Anatomie descriptive de la vessie
La vessie est un réservoir musculo-membraneux où s’accumule dans l’intervalle des mictions l’urine, sécrétée de façon continue par les reins. Elle se compose d’un socle trigonale fixe au contact du plancher pelvien, surmonté d’une calotte mobile. La vessie occupe la quasi-totalité de la loge vésicale, située à la partie antérieure et médiane de la cavité pelvienne [11].
Morphologie
La forme de la vessie dépend avant tout de son état de vacuité ou de réplétion : Vessie vide : la vessie à paroi épaisse, aplatie de haut en bas et d’avant en arrière, de forme prismatique, triangulaire et présentant :
Trois (03) faces
◊ Une face postéro-inférieure (base vésicale) : triangulaire, à sommet antéro- inférieur correspondant à l’orifice urétral et à base postérieure recevant les uretères.
◊ Une face antéro-inférieure : triangulaire, à base inférieure et sommet supérieur prolongé par le canal de l’ouraque.
◊ Une face supérieure : triangulaire, à sommet antérieur se prolongeant par l’ouraque.
Trois (03) bords : un postérieur et deux bords latéraux.
Trois (03) angles : deux latéraux (droit et gauche) et un angle antérieur, appelé sommet se continuant avec l’ouraque.
Vessie pleine : ses faces antéro-inférieure et supérieure se distendent, elle prend alors une forme ovoïde alors que la base vésicale reste fixe.
On oppose alors :
La Base vésicale : qui est fixe, correspond à la face postéro inférieure et reçoit les deux uretères. C’est le trigone de Lieutaud [13] ; dont l’abord chirurgical est difficile.
La calotte vésicale ou dôme vésical : formé par la face antéro inférieure et la face supérieure, partie mobile, extensible, contractile, cette dernière présente un abord chirurgical plus aisé [7, 11].
Les rapports chez l’homme
La face supérieure : entièrement péritonisée, répond à la grande cavité péritonéale et son contenu (anses grêles, caecum et à l’appendice) et surtout au colon sigmoïde qui est en contact direct avec le dôme vésical. Ce rapport de la vessie avec les éléments digestifs permet facilement le recours aux segments intestinaux dans les différentes techniques de dérivations urinaires. La face antéro-inférieure : répond à l’espace pré-vésical mais ses rapports sont différents suivant que la vessie est vide ou pleine. Lorsque la vessie est vide : elle répond à l’espace pré-vésical de Retzius [55], limité en avant par le pubis, en arrière par l’aponévrose ombilicopré-vésical, en bas la vessie est unie à la face postérieure par les ligaments pubo-vésicaux qui séparent cet espace pré vésical de la loge pré prostatique contenant le plexus veineux de Santorini [11] ; il n’existe pas de point de passage entre les deux structures [7]. Cette face répond également aux muscles obturateurs internes et releveurs de l’anus, revêtement de l’aponévrose pelvienne. Lorsque la vessie est pleine : la face antéro-inférieure remonte largement au- dessus du détroit supérieur et répond à la paroi abdominale par l’intermédiaire de l’aponévrose ombilico-pré-vésicale. Les bords latéraux : ils sont longés par l’artère ombilicale, celle-ci est elle-même croisée, le long du bord latéral de la vessie par le canal déférent qui passe au- dessus d’elle. Le rapport essentiel est représenté par le canal déférent qui après sa sortie de l’orifice inguinal profond a un trajet oblique en bas et en arrière et en dedans de la face inférieure du péritoine, à laquelle il adhère. Après avoir croisé les vaisseaux iliaques externes, puis le pédicule obturateur, il surcroise d’avant en arrière et de dehors en dedans l’artère ombilicale, près de l’angle postéro-latéral de la vessie. Plus loin, le déférent croise à distance la face supérieure de l’uretère et pénètre dans la loge génitale entre les deux feuillets de l’aponévrose de Denonvilliers pour rejoindre la vésicule séminale correspondante et venir se terminer au niveau de la base prostatique. La base vésicale : (Fig. 10, Fig. 11) contracte des rapports fixes : Tout en avant, le col vésical situé à environ 2 cm au-dessus et en arrière du bord inférieur de la symphyse pubienne, se continue en bas avec l’urètre enserré par les fibres circulaires du sphincter lisse et répond à l’échancrure antéro-supérieur de la prostate. Plus en arrière, le trigone vésical répond à la base prostatique Encore plus en arrière, le bas fond vésical répond à l’aponévrose prostato- péritonéale, contenant près de la ligne médiane, la terminaison des deux canaux déférents, en dehors des vésicules séminales. Ces éléments sont accompagnés par la terminaison de l’artère vésiculodéférentielle et par le plexus veineux séminal. Tout en arrière, le feuillet postérieur de l’aponévrose prostato-péritonéale sépare tous ces éléments de la face antérieur de l’ampoule rectale [7, 11, 38].
La vascularisation artérielle
Elle est répartie chez l’homme comme chez la femme, en trois pédicules.
Le pédicule supérieur : est formé par trois ou quatre branches qui naissent de la partie perméable de l’artère ombilico-vésicale ainsi que quelques rameaux nés de l’artère obturatrice.
Le pédicule inférieur : le plus important, d’aspect et de constitution différente chez l’homme et chez la femme.
