Bioessais pour l’évaluation de la sensibilité de Aedes albopictus (Diptères Culicidae)

Les maladies infectieuses représentent la deuxième cause de mortalité dans le monde, et les maladies à transmission vectorielle (arboviroses, bactérioses, parasitoses,) sont responsables de millions de victimes [51]. Généralement associées aux pays tropicaux, les maladies à transmission vectorielle par piqûres de moustiques touchent chaque année des dizaines de millions de personnes. Le paludisme a fait 655 000 victimes en 2010 dont 90% des décès enregistrés ont frappé des enfants de moins de 5 ans en Afrique ; une épidémie de Chikungunya est survenue sur l’île de la Réunion en 2005, 270 000 cas soit 40% de la population a été infectée, 250 décès ont été déplorés; 50 à 100 millions de cas de dengue dont 22 000 morts ont été enregistrés dans le monde en 2008 ; il y a eu extension de l’épidémie à Madagascar, aux Seychelles, à Mayotte, à Maurice, aux Comores qui a fait de nombreuses victimes. A Madagascar, des épidémies de Chikungunya et de dengue ont survenu depuis 2006 et la fièvre de la vallée du Rift a réapparu en 2008 après l’épizootie de 1991. Actuellement, ces maladies persistent encore saisonnièrement dans la grande île.

Parmi les insectes vecteurs potentiels, trois genres Aedes, Culex, Anopheles sont principalement associés aux maladies infectieuses. En raison des changements démographiques et climatiques qui augmentent la densité de ces espèces vectrices, ces maladies sont en pleine expansion et s’étendent désormais sur l’ensemble des continents. Ainsi, le contrôle des vecteurs des maladies infectieuses constitue aujourd’hui un enjeu majeur de la santé publique humaine et animale, au Sud comme au Nord.

Afin de limiter la transmission des maladies, des recherches s’orientent sur la lutte antivectorielle et la protection individuelle. Dans le cadre de la prévention primaire visant à réduire le contact hôte-vecteur à l’aide de barrière physique et/ou chimique, des approches communes pour lutter contre les moustiques sont l’utilisation de moustiquaires et l’emploi des répulsifs chimiques à partir de diverses formulations pratiques (Ex : les spirales, sprays, lotions, crèmes, lingettes) [5], et/ou l’utilisation d’insecticides chimiques (Ex : DDT, larvicides) pour réduire la population des vecteurs. Cependant, vu les impacts négatifs sur l’environnement de l’emploi massif des pesticides et l’apparition des formes de résistance au sein d’une population d’espèce vectrice, ainsi que l’inefficacité des mesures prophylactiques mises en œuvre pour prévenir les épidémies , la nécessité de développer des moyens alternatifs de lutte à la fois efficace et respectant l’environnement est devenue primordiale.

Le recours à l’utilisation des répulsifs ou des attractants chimiques semble être une des stratégies de lutte prometteuses pour le contrôle des vecteurs et la limitation des maladies associées. Les répulsifs chimiques d’origine synthétique ou naturelle ont l’avantage d’avoir un large spectre d’action vis-à-vis des arthropodes-vecteurs [14-24], alors que les attractants vont permettre un piégeage en masse des espèces cibles [42]. Pourtant, l’efficacité de ces composés chimiques destinés à l’usage de la santé publique doit être établie de façon rigoureuse par des essais de laboratoire et sur le terrain.

L’espèce : Aedes albopictus

Importance d’Aedes albopictus dans le monde et à Madagascar

Aedes albopictus, une espèce originaire d’Asie du Sud-Est, est considérée comme le moustique le plus invasif dans le monde avec une grande importance médicale [21]. C’est un véritable généraliste écologique capable d’une évolution rapide et, avec l’aide de l’homme, de coloniser rapidement de nouveaux habitats [17]. L’inquiétude majeure qui en résulte du déploiement géographique d’Aedes albopictus est celui du risque vectoriel. Il pose en outre le problème de ses implications dermatologiques, des complications possibles de ses piqûres. A Madagascar, sur les lieux où Aedes albopictus est implantée, la nuisance qu’elle occasionne par son agressivité et par les maladies transmises est jugée majeure. Elle représente une menace significative sur la santé humaine.

Transmission des virus

La transmission des maladies vectorielles est un phénomène complexe qui fait intervenir l’hôte, le vecteur et l’agent pathogène . Les moustiques sont vecteurs de très grand nombre d’agents pathogènes transmissibles à l’homme. C’est la femelle, une fois fécondée, qui pique les mammifères ou les oiseaux pour absorber du sang dans lequel elle trouvera les protéines nécessaires à sa progéniture. Ce n’est pas directement le sang bu sur la précédente victime qui infecte la suivante, mais la salive que le moustique injecte dans sa victime pour fluidifier le sang . La transmission des virus est donc assurée par une femelle infectante.

Les maladies associées

Les arboviroses sont des maladies causées par des agents pathogènes et se transmettent aux vertébrés (hôtes) par piqûre d’arthropodes infectés [9]. Aedes albopictus est un vecteur important d’environ 22 arbovirus, comme le virus de la dengue [8-29], de la fièvre jaune, et divers types d’Encéphalites [9]. Lors de l’épidémie de Chikungunya en 2005-2006 à la Réunion et en 2008 – 2009 à Madagascar, Aedes albopictus a été identifiée comme le vecteur associé à la transmission de la maladie . À part ces maladies citées ci-dessus, ces moustiques peuvent provoquer par leurs piqûres des allergies et très rarement des chocs anaphylactiques chez leur victime .

Distribution d’Aedes albopictus dans le monde et à Madagascar

L’aire de répartition traditionnelle d’Aedes albopictus correspondait à la région de l’Asie du Sud-Est élargie à la portion Sud de la chine, une partie du Japon, la Corée, ainsi qu’à la péninsule Indienne limitée au nord par la chaîne de l’Himalaya. Au sein de l’Océan Pacifique, c’est-à-dire à l’est de son aire originelle d’implantation. Elle est présente à Hawaï dès la fin du XIXe siècle et s’installe à Guam lors de la seconde guerre mondiale [36]. Aux USA l’espèce est commune sur 26 états des USA continentaux, essentiellement les états des côtes est et ouest. En Afrique, Aedes albopictus fut d’abord rapportée en Afrique du sud en 1989 où des mesures immédiates empêchèrent son installation. Deux ans plus tard, elle était trouvée au Nigeria où elle pullulait ; en Afrique centrale, elle a été enregistrée au Cameroun en 2000 puis s’est développée rapidement au sud du pays, atteignant les pays limitrophes qui sont la Guinée Équatoriale et le Gabon.

À l’époque historique une extension se fit jusqu’à Madagascar en lien probable avec les vagues d’immigration d’origine indonésienne. Les îles de l’Océan Indien, telles les Seychelles, furent concernées par la dissémination ; Aedes albopictus est décrite pour la première fois sur l’ile de la Réunion dans les années 1900 [26]. À Madagascar, Aedes albopictus a été trouvée dans presque toutes les régions de la grande île. Elle est présente aussi bien dans les régions des hauts plateaux : Amoron’i Mania, Haute Matsiatra, Analamanga que dans les zones côtières : Atsinanana, Boeny, Diana .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I. INTRODUCTION GÉNÉRALE
II. REVUE DE LA LITTÉRATURE
II-1 L’espèce : Aedes albopictus
II-1-1 Importance d’Aedes albopictus dans le monde et à Madagascar
II-1-2 Transmission des virus
II-1-3 Les maladies associées
II-1-4 Distribution d’Aedes albopictus dans le monde et à Madagascar
II-2 Les différents types de dispositifs expérimentaux et de méthodes d’évaluation d’efficacité des produits attractifs et répulsifs
II-2-1 Dispositifs expérimentaux
II-2-2 Méthodes d’évaluation
III. MATÉRIELS ET MÉTHODES
III-1- Collectes et identification des moustiques nécessaires pour démarrer l’élevage
III-1-1 Écologie d’Aedes albopictus
III-1-2 Caractéristiques d’Aedes albopictus
III-1-3 Élevage en laboratoire
III-2- Les Produits testés
III-2-1 Les répulsifs
III-2-2 Les attractifs ou kairomones
III-3- Les pièges
III-4- Déroulement du test (Bioessais)
III-5- Analyse des données
IV. RÉSULTATS
IV-1 Résultats de l’élevage des moustiques
IV-2 Résultats des tests
IV-2-1 Évaluation des activités des moustiques par rapport aux différents produits (répulsifs et attractifs)
IV-2-2 Évaluation de l’efficacité des produits répulsifs
IV-2-3 Évaluation de l’efficacité des produits attractifs
V. DISCUSSION
V-1 Élevage des moustiques
V-2 Mesure d’activité des moustiques
V-3 Mesure de répulsivité
V-4 Mesure d’attractivité ou de sélectivité
VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *