BIOMECANIQUE DE LA STABILITE GLENO-HUMERALE

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INSTABILITE GLENO-HUMERALE ANTERIEURE STATIQUE :

Il s’agit d’une malposition permanente de la tête humérale par rapport à la cavité glénoïdale, secondaire à une importante perte de substance osseuse du rebord glénoïdien antéro-inférieur, dans les suites d’une luxation antérieure.
La lésion du rebord glénoïdien survient soit par compression ou par arrachement lors du déplacement antérieur de la tête. : Il peut s’agir d’une fracture ou d’un éculement (Fig. 16).
Le défect glénoidien est un facteur d’instabilité, par deux mécanismes :
– Perte de la congruence articulaire ;

L’INTERROGATOIRE :

L’interrogatoire précisera :
 L’âge, le sexe, la profession, l’activité et le niveau sportif du sujet, le côté dominant.
 Les Plaintes : il peut s’agir d’accidents mineurs d’instabilité associés ou non à des douleurs. Ces accidents, peuvent revêtir plusieurs aspects :
 Impression de dérangement articulaire (claquement, ressaut, pseudo-blocage …) ;
 Episodes de subluxation articulaire récidivante ;
 Douleurs antérieures aiguës, lors des mouvements d’armée.
 Les antécédents personnels :
 Par rapport à la luxation initiale : l’âge de survenue, les circonstances de sa survenue, le délai et mode de sa réduction, la durée de l’immobilisation, le délai et niveau de reprise sportive.
 Par rapport au caractère récidivant de la luxation : on précisera leur nombre, leur fréquence, leur rythme, les mécanismes et le traitement.
 Les antécédents familiaux : On élimine les facteurs favorisants de tare d’hyper laxité (syndrome d’EHLERS DANLOS, syndrome de MARFAN).

L’inspection :

On peut retrouver une asymétrie de position de la scapula, une hypertrophie des muscles du membre dominant ou une amyotrophie. L’inspection apprécie également la mobilité active.

La palpation

Une lésion du bourrelet peut être suspectée, quand la palpation perçoit une crépitation avec le bras mis en position d’abduction et de rotation externe.
Les manoeuvres d’appréhension ou tests de provocation sont positifs :
 Test d’appréhension (« CRANK Test » ou signe de l’armé) positif : C’est le signe essentiel et pathognomonique (Fig. 20) :
Le patient est assis et l’examinateur stabilise d’une main son épaule au niveau acromio-claviculaire et l’autre main empoigne son poignet et porte le bras en abduction de 90° ou plus et en rotation externe. Le pouce de la main stabilisant l’épaule exerce une force de translation en avant sur la tête humérale. Dans le cadre des instabilités antérieures, le patient ressent une appréhension au cours de cette manoeuvre voire s’y oppose.
 « Fulcrum test » et « relocation test » positif: (Fig. 20).
Le patient est allongé, son épaule reposant en dehors du bord de la table d’examen, l’examinateur amène le bras en abduction rotation externe d’une main tandis que l’autre main, empoignant la face postérieure de l’extrémité supérieure du bras, exerce une force de poussée vers l’avant au fur et à mesure que le bras est porté en abduction et rotation externe. Le patient ressent une appréhension, voire s’y oppose c’est le « fulcrum test ouTest de recentrage « . Cette appréhension disparait lorsque la force de translation appliquée par l’autre main s’exerce vers le bas c’est le « relocation test ».
 Le test d’appréhension inférieure : il est pratiqué sur un patient debout, bras en abduction. L’examinateur exerce une pression verticale au niveau du col huméral ce qui peut produire un sillon sous-acromial et une appréhension témoignant de la descente de la tête humérale.

