Cadre nosologique des maladies autoimmunes

CADRE NOSOLOGIQUE DES MALADIES AUTOIMMUNESย 

La dรฉtermination du phรฉnotype ร  รฉtudier est cruciale pour interprรฉter la signification et la validitรฉ des รฉtudes gรฉnรฉtiques. Ainsi, nous allons rappeler le cadre nosologique des maladies auto-immunes au regard des derniรจres donnรฉes de la littรฉrature. Les maladies systรฉmiques sont des affections inflammatoires diffuses, intรฉressant dโ€™une maniรจre concomitante ou successive les organes ou systรจmes dโ€™organes. Sont exclues de ce cadre :
o Les maladies infectieuses, liรฉes ร  la prรฉsence dans lโ€™organisme dโ€™un microorganisme ร  lโ€™รฉtat vivant cโ€™est-ร -dire cultivable. Il peut sโ€™agir de bactรฉries, de parasites, virus ou mycoses. Toutefois, ces maladies infectieuses sont susceptibles de se compliquer de pathologies post-infectieuses, dรฉclenchรฉes par le microorganisme, mais survenant ร  distance de lโ€™รฉpisode septique, sans prรฉsence au moment de la pathologie post-infectieuse du micro-organisme dans les organes atteints. Ces affections post-infectieuses rรฉsultent de mimรฉtisme molรฉculaire. Ce sont les arthrites rรฉactionnelles, associรฉes ร  lโ€™allรจle HLA-B27, qui font partie des spondyloarthrites et les autres pathologies post-infectieuses tels que le RAA, la maladie de Poncet.
o Les pathologies tumorales, dรฉfinies par la prolifรฉration clonale des cellules dโ€™un tissu donnรฉ. La tumeur pouvant รชtre bรฉnigne, en rรจgle focale, ne donnant pas de mรฉtastases, ne rรฉcidivant pas ร  lโ€™exรฉrรจse et nโ€™engageant pas en rรจgle le pronostic vital. La tumeur maligne ou cancer, au contraire, est susceptible de se compliquer de mรฉtastases, de syndromes paranรฉoplasiques, rรฉcidivent aux traitements et peuvent engager le pronostic vital.
o Bien quโ€™รฉtant exclues des maladies systรฉmiques, les affections infectieuses et tumorales peuvent cependant sโ€™associer aux maladies systรฉmiques.
o Quant aux maladies systรฉmiques proprement dites, elles sont individualisรฉes en 2 cadres polaires pouvant รชtre associรฉes chez un mรชme malade :
o Les maladies systรฉmiques auto-immunes ou connectivites, rรฉsultant dโ€™un mรฉcanisme dโ€™auto-immunitรฉ, sous-tendu par lโ€™immunitรฉ adaptative : lymphocytes B, lymphocytes TCD4+ et TCD8+. Elles sont le plus souvent associรฉs ร  des autoanticorps utilisรฉs comme outils diagnostiques inclus parmi les critรจres de classification usuels de ces affections ;
o Les maladies systรฉmiques auto-inflammatoires, impliquant seulement en rรจgle lโ€™immunitรฉ innรฉe, en particulier lโ€™inflammasome avec production excessive dโ€™IL1- bรชta et dโ€™IL18, responsable des signes observรฉs. Ces affections sont sรฉronรฉgatives aux stigmates dโ€™auto-immunitรฉ (anticorps antinuclรฉaires, facteurs rhumatoรฏde, anti peptides citrullinรฉs, ANCA, etc).

Quโ€™elles soient auto-immunes ou autoinflammatoires, les maladies systรฉmiques peuvent รชtre :
– Monogรฉniques ou polygรฉniques,
– Associรฉes, ce qui traduit un continuum entre ces 2 formes polaires de de maladies. Les formes associรฉes sont essentiellement les spondyloarthrites et la maladie de Behรงet.

