La biométrie médicale désigne, de façon générale, l’étude des êtres vivants sur le plan quantitatif et sur une étude statistique des dimensions et de la croissance des organes internes des êtres humains [1]. La tomodensitométrie ou scanographie est une technique d’acquisition d’image en coupes par l’utilisation des rayonnements ionisants [2,3]. Elle a été mise au point en 1972 par le chercheur britannique Godfrey Newbold Hounsfield [4]. Elle consiste à effectuer la mesure d’atténuations des faisceaux de rayons X après traversée d’un volume anatomique avec une reconstruction matricielle d’une image numérisée. L’angioscanner est un scanner hélicoïdal ou spiralé qui autorise l’étude de volume sans discontinuité anatomique avec un rehaussement vasculaire après injection intraveineuse périphérique de produit de contraste iodé. Il permet une exploration morphologique des artères pulmonaires. La technique de l’angioscanner pulmonaire doit être stricte pour permettre l’acquisition du volume au cours du temps droit de la circulation. Les scanners multidétecteurs permettent ainsi l’acquisition de tout le volume thoracique en quelques secondes. Les avantages de l’angioscanner pulmonaire sont de visualiser la lumière artérielle, son contenu « pathologique » éventuel mais aussi la paroi artérielle et les tissus environnants, apportant l’information étiologique diagnostique et permettant le bilan préthérapeutique locorégional .
Mensuration des diamètres artériels pulmonaires
La mensuration a été réalisée sur une console de traitement, en fenêtre médiastinale entre 50 UH à 350 UH, sur une coupe axiale montrant, l’aorte, le tronc pulmonaire et ses deux branches sont visibles. Pour le tronc de l’artère pulmonaire, nous avons pris le diamètre transverse c’est-à-dire le diamètre de gauche à droite, sur une coupe axiale où l’aorte et le tronc de l’artère pulmonaire sont dans le même plan. Pour les coupes non symétriques où ces troncs ne sont pas visibles sur un même plan, nous avons réglé les coupes en ajustant à partir de l’ utilisation du curseur de rotation pour mettre en symétrie dans une même coupe le tronc pulmonaire et ses deux branches principales. Dans ce cas le tronc de l’artère. Ainsi une ligne perpendiculaire (horizontale) à l’axe de ces vaisseaux, avant la bifurcation en branche droite et gauche et incluant les limites externes des parois vasculaires .
Le diamètre antéro-postérieur des branches principales droite et gauche a été mesuré dans le plan perpendiculaire à l’axe de ces vaisseaux, à 1 cm de leur origine, incluant également les limites externes de leurs parois .
Mensuration de la longueur du tronc de l’artère pulmonaire et des deux branches droite et gauche
La mensuration a été faite dans le plan coronal, pour le tronc de l’artère pulmonaire, sa longueur a été prise allant de son origine du cœur jusqu’au niveau de la bifurcation en deux branches droites et gauche. Les longueurs des deux branches ont été prise depuis leur origine jusqu’à leur bifurcation en branches segmentaires.
Mensuration du diamètre de l’aorte ascendante
Cette mesure se fait sur le plan axial, dans le même plan que le tronc de l’artère pulmonaire. Une ligne perpendiculaire à l’axe vasculaire est dessinée de droite à gauche qui donne le diamètre transverse. Les limites sont les parois externes de l’aorte ascendante .
Le rapport du diamètre du tronc de l’artère pulmonaire et l’aorte ascendante.
Analyse statistique
Les données collectées ont été recueillies sur Excel ® version 2010, puis traitées sur le logiciel Stata 13. Nous avons évalué la fréquence de chaque paramètre à étudier, la moyenne, les écarttypes, les variations des mesures en fonction de l’âge, le genre, la taille, le poids, l’index de masse corporelle (IMC), la valeur « P » pour les études de corrélation.
Dans notre méthode, nous avons choisi de mesurer le diamètre transverse car, la mesure est plus simple au niveau de la bifurcation de l’artère pulmonaire. Ce point de repère est facile du point de vue anatomique, le rendant hautement reproductible. Les mesures des diamètres transverses du tronc de l’artère pulmonaire, ont été effectuées sur des scanners thoraciques avec injection de produit de contraste iodé, identique à celles des études effectuées par O’Callaghan [11] et de Karazincir et al [12]. Cette mesure a été effectuée afin de bien cerner les limites externes des vaisseaux parmi les contenus du médiastin contrairement à l’étude d’Edward [13] (figure 23) et Quynh A Truong et al [14], qui ont effectué les mensurations sur des vaisseaux non opacifiés par du produit de contraste iodé. La lecture a été faite en fenêtre médiastinale, pareil à l’étude de Tal et al [15], cette fenêtre offre un contraste parfait pour évaluer les éléments médiastinaux dont fait partie les artères pulmonaires.
Les diamètres transverses ont été dessinés sur une coupe axiale montrant le tronc de l’artère pulmonaire avec ses bords bien parallèle ainsi que l’aorte ascendante, des reconstructions dans le plan ont été faites afin d’avoir ce parallélisme, comme dans les travaux de Kuriyama [16] et Guthaner [17]. Le diamètre a été obtenu par traçage d’une ligne transversale de droite à gauche à partir du calliper du scanner, perpendiculaire à l’axe des artères pulmonaires juste avant la bifurcation, les limites incluses les limites des parois externes semblable à celui du travail de Karazincir et al [14], Tobias montre une figure des mensurations .
