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La nature des couches géologiques
Selon l’Atlas de Madagascar, planche n° 23(3) : « les formations sédimentaires, par suite de l’instabilité du socle cristallin, présente des alternances de formation marines et continentales. Le groupe de l’Isalo est essentiellement continental. Il s’étend tout au long du versant occidentale de Madagascar. Le jurassique est à prédominance marine avec de grosses intercalations de grés continentaux. Le crétacé est principalement caractérisé par des marnes et grès mais passe localement à des grès continentaux ».
Géologiquement parlant, l’Ibara relève pour l’essentiel du bassin sédimentaire du Menabe mais accuse un faciès très particulier avec ses grès tendres qui donnent à l’Isalo des paysages de canyons aux versants ruiniformes fort attractifs pour le tourisme.
En continuant notre étude, nous constatons que l’assise Sud oriental de l’Isalo est un pédiment développé à partir des couches de grès, principalement continentaux emballant une portion de saphirs mobilisés à partir des gîtes métamorphiques.
Au sein du bassin versant drainé vers l’Onilahy moyen, la majeure partie de la contrée consiste en interfluves collinaires aplanis. C’est à cette région qu’Ilakaka appartient. Plus précisément il est situé à l’Ouest du massif de l’Isalo et relève du domaine calcaro-gréseux et basaltique interne. Son relief est dans son ensemble monotone ; ses collines sont mollement ondulées.
Le relief, la géologie, la faune et la flore ajoutés au saphir dont Ilakaka est la capitale expliquent donc la renommée de ce Sud-Ouest malgache.
Notons avant de passer à l’étude des facteurs climatiques et de la végétation que les interactions de l’hydrographie, du climat, de la topographie et de la roche mère conditionnent la formation du sol.
Le type de sol observé dans cette zone appartient ainsi à la classe des sols ferralitiques tropicaux, plus connus sous le nom de sables roux ou carapace sableuse peu disséquée, issus le plus souvent des formations gréseuses (Morat P., 1973). La couche humifère y est donc peu importante.
(3) Minagri . Monographie de la region du Sud-Ouest Malgache. Avril 2001,221 pages, page 8
Les conditions climatiques :
Le climat de la région est de type semi-aride chaud. La précipitation annuelle est de 1056 mm. La pluie tombe pendant cinq mois de l’année, c’est-à-dire de novembre à mars. La zone de la station de Ranohira est plutôt située dans le domaine du centre comme l’a confirmé MORAT P. 1973. La saison sèche y est courte mais heureusement moins chaude sauf si des bouffées de foehn surviennent car elles sont capables d’entraîner de longues séquences d’aridité.
Selon le tableau, la variation des températures, tout au long de l’année reste faible. L’amplitude annuelle est de 8°.
Le mois le plus chaud se situe en janvier et février (24,2°C). La température qui baisse au mois de mai (16,6°C) et correspond au mois le plus sèc et frais.
Les effets de la continentalité et de la sècheresse plus accusée élèvent les moyennes thermiques annuelles qui restent fortes. On constate que plus la température est élevée, plus la précipitation est importante.
Pour la région de Ranohira, la période pluvieuse couvre les mois de novembre à mars et les températures moyennes y tournent autour de 24°C. les mois chauds coïncident avec la saison pluvieuse et les plus frais correspondent à la saison sèche. Les pluies sont rares, très mal réparties et à forte variabilité. La période allant d’avril à octobre est remarquablement sèche. Les précipitations se concentrent au cours des mois de novembre, décembre, janvier, février et mars totalisant une pluviométrie de 853,2 mm.
La grande quantité d’eau qui charrie beaucoup de boue rend difficile l’exploitation du saphir : les trous et les tunnels creusés sont bouchés. Cela n’implique pas que le saphir disparaît à la venue de la pluie.
En saison de pluie, les risques deviennent plus grands à cause de la possibilité de l’éboulement de terrain. Si ces accidents sont sources de grave blessure ou de décès, des exploitants surtout les petits font preuve de solidarité, par exemple : ils cotisent pour les soins médicaux des malades ou le transport du disparu vers son lieu d’origine.
Le diagramme ombrothermique de la station de Ranohira montre que P<2T allant du mois d’avril au mois d’octobre, ce qui correspond donc à une saison sèche où la réserve en eau du sol est déficitaire.
La période de novembre à mars s’annonce humide, car P est supérieur à 2T
La courbe des précipitations est unimodale avec un pic en décembre correspondant à la pluviométrie maximale de 227,7 mm avec un maximum de 18,1 jours de pluie en décembre et 16,5 en janvier. C’est aussi en décembre que l’on enregistre un maximum en 24 heures de 154,5 mm. L’inégale répartition pluviométrique est en fonction de l’influence du relief par rapport au vent de l’Alizé.
La courbe des températures montre qu’il n’y a pas trop d’écart entre le maximum et les minima. En effet, l’amplitude moyenne annuelle est de l’ordre de 8°C, le mois le plus chaud se situe en décembre avec une température de 24,0°C et aux mois de janvier et février avec une température de 24,2°C, le mois le plus frais se situe en mai avec une température de 16,6°C en juillet. Plus la température augmente, plus la précipitation est importante.
La végétation
Etant donné qu’Ilakaka fait partie de la région de l’Ibara, sa végétation est conditionnée par le climat et la nature du sol. Morat P. 1973 ; Sourdat, 1976 ont respectivement effectué des études qui s’y rapportent.
Le type de sols ferrugineux et tropicaux d’Ilakaka est surtout couvert de savane herbeuse. Les espèces herbeuses sont dominées par des hétéropogon entortus, danga en malgache, de hyparreina, Vero et d’ahidambo très apprécié par les bœufs.
Quelques hyphaène chatau « sairana » et médeimea mobilis forment des bosquets sur les culminations.
Sur les basses collines poussent des « tapia » et au bord des cours d’eau s’ouvrent des groupes de palmiers, de pandamus, de fougères et bambous. Quant aux plateaux et collines, ils sont généralement couverts de savane herbeuse.
C’est ce qui a poussé certains auteurs comme Battistini R., 1965, à affirmer que ces zones de savane étaient toutes couvertes de forêt (4). La pratique rapide de la déforestation actuelle nécessaire à la construction de cases par une population galopante d’Ilakaka se fait au profit des espèces savanicoles.
Par ailleurs, la couverture graminéenne et arbustive est régulièrement soumise aux feux de brousse pastoraux. Les facteurs climatiques de la région n’incitent pas la population locale à pratiquer l’agriculture du fait que les aléas pluviométriques ne tolèrent que des variétés à la fois hâtives et résistantes à la sécheresse. Ainsi la culture se limite à des micro terroirs proches des villages à parcelles de manioc, patate douce et arachide.
Un réseau hydrographique mal reparti
Tout le monde sait que la formation du sol, du relief, des facteurs climatiques et la végétation est très déterminante pour le réseau hydrographique. C’est ainsi que contrairement aux régions des trois grand fleuves du Sud-Ouest malgache irriguées par : au Nord, le Mangoky, un fleuve allogène et le plus long de Madagascar, le Fiherenana, fleuve endoréique qui prend sa source au pied même du massif gréseux de l’Isalo et qui a pour affluents Ivolo, Andranolava, Fitory, Andranomena, Maninday et Manomboay, et enfin Onilahy situé plus au Sud et alimenté par la rivière Taheza qui prend sa source à Zombitse.
La zone d’Ilakaka est semi-desertique car elle a un faible réseau hydrologique et connaît donc la sécheresse.
La seule rivière d’Ilakaka affluent d’Ihazofotsy passe au Nord, juste au seuil de la commune elle-même. Ce cours d’eau a des lits recouverts de bancs de sables mobiles qui favorisent l’infiltration de l’eau.
Le régime hydrologique d’Ilakaka connaît des hauts et des bas selon les saisons. A la saison sèche très marquée des mois de septembre octobre correspond la période des basses eaux.
La saison de pluie (décembre-mars) correspond à la période des hautes eaux et des crues (du Bois de la Villerabe, 1972).
La pluie n’est jamais longue. Les baisses succèdent brusquement aux crues. La région d’Ilakaka connaît le manque d’eau, surtout potable, elle ne possède que quelques puits d’eau. La plupart des habitants boivent l’eau de l’unique rivière gravement polluée de multiples manières : le tamisage des blocs de pierre renfermant le précieux saphir, les lessives…..
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Table des matières
Introduction
PREMIER PARTIE : ORIGINALITÉ DE LA RÉGION
Chapitre I : Caractéristiques du milieu naturel et les hommes
1-1- Paysage de l’Isalo
1-2- La nature des couches géologiques de la zone d’Ilakaka
1-3- Les conditions climatiques
1-4- La végétation
1-5- Un réseau hydrographique mal reparti
Chapitre II : Les hommes et leur habitat
2-1- Les origines du peuplement
2-2- Facteurs favorables à la migration
2-3- L’hétérogénéité de la population
2-4- La répartition de la population
2-5- L’évolution de la population
2-6- Les formes d’habitat
2-7- Les activités traditionnelles
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIÈME PARTIE : L’EXPLOITATION DU SAPHIR DANS LA ZONE D’ILAKAKA
Chapitre III- Présentation du saphir
3-1- Historique et lieu de découverte du saphir à Madagascar
3-2- La découverte du saphir à Ilakaka
3-3- Les différents types du saphir à Ilakaka
3-4- Le système de prospection du saphir
3-5- La ruée sur le saphir d’Ilakaka
Chapitre IV- La place du saphir pour les villages périphériques de Ranohira
4-1- Saphir : Une source d’activité principale de la population
4-2- Saphir : Un besoin intense de la population
4-3- Saphir : Une source de développement de la région
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIÈME PARTIE : BILAN ET STRATEGIE SUR LE COMMERCE DU SAPHIR
Chapitre V- Les impacts positifs de la présence du saphir
5-1- Sur le plan économique
5-2- Sur le plan socio culturel
Chapitre VI- Les impacts négatifs sur divers plans
6-1- La destruction de l’environnement
6-2- Les problèmes socio économiques
6-3- Les problèmes de santé de la population
6-4- L’insécurité permanente de la région
Chapitre VII- Stratégie pour une exploitation rentable du saphir
7-1- Les apports du commerce du saphir à l’échelle régionale, nationale et internationale
7-2-Un essai d’organisation du commerce du saphir
7-3- La stratégie d’un commerce efficace du saphir
7-4- Les mesures prises par l’Etat face à l’exploitation du saphir
7-5- Perspectives d’avenir de l’exploitation du saphir d’Ilakaka
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
GLOSSAIRE
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ANNEXE I : Autorisation auprès du Fokontany
ANNEXE II : Grille d’enquête, questionnaire ménage
ANNEXE III : Coupures de journaux
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