Cadre règlementaire et Institutionnel des bassins de rétention

Contexte et Justification de l’étude

L’eau est l’une des ressources les plus précieuses de la planète. Elle se retrouve sous différentes formes et est répartie de façon inégale à l’échelle planétaire, régionale, voire du bassin versant. C’est un facteur de production pratiquement dans tous les domaines et dont l’exploitation judicieuse peut permettre d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement durable définis lors du sommet mondial de Johannesburg de 2002 (ONU, 2006). Mais au Sahel, l’indisponibilité de l’eau est un facteur limitant les activités agricoles alors que des milliards de m3 d’eau sont perdus chaque année par ruissellement. Paradoxalement, la vie d’une frange importante de la population reste dans une large mesure dépendante de la ressource eau surtout des eaux de pluie. Ainsi, depuis quelques décennies, la zone sahélienne connait une variabilité pluviométrique et des sécheresses récurrentes. La récente sècheresse s’est traduite par la diminution généralisée des ressources en eau de surface et du sous-sol (Chamard, 1993).

Ainsi, le Sénégal, pays sahélien s’inscrit dans cette même dynamique. En effet, à partir de 1968 et particulièrement les années 1970, le pays a connu une période de déficits pluviométriques ponctuée par moment par un retour à la normale. Entre 1971 et 1990, les déficits pluviométriques enregistrés ont entraîné un recul vers le sud du pays des isohyètes sur plus de 120 km (CSE, 2005). Les effets néfastes de cette situation se sont vite fait ressentir sur le milieu, entraînant une diminution généralisée des ressources en eau de surface de 132 milliards de m3 après 1970 (CSE, 2005), de même que les eaux souterraines et par conséquent un appauvrissement de la flore, de la faune et une dégradation des sols.

La combinaison de ces effets néfastes s’est fait ressentir particulièrement sur les cultures et sur le cheptel. Il en est résulté une baisse de la production installant la population dans un cycle de pauvreté et de famine en milieu rural. Dés lors, le seul salut pour ces populations résidait dans l’exode rural vers les centres urbains à la recherche de meilleures conditions de vie. Ce contexte de péjoration climatique et la rareté des moyens financiers vont favoriser les bases d’une coopération inter étatique (OMVS, OMVG) matérialisée par la construction de grands ouvrages (cas de Diama en 1986 et Manantali en 1989 par l’OMVS) pour une maîtrise de l’eau dans le bassin du fleuve Sénégal. Parallèlement à ces grands ouvrages, l’Etat du Sénégal a aussi initié auparavant une politique de réalisation de petits et moyens ouvrages dans le cadre des aménagements hydro-agricoles en milieu rural.

Synthèse bibliographique

Les bassins de rétention constituent une opportunité pour le monde rural dans la mesure où ils favorisent le développement de plusieurs activités en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. En effet, Bard et al., (1971) pensent que « la pratique raisonnée de la pisciculture extensive peut fournir rapidement une production de protéines de bonne qualité et à bon marché à la population rurale ou même dans certains cas à la population urbaine ». Mbaye, (2008) faisant le bilan de l’activité piscicole de 2007/2008 au niveau du bassin de rétention de Mont Rolland, révèle que le revenu de cette activité s’élève à 350400f cfa pour une production de 1168kg.

L’activité maraîchère peut fournir des gains substantiels aux agriculteurs. Plusieurs travaux ont montré le caractère bénéfique de cette activité pour les agriculteurs. Fall, (2006) analysant l’impact des bassins de rétention au niveau agricole, environnemental et socio-économique dans la communauté rurale de Diamniadio, trouve que les agriculteurs gagnaient presque en début de récolte entre 20000f et 40000 fcfa/semaine. Mbaye (2006) révèle, dans le cas du bassin de rétention de Mont Rolland, que la production de 42 cassettes de tomates vendue s’élève à 315000f cfa pour l’année 2007. Déjà Ndour (2001) notait que l’importance de la production maraîchère dans la Communauté Rurale car entre 1988 et 1994, celle-ci occupait respectivement 6% et 14% des terres cultivées.

Au Burkina Faso, où la petite irrigation villageoise est très développée, le risque d’un accident climatique est quasi-nul pour les cultures maraîchères pratiquées en saison sèche. Les agriculteurs sont presque assurés de pouvoir écouler leurs produits face au développement des agglomérations, Luc (2007). Ces cultures de contre saison ont permis à un paysan du village de Tengréla au Burkina Faso de faire une récolte de 7.5 tonnes de maïs dans sa parcelle contre une moyenne de 2.5 tonnes en saison pluvieuse, Ouattara (2003). Faisant le lien entre Pauvreté et ressources hydriques la B.M., (1997) souligne que « les agriculteurs à faible revenu peuvent accroître sensiblement la production alimentaire s’ils ont un accès assuré à l’eau et s’ils adoptent des techniques de collecte de l’eau améliorées et de meilleures pratiques de conservation des sols et de l’eau ». L’accès assuré de la ressource eau dans le cadre des bassins de rétention au Sénégal peut aussi être bénéfique pour le secteur de l’élevage. En effet, à Dougar, le bassin a, d’une part permis aux éleveurs de réduire considérablement les dépenses d’eau de la SDE ou du forage et, d’autre part, les déplacements hasardeux du bétail pour la recherche de zones d’abreuvage Fall (2006). L’existence d’un bon cadre organisationnel facilite une gestion efficiente de la ressource eau mais aussi permet de minimiser les problèmes liés à l’accès au foncier. Ainsi en 2005, la Commune de Diamniadio, appuyée par Enda-Graff dans le cadre d’un programme sur la gestion des ressources naturelles et la fiscalité locale a montré que l’organisation des communautés à Dougar avait rendu facile le morcellement des terres exploitées autour de leur barrage avec la délimitation d’un parcours pour abreuver le bétail. Mais, même si les bassins de rétention constituent une opportunité pour la réduction de la pauvreté, il n’en demeure pas moins que certaines activités liées à ces ouvrages posent des problèmes de plusieurs ordres.

Le premier problème est relatif à la gestion et à l’organisation. Freudenberger (1988) in Mbodj (1992) dans le cadre de la phase II du Projet pisciculture USAID/Gouvernement du Sénégal (1982-1984) évoquait ces problèmes de gestion et d’organisation qui ont entravé la bonne marche du Projet : « La gestion assurée par une coopérative de pêcheurs avec l’assistance d’un volontaire du corps de paix américain n’a pas été facile. Les raisons d’ordre social mettaient en cause le fonctionnement correct des opérations : certains membres de la coopérative se targuaient d’être de véritables connaisseurs des poissons et refusaient de suivre les conseils et directives du corps de la paix ». Analysant l’organisation sociale au sein des aménagements des petits périmètres irrigués dans la basse vallée de la Tarka au Niger, Saadou (1996) aboutit au même constat : « Les comités de gestion ne jouent pas pleinement leur rôle en raison d’une formation de base insuffisante des responsables, d’un défaut d’esprit d’initiative et souvent d’un manque de confiance de la collectivité dans les structures mises en place. » .

L’Environnement Physique du Bassin de Rétention de Mont Rolland 

L’étude de l’environnement physique du bassin de rétention de Mont Rolland se résume à la caractérisation des éléments physiques. Ces éléments physiques sont : la géologie, les sols, l’occupation du sol et la végétation, les caractéristiques morpho-structurales, le réseau hydrographique et les paramètres climatiques.

La Géologie et les Sols

La géologie
Cette partie a fait l’objet de plusieurs travaux. Selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (1962), l’évolution géologique de la zone de Mont Rolland est marquée par deux ères qui sont le Quaternaire et le Secondaire-Tertiaire. Au quaternaire, des dépôts lagunaires se sont mis en place tandis qu’au Secondaire-Tertiaire, des formations sur roche marno-calcaire du paléocène et de l’éocène et des formations sur grès maestrichtchien se sont constituées.

Les sols
Le bassin versant de Mont Rolland est dominé par trois types de sols (figure n°2). Ces trois types de sols sont :
● les sols ferrugineux tropicaux
● les sols hydromorphes
● les sols halomorphes
Le sous bassin dans lequel l’ouvrage fut implanté comprend les types de sols suivants : les sols hydromorphes et les sols ferrugineux tropicaux.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Contexte et Justification de l’étude
II. Objectifs
III. Méthodologie de recherche
1.1. Le travail exploratoire
1.1.1. Les premières missions de reconnaissance du terrain
1.1.2. Le travail documentaire
1.2. Procédés d’identification d’espèces végétales et animales prélevés dans l’aire du bassin de rétention
1.2.1. Les espèces végétales prélevées dans l’aire du bassin de rétention
1.2.2. Caelatura aegyptiaca (espèce animale)
1.3. La Cartographie
1.3.1. La délimitation des bassins versants
3. 3.2. La réalisation des cartes
1.4. Le calcul des caractéristiques morphométriques
1.5. Les données climatiques
1.6. Choix du site
1.7. L’Enquête sur le terrain
1.7.1. Choix de la méthode d’enquête
3.7.1.1 Choix des outils de collecte
3.7.1.2. Choix des maraîchers et de la parcelle témoin (P3)
3.7.1.2.1. Les maraîchers
3.7.1.2.2. La Parcelle témoin (P3)
1.7.2. Dépouillement et traitement des données d’enquête
1.7.2.1. Les maraîchers
1.7.2.2. Les superficies des parcelles maraîchères
1.7.2.3. L’estimation des volumes d’eau d’irrigation
1.7.2.4. La pisciculture
1.7.2.5. La consommation moyenne journalière d’eau du bétail
1.7.2.6. Les données sur le paludisme
IV. Synthèse bibliographique
IV. Cadre règlementaire et Institutionnel des bassins de rétention
1. Le cadre règlementaire des bassins de rétention
2. Le Cadre institutionnel
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *