Longtemps concentrée dans quelques pays seulement, la culture de vanille s’étend actuellement à travers le monde entier. Plus d’une vingtaine de pays se concurrencent à la production et l’exportation de la vanille. Cette vaste extension mondiale et la concurrence entre les pays producteurs témoignent l’importance économique de la vanille naturelle. Pour Madagascar, la culture se concentre le long de la côte Est, de l’extrême sud à l’extrême nord. La vanille de Madagascar est non seulement l’un de nos principaux produits de rente, mais elle fait également la fierté nationale de la Grande Île. La maturité de la gousse diffère d’une zone à l’autre. De cette maturité dépendra le taux de vanilline de la gousse, et donc de sa qualité à l’exportation. La vanille tient une place importante dans l’économie de Madagascar, son exportation constitue une des 3 premières sources de devises du pays avec les recettes des zones franches industrielles et celles des crustacées. Les recettes d’exportation de ces différentes activités en millions de dollars pour l’année 2002, selon le MEFB s’élèvent respectivement à 117,26 M$ pour les zones franches industrielles, et 88,14 M$ pour les crustacées. Elle est une des principales sources de devises à Madagascar. Cependant des derniers temps, notre pays connaît de plus en plus de difficultés à écouler ses produits sur le marché international à cause principalement de la concurrence des autres pays producteurs qui fait de plus en plus sentir et aux succédanées de la vanille que sont la vanilline artificielle et surtout la vanille biosynthétique. En outre, la qualité de notre vanille s’est dégradée. On constate, en effet, que la proposition de vanilles noires a beaucoup diminué. Des matériaux indésirables sont présents dans nos cargai sons, et nos produits contiennent du gaïacol qui est signe de mauvaise qualité. Et puis, les importateurs achètent chez des pays non producteurs de vanille au lieu d’acheter directement chez nous. C’est ainsi que notre part de marché est passée de 60% dans les années 1980, à 30 – 40% actuellement selon le rapport de la Banque Mondiale. En plus, les opérateurs sont assez pessimistes concernant l’avenir vu le contexte actuel, puisque le nombre des concurrents augmente alors que la demande diminue. « En revanche, en tant que l’un des principaux producteurs de vanille dans le monde, Madagascar a continué de profiter de l’envolée des prix de la vanille sur le marché international.
CADRE THEORIQUE DE L’EXPORTATION , COMMERCE INTERNATONALE
L’exportation est importante pour un pays surtout pour ceux en voie de développement car elle favorise essentiellement l’équilibre de sa balance commerciale. En effet, la balance commerciale enregistre les flux des marchandises entre un pays avec le reste du monde c’està-dire les exportations et les importations. Si l’exportation est supérieure à l’importation, il en résulte un solde commercial positif qui s’avère bénéfique pour le pays exportateur.
THEORIE DE L’AVANTAGE COMPARATIF
Contexte
En 1815, Ricardo publie son « Essai sur l’influence qu’exerce le bas prix du blé sur les profits du capital ». Il est préoccupé par la question de la baisse du taux de profit. Elle se produit car la rente augmente suite à la mise en culture de terres moins fertiles (la rente est la différence entre le produit obtenu sur la terre considérée et celui de la terre la moins fertile). Pour éviter un tel freinage de la croissance, il propose d’abolir les taxes sur le blé étranger protégeant les producteurs de blé anglais mais contribuant à maintenir des prix élevés en Grande Bretagne. Cela permettra de libérer de la main d’œuvre agricole pour l’industrie et en réduisant la rente foncière, d’élever le taux de profit sans abaisser les salaires. Ricardo s’adresse aux mercantilistes : il parle d’échanges internationaux, c’est-à dire d’échanges entre pays, et non d’échanges mondiaux c’est-à-dire entre agents de nationalité différentes. Il s’inspire du traité de Méthuen entre la Grande Bretagne et le Portugal. Ce traité commercial prévoyait que l’Angleterre puisse exporter librement son textile vers le Portugal et ses colonies, le Portugal pouvant quant à lui exporter son vin vers l’Angleterre.
L’avantage comparatif est l’argument économique le plus général et le plus puissant pour démontrer l’intérêt de l’échange international et de la spécialisation. Comme l’a remarqué P. Samuelson, ce principe est une des rares propositions, dans les sciences sociales, qui soit logiquement vraie sans être triviale. Il est, à l’inverse, nettement contre-intuitif, et de ce fait difficile à comprendre et à faire admettre. En effet, dans les relations entre nations de puissance économique et technologique inégale, le bon sens conduit à penser qu’il n’y a guère d’échanges mutuellement profitables mais que l’échange se traduit par un jeu à somme nulle composé de gains et de pertes, les plus puissants étant les gagnants et les faibles les perdants, ce qui conduit à l’idée de guerre économique et au protectionnisme, justifié par la défense de la production et de l’emploi national des plus faibles.
Définition et démonstration élémentaire
Le principe de l’avantage comparatif, dénommé aussi le principe des « coûts comparés », s’énonce ainsi : « à la condition nécessaire et suffisante qu’il existe une différence entre les coûts comparés constatés en autarcie dans plusieurs pays, chacun d’eux trouvera avantage à se spécialiser et à exporter les biens pour lesquels il dispose du plus fort avantage comparé ou du moindre désavantage comparé, en important en échange les autres biens de ses partenaires ». Il existe deux modèles de base de l’avantage comparatif, qui correspondent à deux théories de la valeur : le modèle classique élaboré dans le cadre de la théorie de la valeur travail et le modèle néo-classique construit dans le cadre de la théorie de l’utilité marginale. En faisant, la démonstration élémentaire à partir du modèle classique, le modèle ricardien, et les différences qui apparaissent lorsqu’on explique l’avantage comparatif à partir du modèle néo-classique dans la section sur les déterminants de l’avantage comparatif. Il faut partir, en autarcie, avant tout échange, des coûts relatifs internes de deux ou plusieurs produits dans deux ou plusieurs pays, et procéder à une comparaison internationale de ces coûts relatifs. Si l’on admet que les coûts de production des biens dépendent, en première approximation, de la quantité de travail utilisée pour les produire (théorie de la valeur travail) et si chaque pays se spécialise et exporte les biens pour lesquels ses coûts sont les plus faibles, c’est-à-dire ceux pour lesquels il est le plus favorisé ou le moins défavorisé, l’échange de ces biens, à un taux compris entre les coûts comparés, procure un gain certain à tous les pays, et même un pays défavorisé dans l’absolu pour tous les biens gagne à l’échange international par rapport à la situation d’autarcie. Ricardo fournit la démonstration du gain de l’échange dans le cadre de deux pays (Angleterre et Portugal), deux biens (drap et vin) et un facteur de production (travail). Ce dernier est immobile entre les nations, mais mobile entre les secteurs. Le coût absolu des produits est lié au travail nécessaire à leur fabrication. Les prix des biens tendent à s’aligner sur les coûts de production, qui sont constants et ne se modifient pas avec les quantités produites. Dans l’exemple chiffré de Ricardo (dans le tableau ci-dessous), une unité de vin, soit 80 heures de travail, s’échange au Portugal en autarcie contre 0,89 unité de drap, qui représente 90 heures de travail, alors qu’en Angleterre le rapport interne de coût et de prix est de 1,2 : un drap s’échangera donc contre 1,2 unité de vin. Le Portugal dispose d’un avantage absolu dans la production des deux biens puisque ses coûts sont inférieurs à ceux de l’Angleterre : 67 % du coût anglais pour le vin et 90 % pour le drap.
La supériorité du Portugal est générale et l’Angleterre ne peut, à première vue, rien lui proposer de profitable à échanger.
Caractéristiques de l’avantage comparatif
La notion d’avantage comparatif est principalement utilisée dans les relations commerciales internationales, mais l’avantage comparatif est un principe d’économie générale applicable à l’échange interne entre agents particuliers : l’échange après spécialisation là où chaque producteur a le plus fort avantage ou le moindre désavantage procure un gain aux coéchangistes.
En échange international, l’avantage comparatif a un caractère nettement macroéconomique. Il s’applique aux régions et aux nations qui disposent collectivement d’avantages ou de désavantages les unes par rapport aux autres. Le raisonnement s’établit en termes doublement relatifs : supériorité relative ou moindre infériorité par rapport à d’autres productions internes et par rapport aux productions étrangères des mêmes biens. Il faut donc procéder à la comparaison de deux rapports de coûts internes.
