BIOLOGIE DE L’ARGANIER
Importance de la gestion durable des espaces
A ce sujet en 1996, Benabdeli soulignait : « L’économie du territoire est un concept d’actualité dans notre pays alors qu’il date des années 1975 dans d’autres pays. La reconquête rationnelle du territoire demeure encore une préoccupation majeure de nos responsables sans en définir les bases élémentaires. Elle passe nécessairement par une connaissance et la maîtrise du fonctionnement et des interactions des espaces et du milieu naturel ou perturbé ». L’analyse des systèmes d’exploitation du sol constitue une base d’approche et de compréhension de l’utilisation de l’espace. La perception de l’espace à plusieurs niveaux spatiaux doit permettre à mieux appréhender les aptitudes écologiques naturelles et même artificielle des milieux. (Long, 1975). Le territoire par définition est une globalité qui offre des contraintes et des potentialités, l’intelligence de l’homme se mesure à la qualité de ses interventions et des choix de l’occupation de l’espace qu’il retient et de la manière dont il les exécute. Dans notre pays les activités humaines ont façonné les espaces et imprimé un découpage basé essentiellement sur la production. Cette structuration anthropique ne prend pas en charge les potentialités naturelles et une classification des espaces selon leur productivité ou intérêt seulement économique, fausse en découle. La facilité d’investissement et d’utilisation de l’espace pour une valorisation économique surtout a été l’unique source de la politique en la matière d’aménagement du territoire. L’organisation spatiale s’est basée sur des unités morpho-structurales et bioclimatiques faisant abstraction de l’entité humaine qui est cependant déterminante. Le résultat de cette approche se caractérise par « …la non concordance entre certains traits de l’espace actuel et la société qu’il porte ». (COTE, 1983). L’occupation du sol est en permanence en inadéquation avec les caractéristiques biophysiques du milieu engendrant une lutte permanente entre biotope et biocénose. L’unité reposant sur les paramètres physiques, biologiques et humains doit constituer la base du découpage du territoire qui définit l’organisation spatiale. Une analyse des paysage met en relief et rappelle comment l’activité humaine a façonné l’espace et le milieu être utilisé convenablement.
Des sociétés spécialisées se sont installées et ont imposé une certaine forme d’utilisation de l’espace et l’empreinte est souvent définitive et arrive à définir des entités qui finissent par s’imposer dans toute planification. L’espace agraire repose sur des inégalités foncières qui engendrent une déstructuration d’un espace déterminant. La gestion de l’espace est tributaire de la diversité de son utilisation dont l’impact sur développement est déterminant. L’auteur se propose à travers cette communication de cerner les facteurs tant écologiques qu’anthropiques à prendre en considération pour appliquer le concept d’écodéveloppement dans une commune à vocation agro-sylvo-pastorale. Les résultats obtenus mettent en relief une absence de complémentarité dans l’occupation du sol pour faire face aux besoins (céréales, fourrages, fruits, bois…).
La notion d’association entre les spéculations répondant aux conditions écologiques est absente. La gestion de l’espace ne repose sur aucune approche méthodologique prenant en charge les contraintes environnementales, humaines, géographiques et les potentialités ce qui se traduit par une sous-utilisation des écosystèmes (agrosystème, sylvosystème et urbanosystème). L’occupation de l’espace laisse apparaître une disproportion entre production végétale, production animale et la notion d’exploitation rationnelle. Le diagnostic effectué permet une approche basée sur le concept d’écodéveloppement où la notion de gestion globale du milieu est déterminante. Les variables déterminantes à prendre en charge pour utiliser convenablement l’espace communal sont identifiées. L’approche intégrée d’un espace devient une nécessité au regard des perturbations souvent irrémédiables causées par les activités humaines.
A ce sujet Benabdeli (1996) souligne: « L’économie du territoire est un concept d’actualité dans notre pays alors qu’il date des années 1975 dans d’autres pays. La reconquête du territoire demeure encore une préoccupation majeure de nos responsables sans en définir les bases élémentaires. Elle passe nécessairement par une connaissance et la maîtrise du fonctionnement et des interactions entre l’espace et l’Homme. » La perception de l’espace à plusieurs niveaux spatiaux tout en préservant les interactions dues à son utilisation permet d’appréhender les aptitudes écologiques naturelles et artificielles du milieu. La maîtrise de l’occupation de l’espace permet de concilier entre développement et environnement par une réglementation et une organisation. (Dobremez, 1979). La prise en charge de l’interaction Homme-Environnement en vue d’en assurer un équilibre rationnel constitue repose sur le choix de la meilleure modélisation. En privilégiant l’action la moins perturbante le concept de l’écodéveloppement est atteint. Ce concept est défini comme » …une gestion de l’espace basée sur le concept de responsabilité partagée entre le développement et la préservation du milieu. » (Benabdeli, 1995).
Notion de conception globale du milieu « Géographes, biologistes, sociologues, aménagistes n’ont pas la même notion du milieu. Il se réduit le plus souvent à l’assemblage ou à la juxtaposition de communautés internes, animales, végétales ou humaines. Tous cependant distinguent schématiquement trois milieux: physique, naturel et humain correspondant à l’ensemble des éléments abiotiques, biotiques et anthropiques ». (Benabdeli, 1995). La connaissance et la description du milieu constitue une base d’approche de tout espace en vue de son utilisation raisonnée. La définition du milieu la plus proche du concept d’aménagement du territoire nous semble être celle de Dobremez (1972): « Le milieu est un concept global, multidimensionnel, réunissant des éléments nombreux aux interactions multiples. Il est possible de tracer une limite quelconque à l’intérieur de ce concept sans le mutiler gravement et sans lui enlever sa signification ».
La connaissance des éléments du milieu définissent l’espace et permettent une utilisation reposant sur des observations et des évaluations, cette approche globale permet également une prise en charge synthétique du milieu avec la dynamique de toutes ses composantes. La théorie de base d’approche, d’utilisation et donc d’aménagement des espaces a été résumée par Barre (1970): « Le milieu naturel se présente comme un capital exploitable et un milieu de vie: le problème est non de rationner – pour qu’il en reste – mais de penser en terme de dynamique, de sorte que la reconstitution soit possible et permanente ». Pour atteindre cet objectif fondamental et nécessaire il faut respecter la notion de conception globale de l’espace qui suppose une connaissance de la composition, du fonctionnement et de l’utilisation de cet espace. Pour s’attaquer au mal qui ronge notre espace il faut asseoir les bases fondamentales d’un aménagement intégré qui prenne en charge toutes les composantes et les utilisations de chaque unité de base fondamentale.
Etat actuel du secteur des forêts
Les régions septentrionales de l’Algérie où les conditions de climat et de milieu permettent le développement des formations forestières occupent 250 000 km2 soit un peu plus de 10% de la superficie totale. Les forêts et les formations dégradées (maquis, matorral et garrigue) couvrent 4,1 millions d’hectares soit un taux de boisement de 16,4% pour le nord de l’Algérie et de 1,7 % seulement si les régions sahariennes arides sont prises en considération. Ces taux de boisement sont évidemment très insuffisants pour assurer l’équilibre physique et biologique. L’essence prédominante est le pin d’Alep qui occupe 880 000 ha et se rencontre principalement dans les zones semi arides. Le capital sur pied de ces pineraies est assez pauvre, la productivité moyenne annuelle par hectare il est estimé selon la Direction Générale des Forêts à 1 m3. Le patrimoine forestier couvre une superficie globale estimée à 4.700.000 ha soit un taux de boisement de 11% pour le Nord de l’Algérie y compris la zone steppique (Plan National de Reboisement, DGF.1999 actualisé en 2008 in Ghazi, 2009). Cette surface comprend : 1.428.000 ha de forêts naturelles (30,30%) ; 1.662.000 ha de maquis (35,36%) ; 717.000 ha de reboisement (15,25%) ; 240.000 ha de vides (5,10%) et 653.000 ha autres (13,99%). La nature juridique se présente comme suit : forêts domaniales : 4.035.000 ha ; forêts privées : 350.000 ; forêts communales : 215.000 ha ; forêts autogérées : 100.000 ha. La majorité des peuplements forestiers bien venant sont constitués de jeunes plantations dont la croissance est liée aux conditions climatiques et aux travaux sylvicoles.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I. Généralités sur l’Arganier
