La Rรฉpublique du Niger, pays situรฉ en Afrique Subsaharienne, est limitรฉe au Nord par lโAlgรฉrie et la Libye, ร lโEst par le Tchad, au Sud par la Rรฉpublique Fรฉdรฉrale du Nigeria et le Bรฉnin, ร lโOuest par le Burkina Faso et au nord-ouest par le Mali. De par sa superficie, le Niger est lโun des pays les plus vastes en Afrique de lโOuest avec 1267 000 km2 . Cโest aussi un pays continental et enclavรฉ, le port le plus proche est situรฉ ร prรจs de 1 000 km de la capitale. Le pays a un climat tropical de type soudanien. La population nigรฉrienne vit essentiellement de lโagriculture, de lโรฉlevage, de la pรชche et de lโartisanat.
Au Niger, pays sahรฉlien ร vocation essentiellement agro-pastorale, lโรฉlevage occupe plus de 87% de la population. Cette activitรฉ sรฉculaire a de tous les temps occupรฉ une place de choix aussi bien dans lโรฉconomie nationale que dans lโรฉconomie familiale. En effet, lโรฉlevage pour lequel le Niger a un avantage comparatif indรฉniable dans la sousrรฉgion ouest-africaine, contribue ร plus de 11% dans la constitution du PIB national, participe ร hauteur de 15 % au budget des mรฉnages et 25 % ร la satisfaction des besoins alimentaires de la population nigรฉrienne qui est estimรฉe ร 16 274 738 habitants en 2012 (INS, 2012). Cette forte contribution fait de ce sous secteur une arme efficace dans lโinlassable lutte contre la pauvretรฉ et lโinsรฉcuritรฉ alimentaire, en raison non seulement de son apport en produits animaux de haute valeur nutritive mais aussi et surtout par la crรฉation dโemplois et de revenus substantiels en milieu rural. Les ressources animales reprรฉsentent la deuxiรจme source de revenu dโexportation du pays juste aprรจs les ressources miniรจres. Elles reprรฉsentent, en effet, 62% des recettes dโexportation des produits du secteur rural et 21% de lโensemble des produits dโexportation. Cependant, malgrรฉ ses atouts et sa place importante dans lโรฉconomie du pays, le sous-secteur de lโรฉlevage est de plus en plus confrontรฉ ร de graves difficultรฉs et dรฉfis de taille qui sont (i) la persistance de certaines maladies animales, (ii) la faible productivitรฉ du cheptel et (iii) lโinsignifiance des investissements tant publics que privรฉs dans le secteur. Parmi les maladies animales persistantes au Niger, nous notons la prรฉsence de la brucellose. Anthropozoonose due ร des bactรฉries du genre Brucella, la brucellose est une maladie infectieuse et contagieuse (GANIERE, 2004) .
LโELEVAGE ET SES CONTRAINTES AU NIGERย
Prรฉsentation du Nigerย
Situation gรฉographique
Situรฉ dans la partie Est de lโAfrique de lโOuest, le Niger couvre une superficie de 1 267 000 kmยฒ dont les 2/3 se situent en zone dรฉsertique. Il sโรฉtend entre les 11ยฐ 37โ et 23ยฐ23โ de latitude Nord et de 0ยฐ et 16ยฐ de longitude Est. Le Niger est limitรฉ au Nord par l’Algรฉrie et la Libye, au Sud par le Bรฉnin et le Nigรฉria, ร l’ouest par le Burkina Faso et le Mali et ร lโest par le Tchad. Niamey, la capitale politique est situรฉe ร plus de 1 000 km de la mer.
Organisation administrative du pays
Les lois 98-030 et 98-031 du 14 septembre 1998 portant crรฉation de circonscriptions administratives et de collectivitรฉs territoriales ont subdivisรฉ le territoire de la Rรฉpublique du Niger en huit (8) rรฉgions (figure 1) et trente-six (36) dรฉpartements (CCN/GRGAD, 2002). Ainsi, plus de 10 000 villages et tribus regroupรฉs dans cinquante-deux (52) communes urbaines et deux cent treize (213) communes rurales forment le quadrillage administratif intรฉgral de base du pays.
Environnement physiqueย
Climat
La position gรฉographique du Niger, situรฉ au cลur de la zone sahรฉlienne du continent africain fait de lui un pays fortement marquรฉ par la continentalitรฉ. Les influences maritimes sur le climat sont fortement attรฉnuรฉes du fait de sa position en latitude et des longues distances qui le sรฉparent de la mer. Le rรฉgime climatique et en particulier les prรฉcipitations sont dรฉterminรฉes par lโalternance saisonniรจre des influences maritimes et continentales (CCN/GRGAD, 2002). Au Niger, il y a quatre (4) zones climatiques. Leurs diffรฉrentiations sont principalement liรฉes ร la latitude et ร la longitude. Ainsi, du Sud au Nord, on distingue : le climat nord soudanien, le climat sahรฉlien (sud et nord), le climat aride et le climat hyper aride. Cette diffรฉrentiation est faite par rapport ร la pluviomรฉtrie, au vent et ร la tempรฉrature (CCN/GRGAD, 2002).
