Bilan d’extension des tumeurs laryngees

Les tumeurs du larynx sont fréquentes et constituent une affection préoccupante par sa fréquence et sa gravité. Parmi eux, les cancers du larynx occupent une place importante dans l’ensemble des cancers des VADS [23]. Ce sont, pour la plupart d’entre eux des carcinomes épidermoïdes survenant principalement chez l’homme d’âge mûr, et leur genèse est largement dominée par un alcoolo tabagisme chronique, même si d’autres facteurs sont maintenant connus ou suspectés. [23] Malgré des signes d’appel précoces, un grand nombre de tumeurs sont diagnostiquées à un stade relativement avancé. Le larynx est une structure cervicale tubulaire creuse, impaire et médiane, appartenant aux voies aéro-digestives supérieures. L’imagerie est devenue indispensable au diagnostic de ces cancers et à la décision thérapeutique. Elle permet une définition parfaite des extensions et des volumes tumoraux. [1] La TDM est l’examen de première intention dans le bilan d’extension des cancers pharyngolaryngés. Elle nécessite le respect de quelques règles simples dans sa préparation et sa réalisation. [1] Au Sénégal, très peu d’études ont été consacrées au bilan d’extension des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) et c’est dans cette optique que nous avons réalisé cette étude aux CHU de Dakar. De plus, un dynamisme remarqué des services d’ORL imposait une collaboration, très appréciable, entre Radiologue et Spécialiste ORL.

CADRE D’ETUDE

L’étude s’est déroulée dans les services de radiologie et d’imagerie médicale du centre hospitalier de Le Dantec et de l’hôpital général Idrissa Pouye de grand Yoff en collaboration avec les services d’ORL. Le personnel médical du service de radiologie et d’imagerie de l’hôpital de Le Dantec est actuellement constitué de :
– Un professeur titulaire ;
– Un professeur assimilé
– deux maitres-assistants ;
– Des médecins radiologues contractuels ;
– Des internes ;
– Des médecins en formation spécialisée (DES) ;
– Des techniciens en imagerie médicale et des aides manipulateurs;
– Des secrétaires et des agents d’accueil.
Le personnel médical du service de radiologie et d’imagerie de l’hôpital Idrissa Pouye de grand yoff est actuellement constitué de :
– Un chef de service
– Des médecins radiologues contractuels ;
– Des internes ;
– Des médecins en formation spécialisée (DES) ;
– Des secrétaires ;

DISCUSSION

AGE

L’âge moyen de nos patients était de 59.5 ans avec des extrêmes allant de 20 ans à 72ans. La tranche d’âge la plus touchée était situé entre 60-79 ans. Nos résultats sont superposables à ceux de la littérature qui situe la survenue du cancer du larynx aux alentours de 50 et 60 ans. [1; 10; 38 ; 17]. Pour Yves K. [37]. la moyenne d’âge était de 56.5 ans dans son étude réalisée à Ziguinchor. Kamal S. et Diakité A. [11 ; 19]. La moyenne d’âge était de 58 ans dans leur étude réalisée au Maroc. Hasnaoui M. en Tunisie et Kouassi YM en Côte d’Ivoire retrouvaient un âge moyen de 60 et 54,7ans respectivement [15 ; 20]. .

SEXE

On a noté une nette prédominance masculine avec 39 hommes pour 08femmes soit un sexe ratio de 4.8 H/1F. Nos résultats sont similaires à ceux Yves K. 22 hommes pour 04 femmes soit un sexe ratio de 5.5 H/1F. Cependant, une étude européenne publiée en 2014 rapporte une augmentation de l’incidence de ce cancer chez les femmes passant de 11.3% entre 1983 et 1986 à 20.7% entre 2007 et 2010 [22 ; 27].

FACTEURS DE RISQUE

Dans notre étude 27 patients soit 57.4% avaient une intoxication tabagique et chez 20 patients soit 42% aucun facteur de risque n’a été retrouvé. Concernant l’alcoolisme, une intoxication tabagique était associée dans 17% des cas. Nos résultats diffèrent de ceux de FRANCHESHI [13].de Yves K. [37]. et Nallathambi [6]. qui ont trouvé une intoxication tabagique comme principal facteur de risque des cancers du larynx respectivement dans 95%, 85% et 92.2%.

L’alcoolisme chronique semble jouer un rôle important dans la survenue du cancer du larynx mais les arguments sont moins probants que ceux du tabac [35].

INDICATION DES EXAMENS TDM

L’indication la plus fréquente était la dysphonie chronique. Elle peut être associée à la dyspnée laryngée ou la dysphagie selon le point de départ et l’évolution de la tumeur [2-24]. Dans la présente étude nous avons rapporté une dysphonie dans 100% des cas. La dysphonie était associée à la dyspnée dans 6 cas soit 23 %, et associée à la dysphagie dans 2 cas soit 8%. Kamal S. Diakité A. et Yves K. [11 ; 19 ; 37]. ont retrouvé la dysphonie comme symptôme inaugural dans 85.7%, 90% et 100% suivi de l’association dysphonie –dyspnée dans 45.2%, 40% et 23% respectivement. Cherkaoui [8]. a trouvé la dysphonie comme symptôme révélateur chez 95% de ces patients. Cette répartition vient corroborer la thèse du retard de prise en charge des pathologies tumorales de la sphère ORL dans les pays à ressources limitées. Car en effet, la dysphonie et la dyspnée laryngée par envahissement laryngé ou des nerfs récurrents sont observées lorsque les tumeurs sont volumineuses [17].

HISTOLOGIE

Le carcinome épidermoïde représente la forme histologique dominante des tumeurs malignes du larynx. Ceci est retrouvé dans l’ensemble des séries rapportées dans la littérature. Yves K. [37]. dans sa série de 26 patients, le carcinome épidermoïde était rencontré chez tous (100%). Diakité [11]. a retrouvé dans sa série de 404 malades un seul cas de carcinome adénoïde kystique, le carcinome épidermoïde était rencontré chez tous les autres malades. Leroux–Robert [24]. dans sa série de 620 cancers du larynx retrouvait 619 carcinomes épidermoïde soit 99.5%. Dans notre série, les carcinomes épidermoïdes étaient de loin le type histologique la plus fréquente dans 93.6% suivi du léiomyosarcome dans 6.3%, Par ailleurs nous avons noté une association carcinomes épidermoïde et stigmates d’infection au Human Papilloma Virus (HPV) chez trois patients soit 6.3%. Cette infection serait liée à un nombre croissant de partenaires sexuels avec pratique orale du sexe, mais nous n’avons pas recherché ce mode de vie chez nos patients à cause du caractère rétrospectif de la présente étude.

EXAMEN D’IMAGERIE REALISE

L’existence de certaines zones difficilement accessibles à l’examen endoscopique et la possibilité d’infiltration profonde (cartilage, péri larynx) constituent une indication aux explorations radiologiques dont la hiérarchie devrait être judicieusement choisie en fonction du coût, de la disponibilité et surtout des performances respectives de chaque technique [14]. L’imagerie apporte surtout des informations complémentaires à l’endoscopie sur l’extension en profondeur.

TDM

L’exploration scanographique a été faite chez toutes nos patientes. À la base de l’imagerie en coupe, cet examen est de loin le plus utile pour compléter le bilan d’extension. Il est actuellement l’examen le plus couramment pratiqué pour évaluer l’extension initiale des cancers du larynx. Le scanner spiralé et la technique des multi-barrettes permettent d’effectuer des coupes fines et des reconstructions dans différents plans de l’espace [3; 9; 17; 37]. L’exploration doit être élargie à la région médiastinale et thoracique :

L’acquisition spiralée, du fait de sa rapidité, permettant facilement la réalisation de coupes thoraciques à la recherche d’autres localisations tumorales, de métastases ou d’adénopathies. Les avantages de l’acquisition spiralée sont : [13].
● La possibilité d’explorer l’ensemble du pharyngo-larynx et des VADS en une seule acquisition de moins de 20 secondes ;
● la réduction des artefacts de mouvement et de déglutition ;
● la réalisation de manœuvres dynamiques comme la phonation ou la manœuvre de Valsalva ;
● La réalisation de reconstruction bidimensionnelle frontale ou sagittale ;
● L’optimisation de l’injection de produit de contraste qui permet une étude avec bonne imprégnation tumorale et ganglionnaire et, dans le même temps, une opacification vasculaire correcte ;
● La possibilité d’explorer l’ensemble des territoires ganglionnaires de la base du crâne à la région sus-claviculaire.

La TDM joue également un rôle très important pour assurer la surveillance des patients traités, dépister les éventuelles complications du traitement et de rechercher des signes de récidives (apparition d’une masse, épaississement d’adénopathie…) [23]. Cependant dans notre étude une spirale thoracique avait été notifiée dans les comptes rendus chez 12 patients soit 25.5% des cas chez qui aucune lésion pulmonaire métastatique n’a été retrouvée.

Echographie abdominale

Dans notre série, l’échographie était réalisée chez 5 patient soit 10,6% des cas sans pour autant avoir objectivé de lésions. Nos résultats sont différents à ceux de Yves K. [37]. 3.8%. L’échographie abdominale trouve son intérêt chez les patients ayant manifesté une symptomatologie abdominale ou digestive mais également dans la recherche d’une localisation à distance. En cas de lésion suspecte, un scanner Abdomino-pelvien sera demandé.

Radiographie
La radiographie pulmonaire a été demandée chez 2 nos patients soit 4,2% et aucune lésion pulmonaire suspecte n’a été relevée. Ces résultats sont semblables à ceux de Yves K. [37]. 3.8%. L’atteinte synchrone ou métachrone des poumons doit être recherchée systématiquement. La radiographie de thorax permet de détecter des métastases pulmonaires, elle garde une place importante dans le suivi des patients atteints de cancer laryngé, et en cas de lésion suspecte, un scanner thoracique sera demandé.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
I.MATERIELS ET METHODES
1. TYPE ET DUREE DE L’ETUDE
2. CADRE D’ETUDE
3. POPULATION D’ETUDE
3- 1. Critères d’inclusion
3 2Critères de non inclusion
3 3 Caractéristiques de la population d’étude
3.3-1 Age
3.3-2 Sexe
3.3-3 Facteurs de risque
3.3-4- Indication des examens TDM
3.3-5 Histologie
3.3-6 Type d’examen d’imagerie réalisé
3.3-7 Délai entre la prescription et la réalisation de la TDM
3.4. Matériels d’étude
4. METHODE
4.1-Réalisation de l’examen TDM du Larynx
4.2. Autres types d’examen réalisé
5- PARAMETRES ETUDIES
5.1 Le siège
5.2 La nature et cinétique de rehaussement de la lésion
5.3 L’extension locale
5.3.1 Les commissures antérieure et postérieure
5.3.2 Loge HTE
5.3.3 Les deux cordes vocales
5.3.4 Graisse para-glottique
5.3.5 Les cartilages : thyroïde, aryténoïde et cricoïde
5.4 Extension régionale
5.4.1 Aire ganglionnaire Cervicale
5.4.2 Atteinte vasculaire
5.5 Extension à distance
5.6 Classification TNM
6- SAISIE, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
RESULTATS
1. DIAGNOSTIC POSITIF
1.1. Siège tumoral
1.2. Nature et la cinétique de rehaussement de la tumeur
2. EXTENSION LOCALE
3. EXTENSION REGIONALE
4. EXTENSION A DISTANCE
5. CLASSIFICATION TNM DES TUMEURS DU LARYNX SELON UICC
DISCUSSION
1. AGE
2. SEXE
3. FACTEURS DE RISQUE
4. INDICATION DES EXAMENS TDM
5. HISTOLOGIE
6. EXAMEN D’IMAGERIE REALISE
6.1. TDM
6.2. Echographie abdominale
6.3. Radiographie
7. DELAI ENTRE LA PRESCRIPTION ET LA REALISATION DE LA
TDM
8. DIAGNOSTIC POSITIF
9. EXTENSION LOCALE
10. EXTENSION REGIONALE
11. EXTENSION A DISTANCE
12. Classification TNM
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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