INFORMATION GENETIQUEย 

La gรฉnรฉtique humaine est la science de lโ€™hรฉrรฉditรฉ, qui sโ€™intรฉresse ร  toutes les maladies ร  caractรจre hรฉrรฉditaire. Elle รฉtudie la transmission des caractรจres anatomiques, cytologiques et fonctionnels des parents vers les enfants. Ces caractรจres qui constituent le gรฉnotype sont transmis par les gamรจtes. Le phรฉnotype final, sous lequel se prรฉsente lโ€™individu, rรฉsulte de lโ€™expression de ces caractรจres. [65 ,34]

Historique

Cโ€™est en 1651, que William Harvey suggรจre que les individus vivants proviennent ยซ dโ€™ovules ยป. En 1859, Charles Darwin devient mondialement cรฉlรจbre avec son ouvrage De lโ€™origine des espรจces. Quelques annรฉes plus tard, Grรฉgor Mendel, en 1865, prรฉsente ses fameux principes sur lโ€™hรฉrรฉditรฉ. Mais, il faudra attendre 1953, pour que James Watson et Francis Crick dรฉcrivent la structure en double hรฉlice de lโ€™acide dรฉsoxyribonuclรฉique (ADN), travaux rรฉcompensรฉs en 1962 par le prix Nobel. Puis vint la cartographie du gรฉnome humain, et enfin, lโ€™attribution du prix Nobel de mรฉdecine et de pharmacologie de 2009 ร  trois chercheurs amรฉricains, ร‰lisabeth Blackburn, Carole Greider et Jack Szosztak, pour leurs travaux sur les tรฉlomรจres et la tรฉlomรฉrase.

Chromosomes humainsย 

Le chromosome est une structure cellulaire microscopique constituรฉ de molรฉcules dโ€™ADN, de protรฉines (les histones et les protรฉines non histones). Il est le support physique des gรจnes, supports de lโ€™information gรฉnรฉtique, transmis des cellules mรจres aux cellules filles lors des divisions cellulaires [65].

Structure des chromosomes humainsย 
Chez les eucaryotes, en particulier lโ€™homme, les chromosomes se trouvent dans le noyau cellulaire. Chaque cellule somatique humaine possรจde 22 paires de chromosomes homologues รฉgalement appelรฉs autosomes, numรฉrotรฉs de 1 ร  22 et une paire de chromosomes sexuels appelรฉs hรฉtรฉrochromosomes ou gonosomes, soit un total de 23 paires chromosomes. Les cellules sexuelles ou gamรจtes ne possรจdent quโ€™un seul exemplaire de chaque chromosome, au contraire des cellules somatiques. Le sexe dโ€™un individu est dรฉterminรฉ par le systรจme XY : les femmes possรจdent 2 chromosomes X (XX), tandis que les hommes possรจdent un chromosome X et un chromosome Y (XY). Les 2 chromosomes X de la femme sont homologues, mais le chromosome Y nโ€™est homologue au chromosome X que pour une petite partie (rรฉgion pseudo-autosomique).Les chromosomes sont linรฉaires dont chacun possรจde son propre centromรจre, avec un ou deux bras se projetant ร  partir de celui-ci. Les extrรฉmitรฉs des chromosomes sont appelรฉes tรฉlomรจres. Les chromosomes ne sont identifiables que pendant la mitose, avant la mรฉtaphase, au cours de laquelle, ils deviennent visibles en microscope, composรฉs alors de 2 chromatides (structure condensรฉe en forme de bรขton et composรฉ de chromatine). Chaque chromatide est composรฉe dโ€™une seule molรฉcule dโ€™ADN. Lors de la mรฉtaphase, le chromosome correspond ร  une structure totalement condensรฉ, en chromatine, en forme de pelote de laine, ร  l’aspect fibreux, composรฉe dโ€™hรฉtรฉrochromatine (rรฉgions condensรฉes) et dโ€™euchromatine (rรฉgions dรฉcondensรฉes).

โ— Lโ€™hรฉtรฉrochromatine, trรจs compacte, est composรฉe de lโ€™ADN principalement inactif, se subdivise en 2 types :
– lโ€™hรฉtรฉrochromatine constitutive qui nโ€™est jamais exprimรฉe. Chez le mรขle, le chromosome Y est composรฉ essentiellement dโ€™hรฉtรฉrochromatine constitutive ;
– lโ€™hรฉtรฉrochromatine facultative qui contient des gรจnes inactivรฉs pouvant รชtre parfois exprimรฉs. Les femelles des mammifรจres ont 2 chromosomes X dont un est largement inactif, quโ€™on peut observer dans le noyau interphasique sous le nom de corpuscule de Barr ou chromatine X.
โ— Lโ€™euchromatine, plus relรขchรฉe, est composรฉe de lโ€™ADN actif, exprimรฉ en protรฉine. La chromatine est constituรฉe de particules enchaรฎnรฉes linรฉairement appelรฉes nuclรฉosomes, empilรฉs les uns sur les autres ร  la maniรจre dโ€™un collier de perles. Chaque nuclรฉosome est constituรฉ dโ€™une partie centrale cylindrique protรฉique autour de laquelle sโ€™enroule lโ€™ADN. Les protรฉines constitutives du nuclรฉosome sont les histones, protรฉines basiques interagissant avec lโ€™ADN par des liaisons ioniques. La partie centrale du nuclรฉosome est un octamรจre rassemblant deux copies des histones H2A, H2B, H3 et H4, lโ€™histone H1 servant aux interactions entre nuclรฉosomes.

ADN

Structure
La molรฉcule dโ€™ADN est formรฉe dโ€™un pentose, le dรฉsoxyribose ; un groupement phosphate et 4 types de base azotรฉes : les bases pyrimidiques (cytosine : C et thymine : T) et les bases puriques (adรฉnine : A, guanine : G). Chaque sous-unitรฉ dโ€™ADN composรฉe dโ€™un dรฉsoxyribose, dโ€™un groupement phosphate et dโ€™une base, est dรฉnommรฉe nuclรฉotide. Lโ€™ADN est organisรฉ ร  la maniรจre dโ€™une double hรฉlice, avec la colonne vertรฉbrale composรฉe de sucres et phosphate et les paires de bases liรฉes par des liaisons hydrogรจne : 3 entre la C et G et 2 entre A et T.

Rรฉplication de lโ€™ADN
La rรฉplication de l’ADN ou duplication de l’ADN, dรฉpend essentiellement du principe de lโ€™appariement des bases complรฉmentaires. Ce phรฉnomรจne permet ร  lโ€™un des brins dโ€™une molรฉcule dโ€™ADN double brin de former une matrice pour la synthรจse dโ€™un nouveau brin complรฉmentaire, sous lโ€™action de lโ€™ADN polymรฉrase.

Types dโ€™ADN
Le gรฉnome humain est composรฉ de trois milliards de paires de bases rรฉparties dans 3 types de sรฉquences dโ€™ADN : ADN non rรฉpรฉtitif (45%), ADN rรฉpรฉtitif dispersรฉ (45%) et ADN satellite (10%). Les 2 derniรจres catรฉgories reprรฉsentent des sรฉquences rรฉpรฉtรฉes dโ€™ADN : sรฉquences rรฉpรฉtรฉes courtes (รฉlรฉments SINE) et longues (รฉlรฉments LINE) dans lโ€™ADN rรฉpรฉtitif dispersรฉ et sรฉquences rรฉpรฉtรฉes en tandem : les mini satellites et microsatellites. Moins de 5% de lโ€™ADN humain code effectivement pour des protรฉines.

ARNย 

Structure
Comme lโ€™ADN, lโ€™ARN est composรฉ de sucres (oses), de groupements phosphate et de bases azotรฉes. Il diffรจre de lโ€™ADN sous 3 aspects : le sucre est un ribose au lieu dโ€™รชtre un dรฉsoxyribose, lโ€™uracile remplace la thymine dans les 4 bases et lโ€™ARN est le plus souvent en simple brin.

Synthรจse des protรฉinesย 
La synthรจse des protรฉines se dรฉroule dans le cytoplasme. Les informations contenues dans lโ€™ADN doivent รชtre transportรฉes vers le cytoplasme, puis utilisรฉes pour dรฉterminer la composition des protรฉines. Ce processus comprend 2 รฉtapes : la transcription et la traduction.

