Buoux, un petit village préservé au cœur du Luberon
Contexte géographique
Situé dans le département du Vaucluse (84), au cœur du Parc Naturel Régional du Luberon, Buoux est un village typique, calme et authentique entre Lourmarin, Apt et Bonnieux .
Le Parc Naturel Régional du Luberon (PNRL) regroupe 71 communes adhérentes du Vaucluse et des Alpes de Haute-Provence, sur un territoire de 185 145 hectares peuplé de 167 676 habitants. Depuis sa création en 1977, les principales missions du Parcs sont : protéger, mettre en valeur ce patrimoine naturel, culturel et paysager, préserver le cadre de vie et favoriser les conditions d’un développement économique social et harmonieux, sensibiliser les habitants et les visiteurs à laprotection de l’environnement. La commune de Buoux est située à l’écart des grands axes de circulation. Son authenticité, son cadre naturel en font un des villages les plus typiques du massif.
Implanté au « cœur géographique » du Luberon, le village de Buoux, d’une superficie de 17,54 km² est situé sur la route départementale 113, à 8 kilomètres d’Apt, sous-préfecture de l’arrondissement, à neuf kilomètres de Bonnieux, chef lieu du canton. D’après une analyse du trafic réalisée par le Conseil Général du Vaucluse (sur la période du 19 juin au 2 juillet 2009) sur la commune de Buoux, il semblerait que le nombre moyen de véhicules par jour soit de 187 ( avec 182 véhicules dits «légers » par jour et 5 poids lourds par jour), sur la route départementale 113, traversant le village. M. CAYLA Jean-Alain est Maire de la commune depuis 2001 (deuxième mandat), il était auparavant professeur de physique fondamentale. Le vallon où s’élève le village actuel est arrosé par le Loube, rivière de régime intermittent et torrentiel, affluent de l’Aiguebrun, qui est un cours d’eau de régime permanent.
Quelques notions climatologiques dans le département du Vaucluse :
Le climat vauclusien est de type méditerranéen, caractérisé par l’irrégularité des précipitations, une température douce mais variable et la fréquence des vents de secteur nord et nord-ouest (mistral), secs et violents. En effet, les jours avec pluie n’y sont pas très nombreux, 91 par an en Avignon et 102 à Carpentras ; et les zones d’altitudes modérées (Gordes, Apt vallée de la Durance) se caractérisent par une faible pluviosité et par un contraste important entre la fraîcheur nocturne et le niveau élevé des températures maximales, qui avoisinent les 30 degrés en juillet et août. Le Vaucluse est un département partout très ensoleillé. Février et avril sont les mois les plus ventés (près d’un jour sur deux avec vent violent), le plus calme est au contraire septembre avec cependant encore un jour sur quatre.
Sur Apt, la température moyenne minimale est de 6,7° et la température moyenne maximale est de 19,2 °. En Vaucluse, les étés chauds sont en moyenne de 25° et les hivers doux étant de + 6° environ. La pluviométrie annuelle est de 600/700 mm dans la plaine mais augmente sur le relief. Elle est de 750 mm sur Apt en moyenne chaque année. On compte dans le Vaucluse, 128 jours de vent violent (47 à Paris) ; le mistral est le plus fréquent avec une vitesse généralement de 80 km/h et des rafales atteignant 170 km/h au sommet du Mont Ventoux. Ceci provoque des baisses de température de près de 10 degrés. L’ensoleillement est considérable puisqu’il totalise 2 750 heures, contre 1830 à Paris.
Contexte sociodémographique
Démographie
La dénomination des habitants de Buoux vient des formes les plus anciennes, Buols (1158) et Buolis (1274), qui donne les Buolissiens et Buolissiennes. Cependant, par un barbarisme facile, on voit se répéter le mot de Buouxien/ Buouxienne.
On peut voir ci-dessus, que depuis 1968, le nombre d’habitants a plus que doublé, cela vient peut-être du fait que Buoux est très proche de la commune d’Apt, source d’emploi. On constate également que les tranches d’âge sont toutes représentées mais qu’il y a cependant plus de personne de 45-59 ans (voir Figure 5). On peut par ailleurs observer que le nombre de personnes célibataires (voir Figure 7) sur la commune est assez important : 36,4%, ce qui peut éventuellement expliquer la faible présence de « jeunes », avec seulement 7,9 % d’étudiants. Toutefois, le nombre de retraités n’est pas trop élevé : 11,2% (voir Figure 6), ce qui signifie que Buoux n’est pas une commune résidentielle où les personnes d’un certains âge viennent de façon générale passer leurs vieux jours. Le taux de chômage est quant à lui assez élevé : 7,9 %, ce qui peut éventuellement être dû au manque d’emplois sur la commune.
Entre 1999 et 2006, le nombre de logement a augmenté. Il semblerait que 16 appartements ce soient crées. La proportion de résidences principales a augmenté : due peut-être à l’installation de nouvelles personnes.
Autrefois, la principale ressource de la commune était l’agriculture, aujourd’hui c’est le tourisme qui a pris le relais, Buoux offrant plusieurs sites remarquables à visiter. Le nombre d’exploitations est donc passé de 23 en 1988 à seulement 8 en 2000.