Lโรฉlevage au Niger
Le cheptel nigรฉrien est estimรฉ ร 31.039.041 animaux (MRA, 2013) toutes espรจces confondues dont 9.552.600 de bovins. Le sous-secteur de lโรฉlevage constitue la deuxiรจme source de revenus, reprรฉsentant 62 % des recettes dโexportation des produits du secteur rural et 21 % de lโensemble des produits dโexportation (MEL, 2012). Audelร de son importance macroรฉconomique, lโรฉlevage occupe 87 % de la population active. Il participe ร hauteur de 15 % au budget des mรฉnages et 25 % ร la satisfaction des besoins alimentaires de la population nigรฉrienne qui est estimรฉe ร 16 274 738 habitants en 2012 (INS, 2012). Les recettes provenant de la vente des animaux reprรฉsenteraient environ 80 % du revenu global des mรฉnages dans les zones pastorales et agropastorales (MEL, 2012). Au Niger, lโรฉlevage se pratique sur plus de 620 000 km2 de terres pรขturables rรฉparties dans les zones pastorales (370000 km2 ) et les zones agricoles (250 000 km2 ). Malgrรฉ cet important potentiel en ressources naturelles exploitables, les problรจmes dโordre alimentaire et sanitaire entravent le dรฉveloppement du secteur de lโรฉlevage au Niger (MEL, 2012). En effet, le cheptel nigรฉrien ainsi que les populations qui en dรฉpendent sont rรฉguliรจrement soumis aux affres de la crise alimentaire rรฉcurrente et aux catastrophes naturelles consรฉcutives aux bouleversements climatiques observรฉs ces derniรจres dรฉcennies (HC3N, 2012). De mรชme, les faibles capacitรฉs de diagnostic et de surveillance รฉpidรฉmiologique des services vรฉtรฉrinaires ont eu pour consรฉquence un faible taux de couverture sanitaire du cheptel et dโencadrement des รฉleveurs (OIE, 2008). Ces bouleversements climatiques, ainsi que le mauvais suivi sanitaire des troupeaux et lโexplosion dรฉmographique ont entraรฎnรฉ la paupรฉrisation dโune frange de la population avec pour corollaire une augmentation de la vulnรฉrabilitรฉ des mรฉnages et une migration massive des populations rurales vers les centres urbains, principalement vers la capitale Niamey. Localisรฉe dans la partie ouest du pays, au bord du fleuve Niger et couvrant une superficie dโenviron 12 500 ha, la ville de Niamey est dรฉcoupรฉe sur le plan administratif en 5 communes. Niamey connaรฎt une croissance dรฉmographique trรจs rapide. Elle compte actuellement prรจs dโun million dโhabitants et les prรฉvisions sont de 2 ร 2,5 millions dโhabitants dโici 2025. La demande croissante en lait, viande et autres produits animaux est proportionnelle ร la croissance dรฉmographique. Cette demande se traduit par le dรฉveloppement dโun vรฉritable bassin de production laitiรจre et dโanimaux de boucherie, alimentรฉ par des circuits de ravitaillement urbains, pรฉriurbains et ruraux (GRAEFE et al., 2008). Lโรฉlevage urbain et pรฉri-urbain est pratiquรฉ par les populations citadines parmi lesquelles on retrouve toutes les classes sociales.
Diffรฉrentes races รฉlevรฉes au Nigerย
Les principales espรจces animales รฉlevรฉes au Niger sont : les bovins, les ovins, les caprins, les camelins, les รฉquins, les asins et la volaille (poules, pintades, canards, oies, dindes etc.). Pour chacune de ces espรจces, le Niger compte une gamme variรฉe de races adaptรฉes localement et certaines font lโobjet de travaux de sรฉlection ou de purification depuis des dรฉcennies (cas des bovins de race Azawak et de la chรจvre rousse de Maradi) (CCN/GRGAD, 2002).
