Biofacteurs de développement du Câprier épineux (Capparis spinosa L.)

Le Câprier épineux répertorié par les botanistes et biosystématiciens sous le nom scientifique de Capparis spinosa L. est décrit comme le type commun (Letourneaux, 1884 ; Battandier et Trabut, 1902 ; Albert et Jahandiez, 1908 ; Issa, 1927; Trabut, 1930 et 1935; Monteil et Sauvage, 1949 ; Emberger, 1960; Nègre, 1961; Gatin, 1975. Selon Lapie et Maige (1914), la petite famille des capparidées est représentée en Algérie par le Câprier épineux (Capparis spinosa L.).

Selon la plupart de ces auteurs, le Câprier est parmi les représentants les plus primitifs de la famille des Capparidacées, c’est une espèce d’origine tropicale transformée aujourd’hui, probablement du fait des changements climatiques et des cultures, en cosmopolite presque mondiale, mais elle est présente essentiellement dans les pays du bassin méditerranéen et aussi du moyen et extrême orient (Prosper, 1581 ; Zohary, 1960 ; Martin, 1971 ; Renfew, 1973 ; Inocencio et al., 2002 ; Rivera et al., 2002 ; Jiang et al., ; 2007, Mishra et al., 2009). On décrit de nombreuses espèces et subespèces ou variétés (épineuse, inerme et intermédiaire) à travers le monde. Au cours des siècles précédents, les naturalistes (Kühn, 1826; Kühn, 1829 et Jones, 1969) ont observé les qualités nombreuses de la plante qu’on voit, de nos jours, comme une aubaine dans de nombreux domaines de la vie. On compte dans nos travaux des progrès incessants, effectués à l’étranger, dans la connaissance de cette plante.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

L’intérêt que suscite le Câprier algérien, dans cette mise au point documentaire poussée, va au-delà des attributs dont il fait l’objet à l’heure actuelle dans le monde. Certaines de ses fonctions et caractéristiques attirent grandement l’attention des agriculteurs, apiculteurs, spécialistes de l’agro-alimentaire, forestiers, gestionnaires de nombreuses institutions et des investisseurs.

Ses boutons floraux et leur qualité sont en effet particulièrement appréciés sur les marchés internationaux et de ce fait source de diversification des exportations, en raison de leur utilisation en tant que condiment, leur consommation pourrait s’accroître notablement, et il pourrait en outre faire l’objet d’autres utilisations biologiques intéressantes du point de vue économique, notamment dans le secteur des forêts, des pépinières, de l’environnement, de l’apiculture, de la phytothérapie, l’ornement paysager, le cosmétique et surtout la phytopharmacie. Il n’est pas sans intérêt de rappeler qu’il s’agit d’une espèce dotée de « multivalence » écologique rare avec surtout une adaptation marquée aux sols marginaux de ce fait elle est susceptible de s’adapter aux questions agronomiques essentielles : la réduction des coûts de production.

Les recherches algériennes concernant cette plante visent en priorité son développement sur tous les plans y compris surtout scientifiques. L’état actuel des connaissances pratiques et bibliographiques sur cette plante étant défectueux, un recueil approfondi de données s’avère nécessaire. Dans cette optique, les résultats émanant de cette représentation font l’objet de cette synthèse bibliographique, rapport auquel nous avons voulu conférer un caractère traitant divers aspects liés à son histoire, à sa systématique, à sa morphologie, à son aire d’extension, à son écologie, aux diverses utilisations, son exploitation économique et aux techniques de multiplication que nous avons voulu baser en outre sur une analyse de la littérature spécialisée. Cette volonté se justifie par le fait que l’on ne trouve pas de travaux spécifiques dans le fonds documentaire national et par le désir de susciter, chez la communauté scientifique, un intérêt justifié et accru pour le Câprier et les thématiques qui l’accompagnent par des approches expérimentales de laboratoire et de terrain.

PRESENTATION GENERALE DE L’ESPECE 

ORIGINES ET HISTOIRE DU CAPRIER. 

Le Tacuinum Sanitatis (du latin médiéval), signifiant « tableau de santé », et dérivant d’un ouvrage arabe, le KitâbTaqwim as-sihha, composé au XIeme siècle par un médecin de Bagdad, Ibn Butlân, a décrit les câpres parmi les végétaux nécessaires à l’alimentation de l’homme. Au milieu du Xllleme siècle, une traduction latine, rédigée à la cour du roi Manfred de Sicile, assura la diffusion de ce traité en Occident où le Câprier venait sans doute d’être connu aussi par les premiers occidentaux. L’extrait de copie du manuscrit est illustré (figure 1) d’après l’exemplaire de Vienne qui offre, semble-il le texte le plus fiable. Parmi les 280 articles consacrés aux spécimens biologiques passés en revue dans les premières écritures, le choix de la rubrique (câpres dans le manuscrit et la notice qui lui est consacrée), montre que l’auteur évoque le Commerce prospère ayant connu un succès exceptionnel à l’origine ; ce qui laisse entendre qu’il a vécu sous un climat chaud avec probablement beaucoup de Câpriers à ses alentours. Le Tacuinum traite d’abord de la nature des câpres puis énumère les vertus thérapeutiques qu’on pourra mieux connaitre dans ce travail. Les œuvres complètes de Voltaire, Frédéric Mistral « Bdellium… » nous apprennent davantage avec philosophie sur les câpres.

L’équipe constitué de deux chercheurs appelés Moldenke (1952) écrit que le câprier est probablement d’origine tropicale. Il a toujours été utilisé à des fins alimentaires et médicales dans la région méditerranéenne. C’est dans la littérature grecque où les premières indications relatives à l’espèce sont transcrites ; elles concernent ses multiples usages. L’étymologie de son nom, d’origine grecque est inconnue et plus précisément, la première mention – toutefois-incertaine – du Câprier figure dans la Bible (Ecclésiaste 12 :5) : « où l’on redoute les lieux élevés, où l’on a des terreurs dans le chemin, … où la sauterelle devient pesante et où la câpre n’a plus d’effet…». C’est là une allusion métaphorique ou rhétorique à la vieillesse et les divers commentateurs y ont vu une référence à la perte de l’appétit que le Câprier peut susciter ou la perte du désir passionnel- « désir : terme utilisé par certains traducteurs des versets bibliques »-, compte tenu des vertus stimulantes et aphrodisiaques qui, selon la tradition populaire encore très vive, notamment au Maroc sont propres à l’espèce.

Indications alimentaires et médicinales
Faisant allusion à ses propriétés médicinales, la littérature grecque évoque le Câprier dans un ouvrage d’Hippocrate (IVème Siècle avant notre ère). Aristotèle et Théophraste en parlent également, mais Dioscoride donne davantage de détails dans « De materia medica » (II, 204), ouvrage dans lequel il en indique les diverses utilisations thérapeutiques.

Quant à la littérature latine, Pline l’Ancien mentionne le Câprier dans « Naturalis historia » (XIII, 127), pour l’usage alimentaire que l’on en fait. Galien le mentionne comme plante médicinale et Apicus « De re coquinaria » comme intervenant dans la composition des condiments (Barbera, 1991).

Indications agronomiques
Les indications agronomiques les plus complètes se trouvent dans un ouvrage de l’âge classique de Columelle (« De re rustica », XI, 3) : « Dans plusieurs provinces, le Câprier naît spontanément dans les terres en friche. Mais là où il y en a peu, il faut en planter. Le Câprier ne nécessite que peu de soins puisque c’est une plante qui pousse vigoureusement, même sur les terrains les plus déserts, sans l’aide du paysan (Barbera, 1991).

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Table des matières

INTRODUCTION
DESSEIN – ESPACE – ITINERAIRES
CHOIX DE LA THEMATIQUE – INITIATIVES
ENONCE DES OBJECTIFS – APPROCHES
I. APPROCHE SYNTHETIQUE
II. APPROCHE ANALYTIQUE
PROTOCOLES ET METHODES CHOISIES
Phase I : Germination des graines
Procédé I : Méthodes de stratification efficaces sur la dormance des semences du Capparis spinosa L. var. aegyptia
Procédé II: Traitements chimiques sur la germination des graines de Capparis spinosa L.
Phase II : Inventaire des stations algéro-tunisiennes de Câprier
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. INTRODUCTION
PARTIE A : PRESENTATION GENERALE DE L’ESPECE
1.2. ORIGINES ET HISTOIRE DU CAPRIER
Indications alimentaires et médicinales
Indications agronomiques
Indications gastronomiques françaises de renommée
Déclin de la câpre Française
1.3. TAXONOMIE ET CARACTERES BOTANIQUES
1.3.1. Systématique
1.3.2. Famille des capparidacées
1.3.3. Affinités avec d’autres familles
1.3.4. Aspects botaniques et taxinomiques
a. Espèces et variétés décrites dans le genre Capparis
b. Espèces et variétés les plus répandues
b.1. Capparis spinosa L. var. spinosa
b.1.1. Description des caractères botaniques
b.2. Capparis spinosa var. inermis turra
b.3. Capparis ovata var. sicula
1.3.5. Autres espèces de Capparis dans le monde
1.3.6. Liste des espèces en Afrique du Nord
1.3.7. Liste des espèces en Chine
1.3.8. Remarques utiles sur les différences essentielles entre les espèces
1.3.9. Répertoire des noms vernaculaires du Câprier
1.4. AIRE DE REPARTITION DU CAPRIER
1.4.1. Distribution mondiale
1.4.2. Situation dans le pourtour méditerranéen
1.4.3. Répartition en Afrique du nord
1.5. ECOLOGIE DU CAPRIER
1.5.1. Altitude
1.5.2. Climat
a. Températures
b. Précipitations
c. Insolation
d. Humidité
e. Vents
1.5.3. Topographie
1.5.4. Sols
1.5.5. Végétation, valeur phytosociologique
1.5.6. Le Câprier dans le milieu saharien– dynamique exceptionnelle
1.5.7. Câprier et les sites archéologiques
1.6. PHENOLOGIE
PARTIE B : IMPORTANCE MONDIALE DU CAPRIER
1.7. COMPOSANTES ET EVOLUTION ECONOMIQUE
1.7.1. Production de Câpres
1.7.2. Autres utilisations
a. Fonction écologique
b. Utilisation médicinale
c. Utilisation mellifère
d. Utilisation ornementale et paysagère
1.8. ZONES DE CULTURE MONDIALE
1.9. TECHNIQUES DE CULTURE
1.9.1. Techniques de propagation
1.9.2. Plantations et travaux culturaux
CHAPITRE II : DETERMINATION DES METHODES DE STRATIFICATION EFFICACES SUR LA DORMANCE DES SEMENCES DE CAPPARIS SPINOSA L. VAR. AEGYPTIA
2.1. INTRODUCTION
Problèmes posés par la propagation du câprier épineux
2.2. MATERIELS ET TECHNIQUES
2.2.1. Matériel végétal
2.2.2. Techniques
2.3. SUBSTRAT ET CONDITIONS DE STRATIFICATION
2.3.1. Sable humide extérieur (SHE)
2.3.2. Sable humide frigo (SHF)
2.3.3. Sable humide intérieur (SHI)
2.4. Modalités du suivi
2.5. MODE D’EXPRESSION DES RESULTATS
2.6. EXPRESSION DES RESULTATS ET COMMENTAIRES
2.6.1. Graines germées
a. Semences conservées dans le milieu SHE
b. Graines stratifiées dans SHF
c. Stratification dans SHI
c.1. Influence de la période de stratification sur les réponses germinatives
c.2. Influence des durées de stratification sur le déroulement des levées
c.3. Influence des conditions de germination sur la vitesse de levée
2.7. DISCUSSION ET PERSPECTIVES
CHAPITRE III : TRAITEMENTS CHIMIQUES SUR LA GERMINATION DES GRAINES DE CAPPARIS SPINOSA L.
3.1. INTRODUCTION
3.2. MATERIELS ET METHODES
3.2.1. Matériels
3.2.2. Méthodes
A. Essais de germination
a. Traitement à l’acide sulfurique
b. Traitement à l’acide gibbérellique
c. Traitement mixte
B. Tests de Tetrazolium
a. Préparation des solutions
b. Préparation et traitement des semences
c. Critères d’évaluation
C. Analyse des résultats de germination
3.3. RESULTATS
3.3.1. Étude de la structure et de la viabilité de la graine
a. Structure de la graine
b. Viabilité de la graine
3.3.2. Germination des graines
A. Effet de la durée de traitement à l’acide sulfurique sur la germination des graines
B. Effet de l’acide gibbérellique sur la germination des graines
C. Effet du traitement mixte sur la germination des graines
3.4. DISCUSSION ET CONCLUSION
CONCLUSION

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