Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
METHODOLOGIE :
La méthodologie reste un élément fondamental de toute recherche scientifique. Elle constitue une attente des objectifs et une vérification des hypothèses de recherche ; et permet de donner une orientation à l’étude. Cette partie s’articule autour des étapes suivantes :
-La recherche documentaire
-Le travail de terrain
-Le traitement et l’analyse des données
La recherche documentaire
Cette étape fait référence à la consultation de documents permettant de collecter des informations relatives au thème de recherche : la problématique de la gestion des ordures ménagères solides. En effet, différents centres et structures de recherche ont été visités. Il s’agit notamment de la Bibliothèque de l’université cheikh Anta de Dakar, celle du département de géographie, de l’Enda Tiers –Monde, de l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée (ENEA), de l’ISE, du CSE du PSO .Mais aussi des recherches ont été effectuées au niveau de l’ANSD (Agence nationale de la statistique et de la démographie) ; ainsi que les publications sur le net.
Les ouvrages généraux, les thèses, les mémoires et les articles consultés ont permis de recueillir des informations sur les problèmes de la gestion des ordures ménagères urbaines, sur les instructions juridiques internationales et nationales qui ont trait à la gestion de l’environnement comme la conférence de Rio en 1992, celle des Nations Unies sur l’habitat en 1976,la convention de Bale en1989 et celle d’Abidjan en 1996,le code national de l’environnement, celui des Collectivités Locales.
Cette partie qui fait un état des lieux des études concernant les déchets solides ménagères permet une bonne compréhension de la problématique des ordures ménagères dans les villes d’Afrique au sud du Sahara et plus particulièrement au Sénégal.
Travail de terrain du 26 septembre au 23 octobre 2014 :
Cette partie correspond à la phase contact avec le terrain .En premier lieu, il est question de se rapprocher des populations qui jettent les ordures dans la nature pour savoir ce qui les pousse dans cette pratique. Un questionnaire ménage est attribué aux différents ménages concernés par l’enquête.
En second lieu, des guides d’entretien sont effectués au niveau des structures tels que la Mairie, le Service Régional d’Hygiène, mais également pour les chefs de quartiers et les charretiers. Ces entretiens ont pour but de recueillir des informations relatives aux problèmes liés à la gestion et de voir les stratégies mises en place, les solutions et perspectives préconisées pour la prise en charge du secteur. Une fiche d’habitat et une grille démographique sont administrées aux habitants des concessions. Des photos des lieux de décharge d’ordure sont prises pour voir la prolifération des décharges sauvages et la dénaturation de l’esthétique de la ville.
Echantillonnage :
Administrativement, la commune de Fatick compte 11 quartiers. Ces derniers présentent des caractéristiques différentes du point de vue de la densité de la population, de l’occupation du sol et de l’aménagement urbain.6
Un taux d’échantillonnage de 30% est utilisé pour obtenir le nombre de quartier à enquêter ce qui donne un nombre de 3, 3 .Celui –ci est arrondi à 3
Les quartiers sont choisis en fonction de critères bien définis .Dans cette ville il y ‘a Ndia Ndiaye I qui n’a pas accès au service de ramassage mais il y’a des femmes volontaires qui assurent la collecte des déchets dans cette localité. Donc il est pris de façon catégorique.
Deux quartiers (Douk et Escale) ont une organisation interne et un accès un service de pré-collecte. Un tirage au sort sans remise avec des bouts de papiers est fait et Escale est retenue comme échantillon.
Le troisième quartier (Darel) concerné par l’échantillonnage est issu du lot des 8 quartiers restants qui n’ont aucune organisation et créent leurs propres dépôts sauvages par tirage aléatoire sans remise avec des bouts de papiers.
Ainsi nous avons respectivement Ndia-Ndiaye I, Escale et Darel comme échantillon. Pour l’enquête, les concessions sont ciblées et pour chacune d’elle tous les ménages sont enquêtés.
En effet, du fait de l’étendue des quartiers et du nombre important des concessions un pas d’enquête est effectué. Celui ci est obtenu en faisant un calcul : Pas d’enquête = concession totale / concession échantillonné (voire tableau).
En ce qui concerne le choix de la première concession pour le commencement de l’enquête la méthode utilisée est de numéroter toutes les concessions. Ensuite numéroter de (1 à 7) du fait du pas d’enquête. Un tirage au sort est effectué sur ces numéros du pas d’enquête le chiffre 3 est sorti c’est à partir de là que s’est appliqué le pas de 7 pour ressortir toutes les autres concessions concernées par l’enquête.
Les concessions à enquêtes se trouvent dans des ilots. C’est-à-dire des ensembles de maisons séparés les uns des autres par des rues. Et pour y appliquer le pas d’enquête on procède à une numérotation des ilots par des lettres alphabétiques avec des bouts de papiers un tirage au sort sans remise est effectué.
Pour Ndia- ndiaye I, on retrouve cinq grands ilots. Ils sont numérotés de A à E. Après tirage la lettre A est sortie donc c’est à partir du premier ilot que va démarrer l’enquête dans ce quartier. Une fois terminer avec ce premier, nous avons poursuivi avec le suivant selon l’ordre alphabétique pour faire le tour des autres ilots jusqu’à la fin. Cette démarche est appliquée dans tous les quartiers qui suivent.
Au niveau d’Escale 5 ilots sont dénombrés et numérotés de A à E. Le tirage fait sortir la lettre C. En fin le troisième quartier Darel constitué de trois ilots est numéroté aussi de A à C. La lettre A est sortie après tirage et c’est à partir de là que débute l’enquête dans ce quartier.
Le tableau ci-dessus montre les concessions des différents quartiers concernés par l’échantillon. Ces données sont réactualisées sur le terrain.
Traitement et Analyse des données
Une fois les données sont collectées, la phase traitement et analyse commence. Elle est prise en charge par différents logiciels tels que :
– Sphinx pour dépouillement des informations de l’enquête ;
-Excel pour la réalisation des tableaux, graphiques et pour l’analyse des informations climatologiques ;
-QGIS pour l’élaboration des cartes.
Le traitement de tous ces éléments a abouti à la rédaction du corps du document qui est prise en charge par le logiciel Word tout en respectant les normes exigées pour une rédaction scientifique
CADRE PHYSIQUE
Localisation :
La commune de Fatick se situe à l’intersection de la route nationale n°1 et la départementale N°61 .Elle est à 44km de Kaolack, 62km de Mbour, à 49 km de Gossas et à 25km de Foundioungne. Elle est limitée au Nord par la communauté rurale de Niakhar, au Sud et à l’Ouest par celle de Diouroup, à l’Est par le bras de mer, le Sine,
Elle occupe une position centrale avantageuse au développement.
Bâtie sur les bords du sine, la commune de Fatick connait des contraintes naturelles et artificielles à l’évolution spatiale du fait que le site originel est entouré de zones marécageuses. Certains endroits des quartiers de Peulga, Logandeme, Darel sont des zones de préférence marquées par les eaux stagnantes.
-le bras de mer empêche le développement de la ville vers l’Est
-L’ isolement de la partie nord de la ville par la route nationale N°1
-La salinisation des terres qui augmente de plus en plus du fait de la forte progression des « tannes »
La zone d’étude se trouve dans une région qui est Fatick. Donc il est nécessaire de la situer par rapport à cette localité
Aspects physiques :
Le relief et les sols :
Fatick, est une ville au relief essentiellement plat. Cette configuration expose ses sols à l’érosion éolienne qui les dégrade de plus en plus. Elle est caractérisée dans sa majorité par la présence des « tannes » qui sont des sols salés. Trois types de sols sont cependant notés dans cette localité. Il s’agit des sols ferrugineux tropicaux (Dior et Deck), des sols hydro morphes des vallées et des sols halomorphes. Cette diversité pédologique est fonction des différentes caractéristiques écologiques.
L’hydrographie :
A Fatick, les ressources en eau sont généralement constituées des eaux de surface du bras de mer et des eaux souterraines.
En amont de Fatick, ce bras de mer ne constitue qu’une vallée asséchée appelée aussi vallée fossile où les eaux des pluies peuvent s’accumuler.
Quant aux eaux souterraines, elles sont constituées par celles des nappes superficielles, la nappe du maestrichtien, du paléocène et celle du continental terminal. La qualité de ces eaux souterraines n’est pas du tout bonne pour la consommation .Elle est salée avec une teneur excessive en fluor et affecte la couleur des dents en les colorant en marron.
Ndia-Ndiaye et Logandéme sont deux quartiers qui recèlent des potentialités en eau douce. Cette dernière fait l’objet de commerce pour les charretiers qui les puisent et les vendent aux populations. Elle est aussi utilisée pour les cultures fruitières et maraîchères. Mais la quantité est insuffisante face aux besoins de la population.
Les paramètres climatiques :
Le climat de la ville de Fatick est de type Soudano-Sahélien. Il est marqué par des températures élevées à l’instar des régions tropicales.
La Composition ethnique et religieuse de la population
D’après l’enquête, la commune de Fatick est composée dans sa majorité de sérères 6O% de l’ensemble de la population. Les wolofs, 17%, les peuls 10% constituent les autres groupes ethniques rencontrés dans la ville. Les quartiers de Ndia-Ndiaye I et II abritent le plus grand nombre de sérères. La presque totalité des habitants de ces quartiers sont des sérères. Les rares exceptions qui y vivent n’y sont pas originaire. Dans ces quartiers la langue et la culture sérère sont bien respectées et par conséquent préservées par les populations.
L’islam est la religion la plus pratiquée avec un taux de 87% de la population communale. Elle domine dans tous les quartiers enquêtés. Il est suivi du christianisme 10% en fin de l’animisme qui ne représente que 3%.
Les activités
Diverses activités sont pratiquées dans la ville de Fatick. Il s’agit des activités du secteur primaire comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, mais aussi l’exploitation forestière pratiquée par 23%de la population active12 ;
L’artisanat et l’industrie constituent les activités du secteur secondaire ;
Quant au secteur tertiaire, il est composé du commerce, des services, des transports et de l’administration.
L’agriculture
L’agriculture est une activité pratiquée pour le plus souvent dans la périphérie de la ville c’est-à-dire au niveau de poukham et Ndia- Ndiaye I et II. Les principaux cultures sont le mil, le riz, l’arachide. L’arbiculture et le maraichage y sont présents mais connaissent une forte menace de marginalisation du fait de la salinisation des sols et de la rareté d’eau douce dans cette localité. Les sérères sont les plus distingués dans la pratique de cette activité jugée traditionnelle.
Les tannes qui sont des terres salées, ainsi que le phénomène de l’urbanisation qui croît de plus en plus ont entrainé l’élargissement des terres occupées par la construction d’habitats. Cette situation constitue une contrainte majeure à l’agriculture.
Cette extension de l’espace urbain accentue le phénomène de l’urbanisation qui s’accélère de plus en plus et renforce d’avantage l’augmentation de la production de déchets ménagers.
CADRE LEGISLATIF, REGLEMENTAIRE ET INSTITUTITIONNEL
L’Etat du Sénégal avait en charge la gestion des déchets dans toute l’étendue nationale depuis l’indépendance jusqu’aux années 1970. Plusieurs structures se sont succédées dans un schéma de gestion des déchets dont les effets étaient beaucoup plus ressentis dans la capitale qu’aux régions. Ce système qui était fonctionnel est par la suite frappé par une rupture. Dans un contexte de décentralisation, il est transféré aux collectivités locales notamment avec la loi 96-07 portant transfert des compétences.
Cadre législatif et règlementaire
La gestion des déchets urbains et industriels relève de la politique nationale de gestion de l’environnement qui se réfère à deux textes principaux : le Plan National d’Action pour l’Environnement, adopté en 1997 et qui avait pour objectif de préparer la stratégie de gestion de l’environnement, et la Lettre de politique Sectorielle adoptée en 2004, dont L’objectif global est d’assurer la durabilité du développement économique et social dans une perspective de croissance compatible avec la préservation des ressources naturelles et de l’environnement. La réglementation de la gestion fait appel à une application d’un certain nombre de codes tels que :
Le Code des Collectivités Locales
Avec les lois N°96-06 et N°96-07 code des collectivités locales relative transfert des compétences aux collectivités, les communes deviennent compétentes dans la gestion des déchets. L’article L 34 du décret 96-1134 du 27 décembre 1996 précise que « la commune gère les déchets produits dans son périmètre. Elle prend toutes les dispositions indispensables pour leur collecte, leur transport et leur traitement ».
Le Code de l’Environnement
Au Sénégal, cette gestion des déchets est encadrée du point de vue législatif et réglementaire par la loi N°2001-01 du 15 janvier portant code de l’environnement et son décret d’application N° 282 du 12 avril 2001.Ce code régit la gestion des déchets et stipule en son article L 30: « Les déchets doivent être éliminés ou recyclés de manière écologiquement rationnelle afin de supprimer ou de réduire leurs effets nocifs sur la santé de l’homme… »
-L’article L 31 renchérie que « Toute personne, qui produit ou détient des déchets, doit en assurer elle même l’élimination ou le recyclage ou les faire éliminer ou recycler auprès des entreprises agréées par le Ministre chargé de l’environnement. A défaut, elle doit remettre ces déchets à la collectivité locale ou à toute société agréée par l’Etat en vue de la gestion des déchets.
Cette Société, ou la collectivité locale elle-même, peut signer des contrats avec les producteurs ou Les détenteurs de déchets en vue de leur élimination ou de leur recyclage. Le recyclage doit toujours se faire en fonction des normes en vigueur au Sénégal. »
-L’article L 32 dit que « Les collectivités locales et les regroupements constitués assurent l’élimination de déchets des ménages, éventuellement en liaison avec les services régionaux et les services nationaux de l’Etat, conformément à la réglementation en vigueur. Les collectivités locales assurent également l’élimination de déchets autres que ménagers, qu’elles doivent, eu égard à leurs caractéristiques et aux quantités produites, collecter et traiter sur la base de sujétions techniques particulières. Elles peuvent, à cet effet, créer une redevance spéciale, en conformité avec la réglementation en vigueur. Elles exercent leurs attributions dans les conditions fixées par la présente loi, le Code des collectivités locales et les textes de transfert des compétences.
-L’article L 33 précise que « L’élimination des déchets comporte les opérations de collecte, de transport, de stockage et de traitement nécessaires à la récupération des matériaux utiles ou de l’énergie, ou de tout dépôt ou rejet sur les endroits appropriés, de tout autre dépôt dans des conditions propres à en éviter les nuisances mentionnées dans la présente loi. »
-L’article L 34 « Les conditions dans lesquelles doivent être effectuées les opérations de collecte, de tri, de stockage, de transport, de récupération, de réutilisation, de recyclage ou de toute autre forme de traitement ainsi que l’élimination finale des déchets pour en éviter la surproduction, le gaspillage de déchets récupérables et la pollution de l’environnement en général, sont fixées par arrêté du Ministre chargé de l’environnement en collaboration avec les autres Ministres concernés. »
L’article L 42 dit que « L’enfouissement dans le sous-sol ne peut être opéré qu’après autorisation du Ministre chargé de l’environnement qui fixe des prescriptions techniques et des règles particulières à observer
Code de l’Hygiène
La loi 83-71 du 5 juillet portant Code de l’hygiène fixe les règles qui doivent être respectées par chacun pour conserver sa santé. Il concerne l’hygiène individuelle, mais surtout publique ou collective. La loi s’attache à définir, entre autres, les règles d’hygiène permettant de lutter contre les épidémies et à veiller à la bonne gestion de l’hygiène des habitations, des installations industrielles, ainsi qu’à l’hygiène des voies publiques et le conditionnement des déchets.
Décret relatif aux Ordures Ménagères
Le décret 74-338 du 10 avril 1974 relatif aux ordures ménagères réglemente l’évacuation et le dépôt des ordures. Ce texte met l’accent sur la définition des ordures, la collecte et la mise en décharge, sans aborder la question des centres de transfert et des centres d’enfouissement technique.
Taxe d’Enlèvement d’Ordures Ménagères (TEOM)
La TEOM a été créée par la loi 72-52 du 12 juin 1972. Cette loi précise que cette taxe s‘applique « à toutes les propriétés assujetties à la contribution foncière des propriétés bâties (…), à l’exception (…) des propriétés bâties situées dans les communes ou les parties de Communes où ne fonctionne pas le service d’enlèvement des ordures ménagères. ».
Toutefois les communes ont beaucoup de problèmes pour trouver une solution durable à la gestion des ordures du fait que la TEOM n’est pas à mesure de couvrir toutes les dépenses nécessaire à
l’enlèvement des déchets .
Norme NS 05-062 Pollution atmosphérique : norme de rejet (2003)
Cette norme présente un intérêt pour cette recherche portant sur la problématique de la gestion des ordures ménagères à Fatick car une des pratiques récurrentes consiste à incinérer les déchets en vue de s’en débarrasser. Cette norme précise donc :
-L’incinération et la décomposition thermique des déchets ne sont autorisées que dans les installations technologiquement destinées à cet effet. Le brûlage à l’air libre des pneumatiques, plastiques et tous autres composés renfermant des produits chimiques est interdit.
– Les prescriptions techniques d’une installation d’incinération de déchets (cf.annexe2)
Synthèse des prescriptions techniques d’une installation d’incinération de déchets de la norme (NS 05-062)
Cadre institutionnel
L’Etat, dans sa politique met en ouvre des institutions qui servent d’appuis pour une bonne prise en charge de tout secteur induisant de façon directe des effets négatifs sur l’environnement. Malgré tout, l’effet de ces institutions reste très insuffisant notamment dans les villes secondaires et que les autorités municipales qui ont en charge l’assainissement affrontent toujours des difficultés dans la gestion des déchets.
Les principaux acteurs de la gestion des déchets
Le ministère chargé de l’Environnement
Le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature (MEPN) a pour mission l’élaboration et l’application de la politique environnementale dont la gestion implique plusieurs autres acteurs, notamment les collectivités locales. Les structures les plus impliquées dans le milieu urbain sont celles de la direction de l’Environnement et des Établissements classés (DEEC). Elle a pour mission, dans le domaine de la gestion des ordures, d’aider les collectivités locales à faire face à la collecte des déchets, à leur transport et à leur traitement. Elle appuie les initiatives des collectivités locales et des mouvements associatifs en matière d’environnement. Le ministère est en train de doter progressivement les régions de services régionaux. Il travaille actuellement sur la révision des instruments juridiques et réglementaires complémentaires du Code de l’environnement (projets d’arrêtés, élaboration de guides sectoriels).
La Direction nationale de l’hygiène du ministère de la Prévention, de l’Hygiène Publique et de l’Assainissement
La Direction nationale de l’Hygiène (DNH) est responsable du suivi de la mise en œuvre de la politique d’hygiène et de salubrité. Elle dispose de services déconcentrés et d’agents assermentés assurant le contrôle de l’application des dispositions du Code de l’hygiène.
La DNH a pour mission de sensibiliser les populations sur les questions de salubrité et de mener des prospections domiciliaires. Ses capacités d’intervention sont toutefois limitées en raison notamment d’un personnel en nombre insuffisant et de moyens logistiques faibles. Ces services sont cependant mobilisés dans plusieurs communes lors des actions de sensibilisation des habitants dans les quartiers et de formation des acteurs de la pré-collecte.
Les Agences Nationales
Opérationnelle depuis 1998, l’Agence de Développement Municipal (ADM) contribue à l’amélioration de la gestion des communes (gestion des infrastructures et équipements urbains, gestion administrative et financière, hiérarchisation des priorités d’investissements et assainissement de la gestion municipale) et de financer la réalisation d’infrastructures et d’équipements. Si l’appui à la gestion des ordures ménagères est en théorie éligible, aucune action ne semble avoir touchée ce service, sauf à travers le financement de la voirie qui doit permettre l’amélioration de la collecte des déchets.
– Le Programme de renforcement et d’équipement des collectivités locales (PRECL) prend le relais du Programme d’appui aux communes (PAC) à partir du 1er janvier 2006. Il va y introduire des innovations financement et gestion des infrastructures intercommunautaires, prise en compte des enjeux et impacts environnementaux. Il semble que l’appui à l’épineux problème de la gestion des
ordures ménagères sera davantage pris en compte dans le cadre de ce nouveau programme.
-L’Agence pour l’exécution de travaux d’intérêt public contre le sous-emploi (Agetip) est une agence de maîtrise d’ouvrage de gestion mise en place en 1989 par la Banque mondiale et le gouvernement sénégalais. Ses objectifs sont notamment de créer des emplois et d’améliorer les conditions de vie des plus démunis vivant en zone urbaine. Dans la filière du nettoiement, l’Agetip travaille avec des GIE dont elle a souvent appuyé la création, elle a également soutenu des opérateurs de pré-collecte en leur fournissant du petit matériel et en subventionnant une partie du salaire des charretiers.
Les Collectivités Locales
Le processus de décentralisation, initié en 1996, a comme fondement un transfert de compétences et de responsabilités vers les collectivités locales. Dans ce cadre, la commune a un rôle de maître d’ouvrage du service de gestion des ordures ménagères.
Pour assumer cette responsabilité, la municipalité peut choisir :
– de le réaliser elle-même en régie directe ou par un organisme public communal ;
– de le sous-traiter par délégation, concession, affermage (passation de marché avec cahier des charges) ou par un contrat de service (par exemple, un contrat de sous-traitance d’une partie du
service).
L’organisation et le financement de la gestion des ordures ménagères sont des problèmes de plus en plus difficiles à résoudre pour les communes, communes d’arrondissement et communautés rurales qui manquent de moyens financiers, parfois également humains et matériels, pour gérer les déchets solides.
En effet, le transfert de compétences issu de la décentralisation ne s’est pas accompagné d’un accroissement proportionnel des moyens de l’État tandis que les ressources perçues localement sont trop peu importantes pour financer ces services. Dans ce contexte de ressources financières limitées, l’apport des coopérations, sous leurs différentes formes, apparaît stratégique, notamment pour l’aide à la construction du service de gestion des ordures ménagères.
Les Agences Régionales de Développement
Les agences régionales de développement (ARD), créées par le décret 98-398 du 5 mai1998 ont pour mission d’apporter aux collectivités locales une assistance gratuite dans les domaines d’activités liés au développement, d’assurer la maîtrise d’ouvrage des opérations que la région, les communes et les communautés rurales lui délèguent, de réaliser toute étude que les organismes publics ou privés lui commandent.
Dans le domaine de l’environnement, les ARD appuient l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des plans d’action pour l’environnement et tout autre plan sectoriel concernant la région, les communes et les communautés rurales.
Les Organisations de la Société Civile
On note l’émergence d’un secteur associatif et de structures communautaires au niveau communal. Il s’agit notamment d’associations communales, regroupant des femmes et/ou des jeunes, des associations sportives, culturelles et religieuses, d’organisations communautaires de base (par exemple associations de quartier), mais également de structures communautaires souvent non formelles, notamment au niveau des quartiers (comité de quartier, comité de salubrité…). Ces structures jouent un rôle moteur dans le développement socio-économique et culturel des communes. Dans les communes secondaires, on assiste à un mouvement spontané ou « assisté » (par des ONG, par les communes) de prise en charge par les habitants des problèmes d’assainissement et d’amélioration du cadre de vie. Il se traduit notamment par des opérations de ramassage des déchets organisées par les habitants et cherche ainsi à combler un certain nombre de créneaux vacants et à créer des sources de revenus pour ses membres.
Ces initiatives sont souvent appuyées par des ONG nationales et internationales qui mobilisent diverses sources de financements (fonds privés, coopération décentralisée, coopération bilatérale et multilatérale…).
L’organisation de la gestion des ordures ménagères
La collecte
Elle se définie comme étant une opération de prélèvement des déchets d’un point de regroupement pour les acheminer vers un point de stockage.
La quantité de déchet produite par un ménage dépend de sa taille, de son cadre de vie et de son mode d’alimentation. Dans la commune de Fatick, plusieurs acteurs interviennent dans la gestion des ordures ménagères .Chacun d’entre eux a un rôle bien défini.