L’arthrographie : [27]

C’est un examen invasif avec beaucoup de faux positifs et de faux négatifs. Cette technique permet d’objectiver :
i. une chambre antérieure de décollement capsulo-périosté (poche de Broca-Hartmann),
ii. Une désinsertion humérale du ligament gléno-huméral inférieur (lésion HAGL), se traduisant par une fuite de produit de contraste le long de la diaphyse humérale

Le scanner [43]

Il est permet de rechercher des lésions osseuses associée (tête humérale et glène) lorsque la radiologie conventionnelle est normale.

L’arthroscanner [27]

Cet examen de référence est fondamental, non seulement pour faire un bilan lésionnel exhaustif et pour le choix d’une technique opératoire. Ainsi, l’existence de lésions osseuses de la glène limite l’accès au traitement arthroscopique ; un défect osseux important du quart antéro-inférieur de la glène rend difficile le positionnement d’une butée coracoïdienne.

La technique de latarjet

Il s’agit d’une butée coracoïdienne pré-glénoïdienne. Le fragment coracoïdien qui est pédiculé sur le coraco-biceps, est maintenu dans la position pré-glénoïdienne par une ou deux vis. La stabilisation articulaire est due:
 A l’augmentation de la surface glénoïdienne,
 A l’éloignement du néo-bord antérieur de la glène de l’encoche de Malgaigne,
 Et au renforcement de la sangle musculaire antéro-inférieure de l’épaule par l’effet hamac du coraco-biceps dans la position d’abduction du membre supérieur.

Les autres butées osseuses : [55]

 Technique du triple verrouillage de Patte :
Cette technique complète celle de latarjet, au double verrouillage osseux et musculaire. Son auteur Didier Patte ajoute un 3ème verrouillage capsulaire obtenu en suturant la capsule inféro-externe distal sur la partie proximale latérale du coraco-biceps et sur le moignon du ligament acromio-coracoïdien conservé sur la butée
 Technique de Trillat :
Elle utilise la coracoïde, mais celle-ci est sectionnée vers le bas et fixée sur la face antérieure de la glène.
 Procédé d’Eden-Hybbinette :
Elle utilise l’interposition d’un greffon tibial et consiste à fermer le défiler omo-coracoïdien ostéoplastique.
 Butée costale armée (GOSSET) :
C’est une buttée costale prelevée à partir de la partie moyenne de la 4ème côte sur une longueur de 5 à 6 cm. Elle est souvent trop saillante avec des risques de morbidité importante tels que le pneumothorax

Les réparations capsulo-ligamentaires : [55]

L’intervention de Bankart :

Consiste à réaliser une réinsertion du décollement capsulolabral antérieur par des points transosseux sur le rebord glénoïdien, en utilisant des vis, des rivets ou des agrafes. Actuellement elle se pratique sous arthroscopie.

Les Capsulorraphies :

Les capsulorraphies sont des gestes de remise en tension capsulaire.
Ces gestes, sont particulièrement adaptés au concept d’hyperlaxité capsulo-
ligamentaire ou lorsqu’il n’existe pas de décollement labro-ligamentaire permettant de faire une intervention de Bankart.

