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L’emploi dans l’approche microéconomique
Les véritables origines de l’analyse économique du chômage datent des néoclassiques. Pour eux, bien que les décisions des demandeurs (ménages) et des offreurs (entreprises) d’emploi soient a priori incompatibles, il existe des mécanismes régulateurs de marché qui les coordonnent.
L’analyse microéconomique postule que le travail obéit au même règle d’échange que les autres biens, il fait l’objet d’une offre et d’une demande et c’est la rencontre de ces deux entités qu’en fixe le prix sur le marché de travail dans lequel l’équilibre entre offre de travail et demande de travail s’effectue.3
L’analyse néoclassique raisonne en effet sur le taux de salaire réel, c’est un salaire d’équilibre sur le marché du travail. Il équilibre l’offre et la demande de travail et qui ne varie qu’en fonction d’eux. Les entreprises (demandeurs de travail) comparent le gain qu’elles attendent de l’embauche d’un travailleur supplémentaire (productivité marginale du travail) au coût réel que cette embauche induit (taux de salaire réel). Elles n’acceptent d’embaucher un travailleur que si sa productivité marginale est au moins égale au taux de salaire réel en vigueur : la demande de travail est une fonction décroissante du taux de salaire réel.
Les ménages (offreurs de travail) réagissent eux aussi aux variations du salaire réel, mais dans un sens exactement opposé à celui des entreprises : l’offre de travail est une fonction croissante du taux de salaire réel.
S’ajustant l’une sur l’autre par les mécanismes du taux de salaire réel, l’offre et la demande de travail finissent par se coïncider. Leur point de rencontre désigne le taux de salaire réel d’équilibre. A ce taux, tout celui qui désire du travail est employé. S’il existe encore des travailleurs inemployés, c’est qu’ils décident volontairement d’être au chômage en refusant le salaire que le marché a attribué à leur productivité. Cette théorie suppose que le marché de travail fonctionne en situation de concurrence pure et parfaite et s’auto équilibre.
L’emploi dans l’approche macroéconomique
L’emploi est un élément de la conjoncture économique c’est-à-dire des éléments constitutif de la situation économique d’un secteur, d’une branche ou d’un pays à un moment donné. La conjoncture désigne ce qui est changeant ou ce qui est susceptible de se modifier dans la courte période. La technique d’étude de cette situation et de son évolution est le court terme en vue de la prévision et de la politique économique. L’étude de la conjoncture est le fait des observatoires publics et des organismes privés. De ce point de vue, le volume de l’emploi s’appréhende par des statistiques des effectifs occupés et la durée réelle du travail si toute la population en âge de travailler exerce un emploi avec une durée de travail conforme à leur désire toute en respectant la durée maximum légale ; on dit qu’il y a plein emploi (Keynes)5. Sur le plan macroéconomique, on parle de politique de l’emploi, de plein emploi ou de sous-emploi.
L’emploi peut se qualifier selon ses caractéristiques. On distingue.
Un emploi convenable, c’est un emploi qui satisfait trois conditions de l’OIT :
du travail pour tous ceux qui en cherchent et sont disponibles.
un travail productif.
le libre choix de l’emploi pour tous les travailleurs.
Un emploi typique, se définit par trois caractères principaux :
Un temps plein, un emploi à durée indéterminée, une protection garantie par convention collective (syndicat).
Tous les emplois ne remplissant pas ces conditions constituent des emplois atypiques.
Un emploi atypique : se définit par un temps partiel, un emploi à durée déterminée. Les emplois indépendants sont les principaux exemples d’emplois atypiques.
Pour mesurer la capacité d’une économie à utiliser sa ressource humaine, on utilise le taux d’emploi. Il correspond à la promotion des personnes disposant d’un emploi parmi celle en âge de travailler (16 à 64 ans).
L’analyse classique et néoclassique du chômage
L’analyse économique traditionnelle traite le marché du travail comme le marché d’un produit. Une offre globale de travail et une demande globale de travail traduisent des décisions individuelles des offreurs (ceux qui proposent leur travail contre le versement d’un salaire) et des demandeurs (ceux qui veulent acheter du travail en payant un salaire). Le prix du travail c’est le salaire qui s’établit à un niveau plus ou moins élevé en fonction des comportements des offreurs et des demandeurs de travail.9
Le marché de travail permet alors la rencontre de tous les offreurs et demandeurs de travail sous réserve que les conditions de la concurrence parfaite soient réunies. Les variations des salaires réels doivent théoriquement permettre l’apurement du marché, c’est-à dire l’égalisation de l’offre et la demande. Le chômage semble donc théoriquement impossible en ce modèle classique. Mais il existe en réalité trois sources possibles dans ce model : Le chômage lié au délai nécessaire pour trouver de l’emploi ; le chômage classique et le chômage volontaire. Si l’on introduit le temps dans le modèle classique néoclassique initialement sans friction, le chômage frictionnel peut apparaitre.
Le chômage frictionnel ou de flottement : Pour trouver un emploi, il faut du temps et suppose des coûts de recherche. Ce délai et ses frais peuvent encore plus élevé en cas de problème d’appariement entre l’offre et la demande. Il s’agit d’un chômeur qui pourrait trouver un emploi mais au prix d’un changement de région, de secteur ou de profession. Ce chômage est plus problématique car en plus du faite de trouver un emploi prend beaucoup de temps et représente des coûts importants, il oblige les individus à quitter leur région à se former à de nouveau métier et d’acquérir de nouvelle qualification. Il est avancé que le progrès technique peut entrainer une modification de la structure de la demande de travail dans sens d’une élévation du niveau de qualification des emplois.
Les instruments de la politique de l’emploi
Afin de mener à bien les analyses critiques sur les politiques d’emplois utilisées dans un pays donné, il est nécessaire d’approfondir l’ensemble d’intervention que les pouvoirs publics peuvent entamer pour lutter contre le chômage.
On distingue deux grandes catégories de mesures : celles visant au maintien du revenu des chômeurs ou de certaines catégories de personnes inactives sont qualifiées de mesures passives ; celles ayant pour objectif d’augmenter l’emploi des bénéficiaires, leurs niveau de formation, ou encore d’améliorer le fonctionnement global du marché du travail, sont considérées comme des mesures actives. Néanmoins, ces regroupements comportent, là encore, des limites. En effet, les politiques d’indemnisations du chômage sont le plus souvent accompagnées d’incitations au retour à l’emploi. Inversement, les politiques actives s’accompagnent également d’une rémunération qui participe d’une logique de soutien du revenu. Voyons de plus près chacune de ces catégories.
Les politiques passives
Leurs premiers objectifs consistent en un maintien et soutien du revenu en cas d’absence d’emploi, ils accompagnent socialement le chômage en l’indemnisant : les allocations chômage.
Leur second objectif consiste à réduire l’offre de travail par le biais des préretraites, l’encouragement des femmes à rester au foyer ou des immigrés à quitter leur pays d’accueil. Le principe de ces politiques passives est simple : faire sortir de l’activité certaines personnes pour « faire de la place » à d’autres et notamment aux nouvelles générations entrant sur un marché du travail. Parmi ces mesures qui tendent à inciter certaines catégories de la population à se retirer de la population active, certaines concerne les jeunes (prolongation de la formation initiale), d’autres concernent les travailleurs âgés(les préretraités), d’autres touchent les femmes (incitation financière pour les femmes au foyer ou les travailleurs étrangers).
Les politiques actives
Les politiques actives par opposition aux politiques passives sont des politiques de l’emploi qui tentent de limiter le rationnement en créant des emplois. Cette politique en effet cherche à transformer les capacités des personnes ou le capital humain.
Elles agissent d’abord sur l’offre de travail à travers la formation professionnelle (afin de permettre aux salariés de retrouver un niveau de qualification correspondant aux attentes des employeurs), l’information, le conseil, l’aide à la recherche d’emploi. Elles prennent encore appui sur la prime pour l’emploi qui doit inciter les chômeurs à arbitrer en faveur d’un emploi plutôt qu’opter pour des minima sociaux et permettre aussi aux entreprises de verser de bas salaires.
Ces politiques agissent aussi sur la demande de travail par le jeu d’allègement de cotisations sociales, les incitations financières à l’emploi, les exonérations de charges sociales ou fiscales aux entreprises créatrices d’emplois ainsi qu’aux dispositifs judiciaires sur la protection de l’emploi.15
Dispositifs d’allègements généraux de cotisations sociales ou d’impôts en faveur des bas salaires ou des heures supplémentaires
La baisse des charges sociales sur les bas salaires rend moins chère les travails non qualifiés, ce qui incite les entreprises à l’utiliser plus intensivement, la création obtenue améliore par la suite, le revenu disponible des ménages, et la croissance et stimule la consommation. Au total, l’effet sur la croissance et l’emploi d’une réduction des charges sociales sur les bas salaires est significatif.