Chez l’homme : Formé au dépend de l’artère génito-vésicale (branche du tronc antérieur de l’artère hypogastrique) qui a un trajet oblique en bas, en avant et en dedans croisant l’uretère par en avant et se divise en deux branches terminales :
♦ La vésiculo-déférentielle : qui se ramifie à la face postérieure des vésicules séminales
♦ L’artère vésico-prostatique : se divise au contact de la base vésicale en une artère prostatique qui descend sur la base des faces latérales de la prostate et une branche vésicale qui s’applique sur la face postéro latérale de la vessie ; c’est essentiellement l’artère du trigone vésical.
Chez la femme : La vascularisation est assurée par les branches vésico-vaginales nées de l’artère utérine, cheminant dans la cloison vésico-vaginale elles se ramifient à la base vésicale. Ce pédicule est complété par quelques rameaux issus de l’artère vaginale longue et des artères cervicovaginales. Le pédicule antérieur : moins important, est formé par l’artère vésicale antérieure qui nait de l’artère honteuse interne, gagne la face antéroinferieure de la vessie ou elle se ramifie [7, 11, 20, 25].
Chorion ou lamina propria
Le chorion est composé d’une lame de tissu conjonctif et des vaisseaux sanguins, qui tapissent le plan musculaire sous-jacent ; d’épaisseur variable, très mince au niveau du trigone et du col et plus épais au pourtour des orifices urétéraux et sur le dôme. Il comporte deux parties : l’une superficielle et l’autre profonde et qui sont séparées par la musculaire muqueuse ou muscularis mucosae, située à mi-chemin entre l’urothélium et la musculeuse, qui ne doit pas être confondue avec la véritable couche musculaire de la vessie appelée détrusor. Les fibres musculaires de la muscularis mucosae sont fines, groupées en petits faisceaux plus ou moins clairsemés et discontinus. Sa présence est variable en fonction du siège et de la nature des prélèvements. Elle est souvent épaisse au niveau des orifices urétéraux ; elle est absente sur les prélèvements du trigone. En l’absence de musculaire muqueuse, on se repérera aux gros vaisseaux situés dans le chorion à mi-distance entre l’urothélium et la musculeuse [11].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. Rappel embryologique
1.1. Séparation du cloaque
1.2. Développement de la vessie
2. Rappel anatomique
2.1. Introduction
2.2. Anatomie descriptive de la vessie
2.2.1. Situation
2.2.2. Morphologie
2.2.3. Capacité vésicale
2.2.4. Moyens de la fixité de la vessie
2.3. La loge vésicale
2.3.1. Définition et limites de la loge vésicale
2.3.2. Situation
2.3.3. Les parois de la loge vésicale
2.3.4. Rapports de la loge vésicale
2.4. La vascularisation de la vessie
2.4.1. La vascularisation artérielle
2.4.2. La vascularisation veineuse
2.4.3. Le réseau lymphatique
2.5. Innervation de la vessie
3. Rappel histologique
3.1. Epithélium urothélial
3.2. Chorion ou lamina propria
3.3. Le plan musculaire
3.4. L’adventice
3.5. Particularités
4. Carcinogenèse vésicale
4.1. Epidémiologie
4.2. Facteurs de risque
4.2.1. Le tabac
4.2.2. Exposition professionnelle
4.2.3. Radiothérapie
4.2.4. Facteurs alimentaires
4.2.5. Impact de l’environnement
4.2.6. Facteurs infectieux
4.2.7. Chimiothérapie
4.2.8. Sexe
4.2.9. Facteurs socio-économiques et ethniques
4.2.10. Recommandations sur les facteurs de risques
4.3. Histoire naturelle de cancer de vessie
5. Diagnostic du cancer localisé de la vessie
5.1. Circonstances de découverte
5.2. Autres modes de découverte
5.3. Examen clinique
5.4. Examens para cliniques de diagnostic
5.4.1. Echographie de l’appareil urinaire
5.4.2. Cytologie urinaire
5.4.3. Cystoscopie
5.4.4. Résection trans-urétrale de vessie
5.4.5. Urographie intra veineuse
5.4.6. Tomodensitométrie et imagerie par résonnance magnétique
5.4.7. Place de marqueurs tumoraux
5.4.8. Recommandations diagnostiques
5.5. Anatomie pathologique et notions de pronostic
5.5.1. Types histologiques
5.5.2. Classifications
6. Evaluation pré-thérapeutique
6.1. Evaluation de la maladie
6.1.1. Evaluation clinique
6.1.2. Evaluation para clinique
6.2. Evaluation du malade
6.3. Traitement
DEUXIEME PARTIE
7. Cadre de l’étude
8. Patients et méthode
8.1. Patients
8.1.1. Population d’étude
8.1.2. Critères d’inclusion
8.1.3. Critères de non inclusion
8.2. Méthode
8.2.1. Type d’étude
8.2.2. Paramètres étudiées
8.2.3. Collecte et saisie de données
RESULTATS
9. Résultats
9.1. Age
9.2. Sexe
9.3. Motifs de consultation
9.4. Antécédents
9.4.1. Médicaux
9.4.2. Chirurgicaux
10. Donnes paracliniques
10.1. Hémoglobine
10.2. Echographie
10.3. Scanner
10.4. Examen anatomo-pathologie
11. Traitement
12. Evolution
DISCUSSION
13. Discussion
13.1. Age des patients
13.2. Le sexe
13.3. Les manifestations cliniques
13.4. Les examens d’imagerie médicale
13.5. Traitement
13.6. Devenir des patients
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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