Ce graphique montre l’existence de plusieurs acteurs intervenant dans la gestion des ordures ménagères dont la population est considérée comme principal acteur, s’ ensuive la municipalité. La collecte des ordures ménagères dans cette commune s’effectue différemment dans les quartiers du fait d’un manque d’organisation d’un système officiel pour le ramassage des déchets de la ville (PNGD) Fatick. En ce qui concerne les ménages, elle s’est structurée comme suite :
Certains quartiers comme Escale ont une organisation interne pour la collecte de leurs ordures. Le ramassage est basé sur une pré-collecte domiciliaire à traction animale le plus souvent avec des ânes pour un prix de mille frs CFA par ménage et pour une fréquence d’un seul passage par semaine. Cette initiative est venue de la population et est soutenue par un GIE du nom de Fatick Taxawal. Ce système vise principalement une amélioration de la propreté mais également un accès à l’emploi des jeunes de la ville .Les charretiers ont pour fonction d’acheminer les ordures des ménages abonnés jusqu’au site de transit(PNGD) à Fatick.
Dans les deux quartiers qui ont accès au service de pré collecte en l’occurrence Ndouk et Escale un itinéraire est bien défini pour chacun des trois charretiers qui ont en charge la collecte des ordures ménagères dans ces quartiers. Une carte montrant les circuits est alors nécessaire.
Par ailleurs le projet Fatick TAXOL a mis à la disposition de certains quartiers des poubelles (fûts métalliques). Toutes ces poubelles sont utilisées pour le conditionnement des ordures en entendant le passage des charretiers pour la pré-collecte. Les ordures collectées par les charretiers sont déversées dans les zones de transit.
Et pour les quartiers desservis, ils acheminent leurs déchets au niveau des terrains vagues ou procèdent à un enfouissement, à une incinération. .
Certains quartiers comme Ndia-Ndiaye ne disposent pas d’un système de pré-collecte mais se sont les femmes de cette localité qui assurent la propreté de leur quartier. Elles se rassemblent très fréquemment pour collecter tous les petits dépotoirs anarchiques que les habitants créent à coté de leurs maisons. En effet la relative propreté qui existe dans ce quartier Ndia-Ndiaye résulte de l’engagement et de la volonté des femmes de cette localité. Les déchets collectés lors de cette activité de nettoyage sont déposés sur la corniche, sur les tannes renforçant ainsi le nombre de dépôts anarchiques dans l’espace communal.
Ailleurs d’autres quartiers à l’instar de Darel n’ont pas accès à un service de pré-collecte. Sa population se caractérise par un manque de volonté dans la gestion des ordures ce qui fait qu’il y a une absence totale de collecte des déchets dans ce quartier. Ce dernier enregistre le plus grand nombre de dépôts anarchiques dans l’ensemble des quartiers de la ville.
L’enlèvement et le transport de ces ordures des sites de transite vers une décharge finale est effectué par la mairie .L’absence d’un camion de ramassage fait qu’il est très difficile pour la municipalité d’assurer correctement l’éradication de tous les dépotoirs. Ce défaut de reprise a cependant des conséquences car favorisant la multiplication de dépôts sauvages à l’intérieur des quartiers.
En ce qui concerne les déchets issus du marché central, ils sont collectés par les travailleurs recrutés pour le nettoyage de ce lieu. Ils déposent les ordures dans l’unique bac que dispose le marché et aux alentours.
Les dépotoirs trouvés à l’intérieur de la commune sont nombreux et leur taille varie. Une carte de localisation permettant de ressortir leur caractère est donc nécessaire.
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Table des matières
Sigles et abréviations
Première partie : Introduction générale et présentation de la zone d’étude
Chapitre I: Introduction Générale
Chapitre II : Cadre physique
Chapitre III : Cadre humain et activités
Deuxième partie : Cadres de fonctionnement de la gestion des ordures ménagères et résultats de recherche
Chapitre IV: Cadre législatif, réglementaire et institutionnel
Chapitre V : Présentation des résultats
Chapitre VI: Impacts des ordures ménagères
Chapitre VII : Les stratégies et leurs limites
Conclusion générale
Bibliographie
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