Bref historique de l’introduction des TICE dans l’enseignement

Bref historique de l’introduction des TICE dans l’enseignement 

Naissance de la pédagogie assistée par ordinateur, les « machines à enseigner »

Utiliser l’ordinateur à des fins pédagogiques ne date pas des années 2000 mais a été envisagé et testé par des scientifiques et des pédagogues dès 1920. Le psychologue et penseur américain Skinner est considéré comme le père fondateur de l’enseignement programmé. On le rattache au courant du béhaviorisme radical. Il est l’inventeur du conditionnement opérant auquel il a donné son nom : la boîte de Skinner. Il met en évidence, à travers des expériences sur des animaux de laboratoire, l’apprentissage par essai-erreur. Sa machine, créée en 1960, fonctionne sous forme de questions-réponses où l’élève choisit sa réponse parmi plusieurs proposées et s’autocorrige ensuite en comparant son choix avec celui des programmes. C’est un mécanisme fonctionnant avec un système de stimulus sur l’action de l’apprenant avec un renforcement positif (récompense) ou négatif (sanction).

L’Enseignement Assisté par Ordinateur (EAO) est un mélange entre l’enseignement programmé et l’informatique. Les premiers systèmes apparaissent dans les années 1960 et proposent un ensemble d’activités interactives. Ils fonctionnent selon le modèle behavioriste : stimulusréponse-évaluation. Ils regroupent les logiciels éducatifs sur l’ensemble des enseignements. Ces logiciels sont appelés didacticiels. Il en existe deux types : les exerciseurs et les tutoriels. Les premiers visent à l’apprentissage de notions par la répétition tandis que les tutoriels ont un contenu plus complet amené de manière interactive. Ce mode d’enseignement favorise des apprentissages plutôt de type répétitif. Dès les années 1970, avec l’arrivée des ordinateurs dans les lycées, des expériences d’enseignement de et par l’outil numérique commencent. À la fin de la décennie, un plan gouvernemental vise à équiper les établissements du second degré afin de familiariser les lycéens avec l’outil informatique.

Peu à peu, l’informatique devient TICE, « Technologie de l’Information et la Communication pour l’Éducation ». Le numérique s’est rapidement développé et même si les recherches scientifiques ont continué d’avancer, ce sont davantage les décisions politiques qui ont pris le contrôle du développement des TICE dans l’institution scolaire.

Programmes et mesures gouvernementales en matière d’informatique scolaire

Lois et circulaires
L’histoire de l’informatique à l’école est très récente mais surtout, elle est politisée. Une série de mesures est d’abord prise dans le sens de l’accès au numérique pour tous dans la société. On compte parmi elles la circulaire « Juppé » du 15 mai 1996, le Programme d’action gouvernementale pour la société de l’information (PAGSI) de 1997 lancé par Lionel Jospin et le plan RESO de 2007. Peu à peu, on se rend compte que les Français ne sont pas au point avec le numérique d’où la volonté politique de rattraper un retard de compétences par rapport aux pays étrangers. C’est donc naturellement que les politiques vont amener les TICE dans les formations initiales.

L’un des premiers liens avec l’institution scolaire se fait en 1985 à travers le plan Informatique Pour Tous (IPT) élaboré par Laurent Fabius et Jean-Pierre Chevènement. On souhaite alors initier onze millions d’élèves à l’informatique dans le but de former de futures générations compétitives et innovantes dans l’industrie. Ce plan, qui suppose un équipement massif des écoles et une formation des enseignants, est considéré parfois comme un échec bien qu’il permit à certaines écoles de commencer à s’équiper et au corps enseignant de se familiariser avec ce nouvel outil. En 2003, le ministère de l’Éducation nationale propose 10 mesures pour relancer l’utilisation des TICE. On y remarque l’attention particulière portée à l’équipement des écoles élémentaires avec la création des Espaces Numériques de Travail (ENT) ainsi que l’obligation du B2I dès l’école primaire et la création du C2i2e en deuxième année d’IUFM. Parmi les dernières mesures en date, on peut souligner, toujours dans cette optique de développement rapide des TICE dans les écoles françaises, le plan Écoles Numériques Rurales (ENR) de 2009 où un budget est consacré à la réduction de la « fracture numérique » entre les zones urbaines et rurales. Ce plan comprend l’équipement de ces écoles en Tableau Numérique Interactif (TNI), accès internet, ordinateurs et ressources numériques. La même année est créé un site internet, déposé par le Centre National de Documentation Pédagogique (CNDP), de ressources TICE et de scénarios pédagogiques.