Code gรฉnรฉtique
Les protรฉines sont composรฉes dโ€™un ou plusieurs polypeptides, eux-mรชmes formรฉs de sรฉquences dโ€™acides aminรฉs. Lโ€™organisme renferme 20 acides aminรฉs diffรฉrents, et les sรฉquences dโ€™acides aminรฉs constituant les polypeptides doivent dโ€™une certaine faรงon รชtre dรฉterminรฉes par lโ€™ADN aprรจs sa transcription en ARNm. Les acides aminรฉs qui composent les protรฉines sont codรฉs par des unitรฉs de 3 bases dโ€™ARNm, appelรฉs codons. Il existe 64 codons possibles et seulement 20 AA ; le code gรฉnรฉtique est pour cette raison qualifiรฉ de dรฉgรฉnรฉrรฉ. Lโ€™une des caractรฉristiques importantes du code gรฉnรฉtique est quโ€™il est universel : pratiquement tous les organismes vivants utilisent les mรชmes codes dโ€™ADN pour spรฉcifier les AA. Une exception connue ร  cette lettre est observรฉe dans les mitochondries qui possรจdent leur propre molรฉcule dโ€™ADN extranuclรฉaire. Plusieurs codons communs ร  lโ€™ADN mitochondrial et ร  lโ€™ADN nuclรฉaire codent pour des AA diffรฉrents.

Gรจnesย ย 
Les gรจnes sont les unitรฉs de base de lโ€™hรฉrรฉditรฉ. Ils sont contenus dans les chromosomes et sont composรฉs dโ€™ADN. Les gรจnes sont composรฉs de lโ€™extrรฉmitรฉ 5โ€™ et 3โ€™ : dโ€™un promoteur (TATA : site dโ€™initiation de la transcription), dโ€™exons, dโ€™introns et dโ€™un site de polyadรฉnylation (AATAAA).
– Un gรจne donnรฉ occupe un emplacement donnรฉ sur un chromosome donnรฉ appelรฉ locus.
– A un locus donnรฉ, il y a un gรจne qui code pour une protรฉine donnรฉe. Mais les gรจnes de ce locus peuvent prรฉsenter des variantes appelรฉes allรจles.
– le gรฉnotype reprรฉsente lโ€™ensemble des allรจles prรฉsents sur les chromosomes
– le phรฉnotype est lโ€™ensemble des caractรจres observables dโ€™un individu. Cโ€™est le rรฉsultat des interactions entre les gรจnes de lโ€™individu et les facteurs environnementaux.
– un haplotype est un ensemble de gรจnes situรฉs cรดte ร  cรดte sur un chromosome. Ils sont gรฉnรฉralement transmis ensemble ร  la gรฉnรฉration suivante, et sont dits gรฉnรฉtiquement liรฉs.

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Table des matiรจres

Introduction
PREMIERE PARTIE REVUE DE LA LITTERATURE
1. CADRE NOSOLOGIQUE DES MALADIES AUTOIMMUNES
2. INFORMATION GENETIQUE
2.1. Historique
2.2. Chromosomes humains
3. EPIGENETIQUE
3.1. Les facteurs รฉpigรฉnรฉtiques
3.2 Mรฉcanismes รฉpigรฉnรฉtiques
3.3. Gรฉnรฉtique des maladies auto-immunes
4. EPIDEMIOLOGIE DES CONNECTIVITES
5. DIAGNOSTIC
5.1. Diagnostic positif
5.2 Diagnostic diffรฉrentiel
5.3. Diagnostic รฉtiologique
5.4. Diagnostic de retentissement
5.6. Pronostic
5.7. Traitement
5.7.1. But
5.7.2. Moyens
5.7.3. INDICATIONS
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
1. PATIENTS ET METHODE
1.1. Cadre dโ€™รฉtude
1.2. Type et durรฉe de l’รฉtude
2. RESULTATS
2.1. Donnรฉs รฉpidรฉmiologiques
2.2. Donnรฉes cliniques
2.3. Donnรฉes paracliniques
2.4. Formes cliniques
2.5. Activitรฉ et Retentissement
2.6. Donnรฉes Thรฉrapeutiques
2.7. Donnรฉes Evolutives
3. DISCUSSION
3.1. Donnรฉes รฉpidรฉmiologiques
3.2. Donnรฉes diagnostiques
3.3. Donnรฉes pronostiques
3.3. Donnรฉes thรฉrapeutiques
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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