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Le labrum cotyloรฏdien
C’est un anneau fibro-cartilagineux triangulaire ร la coupe, fixรฉ au pourtour du cotyle. Il prรฉsente une face basale adhรฉrente au sourcil cotyloรฏdien sur toute son รฉtendue, comblant les รฉchancrures ilio-pubienne et ilio-ischiatique [7].
Les moyens de contention
La capsule et la synoviale (Figure 3)
La membrane fibreuse
Elle s’insรจre mรฉdialement sur le limbus acรฉtabulaire et sur la face externe du bourrelet acรฉtabulaire. Tandis que latรฉralement, elle se fixe sur la ligne intertrochantรฉrienne antรฉrieure au-dessus du petit trochanter et sur la face postรฉrieure du col fรฉmoral ร 2 cm de la ligne trochantรฉrienne postรฉrieure.
La membrane synoviale
Elle tapisse la face profonde de la membrane fibreuse, le ligament de la tรชte fรฉmorale, le paquet adipeux de la fosse acรฉtabulaire et toutes les parties intra-articulaires du col fรฉmoral.
Le ligament de la tรชte fรฉmorale (ligament rond)
Cโest un cordon fibreux aplati qui sโรฉtend de la tรชte fรฉmorale ร lโarriรจre-fond cotyloรฏdien. Il se fixe sur la tรชte fรฉmorale ร la partie antรฉro-supรฉrieure de la fovรฉa capitis.
Le ligament ilio-fรฉmoral (ligament de Bertin)
C’est un ligament triangulaire qui naรฎt un peu au-dessous de lโรฉpine iliaque antรฉro-infรฉrieure et sur la partie antรฉro-supรฉrieure du sourcil cotyloรฏdien.
Le ligament pubo-fรฉmoral
Il renforce la face antรฉro-infรฉrieure de la capsule. Il naรฎt de lโรฉminence ilio-pubienne, de la partie pubienne du limbus acรฉtabulaire et de la crรชte obturatrice.
Le ligament ischio-fรฉmoral
Cโest le seul ligament postรฉrieur. Il naรฎt de la partie supรฉrieure de la tubรฉrositรฉ ischiatique et de la partie ischiatique du limbus acรฉtabulaire.
Vascularisation โ Innervation [7]
Vascularisation
Les artรจres (figures 10 et 11)
– Lโartรจre circonflexe postรฉrieure ou mรฉdiale
Elle provient de lโartรจre fรฉmorale profonde, passe dans lโinterstice psoas-pectinรฉ puis entre le muscle obturateur externe et le muscle grand adducteur. Elle va sโanastomoser autour du col chirurgical du fรฉmur avec la circonflexe antรฉrieure en formant un cercle artรฉriel.
– Lโartรจre circonflexe antรฉrieure ou latรฉrale
Elle naรฎt de lโartรจre fรฉmorale profonde puis aborde lโarticulation en passant entre le muscle psoas et le muscle droit antรฉrieur et sโanastomose sur la face postรฉro-externe du grand trochanter avec la circonflexe postรฉrieure. Elle fournit lโartรจre antรฉrieure du col et lโartรจre antรฉrieure du grand trochanter.
– Lโartรจre du ligament rond
Lโartรจre du ligament rond vascularise la zone perifovรฉale et sโanastomose avec les branches de la circonflexe postรฉrieure.
Les veines
Au niveau de la rรฉgion antรฉrieure de la cuisse, les veines forment un rรฉseau sous-cutanรฉ ร mailles larges dont les branches principales se jettent dans la saphรจne interne qui va sโaboucher ร la veine fรฉmorale ร 4 cm au-dessous de l’arcade fรฉmorale.
Au niveau de la rรฉgion postรฉrieure de la cuisse, on distingue, par rapport ร l’aponรฉvrose fรฉmorale, les veines sous-aponรฉvrotiques ou profondes et les veines sus-aponรฉvrotiques ou superficielles. Au niveau de la rรฉgion fessiรจre, les veines sont satellites des artรจres et se terminent dans la veine hypogastrique et dans la veine fรฉmorale profonde.
Les lymphatiques
Le drainage lymphatique sโeffectue :
– Dโune part vers les ganglions rรฉtro-cruraux externes.
– Dโautre part vers les ganglions rรฉtro-cruraux internes et les ganglions inguinaux profonds.
Enfin, par lโintermรฉdiaire des lymphatiques de lโacรฉtabulum vers les ganglions obturateurs et iliaques externes.
Innervation (figure 11)
Lโinnervation de la hanche est assurรฉe par les nerfs antรฉrieurs issus du plexus lombaire. Ils comportent le nerf crural, le nerf obturateur et le nerf obturateur accessoire.
Le nerf grand sciatique, le nerf du carrรฉ crural et le nerf du jumeau infรฉrieur sont issus du plexus sacrรฉ. Ils constituent les nerfs postรฉrieurs.
Les muscles moteurs
Les muscles flรฉchisseurs principaux sont les muscles ilio-psoas et le muscle tenseur du fascia lata.
Les muscles flรฉchisseurs accessoires sont les muscles Sartorius, le droit fรฉmoral et les adducteurs.
Les muscles extenseurs sont les muscles grands fessier, le biceps fรฉmoral, le semi-membraneux et le semi-tendineux.
Lโabduction et lโadduction (Figure 12)
Lโaxe fonctionnel
Il est sagittal et passe par le centre du mouvement.
Lโamplitude des mouvements
Lโabduction mesure 45ยฐ en moyenne. Mais lorsque la cuisse est flรฉchie ou le bassin est inclinรฉ, elle peut alors atteindre 90ยฐ.
Lโadduction vraie est de 20ยฐ. Elle est limitรฉe par le contact des deux cuisses.
Cependant quand elle est associรฉe ร une flexion, tel le croisement des cuisses, elle peut atteindre 30ยฐ.
Les muscles moteurs
Les muscles abducteurs principaux sont les muscles moyens et petit fessier.
Les muscles abducteurs accessoires sont le muscle tenseur du fascia lata, le grand fessier et le piriforme.
Les muscles adducteurs sont le muscle pectinรฉ, le long, le petit et le grand adducteur.
Les rotations internes et externes (figures 12)
Lโaxe fonctionnel
Il unit les centres des mouvements de la hanche et du genou et fait environ 7ยฐ avec lโaxe diaphysaire fรฉmoral.
Lโamplitude des mouvements
La pointe du pied se porte latรฉralement de 45ยฐ en moyenne au cours de la rotation externe et elle se porte mรฉdialement de 35ยฐ en moyenne lors de la rotation interne.
En clinique, lโรฉtude des possibilitรฉs fonctionnelles de la hanche peut nรฉcessiter une mesure de lโamplitude des rotations, soit avec la jambe flรฉchie en dรฉcubitus ventral, soit la cuisse est flรฉchie en dรฉcubitus dorsal. Dans ces situations la rotation interne peut atteindre 60ยฐ.
Les muscles moteurs
Les muscles rotateurs latรฉraux principaux sont le muscle piriforme, lโobturateur interne et le carrรฉ fรฉmoral.
Les muscles rotateurs latรฉraux accessoires sont le grand fessier, les adducteurs, lโobturateur externe et lโilio-psoas.
Les muscles rotateurs internes principaux sont les muscles moyens et petit fessier.
Le muscle rotateur interne accessoire est le muscle tenseur du fascia lata.
BIOMECANIQUE DE LA HANCHE
La biomรฉcanique de la hanche est lโรฉtude des mouvements et de lโรฉquilibre de cette articulation au cours dโappui uni, bipodal et lors de la marche. La hanche subit des contraintes mรฉcaniques rรฉsultant de lโaction du poids du corps et de lโaction des muscles pรฉri articulaires. Lโintensitรฉ de ces contraintes varie selon la position et au cours des diffรฉrentes phases de la marche. La comprรฉhension des phรฉnomรจnes biomรฉcaniques est facilitรฉe en grande partie par les travaux de Pauwels. Elle nous conduit ร dโimportantes dรฉductions chirurgicales [25 ,56].
BIOMECANIQUE DE LA HANCHE NORMALE [25, 56]
Lorsque le corps est en station debout avec appui monopodal ; situation qui se rรฉpรจte au cours de la marche avec une succession dโappuis monopodaux alternรฉs. Il se met en รฉquilibre sur la tรชte fรฉmorale. Il sโagit de lโรฉquilibre harmonieux existant entre trois protagonistes ร savoir les formes, les structures et les forces sโexerรงant sur elle.
Elรฉments de lโรฉquilibre
Les formes : elles sont reprรฉsentรฉes par la tรชte fรฉmorale et lโacรฉtabulum qui sont solidarisรฉs par le ligament rond, la capsule et les muscles.
Les structures : la synoviale, le cartilage et lโos spongieux jouent le rรดle de lubrifiant, de transmetteur, de rรฉpartiteur et dโamortisseur des contraintes et de renforcement des piliers.
Les forces, elles sont de deux ordres : musculaire et pondรฉrale.
Les forces musculaires : les muscles de la flexion, de la rotation externe et de lโabduction prรฉdominent sur les muscles de lโextension, de la rotation interne et de lโadduction.
Les forces pondรฉrales : il sโagit du poids du corps sโexerรงant sur la hanche.
En station bipodale, le bassin est horizontal et le poids du corps coรฏncide avec son centre de gravitรฉ avec tension รฉgale entre abducteurs et adducteurs.
Par contre en station unipodale, le bassin a tendance ร se basculer du cรดtรฉ dรฉchargรฉ. Lโรฉquilibre est maintenu par la contraction du muscle moyen fessier (Figure 13).
BIOMECANIQUE DโUNE HANCHE AVEC UNE PROTHESE
Les premiers principes de lโarthroplastie totale de hanche sont รฉtablis par Charnley [11]. Ces principes sont : la nรฉcessitรฉ dโune prothรจse totale unissant une tรชte mรฉtallique avec une cupule en polyรฉthylรจne de haute densitรฉ ; la fixation dans lโos par du ciment acrylique ; le design de la prothรจse fรฉmorale avec une queue courbe cervicodiaphysaire ; le principe de la ยซ low friction ยป grรขce ร une tรชte mรฉtallique de petit diamรจtre de 22 mm tournant sur un bloc de polyรฉthylรจne. Depuis ce prototype, encore un des meilleurs modรจles, on a pu assister ร lโรฉclosion dโune infinitรฉ de modรจles. Cependant aucune de ces propositions nโa modif
iรฉ le principe basรฉ sur une rรฉplique purement morphologique du modรจle humain. Une prothรจse idรฉale doit satisfaire ร trois impรฉratifs : elle doit reproduire la forme gรฉnรฉrale de la hanche, elle doit reconstituer sa fonction et tout particuliรจrement celle du cartilage qui est le tissu noble de lโarticulation, elle doit avoir une tolรฉrance biologique parfaite.
Luxation dโune prothรจse totale de la hanche
DEFINITION / NOSOLOGIE :
La luxation dans les suites dโune prothรจse totale de la hanche se dรฉfinit par la perte de contact totale et permanente des surfaces prothรฉtiques.
๏ En fonction de la durรฉe et du caractรจre rรฉcidivant, nous admettons les dรฉfinitions
suivantes :
– La luxation rรฉcente ou aiguรซ est une luxation reconnue au plus tard dans les 72 premiรจres heures, ou dans un dรฉlai de 21 jours.
– La luxation ancienne ou nรฉgligรฉe ou invรฉtรฉrรฉe est une luxation reconnue au-delร des 72 premiรจres heures (diarthroses planes et synarthroses) ou aprรจs un dรฉlai de 21 ร 28 jours (autres diarthroses).
La synonymie de l’invรฉtรฉrรฉe est acceptรฉe pour une forme vue trรจs tardivement avec des lรฉsions anatomiques constituรฉes stables alors que la luxation nรฉgligรฉe renvoie ร la nรฉgligence comme cause du caractรจre ancien de la luxation.
La luxation instable est une luxation dont la rรฉduction complรจte obtenue est perdue pour un moindre mouvement et/ou une moindre force dรฉformante. La reproduction pour une mรชme articulation d’une luxation devenant de plus en plus facile ร se constituer et ร se rรฉduire, procรจde de lรฉsions prรฉexistantes dites de passage qui entretiendraient le phรฉnomรจne et en feraient une entitรฉ nosologique distincte et autonome. Elle renvoie ร la luxation rรฉcidivante.
๏ En fonction des difficultรฉs thรฉrapeutiques, nous admettons :
– La luxation simple quand la rรฉduction est aisรฉment obtenue par les manลuvres classiques.
– La luxation irrรฉductible quand la rรฉduction est impossible par des manลuvres orthopรฉdiques (externes).
– La luxation incoercible quand la rรฉduction complรจte ou incomplรจte obtenue est aussitรดt perdue dรจs que cesse l’action sur les extrรฉmitรฉs osseuses. Elle tรฉmoigne d’un obstacle souvent mรฉcanique d’origine musculo-tendineuse, capsula-ligamentaire et/ou ostรฉo-cartilagineuse. .
Anatomie de la hanche prothรฉsรฉe [58]
Lโarticulation prothรฉtique est diffรฉrente de la hanche normale et sa stabilitรฉ bien moindre ce quiย expose infiniment plus ร la hanche normale ร la luxation.
Les muscles pรฉri-articulaires, peuvent utiliser en attendant lโintervention et souvent affaiblis chez les sujets รขgรฉs peuvent รชtre fragilisรฉs par certaines pathologie arthrite rhumatoรฏde et par une รฉventuelle intervention antรฉrieure.
Les abords qui dรฉtachent et /ou traversent les muscles pรฉriarticulaires supposent quโils cicatrisent et rรฉcupรจrent leurs forces pour assurer la stabilitรฉ. Ceux qui dรฉtachent tout ou une partie du grand trochanter nรฉcessitent une consolidation osseuse. Tous fragilisent la capsule articulaire.
Il existe autour de la tรชte prothรฉtique un espace mort plus ou moins grand. Il a la forme dโun tronc de cรดne ร sommet fรฉmoral et ร base cotyloรฏdienne et cโest autour de la tรชte que les parties molles sont le plus ร distance de la piรจce fรฉmorale et le moins ร mรชme de la contenir dans la capsule. Cet espace est dโautant plus grand que le diamรจtre de la cupule est plus grand et celui de la tรชte plus petit (Figure 15).
Les facteurs รฉtiologiques dโune luxation dโune PTH
Parmi les variables impliquรฉes dans la survenue dโune luxation aprรจs PTH primaire, on distingue: les facteurs liรฉs au patient, les facteurs liรฉs aux implants et ร la chirurgie, les facteurs liรฉs au suivi post-opรฉratoire [60,61] et lโexpรฉrience de lโopรฉrateur.
๏ Facteurs liรฉs au patient :
Un diagnostic dโarthrite inflammatoire [56] ร certaines caractรฉristiques du patient incluant un รขge avancรฉ, un nombre รฉlevรฉ de comorbiditรฉs, une surcharge pondรฉrale ou inversement un IMC infรฉrieur 18,5 kg/mยฒ [63] augmentent le risque de luxation.
L’ostรฉonรฉcrose est un diagnostic qui expose plus frรฉquemment au risque de luxation que la coxarthrose primitive sur l’ensemble de l’รฉvolution (luxations prรฉcoces et tardives) [49].
Le risque de luxation est doublรฉ lorsque le patient a dรฉjร subi une intervention chirurgicale ร la mรชme hanche [63]. Cette incidence est encore plus รฉlevรฉe lorsque les patients prรฉsentent des troubles cognitifs [62] ou chez les patients atteints d’une affection neuro-musculaire (Poliomyรฉlite, syndrome de Dawn, myรฉlomรฉningocรจle, paralysie cรฉrรฉbrale, Parkinson, sรฉquelles d’accident vasculaire cรฉrรฉbral) [9]. Ceux qui invitent ร รชtre particuliรจrement prudent et ร recourir facilement ร l’usage d’attelles ou d’appareillages de hanche dans les premiรจres semaines post-opรฉratoires.
๏ Facteurs liรฉs ร la chirurgie et aux implants : [65]
La technique opรฉratoire, comprenant lโapproche chirurgicale (voie dโabord), le positionnement de la prothรจse et la prรฉservation de la tension des muscles abducteurs, joue un rรดle primordial dans la stabilitรฉ de la PTH. Lโimpact de la voie dโabord sur le risque de luxation est controversรฉ. Toutefois, la voie dโabord postรฉrieure est gรฉnรฉralement associรฉe ร un risque de luxation plus รฉlevรฉ que les voies latรฉrales et antรฉrolatรฉrales. Ce risque peut รชtre diminuรฉ par une rรฉparation des tissus mous postรฉrieurs. Par ailleurs, les voies latรฉrale ou postรฉrieure peuvent รชtre associรฉes ร une ostรฉotomie du grand trochanter (trochantรฉrotomie). En effet, la stabilitรฉ dโune PTH dรฉpend รฉtroitement de lโorientation de la cupule et de la tige, du rรฉtablissement de lโoffset, de la prรฉservation de la longueur du col et du maintien de la tension des muscles abducteurs. Le positionnement optimal de la cupule est de 40ยฐ+-5ยฐ dโabduction et 15ยฐ+ /-10ยฐ dโantรฉversion. Une antรฉversion insuffisante de la cupule prรฉdispose ร un impingement (empreinte, conflit) prothรฉtique, alors quโune perte dโoffset augmente le risque dโimpingement osseux. Lโimpingement de la prothรจse se produit lorsque le col de la prothรจse entre anormalement en contact avec le bord la cupule (figure 21). De mรชme, lโimpingement osseux survient lorsque le grand trochanter entre en contact avec lโischion. Ces deux situations gรฉnรจrent un effet de levier au niveau de lโarticulation, et ce levier anormal peut entraรฎner une dรฉcoaptation (excursion) entre la tรชte et la cupule de la PTH.
Si lโamplitude de cette excursion est suffisante, une luxation va se produire. Le risque de luxation est dโautant plus รฉlevรฉ que la tension des muscles abducteurs est faible, dโoรน lโimportance du maintien de la longueur du col et de lโoffset de la hanche. Les tรชtes de grand diamรจtre offrent un supplรฉment de stabilitรฉ quelle que soit la voie dโabord utilisรฉe, mais les bรฉnรฉfices sont importants surtout lors de lโutilisation dโune voie postรฉrieure.
๏ Facteurs liรฉs au suivi post-opรฉratoire [65] :
60% des luxations se produisent durant les trois premiers mois postopรฉratoires, en gรฉnรฉral lors des activitรฉs de la vie courante : alors que le patient se lรจve des toilettes, se baisse pour ramasser un objet au sol ou se tourne dans son lit. Le malade ressent soudainement une douleur vive du cรดtรฉ opรฉrรฉ. Dans la majoritรฉ des cas, il nโy a pas dโรฉvรฉnement traumatique, ce qui souligne lโimportance de la prรฉvention. Dans ce contexte, lโรฉducation thรฉrapeutique prรฉopรฉratoire (ETP) des patients sโest montrรฉe trรจs efficace pour prรฉvenir les luxations survenant aprรจs le retour ร domicile. Durant ce sรฉminaire prรฉopรฉratoire ETP, les soignants sensibilisent les patients au risque de luxation et recommandent :
– De ne pas croiser les jambes,
– De ne pas flรฉchir la hanche 90ยฐ,
– De limiter les rotations, durant les trois premiers mois aprรจs la chirurgie.
๏ L’expรฉrience de l’opรฉrateur [21].
Ce facteur paraรฎt alors d’autant plus logique, tant les combinaisons d’orientation entre les composants sont multiples et variables d’un patient et d’une prothรจse ร l’autre [52]. En d’autres termes, plus l’opรฉrateur est confrontรฉ frรฉquemment au choix de l’orientation des implants, plus il connaรฎt ยซsa ยป prothรจse, et plus son ยซ intuition chirurgicale ยป se confirme ร l’usage du temps. C’est ce que semble bien dรฉmontrer l’รฉtude de Hedlundh et al. [34]. Le nombre de luxation รฉtait multipliรฉ par deux entre les opรฉrateurs juniors et leurs aรฎnรฉs plus expรฉrimentรฉs. A l’inverse, Bernard et al. [5] ne notaient pas plus de luxations entre opรฉrateurs juniors et leurs aรฎnรฉs ร condition que les premiers soient correctement supervisรฉs par les seconds.
Commentaires
๏ Epidรฉmiologie
La frรฉquence des luxations des PTH en chirurgie primaire est variable selon les auteurs. Elle est de 1,1% pour Lautridou et all [40] et 2,1% pour Andrรฉ et all [3]. Dans les sรฉries de Morrey [47] et de Huten [51] elle est de lโordre de 2 ร 3%. Une frรฉquence plus รฉlevรฉe (5%) est rapportรฉe par Dennis [21].
Un seul cas de luxation chronique dโune PTH a รฉtรฉ rapportรฉ dans la littรฉrature [8]. La raretรฉ de cette lรฉsion peut รชtre du fait que les patients ayant une arthroplastie totale de la hanche ont un suivi mรฉdical rรฉgulier. La luxation est trรจs tรดt diagnostiquรฉe et une prise en charge adรฉquate est rรฉalisรฉe.
Dans notre รฉtude la luxation de PTH reprรฉsentait 1,9% (7cas) dont 1%( 4 cas) de luxation invรฉtรฉrรฉe sur 372 PTH sur pรฉriode de 13 ans (du 01/01/2004 au 31/12/2016).
๏ Anatomopathologique
Il est possible quโune luxation trรจs prรฉcoce passe inaperรงue pendant quelques temps [67] surtout chez un malade qui nโas pas encore repris lโappui. Mais cette รฉventualitรฉ est trรจs rare. Le plus souvent le diagnostic de la luxation ne fait aucun doute pour le patient et son entourage. Il faut prรฉciser la position luxante du membre. Mouvement de flexion รฉvocateur dโune luxation postรฉrieure ou au contraire mouvement dโextension et /ou rotation externe รฉvocateur dโune luxation antรฉrieure. A ce mouvement peut sโassocier une adduction. Le mouvement luxant ne peut pas toujours รชtre prรฉcisรฉ (jusquโร 26% des cas pour Courtois et al [16]. Ailleurs on trouve un traumatisme vrai surtout pour les luxations secondaires chez des patients ayant repris leurs activitรฉs jusqu’ร la indemnes de toute luxation [3].
Nous nโavons pas une notion de traumatisme dans nos observations lors de la survenue de la luxation faisant penser que les luxations sont spontanรฉes ou positionnelles.
Le travail de Woo et Morrey [69] indiquait, sur 10.500 PTH, un risque de luxation par voie postรฉro-externe de 4,3%, soit trois fois supรฉrieur ร celui des abords antรฉrieur (1,7%) ou externe (1,9%). En ne prenant en considรฉration que le facteur stabilitรฉ, les voies antรฉro-externes sont ร l’รฉvidence ยซ royales ยป [22].
Une comparaison objective entre ces 2 familles de voies dโabord (trochantรฉrotomie et la voie de Hardinge) est possible ร la lecture de 2 รฉtudes. Celle de Clarac [14] indiquait un avantage de la voie de Hardinge sur la trochantรฉrotomie, plus luxante du fait des pseudarthroses et plus hรฉmorragique. L’รฉtude randomisรฉe de Horwitz et al. [37] ne rรฉvรฉlait pas de diffรฉrence significative en ce qui concerne le taux de luxation. Pai [51] dans son รฉtude comparative avec la LFA rapportait sur 264 PTH primaires, plus de luxation par trochantรฉrotomie classique (2% pour trochantรฉrotomie et 0,5%pour Hardinge).
Dans la sรฉrie de Hudludh et al [33] le taux de luxation dans la voie postรฉro-externe de Moore (3,3% +/-1,7) est identique ร celle de la trochantรฉrotomie (3,4% +/-1,4) dans les 2 premiรจres semaines et ร moyen terme. Une diffรฉrence nettement plus significative est notรฉe dans le travail de Li et al. [42] avec 5,9% de luxation prรฉcoce par voie de Moore versus 0,6% par trochantรฉrotomie.
Ces quelques controverses illustrent bien la complexitรฉ du choix d’une voie d’abord de la hanche, et l’adage selon lequel la ยซ meilleureยป est celle avec laquelle l’opรฉrateur se sent le plus ร l’aise reste certainement encore un argument de poids.
Tous nos patients ont รฉtรฉ rรฉopรฉrรฉs par la voie postรฉro-externe de Moore.