LES CRITERES DE NON-INCLUSION

Dans l’étude, ont été exclus :
 Tous les patients qui ont un recul inférieur à 6 mois ;
 Ceux perdus de vue ;
 Ceux présentant une instabilité multidirectionnelle ou postérieure ;
 Les épaules ayant des lésions associées (rupture de la coiffe des rotateurs).
Au total, Tous les patients ont été traités chirurgicalement, par butée coracoïdienne pré-glénoidienne selon la technique de Latarjet. Il s’agissait de 12 hommes (dont un cas bilatéral), pratiquant une activité sportive et 2 femmes (dont une ne pratiquant pas d’activité sportive). Le sex-ratio était de 6,5 en faveur des hommes. Tous nos patients étaient des droitiers et la lésion concernait le côté dominant dans 73,3%. L’âge moyen au moment de l’intervention était de 30,07 ans avec des extrêmes de 19 ans et 44 ans au moment de l’intervention. Quatre patients présentaient des antécédents, dont 2 médicaux (asthme et épilepsie) et 2 chirurgicaux (abcès axillaire et ostéo-arthrite cheville).
La luxation initiale, était d’origine traumatique chez 13 patients (86,7%). Elle n’a pas été prise en charge dans un centre spécialisé chez 11 patients (78,57%). Le nombre de récidive a été difficile à préciser et chez 8 patients (57,14%), les récidives n’ont pas été également prises en charge dans un centre spécialisé. On dénombre 6 épaules (40%) qui ont évolué sur un mode de sub luxation à répétition, et 9 épaules (60%) sur un mode de luxations à répétition. Tous les patients présentaient, lors de leur première consultation une appréhension et un tiroir antérieur. Tous les patients avaient bénéficiées d’une radiographie standard (un cliché de face et un profil de Bernageau). Le bilan radiographique a permis d’identifier : 1 cas d’encoche humérale (encoche de Malgaigne), 7 cas d’éculement du bord antéro-inférieur de la glène, 3 cas d’encoche humérale associée à un éculement du bord antéro-inférieur de la glène, 3 cas d’intégrité osseuse et 1 cas d’omarthrose. Les 3 patients qui présentaient une radiographique normale, l’indication opératoire a été posée sur les seules données de la clinique.
Un bilan pré et post-pératoire a été demandé à tous les patients.

TECHNIQUE OPERATOIRE

Les 15 épaules instables, ont été traitées par une butée osseuse coracoïdienne-pré glénoïdienne selon la technique de latarjet.
3.1. Anesthésie : toutes les interventions ont été réalisées sous anesthésie générale, avec intubation.
3.2. Installation : l’installation s’est faite en position demi-assise. Un billot est placé sous le rachis dorsal de telle sorte qu’il repousse suffisamment le bord spinal de la scapula pour dégager la glène du thorax. Un appui-bras permet de stabiliser le membre supérieur durant l’intervention.
3.3. Abords et gestes : l’abord est delto-pectorale, par une incision de 4 à 5 cm, qui débute à 0,5cm au-dessus de la pointe de l’apophyse coracoïde, et se dirige verticalement vers le bord médial du pli cutané de l’aisselle. (Fig.27.A). Le deltoïde et le grand pectoral sont dissociés sur toute la hauteur de l’incision jusqu’au plan profond et écartés à l’aide d’écarteurs atraumatiques. Un écarteur contre-coudé placé, au-dessus de l’apophyse
Coracoïde permet d’individualiser en abduction-rotation externe, le ligament coraco-acromial en dehors, le tendon conjoint en bas et le tendon à 25mm du petit pectoral en dedans (Fig. 27.B). Au bistouri électrique, la coracoïde est libérée, des insertions du ligament acromio-coracoidien et du petit pectoral. Sa branche horizontale est sectionnée à la scie électrique articulée au niveau du genou de l’apophyse, afin que le greffon coracoïdien, soit suffisamment long pour recevoir deux vis Fig.28.A. Le greffon une fois coupé, est retourné et avivée à la pince de Liston ou à la scie. Deux orifices parallèles sont forés à la mèche de 3,2 mm, à partir de sa face profonde.
La dissociation du sous scapulaire : est faite à la jonction deux tiers supérieurs et tiers inférieur, puis maintenue par un écarteur atraumatique. La capsulotomie est réalisée par une incision verticale de la capsule, l’épaule étant en rotation neutre. La mise de l’épaule en rotation interne maximale, facilite l’introduction d’un rétracteur de Fukuda.
La glène exposée, est avivée sur 1 cm à l’aide d’un ostéotome ou d’une curette.
Le greffon coracoïdien est posé sur le bord antéro-inférieur de la glène en position parfaitement affleurant à la surface cartilagineuse glénoïdienne. Après forage de la glène par une mèche longue de 3,2 mm montée sur moteur, la buttée est fixée par deux vis cortical de 35 mm de longueur, tout en veillant au bon parallélisme des vis (Fig.28.B).

L’évaluation fonctionnelle post opératoire

Elle a été faite avec le consentement des patients. Ils ont été convoqués pour complément d’information, en examen clinique et contrôle radiographique. Les données de l’évaluation fonctionnelle et radiographique ont été recueillies par une seule personne non opérateur. Elles comportaient :
– L’évaluation clinique subjective de la stabilité basée sur l’interrogatoire, appréciant :
 le degré de satisfaction du malade vis-à-vis de l’opération subie, en le classant dans l’une ou l’autre des catégories suivantes :
o très satisfait ;
o content ;
o déçu.
 La douleur post-opératoire selon la cotation suivante :
o 0 : nulle ;
o 1 : lors de gros efforts ;
o 2 : lors des activités de la vie courante.
 L’existence ou non de récidive, ainsi que de l’appréhension avec le bras dans certaines positions.
 Le retentissement sur la profession ou l’activité habituelle.
– L’évaluation clinique objective, appréciant :
 La mesure de la mobilité de l’épaule à celle du côté opposé. La note globale dépend des mouvements qui ont été mesurés : rotation interne, rotation externe, le bras en adduction puis en abduction, et en élévation antérieure dans le plan de la scapula.
 La fonctionnalité globale de l’épaule par les scores de Rowe, Walch-duplay et le WOSI (The Western Ontario Shoulder Instability Index) car ils sont les plus souvent employé dans la littérature ce qui permet de comparer nos résultats..

Evaluation anatomo-radiologique post opératoire

Elle a porté sur les clichés de l’épaule opérée, de face en rotation neutre, et de profil glénoïdien de Bernageau. Nous avons recherché :
 Une consolidation ;
 Une migration, ou lyse de la butée : matérialisée par un espace plus ou moins important apparaissant au fil des mois entre la tête des vis et la butée ;
 Débord postérieur des vis ;
 Butée affleurante : appréciée sur un cliché de face en rotation neutre, l’interligne gléno-humérale doit être parfaitement bien visualisée ;
 Sa position verticale par rapport à l’équateur de la glène est déterminée sur les clichés de face et de Lamy (au-dessus, au-dessous, au niveau de l’équateur)
 Pseudarthrose de la butée ;
 L’arthrose gléno-humérale, en se basant sur classification de Samilson. Cette classification comporte 4 stades :
 stade I : ostéophyte huméral inférieur mesuré dans son plus grand diamètre, compris entre 1 et 3mm.
 stade II : ostéophyte huméral inférieur compris entre 4 et 7mm. – stade III : ostéophyte huméral inférieur supérieur à 7mm. – stade
 IV : pincement de l’interligne articulaire, accompagné ou non d’ostéophytose humérale ou glénoïdienne et ce, quel que soit sa taille.
 Fracture de la butée : à ne pas confondre avec une calcification secondaire du tendon coraco-biceps.
Les données radiologiques pré opératoire, prises en compte, sur le cliché standard de face : étaient l’existence ou non de lésions arthrosiques (classés selon la classification de Samilson), sur l’incidence de Bernageau : étaient l’existense ou non de lésion de bankart osseuse et sur le cliché standard de profil : étaient l’existense ou non d’encoche de Hill-sachs ou de Malgaigne, et de lésions BHAGL

ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES

La saisie a été faite sur microsoft word 2007 et l’analyse par le logiciel statistique SPSS version 19.0. Le teststatistique utilisé était le Khi2 avec un seuil de signification pour p ≤ 0,05.

ANALYSE CLINIQUE :

LA MORBIDITE OPERATOIRE :

Selon les différentes séries étudiées [23,36], le taux de complications opératoires varie de 7 à 8,6%. Ces complications peuvent être neurologiques (lésions du plexus brachial), vasculaires (phlébite du membre supérieur) ou infectieuses (sepsis). Selon la littérature les complications infectieuses se situe à un taux de 0 à 6% [20, 32, 49, 53]. SANE A.D et al [53] n’ont déploré aucune infection superficielle et profonde et aucune atteinte nerveuse dans leur série.
Dans notre série, nous avons noté, une infection superficielle de la plaie opératoire soit 0,6%. Nos résultats sont comparables à ceux de la littérature.