Les femmes prédominaient en nombre, soit une sex-ratio de 1,19, ce qui diffère des autres études dans la littérature. En effet ces études sont consacrées à des études comparatives de la moyenne du diamètre du tronc de l’artère pulmonaire chez les sujets normaux et les patients ayant des affections de l’artère pulmonaire comme l’embolie pulmonaire ainsi que les affections pulmonaires dont les hommes ont été les plus enregistrés et dont nombreux présentaient des facteurs de risque comme le tabagisme .
L’âge moyen dans notre étude était de 49,98 ans rejoignant l’étude de Truong [14] qui a fait également une étude sur une large population ; avec des extrêmes d’âge de 2 ans et 86 ans. La répartition des groupes d’âge rejoint la courbe de Gauss, alors que la littérature ne précise pas la répartition de cette tranche d’âge [12-14], ceci serait lié au nombre exhaustif des sujets inclus dans cette étude. La taille des sujets dans notre étude était en moyenne 160,86 cm ± 8,81, dans les autres travaux les sujets étudiés étaient de grande taille par rapport à la nôtre comme dans celle de Karazincir [12] (169 cm en moyenne) et de Truong [12] (170 cm).
Le poids moyen de nos sujets était moindre, de l’ordre de 58,27 kg ± 6,3, par rapport aux autres études comme Karazincir [12] . La raison de la différence entre le poids et la taille dans notre étude et ces autres études turques et asiatiques, serait liée à la sous-alimentation étant donnée notre appartenance à un pays en voie de développement. Et également, on note une différence entre ces études et l’IMC, nos sujets étant en moyenne catégorisés dans les normaux, en effet nous avons éliminé les sujets ayant des pathologies dont ces dernières peuvent retentir sur le poids du patient.
Concernant le diamètre transverse du tronc commun pulmonaire, sa répartition est bien symétrique, elle décrit une courbe de Gauss, la moyenne est de 24,24 mm ± 3,12, similaire à l’étude de Sang Hoon en Corée du Sud dont la valeur moyenne était entre 24,2 et 27,2 mm [19], Bolzar [20] en Turquie, soit 24 ±2,8 mm ainsi que celui Kuriyama et al de 24,2 ± 2,2 mm au Japon [14]. Cette répartition serait liée au nombre élevé des recrutés nombreux et aussi nous pouvons rapprocher une liaison avec l’origine asiatique avec celle de l’étude effectuée en Asie, dont notre population aurait des ancêtre asiatiques. Les autres études effectuées en Corée par l’équipe de Lee SH ont trouvé 25,9 mm [21], pour Truong et al ont donné 25,1±2,8 mm, Edwards et al (réf) en Angleterre, ont donné 33,2 mm. Cette variation de résultat serait liée aux méthodes de mesure puisque certains auteurs effectuent leurs mesures sur des scanner thoraciques non injectés et d’autres avec une opacification de la lumière vasculaire par le produit de contraste iodé ; ainsi les limites pariétales seraient différentes. Il existe également les causes apportées sur les origines de ces sujets, européens, asiatiques, arabes.
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Table des matières
INTRODUCTION
NOTRE ETUDE
I- MATERIELS ET METHODES
1- Lieu d’étude
2- Type d’étude
3- Sujets
4- Appareillage
5- Critères d’étude
a. Critères d’inclusion
b. Critères d’exclusion
6- Paramètres d’étude
7- Méthode de travail
a. Examination des sujets
b. Réalisation de la technique d’examen
c. Mensuration des diamètres artériels
d. Mensuration de la longueur du tronc de l’artère pulmonaire
et des deux branches droite et gauche
e. Mensuration du diamètre de l’aorte ascendante
f. Analyse statistique
II- RESULTATS
1- Répartition de la population
a. Répartition selon le genre
b. Répartition selon l’âge
2- Répartition selon la taille
3- Répartition selon le poids des sujets
4- Répartition selon l’indice de masse corporelle (IMC)
5- Répartition selon le diamètre transverse du tronc pulmonaire
6- Répartition selon le diamètre transverse de la branche droite du tronc pulmonaire
7- Répartition selon le diamètre transverse de la branche gauche du tronc pulmonaire
8- Comparaison entre le diamètre transverse de la branche droite et gauche du tronc de l’artère pulmonaire
9- Valeurs extrêmes et moyennes des diamètres du tronc de l’artère pulmonaire et de ses deux branches principales
10- Corrélation entre le genre et le diamètre transverse du tronc de l’artère pulmonaire
11- Corrélation entre l’âge et le diamètre transverse du tronc de l’artère pulmonaire
12- Corrélation entre la taille et le diamètre transverse du tronc de l’artère pulmonaire
13- Corrélation entre le poids et le diamètre transverse de l’artère pulmonaire
14- Corrélation entre l’IMC et le diamètre transverse de l’artère pulmonaire
15- Répartition des patients selon le diamètre transverse de l’aorte ascendante
16- Valeurs extrêmes et moyennes des diamètres de l’aorte ascendante
17- Répartition des patients selon la valeur du rapport du diamètre transverse du tronc de l’artère pulmonaire sur le diamètre transverse de l’aorte ascendante
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE