Biodiversité floristique
Diversité floristique
La biodiversité qui est un terme composé de « diversité et biologie » comprend trois niveaux de variabilité biologique : complexité de l‟écosystème, richesse en espèces et variation générique. (Roberto et al., 2000). La biodiversité végétale méditerranéenne est produite pour beaucoup, d‟une utilisation traditionnelle et harmonieuse du milieu par l‟homme (Quézel et al., 1999). Mesurer la biodiversité, telle qu‟elle a été définie à l‟origine par Wilsson (1988), signifie compter l‟ensemble des espèces présentes dans un lieu précis. Selon Beguin et al., 1979, et Rameau, 1987 la végétation est utilisée comme le reflet fidèle des conditions stationnelles, elle en est l’expression synthétique Le bassin méditerranéen est le troisième hotspot le plus riche du monde en diversité végétale. Mittermeier et al. (2004) in Derneği (2010) affirme qu‟on y trouve environ 30.000 espèces, dont plus de 13.000 endémiques. En Afrique du Nord-occidentale méditerranéenne, un premier bilan a été tenté, en 1978 par Quézel, a montré la présence, en dehors des portions sahariennes des trois pays, 916 genres, 4034 espèces, dont 1038 endémiques (Quézel, 2000). La flore d‟Algérie est caractérisée par un taux d‟endémisme assez remarquable de 12.6% soit 653 espèces sur les 3.139 répertoriées, on dénombre 7 espèces arborées à caractère endémique (Quézel et Santa, 1962). Dobignard et Chatelain, 2010-2013 donnent pour l‟Algérie un chiffre de 904 espèces, dont 507 sont endémiques du Maghreb, 303 sont endémiques en Algérie et 4 espèces endémiques au Sahara occidental. Plus des trois quarts (77,9%) des taxons endémiques stricts d‟Algérie ou sub-endémiques sont des plantes plus ou moins rares en Algérie, les endémiques plus ou moins communes représentent moins du quart du total (Véla et Benhouhou, 2007). La région de Tlemcen n‟échappe pas aux lois naturelles circum-méditerranéennes. Les études établies sur la végétation de Tlemcen témoignent que son patrimoine végétal est très riche et diversifié (Benabadji et al., 1996 ; Bouazza et al., 2001).
Composition de la flore de la zone d’étude
L‟échantillonnage de la végétation ripisylve réalisé dans la région de Tlemcen, sur les rives de la Tafna, nous a permis de réaliser 234 relevés de l‟amont jusqu‟à l‟embouchure a Rachgoun, et de mettre en évidence une intéressante richesse floristique.
Selon les relevés floristiques, notre zone d‟étude compte plus de 236 espèces, répartie en 159 genres et 52 familles .
L’amont de la Tafna
Il s‟agit des stations 1 et 2, on a énuméré 105 espèces, réparties dans 90 genres et 37 familles. Les familles les plus dominantes sont les Asteraceae avec 18%, les Poaceae avec 12% et les Fabaceae avec 11%, viennent ensuite les Brassicaceae avec 8%, les Polygonaceae et les Boraginaceae avec 5% chacune, 4% pour les Lamiaceae et 3% pour les Apiaceae, 2% pour l‟ensemble de ces familles (Caryophylaceae, Chenopodiaceae, Cyperaceae, Geraniaceae, Juncaceae, Malvaceae, Plantaginaceae, Rubiaceae, Scrofulariaceae). Le reste des familles sont mono-spécifiques et avec un pourcentage globale de 1%.
La moyenne Tafna
C‟est la partie la plus riche de la zone d‟étude avec les stations 3, 4, 5, 6 et 7, comprennent 157 espèces avec 119 genres et 41 familles. Les Asteraceae, les Fabaceae et les Poaceae dominent avec 19%, 12% et 11% respectivement. Suivi des Brassicaceae et les Chenopodiaceae avec 6% chacune. Ensuite les Apiaceae avec 4%, 3% pour les Boraginaceae, les Caryophylaceae, les Lamiaceae, les Malvaceae, les Plantaginaceae et les Polygonaceae. Et en dernier, tout le reste des familles avec 1%.
L’aval de la Tafna
Les stations 8 et 9, avec 121 espèces, réparties en 91 genres et 33 familles. Les Asteraceae dominent avec 19%, les Poaceae avec 14% et les Chenopodiaceae avec 9%, 7% pour les Apiaceae et les Fabaceae, 6% pour les Brassicaceae. Le reste des familles présente des pourcentages assez faibles.
Caractéristiques biologiques
L‟expression physionomique et la structure de la végétation sont le résultat des différentes formes de vie des végétaux. Ces dernières sont considérées comme une figure de la stratégie d’adaptation de la végétation aux conditions du milieu (Rankiaer 1904-1907). Selon Gaussen et al., 1982, le spectre biologique est le pourcentage des divers types biologiques. Définis par Rankiaer (1904), les principaux types biologiques sont :
Phanérophytes (phaneros = visible) noté Ph
Plantes vivaces, principalement arbres et arbrisseaux, les bourgeons pérennes sont situés sur les tiges aériennes dressées et ligneuses, à une hauteur de plus de 25 cm au-dessus du sol. On peut les subdiviser en Nanophanérophytes avec une hauteur inférieure à 2 m ; en Microphanérophytes chez lesquels la hauteur peut atteindre 2 à 8 cm et les Mésophanérophytes qui peuvent arriver à 30cm et plus.
Chamæphytes (chamai = à terre) noté Ch
Herbe vivace et sous-arbrisseau dont les bourgeons hibernants sont à moins de 25 cm audessus du sol.
Hémicryptophytes (cryptos = caché) noté He
Plante vivace à feuilles en rosettes étalées sur le sol. Les bourgeons sont au ras du sol ou dans la couche superficielle du sol. La partie aérienne est herbacée et disparaît à la mauvaise saison.
Géophytes noté Ge
Plantes à organes vivaces (bulbes, tubercules ou rhizomes). Les organes sont bien ancrés dans le sol et ne sont pas exposés pendant les saisons défavorables. Elles sont très communes dans les régions tempérées.
Thérophytes (théros = été) noté Th
Plantes annuelles à cycle végétatif complet, de la germination à la graine mûre. Elles comprennent une courte période végétative et ne subsistent plus à la mauvaise saison qu‟à l’état de graines, de spores ou autres corps reproducteurs spéciaux.
L’amont de la Tafna
Selon la figure 44 et le tableau XV, Les thérophytes dominent avec 56%, un nombre de 59 espèces sur 105, ensuite les hémicryptophytes avec 21% (22 espèces), 8% pour les géophytes (9 espèces) et 9% pour les chaméphytes (10 espèces), et 6% pour les phanérophytes (5 espèces).
La moyenne Tafna
Sur 157 espèces, 88 espèces sont des thérophytes avec un pourcentage de 57%, 25% pour les hémicryptophytes (39 espèces), 6% pour les géophytes, les chaméphytes (10 espèces) et les phanérophytes (10 espèces) .
|
Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I.1. Généralité sur les ripisylves méditerranéennes
I.1.1. Introduction
I.1.2. Caractères physionomiques et fonctionnels majeurs
I.1.3. Caractères floristiques généraux
I.1.4. Ripisylves liées aux cours d‟eau permanents
I.1.5. Ripisylves liées aux cours d‟eau transitoires
I.1.6. Conclusion
I.2. Biodiversité par l‟instabilité
I.2.1. Introduction
I.2.2. Renouvellement par les aléas hydrologiques
I.2.3. Biodiversité riveraine
I.2.4. Notion de richesse spécifique
I.2.5. Conclusion
I.3. Syntaxinomie générale des formations végétales des ripisylves méditérranéennes
I.3.1. Querco roboris-fagetea sylvaticae Br.-Bl. &Vlieger in Vlieger 1937
I.3.2. Salicetea purpureae Moor 1958
I.3.3. Nerio oleandri-tamaricetea africanae Br.-Bl. & O. Bolòs 1958
I.4. Généralité sur le genre Tamarix L
I.4.1. Caractères généraux de la famille des Tamaricaceae
I.4.2. Description du genre Tamarix L
I.4.3. Caractères botaniques du genre Tamarix L
I.5. Biologie du genre Tamarix L
I.5.1. Multiplication
I.5.2. Rythme de croissance
I.5.3. Longévité du gente Tamarix L.
I.6. Ecologie du genre Tamarix L.
I.6.1. Habitat
I.6.2. Sol
I.6.3. Salinité
I.6.4. Pouvoir d‟hydrolyse (dit pH)
I.6.5. Acquisition de l‟eau
I.6.6. Résistance au feu
I.6.7. Rôle hydrologique et sédimentaire
I.7. Utilisation du genre Tamarix L.
I.7.1. Comme aliment de bétail
I.7.2. Comme plante miélifère
I.7.3. Comme plante médicinale
I.8. Position systématique du Tamarix L. dans la région de Tlemcen
I.8.1. Introduction
I.8.2. Caractères botaniques
I.8.3. Résultats
I.8.4. Conclusion
Chapitre II : Milieu physique
II.1. Milieu physique
II.1.1. Présentation du bassin versant de la Tafna
II.1.2. Réseau hydrographique
II.1.3. Géologie et géomorphologie
II.1.4. Pédologie
II.1.5. Végétation
II.2. Etude bioclimatique
II.2.1. Méthodologie
II.2.2. Paramètres climatiques
II.2.3. Autres paramètres climatiques
II.2.4. Synthèse bioclimatique
II.3. Méthodologie
II.3.1. Méthode d‟étude
II.3.2. Zonage écologique
II.3.3. Echantillonnage et choix des stations
II.3.4. Description des stations
Chapitre III : Biodiversité floristique
III.1. Diversité floristique
III.1.1 Introduction
III.1.2. Composition de la flore de la zone d‟étude
III.1.3. Caractéristiques biologiques
III.1.4. Caractéristiques morphologiques
III.1.5. Caractéristiques biogéographiques
III.1.6. Indice de perturbation
III.1.7Conclusion
III.2. Indices de diversité
III.2.1 Introduction
III.2.2 Indices de Shannon
III.2.3 Indice de réciprocité de Simpson
III.2.4 Indice de Margalef
III.2.5Conclusion
Chapitre IV : Analyse statistique de la végétation et essai cartographique
IV.1. Analyse statistique
IV.1.1Introduction
IV.1.2Méthode d‟étude
IV.1.3Interprétation des résultats
IV.1.4Indice de caractérisation
IV.1.5 Conclusion
IV.2. Essai cartographique
IV.2.1Introduction
IV.2.2Méthodologie
IV.2.3Commentaire de la carte
IV.2.4 Conclusion
Conclusion générale