Les travaux de la littรฉrature portant sur lโorientation des implants fournissent des informations beaucoup plus contradictoires. Dans l’รฉtude de Paterno et al [52], qui rend compte de l’expรฉrience personnelle de P.F. Lachiewicz (Chapel Hill, North Carolina) [53], il nโy avait aucune corrรฉlation entre la version ou l’abduction du composant acรฉtabulaire (de 38 ร 57ยฐ) et le risque de luxation. A l’inverse, l’รฉtude de Kennedy et al. [36] concluait de maniรจre opposรฉe, en retrouvant une association entre abduction acรฉtabulaire augmentรฉe et risque de luxation. En fait, dans la sรฉrie de Kennedy et al [37]. Le positionnement vertical de la cupule (non-cimentรฉe, de type Mallory-Head dotรฉe de 4 ailettes anti-rotatoires) รฉtait conditionnรฉ par la nรฉcessitรฉ de ยซ couvrir ยป au mieux la tรชte. Cette information complรฉmentaire est bien un reflet de l’imbrication des facteurs, ici entre les nรฉcessitรฉs de la technique de pose d’un implant particulier et ses consรฉquences, non seulement sur la stabilitรฉ, mais aussi sur l’usure et l’ostรฉolyse.
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Table des matiรจres
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I.LโANATOMIE DESCRIPTIVE DE LA HANCHE
1. Les surfaces articulaires
1.1 La tรชte fรฉmorale
1.2 La cavitรฉ cotyloรฏde
1.3 Le labrum cotyloรฏdien
2. Les moyens de contention
2.1 La capsule et la synoviale
2.1.1 La membrane fibreuse
2.1.2 La membrane synoviale
2.2 Les ligaments
2.2.1 Le ligament de la tรชte fรฉmorale
2.2.2 Le ligament ilio-fรฉmoral
2.2.3 Le ligament pubo-fรฉmoral
2.2.4 Le ligament ischio-fรฉmoral
3. Les rapports
3-1. Les rapports antรฉrieurs
3-2. Les rapports postรฉrieurs
3-3 Les rapports internes
3-4 Les rapports externes
4. Vascularisation โ Innervation
4.1 Vascularisation
4.1.1 Les artรจres
4.1.2 Les veines
4.1.3 Les lymphatiques
4.2 Innervation
5. Anatomie fonctionnelle
5.1- La flexion et lโextension
5.1.3 Les muscles moteurs
5.2- Lโabduction et lโadduction
5.2.1 Lโaxe fonctionnel
5 .2.2 Lโamplitude des mouvements
5.2.3 Les muscles moteurs
5.3- Les rotations internes et externes
5.3.1 Lโaxe fonctionnel
5.3.2 Lโamplitude des mouvements
5.3.2 Les muscles moteurs
5.4. La circumduction
II. BIOMECANIQUE DE LA HANCHE
1. BIOMECANIQUE DE LA HANCHE NORMALE
1.1. Elรฉments de lโรฉquilibre
1.2. Modรจle gรฉomรฉtrique de Pauwels
2. BIOMECANIQUE DโUNE HANCHE AVEC UNE PROTHESE
III. Luxation dโune prothรจse totale de la hanche
1. DEFINITION / NOSOLOGIE :
2. Anatomie de la hanche prothรฉsรฉe
3. Epidรฉmiologie :
4-Anatomie-pathologie
4.1. Les circonstances de la luxation
4.2. Mรฉcanisme
4.3. LESIONS
4.3. Classification
5. Diagnostic dโune luxation dโune prothรจse totale de hanche
5.1. Diagnostic positif
5.1.1. Lโinterrogatoire recherche
5.1.2. Lโexamen physique
5.1-3 Examens complรฉmentaires
5.2. Diagnostic รฉtiologique
5.2.1. Les facteurs รฉtiologiques dโune luxation dโune PTH
6. TRAITEMENT
6.1. Les buts
6.2. Les moyens et mรฉthodes
6.2.2. Moyens orthopรฉdiques
6.2.3 MOYENS CHIRURGICAUX
6.3. Indications
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. Nos observations
II. Commentaires
CONCLUSION
REFERENCES
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