APPRECIATION DE LA DOULEUR POST OPERATOIRE :

Dans la littérature, le taux de douleur post opératoire, varie entre 60% et 78% [23, 58].Plusieurs facteurs peuvent générer des douleurs postopératoires et à long terme :
 L’âge de l’intervention : plus il est élevé plus les patients sont gênés.
 L’arthrose : les résultats de la série de WALCH G. [63] ont montré 55% d’arthrose chez ceux qui présentent des douleurs persistantes contre 31% pour ceux qui n’ont pas des douleurs.
 Le type de pratique sportif : les sportifs ont moins de douleurs que les patients non sportifs.
 Une vis de synthèse trop longue.
Dans notre série, nous avons obtenu un résultat satisfaisant, avec 66,7% de patients ne présentant aucune douleur post opératoire.

Degré de satisfaction

Dans la littérature, il est démontré que la technique de Latarjet offre de meilleurs résultats en terme de stabilité : SANE A.D et al [53] ont obtenu dans leur série 71% de patients très satisfait, 20% satisfaits. BOUJU.Y et al [5], COLLIN.P et al [8], et GORDINS.V et al [19], ont obtenu respectivement chez leurs patients, après réalisation de Latarjet, des taux satisfaisants de 98,5%, 85%, et 58%.
VANDER M et al [62] ont obtenu dans leur étude comparative, une stabilité supérieure de l’ordre de 97% avec la technique de Latarjet contre 88% avec la technique de Bankart.
Dans notre série, nous avons obtenu chez nos patients un taux de satisfaction 85,7%. Ce résultat satisfaisant est supérieur à ceux de COLLIN.P et al [8] et de GORDINS.V et al [19] et inférieur à ceux de SANE A.D et al [53], VANDER M et al [62] et de BOUJU.Y et al [5].

LA RECIDIVE POST-OPERATOIRE

Dans la littérature, l’incidence des récidives après la technique de Latarjet est estimée entre 0 % et 14 % [45, 46, 47, 48], contre 14 et 38 % pour la technique de Bankart arthroscopique. [50, 51]. Selon HAWKINS et al [21,53] elle représente 2/3 des échecs. Les causes de ces récidives sont variables [53] :
 En préopératoire : il peut s’agir d’une erreur diagnostic comme une instabilité multidirectionnelle ou une instabilité postérieure ;
 En per opératoire elle peut être due à un mauvais positionnement de la butée (une butée sus équatoriale ou tros médiane) ou une fracture de la butée ;
 En post opératoire elle peut être due en l’absence d’immobilisation avec une mobilisation hasardeuse et précoce avant consolidation de la butée ou plus tardivement, à la survenue d’une pseudarthrose, d’une lyse de la butée ou d’un traumatisme.
 La récidive peut aussi être due aux séquelles d’IARE chronique à savoir un important défect osseux de la glène, une importante encoche de Hills-Sachs, une rupture du sous-scapulaire ou une hyperlaxité par distention des rotateurs.
VANDER M et al [62] n’ont obtenu aucune récidive dans leur étude comparative entre technique de Latarjet et technique de Bankart. SANE A.D et al [53] ont déploré, deux récidives dont un cas un cas de récidives vrai et un cas d’accident mineur d’instabilité.
Dans notre série, nous avons obtenu un résultat satisfaisant avec aucune récidive, notée après un recul moyen de 39 mois.