Les TICE dans les programmes de l’école primaire

On l’a vu, l’informatique est arrivée notablement dans le système scolaire depuis près de trente ans mais, dans la dernière décennie, se sont succédés des mesures et des plans visant au développement des pratiques numériques à l’école, ces dernières restant encore trop marginales. Cette volonté d’intégrer les TIC dans les enseignements s’illustre par l’apparition et la large place donnée aux TICE dans les programmes de 2008 et ce, dès le cycle 1 :

« Les enfants découvrent les objets techniques usuels (lampe de poche, téléphone, ordinateur …) et comprennent leur usage et leur fonctionnement, à quoi ils servent, comment on les utilise. Ils prennent conscience du caractère dangereux de certains objets. » .

Dans les programmes des cycles supérieurs, les TICE se généralisent aux enseignements. On retrouve ainsi des liens suggérés pour le français, avec l’utilisation du dictionnaire électronique par exemple, mais également en découverte du monde au cycle 2, en pratiques artistiques et histoire des arts, en instruction civique et morale. Dans les programmes pour le cycle 3 de 2008, on découvre une rubrique « Techniques usuelles de l’information et de la communication » où il est clairement explicité aux enseignants que le numérique doit être très présent :

« Les élèves apprennent à maîtriser les fonctions de base d’un ordinateur : fonction des différents éléments ; utilisation de la souris, du clavier. Ils sont entraînés à utiliser un traitement de texte, à écrire un document numérique ; à envoyer et recevoir des messages. Ils effectuent une recherche en ligne, identifient et trient des informations. Les technologies de l’information et de la communication sont utilisées dans la plupart des situations d’enseignement » .

Dans les programmes de 2002, on observe aussi l’apparition d’une attestation de compétences informatiques modélisée par le B2i avec un niveau école et un niveau collège, s’incluant ainsi dans la logique de certifications informatiques existantes comme le C2i dans l’enseignement supérieur. Le B2i concerne tous les élèves, qui valident des compétences au fur et à mesure de leur cursus. Cinq domaines y sont évalués : s’approprier un environnement informatique de travail, adopter une attitude responsable, créer/produire, traiter/exploiter des données/s’informer/se documenter et communiquer/échanger.

De plus, depuis 2005, il existe le Socle commun de connaissances et de compétences qui présente, en sept points, tout ce que l’élève doit savoir à la fin de sa scolarité obligatoire. La quatrième compétence requise correspond à « la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication », ce qui inclut la maîtrise des bases techniques, mais également des capacités de production, création, d’information et de communication qui seront validées par la certification informatique B2i. L’obtention du diplôme national du Brevet des collèges étant soumise, depuis 2007, à la validation de ces sept compétences, on peut alors affirmer que les TICE ont une place de plus en plus importante dans les enseignements. Aujourd’hui, les TICE ne se limitent plus à des cours d’informatique en formation complémentaire, ni à des objectifs de maîtrise d’un outil social et professionnel, mais elles entrent au sein même des enseignements et sont utilisées comme un réel outil de progression dans les apprentissages. Leur présence dans les programmes a été pensée et est encore justifiée par les chercheurs en éducation et pédagogues.

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Table des matières

Introduction
I- En quoi les textes officiels concernant les TICE permettent-ils de revisiter les démarches d’apprentissage ?
1.Bref historique de l’introduction des TICE dans l’enseignement
2.TICE et apprentissage : discours scientifiques
3.TICE et apports didactiques
II – Comment les TICE ont-elles une influence sur ce qui fait la spécificité du cycle 2, l’entrée dans l’écrit ?
1.Conception de la lecture et de son enseignement, d’hier à aujourd’hui
2.Numérique et enseignement du français
3.Numérique et nouvelles pratiques de lecture
4.Logiciels de lecture/ manuels électroniques
5.Remédiation des difficultés de la lecture par le numérique
III- Comment les TICE s’imposent-elles comme outil complémentaire dans l’apprentissage de la lecture pour les enseignants ?
1.Conditions générales de fonctionnement pédagogique
2.Mise en place et évaluation des effets des TICE sur les apprentissages
3.TICE : usages et avis des enseignants en poste actuellement
Conclusion
Bibliographie
Sitographie

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