Descriptif des races bovines exotiquesย
Le cheptel nigรฉrien est restรฉ longtemps fermรฉ aux apports extรฉrieurs. Lโintroduction de nouvelles races de bรฉtail nโa รฉtรฉ observรฉe quโen dรฉbut des annรฉes 2000, date ร laquelle des producteurs privรฉs ont manifestรฉ un vif intรฉrรชt pour la promotion de la production laitiรจre ร travers des actions dโamรฉlioration gรฉnรฉtique des races locales. Ils ont, ร cet effet pensรฉ et mis en ลuvre un programme de croisement contrรดlรฉ avec des races europรฉennes. Ainsi, en rapport avec deux universitรฉs italiennes (Universitรฉ de Turin et Universitรฉ de Milan) des semences de bovin de race Piรฉmontaise et Modicana ont รฉtรฉ introduites au Niger et des insรฉminations artificielles effectuรฉes sur des vaches Azawak. La non maรฎtrise de la technique au niveau de ces รฉlevages privรฉs et certaines difficultรฉs matรฉrielles ont conduit ร lโobtention de rรฉsultats en deรงร des espรฉrances pendant la premiรจre annรฉe. Les fermes concernรฉes sont en cours de restructuration et les rรฉsultats dโinsรฉmination artificielle pour la pรฉriode 2001-2002 sont assez encourageants.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LโELEVAGE ET SES CONTRAINTES AU NIGER
I.1. Prรฉsentation du Niger
I.1.1. Situation gรฉographique
I.1.2. Organisation administrative du pays
I.1.3. Environnement physique
I.2. Lโรฉlevage au Niger
I.2.1. Diffรฉrentes races รฉlevรฉes au Niger
I.2.2. Descriptif des races bovines locales
I.2.3. Descriptif des races bovines exotiques
I.3. Typologie des systรจmes dโรฉlevage au Niger
I.3.1. Systรจme de production pastoral
I.3.2. Systรจme de production agropastoral
I.3.3. Systรจme de production urbain et pรฉriurbain
I.3.4. Le ranching
I.4. Elevage laitier au Niger
I.4.1. Production de lait
I.4.2. Demande de lait et produits laitiers
I.4.3. Prix du lait
I.4.4. Acteurs de la Filiรจre lait
I.4.5. Filiรจres dโimportation de lait et produits laitiers
I.4.6. Forces et faiblesses de la filiรจre lait
I.4.6.2. Faiblesses
I.4.6.2.1. Insรฉcuritรฉ alimentaire du cheptel
I.4.6.2.2. Faiblesse du systรจme de recherche et vulgarisation
I.4.6.2.3. Environnement institutionnel et financier des filiรจres peu performants
I.4.6.1.4. Persistance de certaines maladies animales
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA BRUCELLOSE
II.1. Brucellose Bovine
II.1.1. Dรฉfinition et รฉtiologie
II.1.2. Historique, espรจces affectรฉes et rรฉpartition gรฉographique de la brucellose bovine
II.1.2.1. Historique
II.1.2.2. Rรฉpartition gรฉographique
II.1.3. Importance
II.1.3.1 Importance รฉconomique
II.1.3.2 Importance hygiรฉnique
II.1.4. Caractรฉristiques microbiologiques
II.1.5. Classification gรฉnรฉrale de la brucellose animale
II.1.6. Prรฉvalence de la brucellose bovine en Afrique
II.1.6.1. Situation actuelle de la brucellose animale au Niger
II.1.7. Facteurs de variation de la prรฉvalence de la brucellose animale en Afrique subsaharienne
II.1.7.1. Facteurs extrinsรจques
II.1.7.1.1. Facteurs liรฉs ร la mรฉthodologie de recherche
II.1.7.1.2. Facteurs liรฉs ร lโenvironnement, la zone gรฉographique et au mode dโรฉlevage
II.1.7.1.3. Facteurs liรฉs au mode de transmission de la maladie
II.1.7.2. Facteurs intrinsรจques
II.1.7.2.1. Race
II.1.7.1.2 Age
II.1.8. Manifestations cliniques et รฉpidรฉmiologie de la brucellose animale
II.1.8.1. Manifestations cliniques
II.1.8.2. Epidรฉmiologie
II.1.8.2.1. Epidรฉmiologie analytique
II.1.8.2.2. Epidรฉmiologie synthรฉtique
II.1.9. Pathogรฉnie
II.1.10. Mรฉthodes de diagnostic
II.1.10.1. Diagnostic รฉpidรฉmio-clinique
II.1.10.2. Diagnostic au laboratoire
II.1.10.2.1. Mรฉthodes directes ou Diagnostic direct
II.1.10.3. Mรฉthodes indirectes ou diagnostic indirect
II.1.10.3.1. Diagnostic sรฉrologique
II.1.10.3.2. Diagnostic allergique
II.1.11. Mรฉthodes de surveillance et de lutte
II.1.11.1. Mesures sanitaires
II.1.11.2. Vaccination
II.1.11.3. Contraintes de la prophylaxie
II.2. Brucellose Humaine
II.2.1. Importance de la brucellose humaine
II.2.2. Prรฉvalence de la brucellose humaine en Afrique subsaharienne
II.2.3. Aspect รฉpidรฉmiologique de la brucellose humaine
II.2.3.1. Source de contagion
II.2.3.2. Facteurs de risque de la transmission de la brucellose de lโanimal ร lโhomme
II.2.3.2.1. Risques liรฉs aux รฉchanges entre les milieux urbains et ruraux
II.2.3.2.2. Risques professionnels
II.2.3.2.3. Habitudes alimentaires
II.2.3.3. Caractรฉristiques Cliniques
II.2.3.4. Diagnostic de la brucellose humaine
II.2.3.5. Traitement
II.2.3.5.1. Traitement curatif
II.2.3.5.2. Traitement prรฉventif
CONCLUSION