Cadre naturel de l’élevage bovin

Cadre naturel de l’élevage bovin

Le Sénégal est situé entre 12°5 et 16°5 de latitude Nord et 11°5 et 17°5 de longitude Ouest, avec une superficie de 196 712 km2 . Sa population, estimée à 12 855 153 habitants en 2011, soit une densité de 65,3 habitants au km2 . Il est limité à l’Ouest par l’océan Atlantique, A l’est, par le Mali, au sud par la Guinée Bissau et la République de Guinée (Sénégal, 2013). Le climat est de type soudano sahélien caractérisé par l’alternance d’une saison sèche et d’une saison des pluies. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient décroissant du sud au nord du pays. Elle passe de 1200 mm au sud à 300 mm au nord avec des variations d’une année à l’autre (Sénégal, 2013). L’élevage est la deuxième grande activité du secteur primaire après l’agriculture. Il représente un important moyen de subsistance pour 3,5 millions d’individus et contribue pour 28,8% du produit intérieur brut (PIB) du secteur primaire et 4,3% du PIB national (Sénégal, 2016).

Diagnostic de l’élevage sénégalais 

Atouts
Les atouts de l’élevage sénégalais reposent sur un cheptel de 3,5 millions de bovins, 12 millions de petits ruminants en plus de la volonté politique de développer ledit secteur et la maitrise relative de grandes épizooties. Parmi ces atouts figurent également l’émergence progressive d’un mécanisme de financement adapté à l’élevage à travers le Fonds d’appui à la stabulation (FONSTAB) ainsi que de l’assurance du bétail. La forte présence d’organisations de producteurs au niveau faitier et déconcentré, l’offre d’enseignements en sciences animales et en médecine vétérinaire (Centres de formations en santé et production animales et en techniques d’élevage) et l’existence d’institutions de recherche vétérinaire et zootechnique qui font du Sénégal un pays à vocation agricole.

Contraintes
Les contraintes à l’épanouissement de ce secteur sont notamment, ordre génétique, alimentaire, sanitaire, organisationnel et institutionnel. Sur le plan génétique, le faible potentiel des races locales tant sur le plan de la production laitière que de viande; constitue le plus grand handicap de l’élevage bovin en Afrique. Les races africaines qu’elles soient bovine, ovine ou caprine se caractérisent par des productions faibles en viandes (100 à 300 g de gain moyen quotidien au long et 50% de rendement boucherie) et en lait (1 à 4 l/jour, 200 à 250 kg/vache/lactation) ainsi que par des paramètres de la reproduction peu performants (DIOP, 1997). Par exemple, chez les bovins en milieu traditionnel, l’âge au premier vêlage se situe entre 48 et 68 mois et l’intervalle entre vêlages successifs est de 18 à 22 mois (DIOP, 1997).

Les contraintes alimentaires peuvent être liées à l’extension continue des zones de culture qui augmentent concomitamment avec la démographique galopante au détriment des zones de parcours. Dès lors, on assiste à une réduction des surfaces disponibles pour l’élevage engendrant une concurrence grandissante à l’origine de conflits entre les agriculteurs et les éleveurs. Aussi, ces contraintes peuvent être liées à l’utilisation des sous-produits agricoles et agro-industriels. La disponibilité en sous-produits de bonne qualité est limitée et inférieure à la demande du marché. En outre, les grandes distances entre les zones productrices de sous-produits et celles qui sont déficitaires en fourrage, font que leur coût qui évolue fortement, les rend hors de portée des producteurs au pouvoir d’achat faible limitant ainsi, les possibilités de leur utilisation optimale. Par ailleurs, la cherté et la disponibilité de l’aliment bétail en quantité insuffisante dans certaines localités, limitent la rentabilité des opérations d’intensification des productions animales freinant ainsi, l’initiative privée dans le sous-secteur. Les contraintes sanitaires constituent également une entrave au développement de l’élevage. Bien que la situation zoo-sanitaire est relativement satisfaisante au Sénégal en ce qui concerne la maîtrise des grandes épizooties (Péripneumonie Contagieuse Bovine et Peste Bovine), l’élevage traditionnel continue de payer un lourd tribut à un certain nombre de pathologies, parmi lesquelles les maladies telluriques dont le botulisme, le charbon, le tétanos (Keita, 2005). En outre, les modifications écologiques induites par les aménagements hydro-agricoles se traduisent par l’apparition de nouvelles pathologies, la réémergence de certaines maladies animales dont l’incidence constitue un frein au développement du secteur de l’élevage. A ces problèmes s’ajoute le coût relativement élevé des mesures de prophylaxie, des traitements et la difficulté d’accès aux intrants sanitaires. Quant aux contraintes organisationnelles et institutionnelles, malgré l’existence des structures telles que les Coopératives, les Groupements d’intérêt économique (GIE), les Maisons des éleveurs (MDE), la faiblesse des capacités d’organisation, de conception et de négociation persiste toujours. Ces différentes contraintes sont exacerbées par le vol de bétail, le changement climatique et la faible valorisation des résultats de recherche.

Opportunités

Au Sénégal, l’existence d’espaces économiques tels que l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),de politiques et de programmes économiques régionaux comme le Programme Détaillé de Développement Agricole en Afrique (PDDAA), le Programme régional d’Investissement Agricole (PRIA), le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) dans lesquels l’élevage occupe une place importante. L’important potentiel en ressources agropastorales diversifiées (eau, pâturages, sous-produits agricoles et agroindustriels) dans les différentes zones agroécologiques constitue de réelles opportunités pour le développement de l’élevage.

Problématique du secteur de l’élevage 

Comme indiqué plus haut, le problème fondamental de l’élevage sénégalais demeure sa faible productivité et son manque de compétitivité. Cette situation a comme conséquences immédiates, une insuffisance de la couverture de la demande nationale en produits animaux, des revenus faibles pour les producteurs et une incidence négative sur la balance commerciale, avec la sortie de devises pour les importations .

Importance de l’élevage au Sénégal

L’élevage constitue avec l’agriculture, les principales activités des populations rurales, en tant que sources d’aliments et de revenus. Longtemps pratiqué sous forme extensive, l’élevage se modernise de plus en plus avec l’installation de fermes industrielles et l’introduction de nouvelles races plus productives (Dia, 2013). Le cheptel bovin joue un rôle important sur les plans économique, social et de la sécurité alimentaire. La valeur du cheptel sur pied est estimée à 847,48 milliards de francs CFA (1,7 milliards de dollars US) dont près de 585 milliards (1,2 milliards de dollars US) provenant du seul cheptel ruminant (PNDE, 2011). En effet, l’enquête réalisée auprès des ménages, avait confirmé que le bétail constitue une richesse essentielle au Sénégal, étant donné que 68% des ménages sénégalais possèdent du bétail, notamment 90% de ménages ruraux et 52% des ménages urbains. Les femmes jouent un rôle primordial en milieu pastoral, à travers notamment, l’entretien des vaches en lactation et des veaux, la transformation et la commercialisation du lait (PNDE, 2011). Aussi, l’élevage joue un rôle important dans l’alimentation des populations par la fourniture de lait et de viande. Il en est de même pour la production agricole par l’apport de fumier et de force de traction. Aussi, il joue un rôle d’épargne pour le financement de la production agricole (achat intrants agricoles) et une fonction sociale en maintenant et en renforçant les liens de parenté (prêts et dons d’animaux).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : PARTICULARITE DE L’ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
1.1. Cadre naturel de l’élevage bovin Au Sénégal
1.2. Diagnostic de l’élevage sénégalais
1.2.1. Atouts
1.2.2. Contraintes
1.2.3. Opportunités
1.2.4. Problématique du secteur de l’élevage
1.3. Importance de l’élevage au Sénégal
1.3.1. Principaux produits d’origine animale
1.3.1.1. Production nationale de viande et d’abats
1.3.1.2. Production nationale de lait
I.3.1.3.Exportations de cuirs et de peaux
I.3.2. Autres produits et services fournis par les animaux domestiques
I.4. Principaux systèmes de production
I.4.1. Système traditionnel
I.4.2.Systèmes modernes
Chapitre II : FILIERE LAITIERE AU SENEGAL
II.1.Introduction
II.2. Acteurs de la filière lait
II.2.1. Acteurs directs
II.2.1.1. Producteurs de lait
II.2.1.2. Collecteurs de lait cru
II.2.1.3. Transformateurs de lait
II.2.1.4. Intermédiaires
II.2.1.5. Consommateurs
II.2.2. Acteurs indirects
II.2.2.1. Etat
II.2.2.2. Institutions de recherches
II.3.Structuration de la Filière
II.3.1.Sous-filière lait local
II.3.1.1.Production de lait dans le secteur traditionnel
II.3.1.2. Production de lait dans le secteur moderne
II.3.2. Sous-filière lait importé
II.4.Marché du lait et des produits laitiers au Sénégal
II.4.1. Offre de lait et produits laitiers
II.4.2. Importations de lait et produits laitiers
II.4.3. Mode de consommation et importance du lait dans les régimes alimentaires
II.5. Contraintes de la filière lait
II.6. Politiques, projets et stratégie de développement du secteur laitier
II.6.1.Place du lait dans la politique de développement global
II.6.2. Projets du secteur laitier
Chapitre III : CARACTERISTIQUES ET RISQUE SANITAIRE DU LAIT DE VACHE
III.1.Lait de vache et ses caractéristiques
III.1.1. Caractéristiques physico-chimiques du lait
III.1.2.Caractéristiques microbiologiques du lait
III.1.2.1. Flore saprophyte du lait cru
III.1.3. Facteurs influençant la composition du lait
III.1.3.1. Variabilité génétique entre individus
III.1.3.2. Stade de lactation
III.1.3.3. Age
III.1.3.4.Facteurs alimentaires
III.1.4. Facteurs de variation de la composition de la flore
III.1.4.1. Contamination par les animaux
III.1.4.2. Contamination par l’environnement ou les matières premières
III.1.4.3. Conditions de stockage et de transport
III.1.5. Critères microbiologiques pour les produits laitiers au Sénégal
III.1.5.1. Norme sénégalaise pour le lait et produits laitiers
III.1.5.2. Critères microbiologiques « m » des laits et produits laitiers au Sénégal
III.1.6. Caractéristiques des cellules somatiques du lait
III.1.6.1. Mammites
III.1.6.2. Influence des mammites sur la composition du lait
III.1.7.Résidus d’antibiotiques
III.1.7.1. Définition
III.1.7.2. Causes de contamination du lait par les résidus d’antibiotiques
III.1.7.3. Risques liés à la présence des résidus d’antibiotique
CONCLUSION GENERALE

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