LA MOBILITE POST OPERATOIRE

Dans la littérature les auteurs attestent que la diminution de la mobilité post opératoire de l’épaule après la technique de Latarjet est en rapport avec : [36, 40,56]
– L’attitude opératoire vis-à-vis du sous scapulaire. Ainsi la rotation externe est normale en cas de dissociation et elle est diminuée en cas de section de la moitié supérieure et encore plus diminuée en cas de section complète du sous scapulaire.
– L’existence d’une omarthrose.
– L’existence d’une butée débordante en intra articulaire dans le plan horizontal.
Selon SANE A.D et al [53], on retient le terme de raideur lorsqu’il y’a une perte de la rotation externe à 90° d’abduction (RE1) supérieure à 30° par rapport au côté opposé. Dans leur série, SANE A.D et al [53] ont eu une restauration de la mobilité de l’épaule chez 60% de leur patient et ont déploré dans le groupe présentant une limitation de la rotation externe, une perte moyenne de rotation externe coude au corps de 10° chez certains de leurs patients et de 14° bras en abduction, chez d’autres.
IKEMOTO et al [26] dans leur série, ont eu une limitation de la mobilité de l’épaule chez tous leurs patients, particulièrement le mouvement de rotation externe. GODINHO G et al [18] ont eu dans leur série de 40 cas, 13 cas qui ont présenté une limitation de la rotation interne et 11 cas qui ont présenté, une perte moyenne de 14,1 ° de rotation externe. HOVELIUS et al [22] ont eu, sur une période de suivi de cinq ans, de 112 patients, une perte de 19 ° d’adduction et de 21 ° d’abduction.
Dans notre série, on a eu, un résultat satisfaisant avec une restauration de l’amplitude des mouvements de l’épaule dans 93,33% des cas. Ceci est dû en partie au respect de la durée d’immobilisation de l’épaule mais aussi au respect des séances de kinésithérapie post opératoire et à la préservation de l’intégrité du Sous scapulaire lors de la réalisation de la butée. Nos résultats sont différents de ceux de la littérature.

RETENTISSEMENT SUR LA PROFESSION ET L’ACTIVITE SPORTIVE HABITUELLE :

Dans notre série, seul un patient sur 14 (soit 6,7%), à cesser de pratiquer le sport et de réaliser des travaux intenses, à cause de la survenue des douleurs lors des gros efforts et de l’appréhension lors des mouvements de l’armée du bras.
Nos résultats sont différents de ceux de BERANGER J et al [4] qui ont obtenu un résultat, de deux patients sur 47, ayant cessé toute activité sportive pour les mêmes raisons et différentes de ceux de SY MH [60] où tous les malades ont repris une activité professionnelle et ménagère.

ANALYSES RADIOLOGIQUES POST OPERATOIRE:

POSITION DE LA BUTEE :

Dans la littérature on retrouve des résultats différents sur le positionnement de la butée : DOSSIM et al [12] dans leur série de 93 patients, ont observé par rapport au plan vertical, 68,3 %, de butées fixée sous l’équateur et 31,7 % de butées fixée au niveau de l’équateur et par rapport au plan horizontal, 78,1 % de butées affleurante, 17,4 % de butées trop latérales et 4,5 % de butées trop internes. ALLAIN et al [1] dans leur série de 56 patients, ont observé 53% de butées trop latérales et 5% de butées trop internes. CASSAGNAUD et al [6], ont retrouvé dans leur série, plus de 10% des butées débordantes sur des examens tomodensitométriques. VANDER M et al [62] ont retrouvé dans leur série de 50 butées coracoïdienne, 3 cas, de butée osseuse fixée en dehors de la glène et 33 cas, de butées osseuses positionnées, au-dessous de l’équateur de la glène. Tous ces auteurs ont souligné l’importance de la position du greffon qui est directement lié au résultat final. La position optimale doit être sous l’équateur et affleurante.
Dans notre série toutes nos butées ont été affleurantes et au-dessous de l’équateur. Nos résultats sont similaires a ceux de VANDER M et al [62] et supérieurs à ceux de ALLAIN et al [1] et CASSAGNAUD et al [6].

