Bioagresseurs et cultures sous abris
Caractérisation des structures spatiales des attaques
La maille d’observation au CTIFL de Carquefou pour Pyrenochaeta lycopersici est trop grande, en effet dans la largeur de la parcelle, il n’y a que 5 points de notation situés sur chacune des planches ; il en est de même pour la parcelle sur le site de l’APREL où il n’y a que 3 points de notation dans la largeur. Néanmoins, ce nombre de points de notation dans la largeur de la parcelle ne peut pas être modifié car il s’agit de la mise en place même de la parcelle qui est adaptée aux outils agricoles de l’exploitation et à la distance nécessaire entre deux rangs de tomates. Il faudrait pour le site de Carquefou augmenter le nombre de plantes notées au sein d’une même planche, c’est-à-dire passer à une plante notée tous les 1 mètre ou 1,50 mètre au lieu d’une plante tous les 2 mètres. Pour le site de l’APREL, il faudrait effectuer un maillage de notation en quinconce afin de réduire la distance entre chaque pied noté sans avoir à augmenter l’effort d’échantillonnage car il y a dans ces parcelles une contrainte importante : ce sont des parcelles situées chez un producteur qui ne peut peut-être pas se permettre de laisser en place les cultures le temps de la notation après la dernière récolte car il peut avoir besoin rapidement, après la fin de la culture, de travailler son sol afin de pouvoir le re-cultiver. Néanmoins, si aucune contrainte de temps n’apparait, il serait intéressant de noter les végétaux tous les 2 mètres au lieu de tous les trois mètres. Il faudrait tout d’abord un effort d’échantillonnage plus élevé, en effet dans le cas des bioagresseurs étudiés au cours de ce rapport, il leur est sans doute difficile de parcourir plus de 3m par an pour le Pyrenochaeta lycopersici et plus de 4m par an pour Meloidogyne sp.
Actuellement, nos résultats ne nous permettent pas de conclure statistiquement car suivant les modalités nous obtenons des résultats contradictoires.
En terme de structuration spatiale, la grande majorité des attaques de Meloidogyne sp ne présente pas de structure spatiale significative, mais cette conclusion n’est pas généralisable. En effet, sur les trois parcelles suivies à l’APREL, la parcelle C3 présente une structuration en foyers et une conservation de la structuration spatiale au cours du temps jusqu’en juin 2014. Il est donc intéressant de vérifier d’où peut provenir ce résultat. La seule différence entre la modalité C3(sorgho nématicide) et la modalité C4 (engrais vert diversifié) provient de l’espèce utilisée comme engrais vert. On peut donc se demander si le sorgho nématicide a joué son rôle car on n’observe pas de diminution de l’incidence au fur et à mesure des cultures successives. Il en est de même pour les autres modalités. De plus, le sorgho et les engrais verts diversifiés n’ont pas le même système racinaire, ce qui va entrainer des modifications de la structure du sol. On peut donc se demander si la structure du sol après avoir cultivé du sorgho n’est pas favorable à la propagation des nématodes. De plus, la méthode de structuration spatiale utilisée ici ne permet pas de mettre en évidence la structuration en ligne avec des effets de bordures (Peyrard et al, 2010)
Dans un second temps, nous avons testé la stabilité des structures spatiales des attaques entre cultures successives au sein de chaque modalité. Initialement, nous nous attendions à observer sur les parcelles des évolutions temporelles continues, ce qui s’expliquerait par la propagation de proche en proche des agents pathogènes. Néanmoins, nos résultats sont également contradictoires entre les modalités.D’un point de vue spatial, les attaques de Pyrenochaeta lycopersici et Meloidogyne sp semblent se caractériser par une absence de distribution organisée pour une culture. Cette constatation est intéressante car on s’attendait à observer la présence de foyers d’attaques qui se conservent au cours du temps notamment du fait de la longue survie des microsclérotes (White et Scott, 1972) et des oeufs de nématodes dans le sol (Blancard et al, 2003 ; Djian-Caporalino et al, 2009).
On peut émettre plusieurs hypothèses pour expliquer ce résultat:
– La méthode d’observation n’est pas assez précise. En effet, comme expliqué dans la partie matériel et méthodes, les points de notations sont assez éloignés les uns des autres, 2,05 mètres pour Pyrenochaeta lycopersici et 3 mètres pour Meloidogyne sp.
– L’importance des conditions de culture: en culture de tomate sur le site de Carquefou, les planches sont paillées, ce qui peut influencer la distribution de l’eau d’irrigation qui ne pénètre pas dans le sol d’une manière homogène.
– L’analyse ne peut se faire qu’après une longue période d’expérimentation au terme du projet ou plus et non après juste 3 années.
Enfin, il aurait fallu quantifier l’infestation du champignon et du nématode avant le début du projet afin de pouvoir comparer par la suite les notes d’infestation de manière rigoureuse.
Conclusion:
L’objet de ce stage est d’évaluer techniquement les systèmes de culture des sites de Carquefou et de l’APREL. Ce projet est mené sur cinq années, entre 2012 et 2017; nous sommes actuellementsur la troisième année du projet, nous ne pouvons donc pas avoir le recul nécessaire pour pouvoir apporter des conclusions définitives.La diversification des cultures, l’introduction de pratiques alternatives, les stratégies de biocontrôle, l’implantation d’engrais verts et de plantes assainissantes permettraient un contrôle des bioagresseurs à long terme. Mais l’essai est récent et nous ne pouvons pas conclure. Les essais devront être réitérés afin de trouver quelles associations de pratiques culturales sont les plus efficaces.La diversification des cultures et en particulier, d’hiver, permet le contrôle des bioagresseurs telluriques lorsque les parcelles sont peu infestées. Néanmoins, on ne peut pas affirmer cela lorsque les parcelles sont très infestées.
Un des objectifs de ce projet est de diminuer l’IFT des cultures maraîchères sous abris. Mais nous ne disposons pas actuellement d’IFT de référence en maraîchage pouvant servir de comparaison, ce travail sera effectué lorsque les enquêtes des pratiques culturales en maraîchage auront été dépouillées par la DRAAF.De plus, dans les essais d’expérimentation système, il est difficile de généraliser. Ici, nous nous trouvons dans le cas d’une étude qui se déroule sur six sites différents par leur situation géographique, leur production, leur agent pathogène et leur production légumière. On peut arriver à des impasses car en fonction du lieu de production, on ne pourra pas appliquer tous les leviers. En effet, la solarisation ne peut s’effectuer que lorsqu’il y a le maximum d’ensoleillement, elle ne pourra alors pas s’appliquer dans le nord de la France. Actuellement, le projet ne donne pas encore de solution clef en main pour les producteurs. Il n’a pas pour objectif de ne tester qu’un facteur en particulier. Pour le moment, il n’y a qu’une partie du volet analyse technique du projet qui a été étudiée. Les différentes combinaisons pratiques alternatives étudiées auront pour objectif de valider leur intérêt dans les différents systèmes de culture, sur plusieurs bioagresseurs et à long terme. L’évaluation technico-économique ainsi que l’impact sur l’environnement de ces systèmes sont également prévus au terme de ce projet. Cette évaluation a déjà été effectuée pour les grandes cultures ainsi que pour la vigne mais n’avait pas encore débuté en maraîchage ; c’est dans ce cadre que le projet GEDUBAT est pionnier.
Ce type d’analyse multi-performances est au coeur des préoccupations des agriculteurs qui doivent concilier viabilité et durabilité économique, sociale et environnementale. Ces enjeux font l’objet des réseaux Dephy-Expe et Ferme dont les résultats sont attendus au terme du plan Ecophyto 2 en 2025.
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Table des matières
Remerciements
Table des matières
Glossaire
Liste des abréviations
Liste des annexes
Tables des illustrations
Approche intégrée de la protection des cultures maraîchères sous abris contre les bioagresseurs telluriques
1. Introduction
1.1. Le CTIFL : la structure d’accueil
1.2. Enjeux et spécificités des cultures légumières
1.3. Contexte
1.3.1. Le maraîchage en Pays de Loire
1.3.2. Gestion des bioagresseurs telluriques
1.4. Problématique et objectifs fixés
1.5. Bioagresseurs et cultures sous abris : état de l’art
1.5.1. Pyrenochaeta lycopersici
1.5.2. Meloidogyne sp
1.6. Hypothèses
2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel
2.1.1. Description du dispositif
2.1.1.1. Site de Carquefou
2.1.1.2. Site de l’APRE
2.2. Méthodes
2.2.1. L’expérimentation système
2.2.2. Les leviers dans l’expérimentation système
2.2.3. Evolution des symptômes causés par les bioagresseurs telluriques
2.2.4. Analyse spatio-temporelle complémentaire
3. Résultats
3.1. Evolution des symptômes causés par les bioagresseurs telluriques
3.1.1. Site de Carquefou
3.1.2. Site de l’APREL
3.2. Analyse spatio-temporelle des attaques
3.2.1. Site de Carquefou. Attaque de Pyrenochaeta lycopersici sur cultures de tomate
3.2.1.1. Homogénéité des cartes
3.2.1.2. Comparaison de cartes dans le temps
3.2.2. Site de l’APREL. Attaque de Meloidogyne sp sur cultures de melon et de salade
3.2.2.1. Homogénéité des cartes
3.2.2.2. Comparaison de cartes dans le temps
3.3. Synthèse des résultats
4. Discussion
4.1. Efficacité des leviers
4.2. Caractérisation des structures spatiales des attaques
5. Conclusion
6. Travaux complémentaires
6.1. Agrosyst
6.2. Fusarium/Radis
6.3. Thielaviopsis basicola vs antagonistes
6.4. Essai Pathosol
7. Bibliographie
8. Sitographie
Annexes
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