Cadre conceptuel de l’industrialisation et de la croissance économique

D’une manière générale, l’industrie désigne l’ensemble des activités économiques qui produisent des biens matériels par la transformation et la mise en œuvre de matières premières. Pour la Grande Bretagne, l’intensification des activités industrielles s’était amorcée au dix – huitième siècle suite à la révolution industrielle. Elle se diffusa dans quelques autres pays occidentaux : la France, l’Italie, l’Allemagne, les Etats – Unis au dix – neuvième siècle. L’industrialisation fait suite à cette révolution industrielle. Stimulée par de nouvelles inventions et innovations comme la machine à vapeur, l’électricité, la chimie, elle transforme les structures des industries, le mode d’organisation de travail et le mode de vie de la population. Elle a provoqué une supériorité technique et économique de ces pays.

La croissance économique est un phénomène récent qui n’est pas un fait naturel. C’est un concept exclusivement quantitatif. Elle est définie comme l’évolution à moyen et long terme du produit total d’un pays donné, mais aussi caractéristique essentielle des économies des pays développés depuis le milieu du dix-huitième siècle.

Industrie et industrialisation 

Approche historique de l’industrie

Les origines et définition du mot « industrie »

Le mot « industrie », formé à partir du mot latin « industria » et qui signifie activité, ingéniosité ou savoir-faire, apparait en Europe Occidentale au XVe siècle. Jusqu’au XIXe , le mot industrie ne désigne pas uniquement que les activités économiques mais concerne aussi l’agriculture, le commerce, les activités artisanales et manufacturières. Les physiocraties appliquent le mot industrie à toute espèce de travaux. Selon François Quesnay : « Le mot industrie signifie deux choses : ou le simple travail des mains ou les interventions de l’esprit en machines utiles, relativement aux arts et aux métiers (…) ». L’auteur ajoute : « L’industrie embrasse tout, vivifie tout, anime tout dans la nature : elle travaille pour la culture, elle élabore pour les manufactures, elle encourage le commerce » .

Mais dès le début du XVIIIe siècle, il y a une opposition entre agriculture et industrie. Jean Baptiste Say, très soucieux de fixer la terminologie du français économique, va définir l’industrie comme l’activité humaine déployée dans le but de produire des marchandises utiles. Il distingue ainsi trois grandes catégories d’industries : l’industrie agricole, l’industrie manufacturière et l’industrie commerciale. Traditionnellement l’industrie est assimilée à une activité manufacturière où la fabrication des produits était surtout manuelle. On va reprendre la définition énoncée par Jean Baptiste Say (1767-1832) selon laquelle il définit l’industrie comme « l’activité humaine déployée dans le but de produire des marchandises utiles ».

Il ressort de cette définition que la finalité de l’industrie est la production des objets destinés à être échangés. Mais elle évoque aussi que le processus de production nécessite une action humaine donc des facteurs. La définition économique de l’industrie met en évidence cette nécessité de facteurs de production. Elle stipule que : « L’industrie désigne l’ensemble des unités économique de production qui, par l’usage des facteurs (capital et travail) transforme des biens réels en produits». Selon cette définition les facteurs de production sont le capital et le travail. Le capital étant l’ensemble des biens utilisés dans la production. Il peut être circulant, c’est-à-dire les biens sont détruits ou sont transformés au cours d’un cycle de production, et fixe, les biens sont utilisés au cours de plusieurs cycle de production. En un mot, ce sont les moyens de production. Le travail par contre c’est l’activité de l’homme appliquée à la production. Il est à noter alors que l’industrie ne fait pas seulement appel à des facteurs de production, mais aussi à des biens destinés à être transformés qui sont les matières premières. La définition classique de l’industrie fait apparaître cette transformation des matières premières. L’approche classique définit l’industrie comme « l’art, le métier d’extraire ou de produire et de transformer les matières premières plus directement utilisable et parfois à plusieurs séries d’option ». Colin Clark a donné une définition sectorielle à l’industrie où il fait la distinction entre secteur primaire, qui regroupe l’agriculture, la pêche et les activités extractives ; secteur secondaire qui évoque une transformation des matières premières et secteur tertiaire qui sous le terme générique de prestation de services englobe l’ensemble des activités immatérielles. L’industrie fait alors partie du secteur secondaire.

Définition des types d’industries selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) 

L’OCDE regroupe quatre types d’industrie selon les technologies employés à l’activité de cette dernière :

− Industries de Hautes Technologies : les produits pharmaceutique ; les machines de bureau, comptable et informatique ; appareils de télévision de radio et communication ; instruments médicaux, de précisions, d’optique et d’horlogerie ; construction aéronautique et spatiale.
− Industries de Moyenne Haute Technologie : machines et appareils électriques; véhicules : automobiles, de remorques et semi-remorques ; équipement de transport, matériel ferroviaire roulant; produits chimique autre que les produits pharmaceutiques
− Industries de moyenne faible technologie : cokéfaction, produits pétroliers et combustibles nucléaires ; articles en caoutchouc et matières plastiques ; produits métalliques de bases et ouvrages en métaux; construction et réparation de navires.
− Industries de faible technologie : produits alimentaires, boissons et tabac; textiles, articles d’habillement, cuirs et chaussures, bois et articles en bois et liège, pâtes, papier, articles en papier, imprimerie et édition, industries de récupération.

Si telle est la définition de l’industrie, voici quelques conditions nécessaires pour favoriser l’industrialisation. D’après le paragraphe précédent, les origines de l’industrialisation sont principalement l’invention et l’innovation dans plusieurs domaines. Des connaissances et des équipements préalables sont ainsi nécessaires pour mettre en œuvre l’industrialisation. Ainsi il faut :

– Des équipements industriels tels que les machines, pour rendre les activités plus productifs,
– Une masse critique de compétence et un structure de qualification pour le maniement de ces équipements et la maîtrise des techniques tant au niveau de la gestion,
– Une maîtrise de la technologie vue que cette dernière est un facteur de la production .
– Des débouchés internes ou externes, car l’activité industriel ne peut se développer sans ces derniers.
– Des infrastructures comme : la route et les chemins de fer pour l’écoulement des produits et la réduction des coûts de transport, des centrales énergétiques pour la bonne marche des industries
– Des financements pour faire marcher l’appareil productif.

Des conditions économiques sont aussi nécessaires pour la mise en œuvre de l’industrialisation :

– L’accumulation de capital technique
– La production et l’achat de nouvelles machines puissantes
– Une épargne préalable pour la création d’usines de grande taille .

Notion d’industrialisation

D’une manière générale, on définit l’industrialisation tout processus d’extension et d’intensification des activités industrielles. Elle est alors un processus économique qui entraîne la croissance de l’industrie. Si on se réfère à la définition de l’industrie, l’industrialisation se traduit par l’accroissement du poids des activités de transformation des matières premières par l’utilisation de capital fixe. Au sens large, l’industrialisation peut être étendue comme l’ensemble des transformations économiques et sociales provoquées par les créations de manufactures puis d’usines (salarisation, urbanisation). Le processus d’industrialisation est alors associé au développement économique.

Les objectifs généraux à long terme de l’industrialisation dans un pays sont :
−La satisfaction des besoins de la population pour la réduction des importations,
−Le développement des intermédiaires pour la consommation intermédiaire,
−Le développement des emplois productifs.

La revolution industrielle 

La première révolution industrielle se produisit particulièrement en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle avant de s’étendre aux autres pays Européens puis aux Etats-Unis au milieu du XIXe siècle et au Japon après 1870. Elle s’est développée suite en une extraordinaire série d’inventions mécanique dont la principale par ses effets est celle de la machine à vapeur par James Watt en 1767. La machine à vapeur était connue depuis la fin du XVIIe siècle pour évacuer les eaux des mines de charbon. Mais à partir du XVIIIe siècle, suite à son perfectionnement et avec l’invention dans la métallurgie, dans l’énergie et du métier à tisser, la machine à vapeur était désormais utilisable dans les industries de transformation. Elle a conduit à la mécanisation de nombreuses activités:
❖ Mises au point de machines textiles dans l’industrie textile : la filature a fait l’objet d’inventions permettant un accroissement rapide de la productivité du travail comme par exemple l’utilisation d’une pédale sur les rouets ou les machines à tisser qui libère une des mains du travailleur.
❖ Nouvelles techniques de fabrication de l’acier et de la fonte.

Quelques données quantitatives permettent de mesurer l’ampleur du phénomène : la puissance des machines à vapeur fixes utilisés dans les grands pays Européens (Grande Bretagne, France, Allemagne) a passé d’environ 400000 chevaux-vapeur en 1840 à plus de 5 millions en 1890. La multiplication des inventions des artisans pour satisfaire les besoins du marché fut le principal moteur de la révolution industrielle du XIXe siècle. Mais à cela s’ajoute l’innovation technique, par une modification permanente des techniques de production qui ont permis d’accroître la production. En Grande Bretagne, la production de la houille a passé de 0,2 millions de tonnes en 1840 à plus de 31 millions en 1913. Cette révolution industrielle est alors une période de passage d’une société agricole à une société dominée par la mécanisation.

La révolution des transports a aussi contribué au développement de l’industrie. En 1817, l’anglais Stephenson a inventé le chemin de fer. La construction de voies ferrées a créé de nombreux emplois, dans le domaine de la sidérurgie, du Bâtiment et des Travaux Publics, qui ont permis d’accroître la demande pour stimuler la production industrielle. La construction de ces réseaux ferrés et les bateaux à vapeur a favorisé non seulement le transport rapide des marchandises, mais aussi l’accroissement des échanges intérieurs et internationaux. Ainsi, suite à la révolution industrielle, un nouveau mode de production et une nouvelle organisation de travail – le travail à la chaîne – se sont manifestés. Elle a entraîné une amplification de l’urbanisation, a modifié en profondeur les conditions de vie des populations européenne et provoquant aussi une supériorité technique et économique de ces pays. Le XXe siècle verra se poursuivre le processus d’industrialisation reposant en particulier sur l’automobile, l’aviation, l’électrification et le développement considérable des industries de biens domestiques (réfrigérateurs, radio, télévisions, appareils domestiques) surtout après la deuxième guerre mondiale.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :Cadre conceptuel de l’industrialisation et de la croissance économique
CHAPITRE I : Industrie et industrialisation
Section 1 : Approche historique de l’industrie
Section 2 : Notion d’industrialisation
CHAPITRE II : Place de l’industrie dans la croissance économique
Section 1 : Développement industriel et création d’emploi
Section 2 : Industrie stimulateur des autres activités
Section 3 : L’industrie créatrice de valeur ajoutée et source d’innovation
DEUXIEME PARTIE : L’industrialisation à Madagascar
CHAPITRE I : Catégories, portés et limites es industries de Madagascar
Section 1 : Les différents types d’industrie qui existent à Madagascar
Section 2 : Les problèmes rencontrés et les avantages des industries à Madagascar
CHAPITRE II : Cas d’industrialisation à Madagascar
Section 1 : Présentation du QIT Madagascar Minerals SA (QMM)
Section 2 : Contribution économique et sociale de la mise en place de l’industrie extractive au développement de la région d’Anosy
CONCLUSION
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE

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