Les cancers de la vessie occupent le 9ème rang des cancers au niveau mondial (le 7ème rang pour l’homme et le 17ème chez la femme). En 2002, 357 000 nouveaux cas ont été recensés dans le monde, cela représente une incidence de 10,1 chez l’homme et de 2,5 chez la femme. Les plus forts taux d’incidence ont été observés dans les pays industrialisés [60]. Elles sont au premier rang des cancers en Egypte et 7ème rang des tumeurs malignes au Burkina Faso [45]. Au Mali, les tumeurs de la vessie représentaient 2,3% de l’ensemble des malades hospitalisés au service d’urologie de l’hôpital du point G en 1987 ; 3,9% en 1997 [16] et 5,64% en 2004 ;
Au Sénégal, les tumeurs de la vessie occupent le troisième rang des cancers urologiques après les cancers de la prostate et du rein [17]. Sa proportion au cours de l’année 2011 était de 11,8 % des cancers hospitalisés au service d’urologie de l’hôpital Aristide le Dantec. Elles sont de découverte tardive le plus souvent, et peu de patients sont vus à des stades localisés. Le Sénégal est un pays d’endémie bilharzienne. C’est pour cette raison que le carcinome épidermoïde constituait le type histologique prédominant dans les cancers de la vessie. La chirurgie radicale devrait occuper une place capitale dans la prise en charge de ces cancers non chimio-sensibles et récidivants souvent après traitement endoscopique.
La cystoprostatectomie totale chez l’homme et la pelvectomie antérieure chez la femme associées ou non à une néo-vessie constituent des interventions lourdes. Le pronostic carcinologique du cancer de vessie reste réservé malgré le perfectionnement des techniques chirurgicales, anesthésiques et du suivi médical. Le but de notre étude était de décrire tous les cas de cystectomie réalisée au CHU Le Dantec de Dakar et d’évaluer la morbidité périopératoire ainsi que les résultats carcinologiques et fonctionnels.
Anatomie de la vessie
Définition
La vessie est un réservoir musculo-membraneux destiné à contenir l’urine secrétée de façon continue par les reins, pendant l’intervalle des mictions.
Situation
La vessie, chez l’adulte, quand elle est vide, est toute entièrement contenue dans la cavité pelvienne, en arrière de la symphyse pubienne et du pubis. Elle déborde en haut l’excavation pelvienne, quand elle est distendue, et fait saillie dans l’abdomen.
Chez l’homme : elle est située au-dessus du plancher pelvien et de la prostate, en avant et au-dessus du rectum et des vésicules séminales .
Chez la femme : elle est placée au-dessus du plancher pelvien et en avant de l’utérus et du vagin .
Capacité
La taille de la vessie dépend des organes voisins et la position du corps humain. A partir de 350ml, on a envie de vider sa vessie. Mais elle peut contenir 2 à 3L d’urine.
Configuration interne
La surface intérieure de la vessie est rouge sur le vivant (blanc grisâtre chez le cadavre), lisse chez l’enfant, elle devient aréolaire chez l’adulte (en raison de l’hypertrophie des faisceaux musculaires lisses de la couche musculaire interne). On décrit sur cette surface interne trois (3) orifices :
– Un orifice urétral appelé col de la vessie ou ostium urétral situé à la partie médiane et antérieure de la base ; de forme circulaire ; c’est le point le plus déclive chez le sujet (2 ,5 cm en arrière de la symphyse pubienne)
– Deux (2) orifices urétéraux ou ostiums urétéraux, elliptiques, oblique, en bas et vers la ligne médiane (taillés obliquement aux dépens de leur surface supérieure), ils occupent un siège très fixe ; à1 cm de la ligne médiane (distants de 2 cm), 3 cm en arrière de l’ostium urétral.
Ces trois orifices permettent de distinguer 2 parties à la base de la vessie : Le trigone vésical (trigone de Léautaud) limité par ces 3 orifices et réunis par les bourrelets :
– les bourrelets latéraux, peu marqués.
– le bourrelet transversal supérieur
– le pli inter-urétérique situé entre les 2 ostiums urétéraux, et déterminé par la saillie du muscle inter urétéral.
Le bas fond vésical situe en arrière du pli inter-urétérique de profondeur croissante avec l’âge.
Configuration externe
La forme dépend avant tout de son état de vacuité et de réplétion. La vessie vide : elle a la forme d’une cupule (a contenu virtuel) avec 3 faces, 3 bords et 3 angles :
– Une face supérieure dorsale, concave triangulaire a sommet antérieur
– Une face antéro-inferieur ventrale ou pubienne globalement oblique en bas et en arrière
– Une base (ou face postéro-inferieur) triangulaire a sommet inferieur : le col de la vessie qui se continue par l’urètre
– Deux bords latéraux
– Un bord postérieur concave en arrière
– Un angle antérieur ou apex (sommet) se continuant par l’ouraque
– Deux angles postéro-latéraux où s’abouchent les uretères .
La vessie pleine tend à prendre une forme globuleuse ou ovoïde à grosse extrémité postéro-supérieure :
– Sa face supérieure s’élève en dôme
– Ses bords latéraux se distendent et deviennent des faces alors que sa base reste fixe .
Chez l’enfant :
La vessie a un aspect piriforme, à grosse extrémité inférieure. Elle s’enfonce progressivement dans le pelvis pendant que sa partie supérieure s’oblitère pour constituer l’ouraque.
Moyens de fixité
Ils sont nombreux mais assez peu efficaces, ce sont : Chez l’homme, sa continuité avec la partie prostatique de l’urètre et la loge prostatique. Chez la femme, le vagin, lui-même essentiellement soutenu par les muscles éleveurs de l’anus.La vessie repose sur la paroi antérieure du vagin qui est enlevée avec la vessie lors de la pelvectomie antérieure.
Dans les deux sexes :
– Les ligaments pubo-vésicaux, faisceaux fibro-musculaire gagnant la face fpostérieure du pubis et de la symphyse pubienne
– Les cordons fibreux : ouraque et vestiges des artères ombilicales réunissant l’apex de la vessie à l’ombilic.
Vascularisation et innervation
La vessie est irriguée de chaque côté :
– En bas et latéralement par l’artère vésicale inférieure branche de l’artère hypogastrique.
– En bas et en arrière par les rameaux vésicaux les artères hémorroïdales moyenne, prostatique et vésiculo-déférentielle chez l’homme, des artères utérines et vaginales chez la femme.
– En bas et en avant par l’artère vésicale antérieure, branche de la honteuse interne.
– En haut par les artères vésicales supérieures qui se détachent de l’artère obturatrice et de la partie perméable de l’artère ombilicale.
Les veines des parois vésicales se jettent dans un riche réseau veineux superficiel. Les veines de ce réseau déversent leur contenu en avant dans la partie antérieure du plexus de Santorini, sur les côtés dans les plexus vésicoprostatique en arrière dans le plexus séminal. Les veines efférentes principales de ces plexus et les veines vésicales sont tributaires des veines hypogastriques. Les lymphatiques se drainent vers les nœuds para vésicaux, latéro-vésicaux et retro- vésicaux, puis vers les nœuds iliaques externes médiaux, obturateurs, iliaques internes et inter-iliaques.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1-Anatomie de la vessie
1-1- Définition
1-2- Situation
1-3- Capacité
1-4- Configuration interne
1-5- Configuration externe
1-6- Moyens de fixité
1-7- Rapports
1-8- Vascularisation et innervation
2- Histologie de la vessie
2-1- La muqueuse urothéliale
2-2- La musculeuse
2-3- L’adventice
3 – Etiopathogénie
4-Etude clinique et paraclinique
4-1- Circonstance de découverte
4-2- Examen clinique
4-3- Examen paraclinique
4-3-1- Examen paraclinique à visée diagnostique
4-3-2- Examens para-cliniques du bilan d’extension
4-4- Anatomopathologie
4-4-1- Description macroscopique
4-4-2- Description microscopique
4-5- Classification TNM 2010 et grade cytologique
4-6- Pronostic et évolution
4-7- Traitement
4-7-1 – buts
4-7-2- Moyens et indications
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. Méthodologie
I.1- Cadre de l’étude
I.2 Patients
I.2.1. population d’étude
I.2.2. Critères d’inclusion
I.2.3. Critères de non inclusion
I.3- Méthodes
II. Résultats
II-1- Nos observations
II.2.resumé des observations
II-2-1. Age
II.2.2 Symptomatologie clinique
II.2.3- Données des examens d’imagerie
II-2.4- Données peropératoires
II-.2.5- Données anatomopathologiques
II-.2.6- Données post-opératoires
II.2.6-1- Durée d’hospitalisation
II.2.6-2- Complications
II.2.6-3- Traitements adjuvants
II.2.6-4- Le devenir des patients
Discussion
Conclusion
Références bibliographiques