Biologie et écologie des moustiques

Les agents pathogènes transmis par les moustiques incluent les Plasmodium, les filaires et les arbovirus. Les maladies à transmission vectorielle figurent parmi les principales causes de morbidité et de mortalité chez l’homme et les animaux (Iovinella et al., 2015). Pour les zoonoses, certaines espèces de moustiques ont un statut vectoriel connu et sont déjà classés comme vecteur majeur, candidat ou potentiel. Ce statut est établi selon trois critères (infection naturelle, compétence vectorielle au laboratoire et capacité vectorielle sur terrain) et permet de catégoriser les associations entre moustiques et agents pathogènes (Tantely et al., 2015). Pour la majorité des espèces de moustiques, ce statut est encore mal connu.

La formule de la capacité vectorielle intègre pour une espèce : la densité des femelles agressives pour un hôte vertébré, le préférence trophique selon le type de maladie, la durée du cycle extrinsèque de l’agent pathogène et aussi la longévité moyenne de la population de femelles (Faraj et al., 2008). En effet, les agents pathogènes doivent se reproduire et se développer à l’intérieur du corps des moustiques avant d’être transmis, sous forme infectante, à l’hôte lors d’un repas de sang (Cook et al., 2007). Chaque agent pathogène présente une durée de cycle extrinsèque qui lui est propre, par exemple, trois jours pour le VFVR (Turell et al., 2008) et onze jours pour les filaires (Brunhes, 1969). Aussi, seuls les moustiques qui survivent suffisamment longtemps pour permettre la réalisation complète du cycle de développement de l’agent pathogène peuvent assurer la transmission des maladies (Dowell et al., 2011). La capacité vectorielle est aussi nécessaire pour prioriser les actions de lutte et de prévention aux sites les plus menacés par les maladies vectorielles, en l’occurrence, les sites qui présentent les populations de moustiques les plus âgées (Detinova et al., 1962). C’est notamment dans le cas de surveillance des maladies.

GENERALITE

Au plan de la pathologie, les arthropodes sont amenés à jouer des rôles épidémiologiques variés, ce qui leur confère une importance médicale souvent très grande. L’ensemble des moustiques est regroupé dans l’ordre des diptères nématocères, la famille des Culicidea. Les diptères sont l’un des ordres d’insectes les plus importants et les plus diversifiés, à la fois en raison de leur morphologie, de leur écologie et de leur importance en entomologie médicale et vétérinaire. Ils regroupent le plus grand nombre d’espèces vectrices, et la diversité des modes de transmission vectorielle (Duvallet, 2017).

Les moustiques sont le groupe le plus étudié, en raison de leur association avec des maladies importantes. Le nombre d’espèces de moustiques connues à Madagascar a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Une liste mise à jour a été publiée en 2016, incluant 235 espèces dont 27% (64) associées à des agents pathogènes (Tantely et al., 2016a). Parmi les arbovirus, le virus Babanki (Fontenille, 1988), virus Dakar Bat (Fontenille, 1989), le virus de la fièvre de la Vallée du rift , le virus West-Nile, le virus Andasibe sont répertoriés à Madagascar et intéressent à la fois la santé humaine et animale (Tantely et al., 2016a). Les virus du chikunguniya et de la dengue sont également présents dans la Grande île. Ils affectent spécifiquement l’homme (Tantely, et al., 2016b). Le paludisme est une maladie rencontrée chez l’homme mais aussi chez les oiseaux. Plasmodium falciparum et P. vivax, essentiellement, causent le paludisme humain (Nepomichene et al., 2015) alors que, le paludisme aviaire est causé par d’autres espèces plasmodiales mais aussi d’autres parasites proches (Haemoproteus spp et Leucocytozoon spp) (Schmid et al., 2017). La Filariose est causée par les nématodes Wuchereria bancrofti et Setaria sp. respectivement chez l’homme et les animaux à Madagascar (Brunhes, 1972).

