Biologie et détermination du niveau d’exploitation de l’anchois Engraulis encrasicolus

La pêche fournit une part importante des protéines animales de l’alimentation humaine. On estime que la faune aquatique assure entre 15 et 20 % de toutes les protéines animales. Le poisson a une haute valeur nutritive et constitue un complément précieux dans les régimes alimentaires pauvres en vitamines et en sels minéraux essentiels (FAO. 2011). Une portion de 150 g de poisson peut fournir de 50 à 60% des besoins protéiques journaliers d’un adulte. En 2010, le poisson a représenté 16.7% de l’apport en protéines animales de la population mondiale et 6.5% de toutes les protéines consommées (FAO. 2014).

L’importance des pêches pour un pays ne peut être jugée que par le maintien des ressources halieutiques et les produits de la pêche qui présentent des composants fondamentaux de l’alimentation et de l’emploi. Un autre aspect qui rend les ressources halieutiques si importantes est leur caractère auto-renouvelable. Cela signifie que si une ressource halieutique, ou toute autre ressource biologique auto-renouvelable, est bien gérée sa durée est quasiment illimitée (FAO. 2002).

En 2018, la FAO estime la production mondiale de pêche de capture à 90,9.10⁶ tonnes, ce qui représente une légère diminution par rapport aux 2 années précédentes. Les secteurs de la pêche en mer et de la pêche continentale représentaient respectivement 87,2 et 12,8 % du total mondial des prises en mer qui s’élevait à 79,3 .10⁶ tonnes en 2016, soit un recul de près de 2.10⁶ tonnes par rapport à 2015 (81,2 .10⁶ tonnes) (FAO. 2018). Selon le suivi des stocks évalués par la FAO, l’état des ressources halieutiques marines a continué de se dégrader. On observe une tendance à la baisse de la proportion des stocks halieutiques marins exploités à un niveau biologiquement durable, de 90,0 % en 1974 à 66,9 % en 2015: la proportion des stocks exploités à un niveau biologiquement non durable est passée de 10 % en 1974 à 33,1 % en 2015, la situation s’étant particulièrement aggravée à la fin des années 1970 jusqu’aux années 1980. En 2015, les stocks exploités au niveau durable maximal (auparavant appelés «stocks exploités au maximum») représentaient 59,9 % du total des stocks évalués contre 7 % pour les stocks sous-exploités. La proportion de stocks sousexploités a diminué de manière continue de 1974 à 2015, mais celle des stocks exploités au niveau durable maximal, après avoir baissé de 1974 à 1989, est remontée pour s’établir à 59,9 % en 2015, en partie sous l’effet du renforcement de la mise en œuvre des mesures de gestion (FAO. 2018).

En 2015, parmi les 16 zones statistiques principales, c’est en Méditerranée et en mer Noire, dans le Pacifique Sud-Est et dans l’Atlantique Sud-Ouest que l’on observait la plus forte proportion de stocks évalués exploités à un niveau biologiquement non durable; à l’opposé, le Pacifique Centre-Est, le Pacifique Nord-Est, le Pacifique Nord Ouest, le Pacifique CentreOuest et le Pacifique Sud-Ouest affichaient les taux les plus bas. Par exemple, quelque 43 % des stocks des principales espèces commerciales de thon ont été exploités à un niveau biologiquement non durable en 2015, contre 57 % à un niveau durable (FAO. 2018).

Les petits poissons pélagiques (PP), représentent le groupe d’espèces les plus pêchés au monde avec environ 39 millions de tonnes, soit plus d’un tiers des captures totales (FAO. 2016). Au cours des 60 dernières années, les captures ont largement évolué au gré des variations de la ressource. 1l a été largement admis par les communautés scientifiques que cette variabilité est provoquée par une combinaison de différents facteurs essentiellement représentés par les conditions environnementales et la surpêche. Ainsi, les caractéristiques biologiques des PP (durée de vie courte, grande fécondité, taux de mortalité naturel élevé, dépendance du plancton pour leur alimentation) font qu’ils sont très sensibles aux forçages environnementaux (Cury & Roy, 1989; Hunter & Alheit, 1995). De plus, parce qu’ils sont très mobiles et de bons nageurs, les poissons pélagiques peuvent réagir rapidement aux changements de leur environnement. Enfin, leur comportement grégaire facilite leur détection et leurs captures contribuent à leurs variabilités d’abondance.

MATERIEL ET METHODES

La problématique de la reproduction, de l’âge, de la croissance et de l’exploitation de l’Anchois Engraulis encrasicolus du golfe d’Annaba a nécessité la mise en place d’un ensemble de protocoles techniques.

Golfe d’Annaba

Position géographique

La ville d’Annaba est située dans le Nord-Est algérien, le golfe d’Annaba est limité par 2 caps; cap Rosa à l’Est (8°15 LE, 36°38LN) et cap de Garde à l’Ouest (7°16 LE, 36°68 LN), distant d’environ 40Km l’un de l’autre (Fig. 1) avec une profondeur maximale qui ne dépasse pas 65m (Anonyme, 1976). Le plateau continental est accidenté et nettement restreint au nord du Cap de Garde (4.5 milles), puis s’élargit dans le golfe jusqu’à 27 km pour se rétrécir légèrement à l’Est au voisinage du Cap Rosa (Vaissière et Fredj, 1963). Le golfe reçoit les eaux douces de 2 oueds: le Mafrag à l’Est et la Seybouse au Sud – Est, dont les débits irréguliers restent liés aux saisons.

Données océanographique 

Les études et les données scientifiques de nature océanographique décrivant le golfe d’Annaba sont rares et limitées. Cependant, les quelques études réalisées soit par des campagnes de recherche, des travaux de bureaux d’études ou bien par les diverses études universitaires, nous fournissent un certain nombre de données sur lesquelles une idée globale sur le golfe de Annaba peut être élaborée.

Configuration du fond
Le golfe d’Annaba est caractérisé par un plateau continental très étroit, c’est ainsi que la plate forme continentale avance jusqu’à 10 milles seulement au large (Gruvel, 1926). La sédimentologie du golfe d’Annaba débute par un sable fin auquel succède une chaîne d’herbier de posidonies installées sur des substrats rocheux qui se prolongent par des vase sterrigènes molles mélangées à du sable ou à des débris coquilliers (Maurin, (1961). Au-dessus de l’isobathe -1000 m, le détritique côtier apparaît plus important. Au-delà, dans le prolongement du golfe vers la vallée de Tabarka (Tunisie), on rencontre un substrat constitué surtout de vase terrigène gluante (Vaissière et Fredj, (1963) .

Les Courants

La connaissance du régime des courants est primordiale et déterminante dans l’étude d’évaluation des ressources pélagiques. Cette fraction des ressources halieutiques est prépondérante des différents types de circulation des masses d’eaux (courants horizontaux de surfaces ou de fonds, remontées des eaux ou upwellings, méandres et tourbillons, etc.). Le régime des courants côtiers qui circulent dans le golfe d’Annaba a été étudié par le LCHF (1976) en utilisant des moyens de mesure différents et en exploitant les renseignements extraits des instructions nautiques. Les résultats de l’étude signalent l’existence d’un courant général dirigé vers l’Est (orientation 100°-120°), pouvant atteindre 1 à 2.5 nœuds et passant à quelques milles au large et d’un courant de 0.5 à 1.5 nœuds qui circulerait plus prés de la côte entre le cap de Garde et l’Oued Mafragh, prenant une direction Sud (150°-180°) s’annulant au cours des tempêtes d’Est (LCHF, 1976) (Fig. 2).

Paramètres physico-chimiques
Concernant la température de l’eau, les couches superficielles sont directement influençables par les températures externes, en raison des échanges thermiques entre le milieu interne et l’air ambiant (Lalami, (1971). D’après Frehi (1995) les températures, au Sud-Est du golfe d’Annaba varient entre 16°C en hiver et 28.8°C en été. Au Nord-Ouest du golfe, elles oscillent entre 14 et 28°C. Cette variation est liée aux influences des rejets industriels. La salinité dans la région Est Algérienne est assez variable et fluctue entre 37.1 et 37.4‰ selon le lieu et la saison (Frehi, 2007).

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Golfe d’Annaba
2.1.1. Position géographique
2.1.2. Données océanographiques
2.1.2.1. Configuration du fond
2.1.2.2. Les courants
2.1.2.3. Paramètres physico-chimiques
2.1.2.4. Paramètres biologiques
2.1.2.4.1. Phytoplancton
2.1.2.4.2. Zooplancton
2.1.3. Données climatologiques
2.1.3.1. Température et pluviométrie
2.1.3.2. Les vents
2.1.4. Golfe d’Annaba et les sous-divisions statistiques FAO
2.1.5. Le port de pêche d’Annaba
2.1.6. La pêche de l’anchois dans le golfe d’Annaba
2.2. Matériel biologique
2.2.1. Biologie de l’anchois européen, Engraulis encrasicolus
2.2.2. Position systématique de l’anchois européen, Engraulis encrasicolus
2.2.2.1. Noms scientifiques
2.2.3. Morphologie et caractères distinctifs
2.2.4. Habitat et biologie
2.2.5. Répartition géographique
2.3. Méthodes d’études
2.3.1. Morphométrie
2.3.1.1. Caractères méristiques
2.3.1.1.1. Les branchiospines
2.3.1.1.2. Les vertèbres
2.3.1.2. Caractères métriques
2.3.2. Reproduction
2.3.2.1. Calcul du sex-ratio
2.3.2.2. Etude du cycle sexuel
2.3.2.2.1. Calcul des indices pondéraux
2.3.2.2.1.1. Le Rapport Gonado-Somatique (RGS)
2.3.2.2.1.2. Le Rapport Hépato-Somatique (RHS)
2.3.2.2.1.3. Le coefficient de condition (K)
2.3.2.2.2. Examen et suivi macroscopique des gonades
2.3.2.2.3. Estimation de la taille à la 1ère maturité sexuelle (L50)
2.3.2.2.4. Examen microscopique des ovaires
2.3.3. Age et croissance
2.3.3.1. Méthode d’étude de l’âge
2.3.2.2. Estimation de la croissance
2.3.2.2.1. Croissance linéaire absolue
2.3.2.2.2. Croissance relative (relation taille – poids)
2.3.2.2.3. Croissance pondérale absolue
2.3.4. Etudes de l’exploitation
2.3.4.1. Déterminations des paramètres de l’exploitation
2.3.4.1.1. Estimation de la mortalité totale (Z)
2.3.4.1.2. Estimation de la mortalité naturelle (M)
2.3.4.1.3. Estimation de la mortalité par pêche (F)
2.3.4.1.4. Estimation du taux d’exploitation (E)
2.3.4.1.5. Estimation de la taille de captures
2.3.4.2. Estimation du niveau d’exploitation
3. RESULTATS
3.1. Morphométrie
3.1.1. Caractères méristiques
3.1.2. Caractères métriques
3.2. Reproduction chez E. encrasicolus
3.2.1. Structure de la population et sex-ratio
3.2.1.1. Structure de la population
3.2.1.2. Calcul du sex-ratio
3.2.1.3. Variation du sex-ratio en fonction de la taille
3.2.1.4. Variation du sex-ratio en fonction du temps (12 mois)
3.2.1.5. Variation du sex-ratio en fonction des saisons
3.2.2. Cycles sexuels
3.2.2.1. Indices pondéraux
3.2.2.1.1. Rapport Gonado-Somatique(RGS)
3.2.2.1.2. Rapport Hépato-Somatique (RHS)
3.2.2.1.3. Coefficient de condition (K)
3.2.2.2. Résultats des observations macroscopiques de gonades et stades de maturité
3.2.2.2.1. Variations mensuelles des stades de maturité sexuelle
3.2.2.2.2. Estimation de la taille à la 1ère maturité sexuelle (L50)
3.2.2.3. Examen microscopique des ovaires
3.2.2.3.1. Histologique des ovaires immatures
3.2.2.3.2. Histologique des ovaires en maturation
3.2.2.3.3. Histologique des ovaires matures
3.2.2.3.4. Histologique des ovaires en reproduction
3.2.2.3.5. Histologique des ovaires en post-ponte partielle
3.2.2.3.6. Histologique des ovaires en post-ponte finale
3.2.2.3.7. Histologique des ovaires en repos sexuel
3.3. Résultats de l’âge et de la croissance chez Engraulis encrasicolus
3.3.1. Estimation de l’âge
3.3.2. Modélisation de la croissance linéaire absolue à partir des âges
3.3.2.1. Courbes de croissance linéaire
3.3.2.2. Accroissement linéaire théorique
3.3.3. Croissance relative taille-poids
3.3.4. Croissance pondérale
3.3.5. Accroissement pondéral théorique
3.4. Etudes de l’exploitation
3.4.1. Détermination des paramètres de l’exploitation
3.4.1.1. Estimation de la mortalité totale (Z)
3.4.1.2. Estimation de la Mortalité naturelle (M)
3.4.1.3. Estimation de la mortalité par pêche (F)
3.4.1.4. Estimation du taux d’exploitation (E)
3.4.1.5. Estimation de la taille de captures
3.4.2 Estimation du niveau d’exploitation par le calcul du rendement et de la biomasse par recrue (Y/R) par la méthode de Beverton et Holt, (1966)
4. DISCUSSION
5. CONCLUSION

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