BIODISPONIBILITE INTESTINALE DES ANTI-INFECTIEUX
ย Les agents parasitaires
Le genre Cryptosporidium
Les Cryptosporidies sont des protozoaires appartenant ร la famille des Cryptosporidiidae et ร la sous-classe des Coccidia.
Dans le genre Cryptosporidium, deux espรจces au moins affectent les bovins : Cryptosporidium parvum et Cryptosporidium andersoni. Cependant, C. andersoni, localisรฉ ร la caillette, est considรฉrรฉ comme peu pathogรจne alors que C. parvum, localisรฉ ร lโintestin grรชle est le plus frรฉquemment impliquรฉ dans les troubles diarrhรฉiques.
C. parvum et C. andersoni ont une trรจs faible spรฉcificitรฉ dโhรดte et peuvent, de ce fait, infecter de nombreuses autres espรจces de mammifรจres. La cryptosporidiose est une zoonose [BOURGOIN H. 1996].
Le genre Giardia
Chez le veau, Giardia duodenalis, protozoaire flagellรฉ, se traduit cliniquement par une diarrhรฉe muco-pรขteuse inconstante, des retards de croissance et un amaigrissement malgrรฉ un appรฉtit conservรฉ [LE DREAN-QUENECHโDU S. 2003].
ย
Les agents viraux
Les agents viraux sont รฉvoquรฉs briรจvement, ici et dans la partie concernant lโรฉpidรฉmiologie, pour permettre de mieux saisir leur rรดle et leur importance lors dโune infection mixte avec une bactรฉrie ou un parasite.
Les rotavirus
Les rotavirus sont classรฉs dans la famille des Reoviridae. Ils affectent principalement les jeunes veaux รขgรฉs de moins de 10 jours chez qui ils induisent une diarrhรฉe pรขteuse ร liquide, parfois mucoรฏde et pouvant contenir du sang.Aprรจs ingestion, le virus colonise les cellules du sommet des villositรฉs de lโintestin grรชle, surtout en partie duodรฉno-jรฉjunale. Les cellules infectรฉes se lysent, libรจrent une grande quantitรฉ de virus dans la lumiรจre intestinale et sont remplacรฉes par des cellules des glandes insensibles au virus. Mais ces cellules encore immatures ne possรจdent pas les propriรฉtรฉs enzymatiques des cellules de la bordure en brosse et sont incapables dโassurer les fonctions de digestion. On observe alors une diarrhรฉe de malabsorption-maldigestion [BONAL C. et al. 1993 ; TORRES-MEDINA A. et al. 1985].
Les coronavirus
Les coronavirus touchent les veaux de 3 jours ร 3 mois, mais sont plus frรฉquents sur les jeunes รขgรฉs de 7 ร 10 jours et entraรฎnent des manifestations cliniques similaires ร celles du rotavirus mais plus sรฉvรจres en intensitรฉ.Les coronavirus provoquent des lรฉsions de lโintestin grรชle (jรฉjunum, ilรฉon) et du cรดlon. Ils infectent les cellules de la villositรฉ intestinale de maniรจre beaucoup plus รฉtendue que les rotavirus. Puis, les cellules infectรฉes se dรฉtachent et sont remplacรฉes par des cellules immatures provenant des glandes, qui ne possรจdent pas leurs propriรฉtรฉs de digestion (dรฉficit enzymatique) et dโabsorption. Les villositรฉs intestinales sont atrophiรฉes, fusionnรฉes [BONAL C. et al. 1993 ; TORRES-MEDINA A. et al. 1985].
Les autres agents viraux
Diffรฉrents virus, autres que rotavirus et coronavirus, sont parfois retrouvรฉs dans des prรฉlรจvements issus de veaux diarrhรฉiques.Le Torovirus appartient ร la superfamille des Coronaviridae au mรชme titre que le genre coronavirus. La frรฉquence des maladies provoquรฉes par le torovirus nโest pas encore bien connue car il nโexiste pas de techniques de diagnostic en routine pour ce virus.Les Enterovirus bovins appartiennent ร la famille des Picornaviridae.Le rรดle que jouent les Parvovirus dans les diarrhรฉes nรฉonatales nโa pas encore รฉtรฉ dรฉterminรฉ, bien quโils soient quelquefois mis en รฉvidence sur des veaux diarrhรฉiquesLes Calicivirus sont de petits virus sphรฉriques capables dโinduire des diarrhรฉes sur des veaux gnotobiotiques.Dโautres virus, comme les Astrovirus et les Adenovirus, ont รฉtรฉ isolรฉs lors de diarrhรฉe nรฉonatale chez des veaux. Mais leur place dans la pathologie intestinale du veau nouveau-nรฉ nโest pas bien connue, bien quโils soient susceptibles dโinduire une diarrhรฉe chez des veaux gnotobiotiques [BONAL C. et al. 1993].
Le rรดle pathogรจne du pestivirus de la maladie des muqueuses ou BVDV dans les entรฉrites nรฉonatales nโest pas discutรฉ. La frรฉquence de lโinfection sur les veaux diarrhรฉiques semble trรจs variable selon les systรจmes dโรฉlevage [SCHELCHER F. et al. 1993b].
POUVOIR PATHOGENE ET PHYSIOPATHOLOGIE
Nous traiterons cette partie en distinguant les diffรฉrentes localisations anatomiques des agents pathogรจnes car celles-ci connues, le choix de lโantibiotique et de sa modalitรฉ dโadministration pourra รชtre optimisรฉ.
Nous distinguerons les germes agissant en restant dans la lumiรจre digestive, les germes intracellulaires et les germes ayant la possibilitรฉ de traverser la barriรจre digestive.
Nous nโรฉvoquerons que la physiopathologie des infections bactรฉriennes et parasitaires.
Les germes intraluminaux
ย E. coli entรฉrotoxinogรจne
Le pouvoir pathogรจne des E. coli entรฉrotoxinogรจnes est liรฉ ร la prรฉsence de deux facteurs de virulence :
– un facteur dโadhรฉrence ou adhรฉsine qui permet de coloniser lโintestin du veau.
– des entรฉrotoxines qui, par leur mรฉcanisme dโaction, provoquent la diarrhรฉe [PLANรON E. 1998].
Les adhรฉsines sont des structures protรฉiques filamenteuses qui couvrent la surface de la bactรฉrie. De nombreuses adhรฉsines ont รฉtรฉ identifiรฉes. F5 (anciennement K99), F41, F17 (FY) et CS31A sont les plus frรฉquemment dรฉtectรฉes lors de diarrhรฉe chez le veau. Les associations dโadhรฉsines ne sont pas rares (tableau 4). La prรฉvalence des F5 reste globalement faible. En effet, ce colibacille affecte les trรจs jeunes animaux. Il est facilement reconnu par les praticiens qui recourent que rarement au diagnostic de laboratoire pour son identification [MATHEVET P. et al. 2002a]. La production dโentรฉrotoxine par les ETEC est variable qualitativement et quantitativement (tableau 5) mais chez les veaux, seule lโentรฉrotoxine thermostable ST I est en cause.
Il existe une liaison trรจs forte entre la production dโentรฉrotoxine et du facteur dโattachement F5. Une รฉtude belge montre que sur 131 souches dโE. coli ST I+, le gรจne codant pour F5 est retrouvรฉ dans 125 cas (96%). De mรชme, sur 126 souches hybridant avec une sonde F5, 125 (99%) hybrident รฉgalement avec la sonde ST I.
Guide du mรฉmoire de fin d’รฉtudes avec la catรฉgorie LES AGENTS PATHOGENES RESPONSABLES DES ENTERITES NEONATALES DES VEAUX
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES AGENTS PATHOGENES RESPONSABLES DES ENTERITES NEONATALES DES VEAUX
ย I.- LES AGENTS PATHOGENES
I.1.- Les agents bactรฉriens
I.1.1.- Les colibacilles entรฉropathogรจnes
I.1.2.- Les salmonelles
I.1.3.- Les autres agents bactรฉriens
I.2.- Les agents parasitaires
I.2.1.- Le genre Cryptosporidium
I.2.2.- Le genre Giardia
I.3.- Les agents viraux
I.3.1.- Les rotavirus
I.3.2.- Les coronavirus
I.3.3.- Les autres agents viraux
II.- POUVOIR PATHOGENE ET PHYSIOPATHOLOGIE
II.1.- Les germes intraluminaux
II.1.1.- E. coli entรฉrotoxinogรจne
II.1.2.- E. coli vรฉrotoxinogรจne
II.1.3.- Les cryptosporidies
II.1.4.- Les giardia
II.2.- Les germes intracellulaires
II.3.- Les germes entรฉro-invasifs
II.3.1.- E. coli CNF1 et CNF2
II.3.2.- E. coli et Gastro-Entรฉrite Paralysante (GEP)
III.- EPIDEMIOLOGIE : FREQUENCE DES AGENTS PATHOGENES MAJEURS
III.1.- Colibacilles
III.2.- Rotavirus et coronavirus
III.3.- Cryptosporidium parvum
DEUXIEME PARTIE : PARAMETRES PHARMACOCINETIQUES DES ANTI-INFECTIEUX ET DES ANTI-PARASITAIRES DANS LE TRAITEMENT DES ENTERITES NEONATALES CHEZ LE VEAU
ย I.- BIODISPONIBILITE INTESTINALE DES ANTI-INFECTIEUX
I.1.- Transit gastro-intestinal des anti-infectieux administrรฉs par voie orale
I.1.1.- Fermeture de la gouttiรจre oesophagienne
I.1.2.- Transit abomaso-intestinal
I.1.3.- Motilitรฉ intestinale
I.2.- Passage dans lโintestin des anti-infectieux administrรฉs par voie parentรฉrale
I.2.1.- Elimination par la bile
I.2.2.- Sรฉcrรฉtion par lโentรฉrocyte
II.- BIODISPONIBILITE SYSTEMIQUE DES ANTI-INFECTIEUX
II.1.- Rรฉsorption intestinale des anti-infectieux administrรฉs per os
II.1.1.- Rรฉsorption รฉlevรฉe
II.1.2.- Rรฉsorption modรฉrรฉe
II.2.- Arrivรฉe des anti-infectieux dans le plasma lors dโadministration parentรฉrale
II.2.1.- Administration intraveineuse
II.2.2.- Administration intramusculaire (IM) ou sous-cutanรฉe (SC)
III.- DISTRIBUTION DES ANTI-INFECTIEUX DANS LโORGANISME
III.1.- Propriรฉtรฉs physico-chimiques de lโantibiotique
III.2.- Fixation aux protรฉines plasmatiques
III.3.- Distribution et secteurs hydriques
IV.- ELIMINATION DES ANTI-INFECTIEUX DE LโORGANISME
IV.1.- Mรฉtabolisme hรฉpatique
IV.2.- Physiologie rรฉnale
V.- CONSEQUENCES THERAPEUTIQUES
V.1.- Critรจres de choix des anti-infectieux
V.2.- Dรฉtermination de la posologie
VI.- PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES DES ANTI-PARASITAIRES UTILISES DANS LE TRAITEMENT DE LA CRYPTOSPORIDIOSE ET DE LA GIARDIOSE
VI.1.- Molรฉcules utilisรฉes dans le traitement de la cryptosporidiose
VI.2.- Molรฉcules utilisรฉes dans le traitement de la giardiose
TROISIEME PARTIE : APPROCHE CRITIQUE DE LโUTILISATION DES ANTI-INFECTIEUX ET DES ANTI-PARASITAIRES DANS LE TRAITEMENT DES ENTERITES NEONATALES DES VEAU
I.- EFFETS SECONDAIRES ET TOXICITE INDUITS PAR UNE UTILISATION ABUSIVE DES ANTI-INFECTIEUX ET DES ANTIPARASITAIRES
I.1.- Problรจmes liรฉs ร la prรฉsence dโun anti-infectieux dans le tube digestif
I.1.1.- Anti-infectieux et microflore intestinale
I.1.2.- Anti-infectieux et fonction intestinale
I.1.3.- Anti-infectieux et thรฉrapeutiques adjuvante
I.2.- Toxicitรฉ
I.2.1.- Rรฉnale
I.2.2.- Neuro-musculaire et neurologique
I.2.3.- Effets divers
I.2.3.1.- Ototoxicitรฉ
I.2.3.2- Collapsus, syncopes
I.2.4.- Cas des anti-parasitaires
II.- ETUDE CRITIQUE DโESSAIS CLINIQUES REALISES SUR DES ANTIINFECTIEUX
II.1.- Efficacitรฉ testรฉe en conditions expรฉrimentales
II.1.1.- Comparaison de lโefficacitรฉ de la danofloxacine par rapport ร lโassociation baquiloprim/sulfadimidine dans le traitement dโune diarrhรฉe expรฉrimentale ร E. coli
II.1.2.- Comparaison de lโefficacitรฉ de lโassociation sulbactam/ampicilline par rapport ร lโampicilline trihydrate dans le traitement dโune diarrhรฉe expรฉrimentale ร E. coli
II.1.3.- Efficacitรฉ du ceftiofur dans le traitement dโune salmonellose expรฉrimentale chez des veaux nouveau-nรฉs
II.1.4.- Synthรจse des essais cliniques rรฉalisรฉs en conditions expรฉrimentales
II.2.- Efficacitรฉ testรฉe en conditions terrain
II.2.1.- Comparaison de lโefficacitรฉ de la danofloxacine par rapport ร des molรฉcules de rรฉfรฉrence (gentamicine et association baquiloprim/sulfadimidine) dans le traitement de diarrhรฉes colibacillaires
II.2.2.- Comparaison de lโefficacitรฉ de la marbofloxacine par rapport ร lโassociation amoxicilline/acide clavulanique dans le traitement de diarrhรฉes nรฉonatales
1 II.2.3.- Comparaison de lโefficacitรฉ de lโenrofloxacine par rapport ร lโacide oxolinique dans le traitement de diarrhรฉes nรฉonatales
II.2.4.- Synthรจse des essais cliniques rรฉalisรฉs en conditions terrains
III.- EVOLUTION ET AMPLEUR DU PHENOMENE DโANTIBIORESISTANCE โ CONSEQUENCES
III.1.- Les mรฉcanismes dโantibiorรฉsistance
III.1.1.- Lโaspect gรฉnรฉtique de la rรฉsistance
III.1.1.1- La mutation
III.1.1.2- Lโacquisition de plasmides de rรฉsistance
III.1.2.- Lโaspect biochimique de la rรฉsistance
III.2.- Etat de lโantibiorรฉsistance en mรฉdecine vรฉtรฉrinaire
III.3.- Consรฉquences en santรฉ publique. Rรจgles dโutilisation des antiinfectieux en mรฉdecine vรฉtรฉrinaire
III.3.1.- Consรฉquences en santรฉ publique
III.3.2.- Rรฉaliser un usage prudent des anti-infectieux
IV.- QUEL TRAITEMENT ANTI-PARASITAIRE CONTRE LA CRYPTOSPORIDIOSE DES NOUVEAU-NES
IV.1.- Utilisation prรฉventive du lactate dโhalofuginone
IV.1.1.- En conditions expรฉrimentales
IV.1.2.- En conditions naturelles
IV.2.- Utilisation prรฉventive du sulfate de paromomycine
IV.2.1.- En conditions expรฉrimentales
IV.2.2.- En conditions naturelles
IV.2.3.- Discussion
IV.3.- Utilisation prรฉventive du dรฉcoquinate lors de cryptosporidiose expรฉrimentale
IV.4.- Autres molรฉcules
CONCLUSIONS
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