Biologie et écologie des moustiques

Caractères généraux
Les moustiques sont des insectes endoptérygotes, holométaboles, piqueurs et suceurs. En condition naturelle, les moustiques mâles et femelles se nourrissent de nectar et/ou du jus des plantes (Jupp, 1996). Seules les femelles sont hématophages et le repas de sang leur est utile pour la maturation des œufs (Clements, 1992). Ces moustiques femelles favorisent l’ingestion des agents pathogènes à travers leur glande salivaire lors du repas de sang (Detinova et al., 1962).

Ponte
Une fois gorgée de sang, la femelle se réfugie dans un abri et s’y repose jusqu’au développement complet de ses œufs, puis elle recherche un endroit pour pondre. Les œufs seront pondus soit à la surface de l’eau (cas du genre Culex et Anopheles), soit sur un support proche de l’eau (cas des Aedes) (Mondet et al., 2005). Les œufs d’Aedes et d’Anopheles sont pondus séparément tandis que les œufs de Culex sont pondus en grappe c’est-à dire qu’ils sont accolés les uns aux autres (Becker et al., 2010).

Le nombre d’œufs produits varie en fonction des espèces et de la quantité de sang absorbée, les pontes des populations autogènes étant toujours composées d’un moins grand nombre d’œufs. Un seul repas sanguin suffit pour produire une ponte ; si la quantité de sang est suffisante, la femelle ne piquera à nouveau qu’après avoir pondu.

Pour le cas du genre Aedes, les œufs ne peuvent éclore que quand ils sont immergés suite à la remontée du niveau d’eau, mais à condition qu’ils aient subi une certaine période d’assèchement, estimée à moins d’une semaine, qui correspond à la durée de l’embryogenèse. Si ces œufs ne sont pas mis en eau (pluies absentes ou très faibles), ils peuvent attendre les pluies de l’année suivante pour éclore, passant la période de sécheresse en quiescence (Mondet et al., 2005).

Cycle de développement
La vie d’un moustique présente deux phases : une phase aquatique (larves et nymphes) et une phase aérienne (adultes) . Ainsi, tous les moustiques suivent un cycle biologique se déroulant en partie dans l’air, en partie dans l’eau où après éclosion des œufs, les larves se développent en quatre stades entrecoupés par des mues. Après le quatrième stade se forment les nymphes qui ne se nourrissent plus. Les adultes mâles et femelles, aériens, émergent à partir des nymphes. Ces adultes s’accouplent dans les heures qui suivent (Mondet et al., 2005) . Il est à remarquer que ce sont les mâles qui émergent en premier.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITE
I.1. Biologie et écologie des moustiques
I.1.1. Caractères généraux
I.1.2. Ponte
I.1.3. Cycle de développement
I.2. Morphologie des moustiques
I.3. Anatomie et détermination de l’âge
I.4. Différentes techniques de détermination de l’âge disponibles
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériel biologique
II.1.1. Modèle biologique et position systématique
II.1.2. Elevage de moustiques d’âge connu
II.2. Dissection et extraction du phragma thoracique
II.3. Coloration des stries sur les phragma thoraciques
II.3.1. Première méthode
II.3.2. Deuxième méthode
II.3.3. Troisième méthode
II.3.4. Analyse des données issues des trois différentes méthodes
II.4. Mise au point du nouveau protocole de coloration des stries
II.4.1. Nouveau protocole de coloration des stries
II.4.2. Validation à l’aveugle
II.4.3. Analyse des données issues du nouveau protocole
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Obtention de moustique d’âge connu
III.1.1. Ponte et éclosion
III.1.2. Durée du stade larvaire
III.1.3. Durée du stade nymphale
III.1.4. Prélèvement des moustiques d’âge connu
III.2. Dissection et extraction de l’apodème
III.3. Coloration des stries
III.4. Montage
III.5. Evaluation des résultats
III.5.1. Relation entre le nombre de stries et l’âge
III.5.2. Comparaison des résultats des trois méthodes
III.6. Mise au point du nouveau protocole
III.6.1. Mise à l’épreuve par différents essais d’amélioration de colorations des stries et nouveau protocole
III.6.2. Validation à l’aveugle
III.6.3. Analyse des résultats issus du nouveau protocole
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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