Le fondement des avantages comparatifs réside dans une différence des coûts comparés autarciques. Or, en échange, cette différence n’est pas observable. Les taux d’échange internationaux sont nécessairement différents des rapports de coûts autarciques. Cette distorsion est la raison même de l’échange et la source des gains d’échange. On ne peut donc pas estimer les avantages comparatifs théoriques. Dans les études empiriques, on se réfère à des indicateurs d’« avantages comparatifs révélés » par les flux commerciaux qui sont des instruments de mesure de la spécialisation internationale des pays.
Les gains de l’échange et leurs limites
Comme on l’a dit, le gain d’échange est constitué par une économie de facteur de production dans les deux pays, ce qui, dans l’hypothèse du plein-emploi des facteurs, se traduira par une production supplémentaire de biens et services chez les deux partenaires. Cependant, le gain à l’échange analysé par la théorie n’est pas un gain net. La spécialisation, mode opératoire du passage de l’autarcie au libre-échange, se traduit par des processus coûteux et qui peuvent être socialement pénibles : réallocation de facteurs, obsolescence de capitaux non amortis, abandon de terres inutilisées, perte de compétence de la main d’œuvre, migrations sectorielles et géographiques, coûts des emprunts de capitaux nouveaux, etc. On peut considérer que ces coûts sont des investissements nécessaires pour accéder à une situation de bien-être collectif supérieur. L’ouverture aux échanges se traduit donc par des processus de destruction créatrice et de transformations structurelles qui suscitent inévitablement des résistances, justifiées par des considérations sociales ou politiques et par l’apparition de nouvelles inégalités. Le libéralisme extérieur peut alors renforcer des politiques interventionnistes à l’intérieur des pays. Ceci a été dénommé le « paradoxe du libre-échange » : le libéralisme externe conduit à des mesures internes de compensation des préjudices subis et de redistribution des revenus.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE THEORIQUE DE L’EXPORTATION; COMMERCE INTERNATONALE
CHAPITRE 1 : THEORIE DE L’AVANTAGE COMPARATIF
A-Contexte
1- Définition et démonstration élémentaire
a- Exemple de Ricardo
2- Caractéristiques de l’avantage comparatif
3- Les gains de l’échange et leurs limites
CHAPITRE 2 : LE PROTECTIONISME ET LE LIBRE ECHANGE
A- Le protectionnisme
1- Les avantages du protectionnisme
2- Les formes du protectionnisme
a- Barrières tarifaires (BT)
b- Barrières non tarifaires (BNT)
3- nécessité du protectionnisme
B- Le libre échange
1- La naissance du concept de libre échange
2- Les auteurs en faveur du libre échange
3- Les avantages tirés du libre échange
CHAPITRE 3 : THEORIE DE L’ECHANGE INEGAL
A- L’origine de l’échange inégal
1- Démonstration de l’échange inégal d’A. Emmanuel
2- Quelques formules sur l’échange inégal
B- remarques sur la théorie d’A. Emmanuel
1- critique
2- justifications par d’autre auteur
Partie II :CADRE METHODOLOGIQUE, CAS DE LA VANILLE
CHAPITRE 1 : LA VANILLE DE MADAGASCAR
A- Généralité sur la vanille
1-historique
2- la vanille
3- Préparation de la vanille
CHAPITRE 2 : L’EVOLUTION DE LA FILIERE VANILLE
A- L’évolution de l’exportation de la vanille
1- Rôle de la filière vanille
2- L’évolution de la filière vanille
B- Situation d’exportation de la vanille de Madagascar
1- Situation actuelle rassurante
2- les menaces
CHAPITRE 3 : LES OBSTACLES ET LES AVANTAGES DE MADAGASCAR
A-Les problème subirent par Madagascar en exportant la vanille
1- La concurrence en vanilline artificiel
2- Sur le prix et sur la qualité
3- L’insécurité
4- La manque de technique
B- Les avantages de Madagascar en exportant la vanille
1- la source de rentré de devise pour Madagascar
2- les avantages exceptionnels pour la région de SAVA
3- La comparaison de la vanille par rapport autres produits d’exportation
RECOMMANDATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE