Biodiversité et pratiques agricoles

 Biodiversité et pratiques agricoles

La dynamique d’occupation de l’espace par l’agriculture extensive prend aujourd’hui des proportions croissantes dans les savanes de l’Afrique de l’Ouest (SOUNON BOUKO et al., 2004). L’extension de ces superficies de cultures confronte les écosystèmes naturels ou semi-naturels à une réduction de surface. L’augmentation de cette emprise agricole par la mise en culture des savanes jusque-là inexploitées pose avec acuité la question d’une exploitation raisonnée de la biodiversité. Selon NEELY (2002) le plus grand impact de l’homme sur l’écosystème a été le défrichage des forêts, tant pour créer de nouvelles terres agricoles que pour ramasser le précieux bois de service. L’action humaine sous ses diverses formes (défrichement, déboisement, mise en culture, agriculture sur brûlis etc.) constitue le facteur déterminant de l’artificialisation du paysage.

Culture itinérante 

L’agriculture itinérante est caractérisée par le défrichement d’une portion de la forêt, puis à sa mise en culture suivie de son abandon lorsque l’on constate une baisse de la fertilité du sol. Le défrichement consiste en un abattage des arbres à des hauteurs variables suivant leur taille. Les morceaux de bois d’une certaine taille sont exportés au village, le reste est mis en tas puis brûlé. Lors du défrichage certaines espèces utilitaires comme le karité, le néré, le tamarinier, etc. sont épargnés. CONNEL et SLATYER(1977) stipule que les arbres épargnés dans les champs par les paysans créent pendant la période de jachère les conditions favorables sous son couvert et facilitent ainsi l’installation d’espèces. Au niveau du champ les techniques culturales (Rotations culturales raccourcies, diminution de la diversité des espèces cultivées, augmentation des engrais minéraux, utilisation massive des pesticides, labour profond etc.) modifient profondément le faciès de l’espace et peuvent porter préjudice à l’installation du couvert végétal pendant ou après les cultures.L’utilisation croissante de pesticides, l’accumulation des déchets industriels ou domestiques, les rejets urbains et les engrais concourent à polluer l’ensemble des écosystèmes, y compris l’atmosphère, les fleuves et les rivières. La pollution des milieux continentaux par les pesticides se traduit par diverses perturbations écologiques (RAMADE, 1995). Celles-ci résultent de la contamination des parties aériennes des végétaux et des sols par les résidus de traitement des pesticides.

Le travail du sol est réalisé par une série de façons culturales à l’aide d’instruments aratoires. Le travail du sol créé dans le sol un milieu favorable au développement des plantes cultivées. Les façons culturales ont pour objectif d’améliorer l’état physique et mécanique du sol. Elles jouent également de façon indirecte et plus ou moins marquée sur ses propriétés chimiques et biologiques. Les objectifs principaux du travail du sol sont l’amélioration de la structure du sol qui facilitera le développement racinaire ainsi que l’infiltration de l’eau, et la préparation du lit de semence par l’émiettement des mottes. Le travail du sol peut également permettre de limiter le développement des plantes adventices ou de certains ravageurs, d’égaliser la surface du terrain ainsi que d’enfouir des engrais ou des amendements .

Le labour est une pratique majeure dans le principal travail du sol qui consiste à ouvrir la couche arable à une certaine profondeur, et à la retourner. Ainsi cette technique de travail de sol détruit tous les repousses des espèces ligneuses présentes sur la parcelle de culture. Parmi les différentes pratiques de travail du sol, le labour apparaît comme un outil de réduction de la densité des mauvaises herbes (JANSON et al., 2004 cité par BUREL et al., 2010) et donc de la diversité des flores. En positionnant les semences à des profondeurs auxquelles elles ne peuvent plus lever (COLBACH et al, 2005 cité par BUREL), le labour exerce une très forte pression de sélection sur les espèces faiblement dormantes et à courte durée de vie dans le sol.

Jachère

Une jachère est un système d’utilisation des terres consistant en une phase de culture, suivie d’un abandon du champ dès qu’une baisse de rendement du travail se fait sentir (FOURNIER et a!., 2001). SODTER (2003) souligne que c’est un laps de temps de reconstitution du milieu entre un champ laissé à l’abandon et la réinstallation totale de la végétation originelle. Cette phase de repos permet, après plusieurs années un retour à la savane originelle avec une bonne reconstitution des potentialités du sol et de la biodiversité. FLORET et PONTANIER (1993) constatent d’autres utilisations de ce milieu: prélèvement de bois à usages divers, pâture. Ainsi en fonction des milieux, des modalités de gestion et des processus de succession culturale et post-culturale une grande variété de physionomie et de composition floristique peuvent être observée. YOSSI et al. (2003), dans les jachères soudaniennes au Mali, distingue quatre types de composition en fonction du temps:
• une phase herbacée dans les champs cultivés à 2 ans d’abandon cultural;
• une phase herbacées! arbrisseaux à 2-4 ans d’abandon;
• une phase arbrisseaux!arbustes à 5-20 ans d’abandon;
• une phase arbustes! arbres après 20 ans d’abandon.

Biodiversité et utilisation pastorale

Le pâturage naturel est constitué de formation végétales fortement anthropisées mais aussi des savanes (OUEDRAOGO, 2008).11 évolue au cours du temps sous l’effet de divers facteurs de perturbation dont la pâture (HOFFMANN, 1985). La pâture est une exploitation communautaire des ressources naturelles par le bétail dans un système caractérisé par la mobilité dans l’espace et dans le temps .Encore appelé sylvo-pastoralisme, elle consiste de façon générale à conduire les animaux dans la brousse, les jachères à la recherche de l’eau et du pâturage. Dans certaines localités les animaux sont abandonnés à eux-mêmes pendant la saison sèche. Dans ces circonstances l’élevage dépend entièrement du pâturage naturel. Les arbres et les arbustes contribuent ainsi à la productivité du cheptel. En effet, SAWADOGO et OUEDRAOGO (2004), dans une étude sur la contribution du secteur forestier à l’économie nationale et à la lutte contre la pauvreté, indiquent que 35 % de la phytomasse consommée par les animaux dans l’année proviennent des forêts. Dans la même étude, cette consommation est estimée à 4.853.868 tonnes de fourrage par an. En début de saison hivernale la feuillaison apporte la majorité de l’alimentation pour le bétail. C’est en ce moment que certaines espèces comme Pterocarpus erinaceus, Pterocarpus lucens, Acacia seyal, Khaya senegalensis, Stereospermum kunthianum, Afzelia africana et autres sont sévèrement émondés par les bergers. La pâture est donc l’un des facteurs important des changements des savanes. L’extension des superficies de culture confronte le pâturage à une réduction d’espace. Soumis également à une forte augmentation des effectifs du cheptel (sédentarisation des pasteurs et élevage chez les paysans), il en résulte une double pression agricole et pastorale sur ces terres, ce qui les rend vulnérable à tout facteur de dégradation. L’impact de la pâture sur la biodiversité végétale est sujet de controverse de la part de nombreux auteurs. La pâture est tantôt considérée comme un facteur favorable à l’augmentation de la biodiversité, et tantôt comme un facteur de dégradation de la végétation. Toutefois il est à noter que l’impact du pâturage dépend de la zone climatique et des pressions anthropiques globales, de l’intensité et de la saison de la pâture. BOUDET (1984) souligne que l’évolution provoquée par l’effet de pâture est d’abord améliorante jusqu’à un seuil de rupture à partir duquel intervient la dégradation. La pâture étant sélective, elle favorise dans un premier temps le développement des espèces appétées, mais un surpâturage va éliminer et favoriser celles non broutées, qui deviendront à terme dominantes. Une mauvaise gestion du pâturage conduit ainsi à une disparition du couvert herbacé et à une raréfaction des ligneux appétés. La pâture bouleverse donc la composition tloristique en faisant disparaître les espèces appétées au profit de celles non appétées.

La forte fréquentation des pâturages par le bétail favorise leur déséquilibre. En effet le piétinement du bétail provoque un tassement ou un décapage des horizons superficiels du sol, avec pour conséquence la dégradation du sol (FOURNIER ,1982; BOUDET, 1984), support et fournisseur de nutriments des plantes. Ainsi donc l’émondage excessif des ligneux, la forte fréquentation des pâturages, sont des actions préjudiciables aux arbres et aux formations végétales.

A l’opposé, d’autres auteurs considèrent l’élevage comme un moyen de reconstitution de la diversité végétale des jachères et de fertilisation des écosystèmes champs. Les animaux sont des agents de dissémination des semences ou graines. Cette dissémination se fait à travers les fèces que les animaux déposent dans les jachères. En effet certaines graines ont une dormance élevée, ce qui rend leur germination difficile. Le passage de ces graines dans le tractus intestinal lève la dormance et favorise la germination de ces graines lorsque les conditions sont réunies. Ils jouent en cela un rôle dans la succession végétale liée aux cycles culturale-jachère (DEVINEAU ; 1999).

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Généralités
1.1 Synthèse Bibliographique
1.1.1 Définition de quelques concepts et terminologie
1.1.2 Biodiversité et pratiques agricoles
1.1.3 Biodiversité et utilisation pastorale
1.2 Présentation de la zone d’étude
1.2.1 Zone d’étude
1.2.2 Caractérisation du milieu physique
1.2.2.1 Situation géographique
1.2.2.2 Climat
1.2.2.3 Hydrographie
1.2.2.4 Végétation
1.2.2.5 Sols
1.2.3 Situation socio-économique
1.2.3.1 Caractéristiques démographiques
1.2.3.2 Agriculture
1.2.3.3 Elevage
1.2.3.4 Pêche
1.2.3.5 C:hasse
1.2.3.6 Exploitation forestière
1.2.3.7 Organisation et gestion de l’espace
Chapitre 2 : Méthodologie
2.1 Matériel technique
2.2 Méthodes
2.2.1 Type d’inventaire
2.2.2 Taille et fonne des placettes
2.2.3 Description des différentes formations végétales
2.2.4 Méthode d’étude des ligneux
2.2.4.1 Collecte de données
2.2.4.2 Analyses et traitement des données
Chapitre 3 : Résultats et Discussion
3.1 Caractéristiques floristiques de la forêt classée de Toroba
3.1.1Composition f10ristique
3.1.2 Indices de diversité
3.2 Caractéristiques structurales
3.2.1 Densité des peuplements des différents faciès
3.2.2 Structure horizontale des différentes formations végétales
3.2.3 Structure en hauteur des populations
3.2.4 Etat de la régénération
3.3 Etat de santé de la végétation
3.4 Structure, régénération et tendance évolutive des populations des formations
végétales
3.5 Types d’utilisation rencontrés et impact
Conclusion et perspectives
Bibliographie
ANNEXES

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