CANCERS DU RECTUM A TRAITEMENT CHIRURGICAL A HALD

Evolution des donnรฉes รฉpidรฉmiologiques des cancers rectaux

ย  ย  ย  ย  Lโ€™incidence du cancer colorectal a augmentรฉ dans la plupart des pays du monde au cours des derniรจres dรฉcades. Cette augmentation a รฉtรฉ particuliรจrement spectaculaire au Japon qui se situe maintenant dans les pays ร  haut risque. En contraste, les donnรฉes amรฉricaines les plus rรฉcentes font apparaรฎtre une lรฉgรจre diminution du CCR. Il apparait quโ€™en une dizaine dโ€™annรฉes il est possible de modifier de maniรจre importante le risque de cancer colorectal [47].

Lโ€™instabilitรฉ micro-satellitaire

ย  ย  ย  ย  Les microsatellites sont des petites sรฉquences dโ€™ADN, rรฉparties alรฉatoirement dans le gรฉnome et caractรฉrisรฉs par les rรฉpartitions de binuclรฉotides identiques les rendant ainsi plus exposรฉs aux erreurs de rรฉplication. Ces variations de frรฉquence au niveau des micro-satellites, identifiables par techniques de biologie molรฉculaire ร  base de PCR, se nomment โ€˜โ€™instabilitรฉ microsatellitaire (IMC)โ€™โ€™. Cet IMC est prรฉsente dans 95% des cas dans le syndrome de Lynch (HNPCC) et dans 15% des cas dans les cancers rectaux sporadiques ou non hรฉrรฉditaires. La recherche dโ€™IMC reprรฉsente ainsi un outil dโ€™aide diagnostic et constitue un moyen de dรฉpistage prรฉcoce des CCR. La prรฉsence dโ€™IMC semble รชtre un facteur de bon pronostic comparรฉ aux autres cancers coliques avec stabilitรฉ microsatellitaire. En effet, les cancers coliques avec IMC ont un pouvoir mรฉtastatique moindre et prรฉsentent une meilleure rรฉponse ร  la chimiothรฉrapie adjuvante des cancers au stade III. Nรฉanmoins, la chimiothรฉrapie ร  base de 5-FU nโ€™a pas apportรฉ de bรฉnรฉfice dans le cas de tumeur avec IMC. Des donnรฉes prรฉliminaires suggรจrent lโ€™adjonction dโ€™Oxaliplatine au 5-FU en cas dโ€™IMC pour un meilleur bรฉnรฉfice [1]

Configuration extรฉrieure et calibre

ย  ย  ย  ย  Quand le rectum est moyennement distendu, le segment pelvien, รฉtroit en haut et ร  son union avec le colon pelvien, sโ€™รฉlargit dโ€™abord un peu pour se terminer avec une dilatation, lโ€™ampoule rectale. Ses parois sont trรจs extensibles et quand le rectum est trรจs distendu, lโ€™ampoule peut occuper toute la largeur de lโ€™excavation pelvienne. La surface du rectum est parcourue de stries longitudinales formรฉes par les faisceaux de fibres de la couche musculaire superficielles. Les creusรฉes sur ses surfaces latรฉrales, des sillons peu profonds, dont le nombre et le siรจge sont variables comme les courbures latรฉrales signalรฉes plus haut dont il occupe les sommets [51].

Artรจres rectales

ย  ย  ย  ย  ย La vascularisation artรฉrielle du rectum {figure 5} est assurรฉe par lโ€™artรจre rectale supรฉrieure. La partie basse peut aussi avoir une vascularisation par des artรจres moyennes et infรฉrieures et par lโ€™artรจre mรฉdiane.
– Lโ€™artรจre rectale supรฉrieure : branche terminale de lโ€™artรจre mรฉsentรฉrique infรฉrieure, aprรจs lโ€™รฉmergence de la branche infรฉrieure des sigmoรฏdiennes, est la seule ร  avoir une rรฉelle importance. Elle croise les vaisseaux iliaques gauches et se divise en deux branches en regard de S3 : La branche droite descend verticalement ร  la face postรฉrieure de lโ€™ampoule rectale, donnant des branches pour la moitiรฉ postรฉrieure droite de l’ampoule rectale. La branche gauche est horizontale et vasculaires les faces antรฉrieures et gauche de lโ€™ampoule rectale. Lโ€™artรจre rectale supรฉrieure vascularise la totalitรฉ du rectum pelvien.
– Lโ€™artรจre rectale moyenne est inconstante, quand elle existe, elle naรฎt de lโ€™artรจre iliaque interne et se dirige transversalement sur le muscleย releveur, pratiquement en dessous du ligament latรฉral. Son diamรจtre est toujours faible. Elle se termine en trois ou quatre branches ร  destinรฉe rectale et gรฉnitale.
– Lโ€™artรจre infรฉrieure nait de chaque cรดtรฉ de lโ€™artรจre pudendale et se dirige transversalement en dedans ร  travers la fosse ischio-rectale. Lโ€™artรจre sacrรฉe mรฉdiale, nait de la bifurcation aortique, descend sur la ligne mรฉdiane en avant du sacrum mais en arriรจre du fascia prรฉ-sacrรฉ avant de se terminer se terminer en regard du coccyx. A ce niveau, elle peut donner des branches ร  la face postรฉrieure du rectum pelvien [21].

Imagerie

๏ถ Echo-endoscopie rectale pour explorer lโ€™รฉtendue de la tumeur dans la paroi rectale, lโ€™envahissement du mรฉsorectum et des organes de voisinage et lโ€™atteinte ganglionnaire mรฉsorectale.
๏ถ TDM thoracique abdominale et pelvienne pour rechercher une extension au pรฉritoine, aux ganglions abdominaux, retro pรฉritonรฉaux et mรฉdiastinaux et surtout aux organes pleins tels que le foie et le poumon.
๏ถ IRM pelvienne, examen essentiel pour รฉvaluer la taille de la tumeur, son รฉtendue, ses rapports avec les organes pelviens, lโ€™anus et les sphincters lisse et striรฉ.
๏ถ Pet-scan trรจs utile dans la surveillance pour dรฉmasquer des lรฉsions occulte.

Palliative

ย  ย  ย  ย Il sโ€™agit essentiellement de la prothรจse endoluminale ou stent de dilatation. Elle permet de dilater le tube digestif chez les patients qui ont un cancer avancรฉ avec parfois un haut risque chirurgical. Elle peut aussi permettre de dรฉcomprimer le tube digestif rendant possible la chirurgie dans un deuxiรจme temps [8].

Surveillance des sujets ร  risque trรจs รฉlevรฉ

ย  ย  ย  ย Dans la PAF et le HNPCC, une analyse molรฉculaire de la mutation constitutionnelle dรฉlรฉtรจre peut รชtre recherchรฉe chez le sujet index et les apparentรฉs informรฉs. Dans la PAF, rรฉalisation dโ€™une rectosigmoรฏdoscopie souple annuelle ร  partir de la pubertรฉ jusquโ€™ร  lโ€™รขge de 40 ans. Dans la HNPCC, remplissant les critรจres dโ€™Amsterdam :
– Coloscopie totale tous les 2 ans dรจs lโ€™รขge de 25 ans ou 5 ans avant lโ€™รขge au moment du diagnostic du cas le plus prรฉcoce de la famille.
– Examen gynรฉcologique annuel aprรจs lโ€™รขge de 30 ans avec รฉchographie endovaginale complรฉtรฉe dโ€™un frottis aspiratif [8].

Les facteurs de risque

ย  ย  ย  Lโ€™influence de la profession nโ€™a pas รฉtรฉ rapportรฉe dans la littรฉrature sรฉnรฉgalaise. La diversitรฉ des professions de notre รฉtude ne dessinent aucun schรฉma dรฉductif. Nous notons par ailleurs une prรฉdominance des patients qui sont de Dakar, mais les patients venaient de partout de la sous-rรฉgion, lโ€™institut Joliot Curie รฉtant une rรฉfรฉrence en oncologie. Une histoire familiale de cancer du tube digestif a รฉtรฉ rapportรฉe chez 11,1% de nos patients. Ailleurs, ces cas familiaux pouvaient atteindre 30% [17]. Mais dans nos contextes oรน lโ€™incidence diagnostique est encore faible, plusieurs cas peuvent passer sous silence rendant lโ€™historique familial peu fiable. En ce qui concerne les facteurs hรฉrรฉditaires, nous avons 2,8% (n=1) avec un terrain de polype du colon dans notre sรฉrie et celle de Hamza (n=2) [27], contre 2,0% (n=2) des cas de Bella avec un antรฉcรฉdent dโ€™adรฉnome [8]. Les facteurs exogรจnes sont dominรฉs par le tabagisme qui รฉtait frรฉquent ร  4,2% pour Hamza [27], ร  8,2% pour Bella [8], et 13,9% (n=5) pour notre รฉtude. Lโ€™รฉthylisme dans 1,4% en 2017 [27] et 5,5% pour notre รฉtude. Par ailleurs nous avons notรฉ la consommation dโ€™aliments calorique et de viande rouge dans 11,1% des patients de notre sรฉrie. Dans une รฉtude rรฉtrospective de patients atteints de CCR prรฉcoce (moins de 50 ans) des facteurs de risque non modifiables ont รฉtรฉ identifiรฉ tels que le sexe (masculin), la race (noirs ou asiatiques), les Maladies Inflammatoires de lโ€™Intestin et les antรฉcรฉdents familiaux de CCR [32].

Traitement

ย  ย  ย  ย  La chirurgie reste le meilleur traitement carcinologique de rรฉfรฉrence dans les cancers du rectum [22]. Selon le thรฉsaurus 2019, les critรจres dโ€™opรฉrabilitรฉ du cancer du rectum รฉtaient lโ€™รขge, le sexe et la morphologie du patient, les comorbiditรฉs et les fonctions sphinctรฉriennes et la sexualitรฉ. En ce qui concerne notre รฉtude, 100% des cas ont eu une chirurgie [20]. Pour Bella ce taux sโ€™รฉlevait ร  62%. Pour Hamza, chez le sujet jeune, le taux dโ€™opรฉrabilitรฉ รฉtait de 55,6% et de 44,4% chez le sujet รขgรฉ. Nous notons que 69,5% de nos patients ont eu une chirurgie premiรจre. Ce taux รฉtait largement supรฉrieur ร  celui de Bella qui avait une chirurgie premiรจre chez 42,1% des patients opรฉrรฉs [10,27]. Pour Bรฉnani (66% bas rectum) en 2017 et chez le sujet รขgรฉ de Hamza (53,3% moyen rectum), et pour Konatรฉ, le taux dโ€™AAP รฉtait majoritaire. En ce qui concerne notre รฉtude (38,9% bas rectum), chez le sujet jeune de Hamza (41,2% moyen rectum) et pour Yassine en 2020 (57,3% haut rectum), cโ€™รฉtait la RAR qui รฉtait plus pratiquรฉe [8,10,27,39,40]. La radiochimiothรฉrapie concomitante nรฉoadjuvante a รฉtรฉ faite chez 40 malades (44,9%) et a permis un traitement chirurgical le plus souvent, dont 11 rรฉsections antรฉrieures et 9 amputations abdomino-pรฉrinรฉales [24]. Cette tendance montre que lโ€™AAP ou la RAR ne sont pas pratiquรฉes que sur la base de la localisation tumorale. La frรฉquence de la radiothรฉrapie รฉtait de 64% pour Bรฉnani, de 94% pour Bella dont le but รฉtait curatif dans 62% (N=92) contre 91% (N=11) de nos patientsย ayant bรฉnรฉficiรฉ de radiothรฉrapie. Pour Bella le fractionnement รฉtait normal dans 53%, dans 68,7% pour Bรฉnani et dans 81,8% des cas de notre รฉtude. Lโ€™รฉtalement รฉtait en moyenne de 15,5 jours pour lโ€™hypo fractionnement et de 32,8 jours pour le fractionnement classique. Pour Bรฉnani les moyennes de lโ€™รฉtalement varient selon quโ€™il sโ€™agissait dโ€™hypo fractionnement (13,24 jours) ou normal (30,14 jours). Pour Bella aussi de 14,28 jours ou 32,5 jours. En ce qui concerne la chimiothรฉrapie, elle รฉtait rรฉalisรฉe chez 44,89% des patients de Bรฉnani. Le protocole utilisรฉ รฉtait dans 34% le FulFol et dans 31,8% la Capรฉcitabine. Pour notre รฉtude il sโ€™agissait de 80,5% des patients. Le protocole รฉtait 41,4% de Xรฉlodan, et 24,1% de FolFox. En 2016, le traitement standard du cancer du rectum invasif (T3-4 +/ โ€“ N+) est le traitement nรฉo-adjuvant associant radiothรฉrapie et chimiothรฉrapieย concomitante ร  base de 5-FU suivis dโ€™une rรฉsection rectale emportant la tumeur primitive et son territoire de drainage ganglionnaire [46]. La radiochimiothรฉrapie prรฉopรฉratoire est dรฉsormais le traitement de rรฉfรฉrence des cancers rectaux moyens et infรฉrieurs, et permet d’augmenter le contrรดle local sans amรฉlioration de la survie sans progression et de la survie globale [7]. Pour lโ€™รฉtude de Brown 48 patients (49%) opรฉrables ont subi une rรฉsection dans les 2 semaines suivant l’รฉvaluation clinique et radiologique, 44,9% (n=44) autres patients ont subi une radiothรฉrapie prรฉopรฉratoire de courte durรฉe ร  haute dose et six patients (6,1%) atteints de tumeurs cliniquement inopรฉrables ont reรงu une chimioradiothรฉrapie prรฉopรฉratoire de longue durรฉe [15]. Durant le traitement nรฉoadjuvant, la chimiothรฉrapie est employรฉe comme radiosensibilisant [16]. Historiquement, la chimiothรฉrapie รฉtait ร  base de 5- fluorouracile (5-FU) intraveineux qui a depuis รฉtรฉ remplacรฉ par des comprimรฉs de capรฉcitabine (mรฉtabolisรฉ en 5-FU). Lโ€™ajout de la chimiothรฉrapie ร  la radiothรฉrapie a permis une diminution des rรฉcidives locales de 16,5 ร  9,4 % et une augmentation des rรฉponses pathologiques complรจtes (pCR) sans bรฉnรฉfice pourtant de survies globale ou sans rรฉcidive. Au niveau chirurgical, lโ€™ajout de la chimiothรฉrapie nโ€™a pas dโ€™impact sur le taux de conservation des sphincters (50,4 vs 48,3 %). Par contre, lโ€™ajout de la chimiothรฉrapie se paie dโ€™une plus grande toxicitรฉ, avec des toxicitรฉs de grades 3 et 4 augmentant de 5,1 ร  14,9. Les patients รขgรฉs (> 70 ans) bรฉnรฉficient de la mรชme maniรจre du traitement nรฉoadjuvant (en termes de taux de rรฉsection R0 et de pCR) avec cependant des toxicitรฉs grades 3 et 4 augmentรฉes (25,6 vs 15,8 %) et plus de stomies permanentes (33,3 vs 22,8 %) [36].

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMERE PARTIE : RAPPELS
1 Lโ€™รฉpidรฉmiologie des cancers du rectum
1.1 Epidรฉmiologie descriptive :
1.2 Epidรฉmiologie analytique : Les facteurs de risque
2 . Rappels anatomiques
2.1 Anatomie descriptive
2.2 Rapports
2.3 Vascularisation et innervation
3 . Diagnostic
3.1 Diagnostic positif
3.2 Diagnostic diffรฉrentiel
3.3 Bilan prรจ-thรฉrapeutique
3.4 Classification et facteurs pronostiques
3.5 Traitement
3.6 Evolution- surveillance- pronostic
3.7 Prรฉvention
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1 Patients et Mรฉthodes
1.1 Cadre dโ€™รฉtude
1.2 Type et pรฉriode dโ€™รฉtude
1.3 Critรจres dโ€™inclusion
1.4 Critรจres de non inclusion
1.5 Paramรจtres รฉtudiรฉs
1.6 Recueil des informations et traitement de donnรฉes
2 Rรฉsultatsย 
2.1 Epidรฉmiologie
2.2 Les donnรฉes diagnostiques
2.3 Les donnรฉes thรฉrapeutiques
2.4 Les donnรฉes รฉvolutives
3 Discussion
3.1 Epidรฉmiologie
3.2 Les donnรฉes diagnostiques
3.3 Traitement
3.4 Lโ€™รฉvolution post thรฉrapeutique
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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