Le patrimoine historique
Des siècles d’occupation humaine et d’agriculture ont façonné le paysage d’aujourd’hui
En l’état des recherches actuelles, on peut affirmer que c’est sur le territoire de Buoux, dans les gorges du haut cours d’eau de l’Aiguebrun, que le premier homme du pays d’Apt a fait son apparition , il y a environ 50 000 ans (au Paléolithique moyen, Moustérien). Ces premiers hommes, des cueilleurs-chasseurs, ont très tôt investi les baumes aux pieds des falaises tout près de l’eau. A cette époque, le vallon était recouvert d’une forêt mixte abritant cerfs, loups, ours…etc. Ces hommes maîtrisaient les techniques de tailles de la roche et avaient apprivoisé le feu. Vers Ŕ 6000, à l’époque du Néolithique, ils devinrent des agriculteurs et des éleveurs, et conservèrent les baumes comme refuges, habitats occasionnels, lieux de sépultures ou comme lieux culturels. Plus tard, les celto-ligures établirent des monuments de défense sur des points hauts, tels que le Fort ou la Roche d’Espeil. Les Romains firent leur arrivée vers 31 av JC, ils vont développer l’irrigation, l’agriculture et construire de nouvelles habitations (des villae). Durant les périodes troubles du XIVème siècle (peste noire de 1348, guerre de cent ans…), les paysans essayaient de se protéger au mieux mais très vite la population diminua et les terres furent délaissées. Afin de pallier à cette désertification, les seigneurs firent venir, surtout au XVIème siècle des familles vaudoises, qui parlaient le provençal et qui avaient la réputation d’être de bons travailleurs. De cette façon, c’est durant les XVIème et XVIIème qu’apparaissent les premières ébauches du village actuel. La règle religieuse vaudoise impose une vie simple et laborieuse, ainsi les paysans mettaient sans cesse de nouvelles terres, souvent difficiles, en valeur. Les principales cultures sont alors basées sur l’élevage (brebis, chèvre, cochons, volailles…), la culture du seigle et la production de quelques légumes. L’économie du XIXème siècle était basée sur la polyculture, le fourrage était alors un des biens les plus précieux pour les agriculteurs de Buoux. En effet, rare sur ces collines méditerranéennes sèches, les paysans installèrent au bord de l’Aiguebrun des canaux d’irrigation et des bassins réservoirs afin de multiplier les coupes dans l’année. En 1823, le cheptel de Buoux s’élevait à 390 bêtes. L’élevage du ver à soie fit son apparition à la fin du XIXème siècle, on compte alors en 1890 16 familles sur Buoux pratiquant cette activité. La récolte des cocons devint alors la principale ressource des agriculteurs de la commune, complétée par les cultures céréalières (blé, orge, seigle, avoine…), les cultures potagères (pomme de terre, courges, pastèques, pois, pois chiche, lentille…) et les cultures fruitières (amende, cerise, prune, noix et vigne). Cependant, l’eau était un problème très important dans la région, ainsi pour éviter les pénuries, les hommes multipliaient les ressources, puits, citernes… L’autarcie entraîna une véritable crise démographique accentuée par la guerre de 1914-1918. En 1913, on dénombrait 100 habitants à Buoux, contre 67 en 1926, 60 en 1939 et 44 en 1968. Nombreux sont les morts et les blessés parmi les jeunes, et ceux qui reviennent décidèrent souvent de partir à la ville où la vie était plus « facile ». La guerre de 1939-1945 provoqua un nouveau tournant dans l’économie française ; l’arrivée du tracteur, ayant du mal à s’adapter aux cultures en terrasse marqua le coup final de l’agriculture de la haute vallée de l’Aiguebrun.
Sites classés et inscrits
La loi de 1930 sur les sites permet de protéger des espaces d’une grande diversité. L’Architecte des Bâtiments de France (ABF) a alors pour mission de veiller sur les espaces inscrits ou classés au titre des sites. Il donne son avis sur les travaux à réaliser et participe au montage des dossiers d’inscription ou de classement. Le classement ou l’inscription d’un site ou d’un monument naturel constitue la reconnaissance officielle de sa qualité et la décision de placer son évolution sous le contrôle de l’Etat.
Il existe deux niveaux de protection :
– le classement est une protection forte qui correspond à la volonté de maintien en l’état du site désigné, ce qui n’exclut ni la gestion ni la valorisation,
– l’inscription constitue une garantie minimale de protection. Elle impose aux maîtres d’ouvrage l’obligation d’informer l’administration quatre mois à l’avance de tout projet de travaux de nature à modifier l’état ou l’aspect du site. L’ABF émet alors un avis simple sur les projets de construction et les autres travaux et un avis conforme sur les projets de démolition.
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Table des matières
Introduction
I. Buoux, un petit village préservé au cœur du Luberon
A. Contexte géographique
B. Contexte sociodémographique
C. Le patrimoine historique
D. Activités touristiques et potentiel économique
II. Le vallon de l’Aiguebrun : une opportunité foncière, un territoire d’exception
A. Diagnostic environnemental de la vallée de l’Aiguebrun
B. Usages du site
C. Recensement du patrimoine
D. Analyse réglementaire et urbanistique du site
III. Projet d’aménagement : sauver et mettre en valeur un site remarquable
A. Conséquences de cette opération pour la commune
B. Analyse du potentiel des bâtiments existants
C. Proposition d’aménagements paysagers
D. Voiries Réseaux Développement
E. Deux façons d’aborder le site
Conclusion générale
Bibliographie
Index des illustrations
Index des tables
Tables des Matières
ANNEXES
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