A l’officine, les cancers font aujourd’hui partie de notre quotidien. Les personnes atteintes de cancer ont besoin d’une écoute et de conseils afin de vivre au mieux avec leur maladie. L’homéopathie permet des conseils personnalisés en fonction du vécu du patient et de sa façon de réagir aux traitements. Cette thérapeutique nous permet d’accompagner le patient dès l’annonce de la maladie et tout au long de celle-ci sans effet indésirables, ni contre-indication avec les traitements de chimiothérapie. L’homéopathie permet une prise en charge globale du patient, tant sur le plan physique qu’émotionnel. La relation de confiance établie entre le pharmacien et son patient permet de mieux comprendre les demandes et les besoins du patient et ainsi lui proposer un conseil personnalisé.
CANCER COLORECTAL
EPIDEMIOLOGIE
Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent en France (HAS, 2012). Il touche dans 95% des cas des personnes âgées de plus de 50 ans avec un âge moyen au moment du diagnostic de 70 ans (Gadowski et al., 2015). L’incidence du cancer colorectal augmente depuis 1990 jusqu’à atteindre 44 000 nouveaux cas estimés en 2017 (site internet n°15). Il est la 2ème cause de mortalité par cancer en France, entrainant 17 000 décès par an (site internet n°23). Le cancer colorectal est de bon pronostic lorsqu’il est diagnostiqué à un stade précoce : la survie à 5 ans est de 91% pour les stades localisés. En revanche la survie à 5 ans est de 11% dans les situations métastatiques. Ces vingt dernières années on note une diminution du taux de mortalité par cancer colorectal grâce à une amélioration des prises en charge (précocité du diagnostic et progrès thérapeutiques).
PHYSIOPATHOLOGIE
Rappels anatomiques
L’appareil digestif humain est composé de la bouche, l’œsophage, l’estomac, le foie, le pancréas, la vésicule biliaire, l’intestin grêle, le gros intestin et l’anus. Sa fonction principale est de servir de portail par lequel les nutriments et l’eau peuvent être absorbés dans l’organisme (Lacour & Belon, 2016). Pour ce faire, l’alimentation est mélangée à différentes sécrétions produites par les organes de l’appareil digestif. Les intestins présentent une surface très importante, ce qui est essentiel pour leur fonction d’absorption. Le côlon et le gros intestin sont colonisés par un grand nombre de bactéries commensales qui remplissent plusieurs fonctions métaboliques dont les enzymes de mammifères sont incapables. Ces bactéries offrent également une protection supplémentaire contre des organismes pathogènes qui pourraient provoquer des maladies (Ganong et al., 2012).
Le côlon joue un rôle fondamental dans le contrôle du volume et de la composition finale des selles, en permettant une réabsorption de l’eau et des électrolytes sous le contrôle de différentes hormones. Il participe à la digestion grâce à des enzymes bactériennes, à la fermentation de certains glucides, à la production de gaz intestinaux et à la synthèse des vitamines B, K et acide folique.
Il est divisé en 4 parties :
• Le côlon ascendant
• Le côlon transverse
• Le côlon descendant
• Le côlon sigmoïde .
Le rectum fait suite au côlon sigmoïde, avec un rôle de réservoir des déchets avant qu’ils ne soient éliminés par l’anus.
Le côlon et le rectum sont composés de 4 couches de tissus :
• La muqueuse qui est constituée d’un épithélium (couche mince de cellules épithéliales), du chorion ou lamina propria formé de tissu conjonctif lâche et de la musculaire muqueuse constituée de fibres musculaires lisses séparant la muqueuse de la sous-muqueuse sous-jacente.
• La sous-muqueuse qui est une couche de tissu conjonctif et constituée de glandes muqueuses, de vaisseaux sanguins, de vaisseaux lymphatiques et de nerfs.
• La musculeuse qui est une couche épaisse de muscles.
• La séreuse qui est la couche externe du côlon.
Ces différentes couches participent aux fonctions du côlon. L’épithélium absorbe l’eau et certains éléments nutritifs, les déchets restants étant façonnés en selles semi-solides. L’épithélium au niveau du côlon et du rectum joue essentiellement un rôle de barrière et contribue à la régulation hydro-électrolytique du bol alimentaire (Ganong et al., 2012). La muqueuse élabore le mucus qui aide les selles à se déplacer jusqu’au rectum. Les selles se déplacent grâce au péristaltisme instauré par la musculeuse.