1- TAXONOMIE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
1.1- TAXONOMIE
1.2- REPARTITION GEOGRAPHIQUE
2- BIOLOGIE ET ECOLOGIE DE L’ARGANIER
2.1- BIOLOGIE DE L’ARGANIER
2.2- EXIGENCES DE L’ARGANIER
2.2.1- EXIGENCES ECOLOGIQUES
2.2.2- EXIGENCES EDAPHIQUES
3- IMPORTANCE DE L’ARGANIER
3.1- ROLE SOCIO-ECONOMIQUE
3.2- ROLE ECOLOGIQUE
4- MODES DE REGENERATION DE L’ARGANIER
4.1- REGENERATION NATURELLE
4.2- REGENERATION ARTIFICIELLE
5- MODE DE TRAITEMENT DE L’ARGANIER
6- MALADIES ET RAVAGEURS DE L’ARGANIER
6.1- MALADIES
6.2- RAVAGEURS
CHAPITRE II. CARACTERES GENERAUX DE LA ZONE D’ETUDE
1- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
1.2- RELIEF OU CONTRASTES PHYSIQUES
1.3- PEDOLOGIE
1.4- HYDROLOGIE
1.5- POPULATION ET ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
2- PARAMETRES CLIMATIQUES
2.1- PLUVIOMETRIE
2.2- TEMPERATURES
2.3- AUTRES FACTEURS CLIMATIQUES
2.3.1- HUMIDITE ATMOSPHERIQUE
2.3.2- VENT
3- SYNTHESE CLIMATIQUE
3.1- DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE DE BAGNOULS ET GAUSSEN
3.2- QUOTIENT PLUVIOMETRIQUE D’EMBERGER
3.3- INDICE D’ARIDITE
4- DIVERSITE BIOLOGIQUE
4.1- FLORE
4.2- FAUNE
5- CONCLUSION
Chapitre III. Matériels & Méthodes
1- INTRODUCTION
2- CARTE DE LOCALISATION DES PLACETTES D’ETUDE SANITAIRE
2.1- MATERIEL UTILISE
2.2- METHODE ADOPTEE
3- ETUDE DU CORTEGE FLORISTIQUE
3.1- MATERIEL UTILISE
3.2- METHODE ADOPTEE
4- ETUDE PEDOLOGIQUE
4.1- MATERIEL UTILISE
4.2- METHODE D’ANALYSE GRANULOMETRIQUE
4.3- MESURE DU PH ET DE LA CONDUCTIVITE ELECTRIQUE
5- RELEVES DENDROMETRIQUES
5.1- MATERIEL UTILISE
5.2- METHODE SUIVIE
6- RELEVES SANITAIRES
6.1- DEFICIT FOLIAIRE
6.2- INDICE DE SANTE
7- ISOLEMENT, PURIFICATION ET IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ASSOCIES AUX DEGATS DES TERMITES
7.1- MATERIEL UTILISE
7.2- ISOLEMENT DES CHAMPIGNONS A PARTIR DU SOL
7.3- ISOLEMENT DES CHAMPIGNONS A PARTIR DU BOIS ET ECORCE DES SUJETS SAINS ET CEUX ATTAQUES PAR LES TERMITES
7.4- PURIFICATION
7.5- OBSERVATION ET IDENTIFICATION DE SOUCHES OBTENUES
Chapitre IV. Résultats & Discussion
1- CARTE DE LOCALISATION DES PLACETTES D’ETUDE
2- ETUDE DU CORTEGE FLORISTIQUE
2.1- STRATE ARBORESCENTE
2.2- STRATE ARBUSTIVE
2.3- STRATE HERBACEE
2.4- CONCLUSION
3 – CARACTERES PHYSICO-CHIMIQUES DU SOL
3.1- ANALYSE PHYSIQUE
3.2- ANALYSE CHIMIQUE
3.3- CONCLUSION
4- APPROCHE DENDROMETRIQUE
4.1- DENSITE DES ARBRES
4.2- STRUCTURE DES PEUPLEMENTS
4.2.1 REPARTITIONS DES ARBRES PAR CLASSES DE DIAMETRES
4.2.2- REPARTITION DES ARBRES PAR CLASSES D’HAUTEUR
4.3- CORRELATIONS ENTRE LES DIAMETRES ET LA HAUTEUR
4.4- CONCLUSION
5- CARACTERISATION SANITAIRE DE L’ARGANERAIE DE TINDOUF
5.1- DEFICIT FOLIAIRE
5.2- INDICE DE SANTE OU INDICE DE DEPERISSEMENT
5.3- CONCLUSION
6- ANALYSES PHYTOPATHOLOGIQUES : ISOLEMENT ET IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ASSOCIES AUX DEGATS DES TERMITES
6.1- ISOLEMENT DES SOUCHES
6.2- IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ISOLES
6.3- CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE & PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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