Incitations financières à l’emploi
En ce qui concerne cet aide, l’action est de subordonner l’octroi de certaine prestation ou de crédit d’impôt à l’exercice d’un emploi. Le canada a mis en place un système de transfert social destiné aux personnes qui touchent le minimum social et qui parviennent à retrouver un emploi. Ce système a le double avantage d’augmenter le revenu des salariés les plus modestes et d’accroitre les incitations à travailler. En France, ce système a pris la forme d’une prime pour l’emploi PPE dont le montant a été significativement élevé en 2006, environ 600 Euros / an pour le SMIG ; mais qui reste sensiblement inférieur aux montant pratiqué aux Etats-Unis ou aux Royaume-Unis.
Cas d’exonérations de cotisations sociales ou fiscales
Mesure adopté en France qui visent à augmenter la demande de travail des entreprises, et bénéficient à tous les emplois en fonction d’un simple critère de niveau de salaire
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Table des matières
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE SUR L’EMPLOI ET LE CHOMAGE
Chapitre I: concept de l’emploi et du chômage
1.1. Concept de l’emploi
1.1.1. L’emploi dans l’approche microéconomique
1.1.2. L’emploi dans l’approche macroéconomique
1.2. Concept du chômage
1.2.1. Population active, population active occupée et population inactive
1.2.1.1. Population active
1.2.1.2. Population active résidente occupée
1.2.1.3. Population inactive
1.2.2. Définitions du chômage
1.2.3. Caractéristiques du chômage
1.2.4. Les différentes formes de chômage
1.2.5. Les inégalités face au chômage
1.2.5.1. Le sexe
1.2.5.2. L’âge
1.2.5.3. Le diplôme
1.2.6. Analyse théorique du chômage
1.2.6.1. L’analyse classique et néoclassique du chômage
1.2.6.2. L’analyse keynésienne du chômage
Chapitre II : les politiques de l’emploi
2.1. Définitions de la politique de l’emploi
2.2. Objectifs des politiques de l’emploi
2.3. Les instruments de la politique de l’emploi
2.3.1. Les politiques passives
2.3.2. Les politiques actives
2.4. Les leviers des politiques de l’emploi: Offre de travail et demande de travail
2.4.1. Les politiques macroéconomiques de création d’emploi
2.4.1.1. Dans l’optique libérale
2.4.1.2. Dans l’optique keynésienne
2.4.1. Les politiques microéconomiques de création d’emploi
2.5. Les effets des politiques de l’emploi
2.5.1. Aspects méthodologiques
2.5.2. Efficacité des mesures de politique de l’emploi
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE II : ANALYSE DE L’EMPLOI A MADAGASCAR
Chapitre III : Situation de l’emploi à Madagascar
3.1. Situation sociodémographique
3.1.1. Structure de la population
3.1.1.1. Population majoritairement jeune
3.1.1.2. Population active
3.1.2. Système éducatif
3.1.2.1. Budget consacré à l’éducation faible et concentré sur l’enseignement primaire
3.1.2.2. Les diverses phases de l’accès à l’enseignement primaire
3.1.2.3. Un niveau de scolarisation encore faible
3.1.2.4. Un quart de la population est analphabète
3.2. Marché du travail à Madagascar
3.2.1. Structure des emplois
3.2.1.1. La prédominance du secteur et de l’emploi informels
3.2.1.2. L’importance du secteur primaire, faible taux de salarisation
3.2.2. Le chômage à Madagascar
3.2.2.1. Constatation généralisé de Madagascar
3.2.2.2. Les jeunes et le chômage
3.2.2.3. Mode de recherche ’emploi à Madagascar
3.2.3. Revenu d’activité et sous-emploi
3.2.3.1. La catégorie socioprofessionnelle et le salaire
3.2.3.2. Le sous-emploi lié à la durée du travail concerne surtout les fonctionnaires
3.2.3.3. Situation d’emploi inadéquat importante dans le secteur informel
Chapitre IV : Analyses et synthèse
4.1. Analyses de la situation de l’emploi à Madagascar
4.1.1. Analyse par rapport à l’adéquation entre l’offre et la demande de travail à Madagascar
4.1.1.1. L’offre de travail ne satisfait pas la demande
4.1.1.2. Insuffisance d’emploi forme
4.1.2. Analyse par rapport à l’impact des crises économiques et politiques cycliques sur le marché de travail
4.2. Synthèse de l’analyse de la politique de l’emploi à Madagascar
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
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