Etat précancéreux
La cellule cancéreuse se développe à partir d’une lésion précancéreuse. Cette lésion précancéreuse prend la forme d’un polype, c’est-à-dire, une tumeur bénigne de petite dimension faisant saillie dans la lumière du côlon ou du rectum (APHP, 2013). Il existe 4 variétés histologiques de polypes colo-rectaux bénins (adénomateux, hyperplasiques, juvéniles et inflammatoires) (site internet n°21). Seuls les polypes adénomateux peuvent se transformer en cancers. Ils résultent de la prolifération des cellules des glandes de Lieberkühn et sont classés en 4 soustypes histologiques (Marteau et al., 2015) :
– Adénome tubuleux (75%)
– Adénome tubulo-villeux (20%)
– Adénome villeux (5%)
– Adénome festonné.
Des critères morphologiques d’un adénome sont à prendre en compte pour évaluer le risque de survenue d’un cancer :
• La taille (>1cm)
• La composante villeuse
• Le degré de dysplasie .
La grande majorité des cancers qui se développent au niveau du côlon et du rectum sont des adénocarcinomes qui se développent le plus souvent à partir d’un adénome.
FACTEURS DE RISQUE
Il existe des facteurs de risques clairement identifiés dans la survenue d’un adénocarcinome au niveau du côlon et du rectum (Cours de l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy, 2010 ; Jacques & Michel, 2015 ; site internet n°7 ; site internet n°15).
► L’alimentation (riche en viande rouge, consommation de viandes transformées, alimentation faible en fibres, alcool).
► L’absence d’activité physique (obésité, comportement sédentaire), la pratique d’une activité physique réduit de 50% le risque de survenue d’un cancer colorectal.
► Le tabagisme
► Antécédents de cancer personnel ou familial
► Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique)
► L’âge (le risque de développer un cancer augmente avec l’âge).
Trois groupes de population sont identifiés en fonction de leur niveau de risque : les personnes à risque moyen, les personnes à risque élevé et les personnes à risque très élevé .
Les personnes à risque moyen sont les sujets de plus de 50 ans asymptomatiques et ne présentant pas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal.
Les personnes à risque élevé de développer un cancer colorectal présentent :
✦ Un antécédent personnel d’adénome ou de cancer colorectal
✦ Un antécédent familial au premier degré de cancer colorectal ou d’adénome de diamètre supérieur à 1 cm survenu avant 65 ans.
✦ Deux ou plusieurs antécédents familiaux au premier degré de cancer colorectal quel que soit l’âge de survenue.
✦ Une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn).
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Table des matières
Introduction
1 Cancer colorectal
1.1 Epidémiologie
1.2 Physiopathologie
1.2.1 Rappels anatomiques
1.2.2 Etat précancéreux
1.3 Facteurs de risque
1.4 Dépistage/prévention
1.4.1 Dépistage organisé
1.4.2 Dépistage des sujets à risque élevé et très élevé
1.5 Symptômes évocateurs
1.6 Traitements et effets indésirables
1.6.1 Prise en charge médicale
1.6.2 Chirurgie
1.6.3 Radiothérapie
1.6.4 Chimiothérapie
1.6.5 Thérapie ciblée
1.6.6 Principaux effets indésirables
2 Place des soins de support à l’officine
2.1 Définition des soins de support
2.2 Principaux effets secondaires et conseils allopathiques
2.2.1 Nausées et vomissements
2.2.2 Mucite
2.2.3 Toxicités cutanée et unguéale
2.2.4 Alopécie
2.2.5 Neurotoxicité
2.2.6 Toxicité hématologique
2.2.7 Cardiotoxicité
2.2.8 Néphrotoxicité
2.2.9 Douleurs
2.3 Thérapeutiques complémentaires
2.3.1 Définition
2.3.2 Quelques exemples de thérapeutiques complémentaires
2.4 Rôle du pharmacien
2.4.1 Plan cancer
2.4.2 La relation pharmacien-patient
3 Place de l’homéopathie au sein des soins de support à l’officine
3.1 Hypothèses du mode d’action des remèdes homéopathiques
3.2 Approche homéopathique des soins de support en oncologie
3.3 Les 4 souches principales
3.3.1 PHOSPHORUS
3.3.2 ARSENICUM ALBUM
3.3.3 MERCURIUS SOLUBILIS
3.3.4 CAUSTICUM
3.4 Principales circonstances d’utilisation des remèdes homéopathiques
3.4.1 Troubles anxieux
3.4.2 Actes chirurgicaux
3.4.3 Radiothérapie
3.4.4 Chimiothérapie et thérapie ciblée
3.4.5 Symptômes généraux
3.5 Cas clinique
Conclusion
Annexe 1 : Exemples de protocoles de chimiothérapies utilisés dans le cancer colorectal au CHU de Rouen
Annexe 2 : Mode d’emploi du test de dépistage du cancer colorectal
Annexe 3 : Déroulement du dépistage organisé
Annexe 4 : Conseils hygiéno-diététiques durant la radiothérapie
Bibliographie
Sitographie