitรฉ totale des facteurs source de la croissance que ni le capital physique ni le volume de travail ne parviennent ร  expliquer. (SCHULTZ, 1961).

Pauvretรฉ

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Le capital humain prรฉsente un effet influant quant ร  la rรฉduction de la pauvretรฉ. Si, ร  lโ€™รฉchelle macroรฉconomique, il nโ€™y a pas de relation รฉvidente entre croissance et inรฉgalitรฉs de revenus en revanche, les analyses รฉconomรฉtriques montrent que la croissance du PIB par habitant est un facteur important de la rรฉduction de la pauvretรฉ Or, il est largement รฉtabli, aussi bien dans la littรฉrature thรฉorique quโ€™empirique, que lโ€™รฉducation et la santรฉ jouent un rรดle central dans lโ€™augmentation des revenus et la croissance รฉconomique, voie par laquelle il est possible de rรฉduire la pauvretรฉ (BARRO 1991 ; CHU et al. 1995 ; TANZIET CHU, 1999). Les investissements dans lโ€™รฉducation et la santรฉ des pauvres comportent des bรฉnรฉfices รฉconomiques ร  la fois sur la productivitรฉ, sur le revenu et sur la croissance รฉconomique. Cโ€™est pourquoi dans les stratรฉgies de lutte contre la pauvretรฉ, un accent particulier est mis sur ces deux secteurs. Ils interagissent dans diffรฉrentes sphรจres. Les travailleurs les plus รฉduquรฉs sont en meilleure santรฉ et ont des revenus plus รฉlevรฉs. La forte corrรฉlation entre pauvretรฉ, santรฉ et รฉducation est aujourdโ€™hui un fait connu. Les personnes vivants dans une pauvretรฉ absolue ont cinq fois plus de risques de mourir avant lโ€™รขge de 5 ans, et deux fois plus de risques de mourir entre15 et 49 ans, que celles appartenant ร  des groupes de revenus plus รฉlevรฉs (HUSSAIN,MOYO,OSHIKOYA,2000). Dans la mรชme idรฉe, GUPTA et al. (2001) utilisent des donnรฉes en coupes instantanรฉes portant sur 50 pays en dรฉveloppement et en transition. Ils montrent que lโ€™รฉtat sanitaire des pauvres est significativement plus mauvais que celui des non pauvres. En ce qui concerne la mortalitรฉ infantile, la moyenne chez les pauvres est environ 6 fois plus รฉlevรฉe que celle des non pauvres. En Afrique subsaharienne, le taux de mortalitรฉ des pauvres est 7 fois plus รฉlevรฉ que celui des non pauvres (GUPTA et COGNEAU, 2002). Selon le rapport de lโ€™OXFAM, 2006, au Niger, lโ€™incidence de la pauvretรฉ est de 70%dans les familles oรน les parents nโ€™ont pas reรงu dโ€™รฉducation, contre 56% dans les familles oรน les parents ont frรฉquentรฉ lโ€™รฉcole primaire. Au vu de ces rรฉsultats, la scolarisation et la santรฉ jouent un rรดle primordial dans le dรฉveloppement รฉconomique et lโ€™amรฉlioration du bien-รชtre des pauvres. Enfaite, la relation entre lโ€™รฉducation dโ€™un individu et sa productivitรฉ22 est lโ€™un des effets stylisรฉs les mieux รฉtablis en รฉconomie. Selon le Rapport sur le dรฉveloppement dans le monde, consacrรฉ ร  la pauvretรฉ, ร  partir de nombreux travaux rรฉalisรฉs dans les annรฉes 1970 et 1980, lโ€™รฉducation accroรฎt aussi bien les salaires que la productivitรฉ du travail dans lโ€™agriculture et dans le secteur informel. Le Rapport indique que lโ€™incidence de lโ€™investissement dans lโ€™รฉducation sur les salaires dans le secteur formel est toujours significative. Par ailleurs, on a observรฉ avec une grande rรฉgularitรฉ, les effets bรฉnรฉfiques dโ€™une bonne santรฉ, tant sur la productivitรฉ agricole que sur lโ€™emploi salariรฉ. Ce mรชme rapport indique les effets dโ€™une meilleure nutrition sur la productivitรฉ du travail agricole, sans pour autant apporter dโ€™information sur les effets des soins de santรฉ. Les personnes handicapรฉes participent moins au marchรฉ du travail et elles gagnent moins quand elles ont une activitรฉ parce quโ€™elles travaillent plus souvent dans le secteur informel (Banque Mondiale, 1990). En Indonรฉsie, une enquรชte sur deux provinces montre que si le taux de consultation dans les centres de santรฉ diminue, le salaire moyen des hommes baisse, ainsi que le taux dโ€™activitรฉ des femmes. Les rรฉsultats de ces enquรชtes concordent : tout individu qui ne peut se faire soigner alors que les mรฉdecins pourraient le guรฉrir, subit une perte de revenu significative, voire trรจs importante en cas dโ€™inactivitรฉ. A long terme, les soins ont รฉgalement une incidence sur les revenus : dโ€™aprรจs les DHS menรฉes dans 20 pays africains, les enfants qui ont รฉtรฉ vaccinรฉs, ou dont la mรจre a bรฉnรฉficiรฉ dโ€™une assistance mรฉdicale pendant la grossesse, sont en meilleure santรฉ 23(NAY, AROKIASAMY, CASSEN, 2003).

Evolution du taux dโ€™achรจvement

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Le taux dโ€™achรจvement est le rapport entre le nombre dโ€™enfants dโ€™une gรฉnรฉration donnรฉe rรฉussissant ร  lโ€™examen de fin dโ€™annรฉe et la mรชme gรฉnรฉration atteignant la fin du cycle primaire/collรจge/lycรฉe. Autrement dit, le taux dโ€™achรจvement mesure la proportion des รฉlรจves qui ont terminรฉ un cycle dโ€™รฉtude prรฉcis. On a pu constater que de 2009 ร  2012, les taux dโ€™achรจvement du primaire et au collรจge diminuent traduisant ainsi une augmentation de la dรฉscolarisation. Le graphique cidessous en montre lโ€™รฉvolution. Depuis 2009, le taux dโ€™achรจvement au niveau primaire diminue tout comme dans les collรจges depuis 2011 aprรจs avoir augmentรฉ depuis 2007. En revanche, le taux dโ€™achรจvement au niveau lycรฉe sโ€™amรฉliore depuis 2007. Malgrรฉ la crise, la poursuite des aides extรฉrieures en faveur du secteur de lโ€™รฉduction a permis dโ€™augmenter le taux dโ€™achรจvement au niveau des lycรฉes. Le taux dโ€™achรจvement sโ€™amรฉliore au fur et ร  mesure que lโ€™on accรจde au cycle suivant. Les faibles taux dโ€™achรจvement au niveau du cycle supรฉrieur marquent la faiblesse du nombre des รฉtudiants ayant terminรฉ le parcours. Cโ€™est ร  cause des grรจves ร  rรฉpรฉtition dans les universitรฉs qui ont entretenu ces taux dโ€™achรจvement excessivement si faibles. La preuve que la population malgache manque dโ€™รฉducation.

CONCLUSION

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย La qualitรฉ du capital humain rรฉside dans la bonne gรฉrance des secteurs sociaux qui sont exactement lโ€™รฉducation et la santรฉ. Enfaite, les deux variables jouent des rรดles respectifs dans cette qualitรฉ mais sont complรฉmentaires dans lโ€™efficacitรฉ de leurs actions. Toutefois lโ€™acquisition du capital humain peut se faire de deux sens : soit par la voie formelle39 soit par la voie informelle. Dans le contexte de la mondialisation actuelle, la performance des pays se joue ร  travers les innovations technologiques. Cโ€™est dโ€™ailleurs ce qui marque lโ€™รฉcart en termes de croissance รฉconomique des pays. La relation entre capital humain et la croissance รฉconomique repose sur des effets rรฉciproques : lโ€™enseignement permet aux individus dโ€™exercer des emplois plus complexes et mieux rรฉmunรฉrรฉs et simultanรฉment lโ€™existence de tels emplois les incite ร  poursuivre leurs รฉtudes. Pour Madagascar, le capital humain intervient de faรงon dรฉterminante dans la croissance รฉconomique. Mais, ce nโ€™est pas le seul facteur qui dรฉtermine sa croissance. Dโ€™autres variables comme la dรฉmographie, systรจme politique, lโ€™ouverture au commerce extรฉrieur. Qui lโ€™influent. Le retard pris par Madagascar en termes de croissance รฉconomique est expliquรฉ en grande partie par la qualitรฉ moindre de ses institutions et de ses dรฉviations en matiรจre de gouvernance. Cette derniรจre projette des effets nรฉgatifs sur lโ€™utilisation du budget de lโ€™Etat et sur lโ€™allocation des ressources dans le secteur privรฉ ร  travers un systรจme peu propice ร  la concurrence et ร  lโ€™innovation. Le capital humain conditionne lโ€™investissement en capital physique du fait quโ€™il stimule lโ€™investissement du dernier et par consรฉquent de la croissance รฉconomique. Ainsi depuis 2000, des reformes ont รฉtรฉ mises en place par le gouvernement en vue de favoriser lโ€™amรฉlioration des conditions de vie de la population malgache mais qui semble รชtre dรฉfaillant. Car on nage encore dans la persistance de la pauvretรฉ.

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Table des matiรจres

REMERCIEMENTS
LISTES DES FIGURES ET TABLEAUX
LISTE DES ABREVIATIONS
Introduction
Partie 1 : CADRAGE THEORIQUE
Section 1 : Gรฉnรฉralitรฉ sur le Capital Humain
1- Dรฉfinition du Capital Humain
2- Quelques concepts liรฉs au Capital Humain
3- Importance du Capital Humain
Section 2 : Contexte gรฉnรฉral sur la croissance รฉconomique
1. Dรฉfinition
2. Les thรฉories de la croissance
Chapitre 2 : LES IMPORTANCES DU CAPITL HUMAIN SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Section1 : Les thรฉories sur les liens entre le capital humain et la croissance รฉconomique
1- Les Auteurs Fondateurs
2- Autres Auteurs
Section 2 : Lโ€™effet du Capital humain sur la croissance รฉconomique selon les auteurs
1- Effets รฉconomiques
2- Effets sociaux
PARTIE 2 : ANALYSE ET DISCUSSION
Chapitre1 : SITUATION A MADAGASCAR
Section1 : Analyse des variables sociales
1- Education
2- Santรฉ
Section 2 : Analyse des variables รฉconomiques
1- Les indicateurs macro- รฉconomiques
2- Autres indicateurs
Chapitre2 : CAPITAL HUMAIN ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR
Section 1- Gรฉnรฉralitรฉ sur le lien entre les variables sociales et la croissance รฉconomique
1- Lien entre รฉducation et la santรฉ
2- Leurs interactions ร  la croissance
Section 2- Les retombรฉs รฉconomiques et recommandations
1- Impact du capital humain
2- Recommandation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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