PSEUDARTHROSE :

Dans la littérature, le taux de pseudarthrose, est très variable, allant de 0% à 50 % [36, 46, 47]. Selon VANDER M et al [62], la survenue de cette complication peut être en rapport avec l’utilisation de vis uni corticale, mais aussi avec une ostéosynthèse par une seule vis ou avec une butée vissée « debout ».
Dans notre série on n’a noté aucun cas pseudarthrose sur un suivi de 39 mois. Nos résultats sont similaires a ceux de VANDER M et al [62] qui n’ont obtenu aucune pseudarthrose dans leurs série de 50 butées coracoïdiennes, toutes ostéosynthésées en position couchée a l’aide de vis bi corticales et après avivement soigneux des surfaces de contact. Nos résultats sont différents de ceux de SANE AD et al [53] qui ont obtenu dans leur série de 24 cas de butée, 1cas de pseudarthrose soit 4,1%.

LYSE DE LA BUTEE :

Dans la littérature les taux de lyse sont variables : elle est de 4,1% (1cas) dans la série de SANE AD et al [53], 12% dans la série de COLLIN et al [8] , 6,4% dans la série de DOSSIM et al [12] qui ont utilisé lors de leur butée, une rondelle chez 29 cas sur 93.
Dans notre série nous n’avons noté, aucune lyse de la butée et toutes nos butées ont été fixées sans rondelle. Selon WALCH G. [63] et VANDER M [62] l’utilisation d’une rondelle lors de la fixation de la butée est tenu pour être responsable d’un grand nombre de lyses.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1 RAPPELS ANATOMIQUES
1.1 Les surfaces articulaires
1.1.1 La cavité glénoïde
1.1.2 Labrum ou le bourrelet glénoïdien
1.1.3 Tête humérale
1.2 Les Moyens d’union :
1.2.1 La Capsule articulaire
1.2.2 La synoviale
1.3 Les ligaments coraco-huméral et gléno-huméraux
1.3.1 Le ligament coraco-huméral
1.3.2 Les ligaments gléno-huméraux
1.4 Les stabilisateurs actifs de la scapulo-humérale
1.5 Les dimensions anatomiques de la coracoïde
1.6 Les vaisseaux et nerf
1.7 Anatomie fonctionnelle
2 BIOMECANIQUE DE LA STABILITE GLENO-HUMERALE
2.1 Facteurs statiques de la stabilité gléno-humérale
2.1.1 Les composantes articulaires
2.1.2 Les structures capsulo-ligamentaires
2.2 Facteurs dynamiques de la stabilité gléno-humérale.
3 PHYSIOPATHOLOGIE
3.1 Instabilité gléno-humérale antérieure statique
3.2 Instabilité gléno-humérale antérieure dynamique
4 ETUDE CLINIQUE
4.1 L’interrogatoire
4.2 L’examen physique
4.2.1 L’inspection
4.2.2 La palpation
4.3 Les examens complémentaires
4.3.1 La radiologie standard
4.3.2 L’arthrographie :
4.3.3 Le scanner
4.3.4 L’arthroscanner
4.3.5 Arthro-IRM
5 TRAITEMENT
5.1 But
5.2 Moyens
5.2.1 La kinésithérapie
5.2.2 Le traitement chirurgical :
DEUXIEME PARTIE MATERIEL ET METHODE
1. LE CADRE D’ETUDE
2. TYPES D’ETUDE
2.1 Les critères d’inclusion
2.2 Les critères de non-inclusion
3. TECHNIQUE OPERATOIRE
METHODOLOGIE
1. RECUEIL DES DONNEES
2. EVALUATION
3. ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES
RÉSULTATS
1. DONNEES CLINIQUES PRE OPERATOIRES
2. DONNEES RADIOLOGIQUES PRE OPERATOIRES:
3. DONNEES CLINIQUES POST OPERATOIRES
4. DONNEES RADIOLOGIQUES POST OPERATOIRE :
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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