La gestion des ressources naturelles figure aujourd’hui au premier plan des préoccupations environnementales à cause de leur dégradation et leurs multiples dimensions. Les ressources naturelles (eau, sol, faune, flore…) assurent des fonctions écologiques, économiques, politiques, sociales diverses et constituent la base de l’activité rurale (THIAM, 2006). Elles sont pendant longtemps considérées comme abondantes et inépuisables. Leur abondance relative ou supposée a fait que les populations en tiraient profit sans se soucier de leur préservation.
Le Sénégal, comme d’autres pays du Sahel, a été durement éprouvé par une succession de sécheresses, notamment entre les années 1970 et 1990 (Olivry, 1983). La conjonction de ces épisodes avec d’autres facteurs liés à l’homme (défrichements agricoles, surpâturage, prélèvements de bois d’œuvre et d’artisanat, de bois de service et d’énergie, feux de brousse etc.), a été à l’origine de dégradations parfois profondes des formations végétales, y compris celles du domaine classé (MEPN, 1993). La combinaison de ces facteurs a fortement affecté les ressources naturelles et s’est traduite par une fragilisation des écosystèmes qui se manifeste par la dénudation du couvert végétal, la réduction des disponibilités en eau et de la fertilité des sols ; donc une baisse de la production agricole (Thiam, 2006). Les ressources hydriques s’amenuisent de plus en plus avec une baisse des précipitations et de la nappe phréatique, d’où un tarissement précoce des points d’eau (mares, puits…). Les ressources pédologiques, sous la menace de l’érosion hydrique (par le ruissellement), éolienne et la forte pression anthropique ont pratiquement perdu leur fertilité.
La végétation, jadis dense et riche, est aujourd’hui complètement dégradée à cause des facteurs précédemment cités. Cette dégradation généralisée des ressources naturelles a attiré l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’entreprendre des actions de lutte contre le processus de dégradation des ressources naturelles. C’est dans ce contexte que des outils de planification et de gestion (plans, programmes et stratégies) ont été élaborés avec le concours des partenaires au développement pour aider à atténuer les effets de la sécheresse et à mieux gérer les ressources naturelles et l’environnement (SAMBOU, 2004). On peut retenir entre autres :
● le Programme de Gestion Communautaire des Ressources Naturelles (PGCRN) (1997),
● le Programme de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES) (2003),
● le Projet d’Auto Promotion et de Gestion des ressources Naturelles (PAGERNA),
● le Code de l’environnement (CE) (2001),
● le Code Forestier (CF) (1998), pour ne citer que ceux-là.
La mise en place de ces programmes et projets par les pouvoirs publics avec l’appui des bailleurs de fond avait pour objectifs principaux d’assurer l’utilisation durable des ressources naturelles en intégrant les aspects environnementaux et économiques.
Ainsi en matière de gestion des ressources naturelles, la prise en compte des considérations multiples d’ordre économique, culturel et social constitue un facteur essentiel pour faire face aux difficultés de gestion. La responsabilisation des populations dans la gestion des affaires publiques est devenue indispensable pour une gestion durable et la conservation des ressources naturelles. Dans ce contexte, nous nous proposons d’étudier ou de faire le bilan des stratégies de gestion des ressources naturelles, dans la Communauté Rurale (CR) de Keur Saloum DIANE, située dans le bassin arachidier du Sénégal. La dite CR se trouve administrativement, dans la région de Fatick, département de Foundiougne, arrondissement de Toubacouta. Elle s’étend sur une superficie de 297 km2 , elle fait 27, 8% de la superficie de l’arrondissement de Toubacouta et comprend 37 villages officiels.
De par sa localisation par rapport aux autres entités administratives, elle est limitée :
– Au Nord-Est par la communauté rurale de Ndramé Escale,
– Au Nord-Ouest par la communauté rurale de Nioro Alassane TALL,
– A l’Est par la communauté rurale de Wack Ngouna,
– A l’Ouest par la communauté rurale de Keur Samba GUEYE,
– Et au Sud par la république de Gambie.
LE MILIEU PHYSIQUE
Géomorphologie
La région appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Cependant, à l’exception des bordures de l’estuaire du Saloum où la cuirasse du continental terminal apparait sous forme de falaise à Toubacouta ou dans les carrières de Keur Sambel, de Diaglé, le substratum géologique reste introuvable (Tall, 2010). Ainsi nous avons :
– Le Maestrichtien qui a été atteint en différents endroits par plusieurs sondages et dont la profondeur varie entre 257 m à Djifère ; 295 m à Djirnda ; 227 m à Foundiougne ; 368 m à Sokone ; 468 m à Néma Nding ; 200 m à Keur Saloum Diané.
– Le Paléocène est attesté par une variation verticale de faciès argileux, carbonatés et gréseux (Foundiougne, Sokone). A Keur Saloum Diané, il est rencontré au-delà de 20 m et permet le ravitaillement de beaucoup de puits.
– A la série Paléocène, succèdent plus ou moins régulièrement les formations éocènes, oligocènes et celles du continental terminal. Ces dernières formations gréso argileuses où apparait parfois une cuirasse latéritique, se situent entre les assises de l’Eocène supérieur ou de l’Oligocène et les dépôts du Quaternaire » (SOUMARE, 1996).
Niveau stratigraphique
Les formations du continental terminal offrent une eau douce et alimentent les puits de la partie Est. Toutes ces nappes répondent au niveau local aux multiples usages des ménages mais aussi aux activités de maraîchages.
Le relief
Le relief est relativement plat. Cependant, on y rencontre une vaste étendue de vallée qui s’étend sur plus de 15 km au Nord-Est et au sud de la communauté rurale. Aussi, on a la présence de zones déprimées ou basses constituées d’un certain nombre de mares dans différents endroits de la CR.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
CADRE CONCEPTUEL
REVUE DE LA LITTERATURE
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET CES SECTEURS D’ACTIVITES ECONOMIQUES
CHAPITRE I : Le milieu Physique
CHAPITRE II : La Population et sa Dynamique
CHAPITRE III : Economie rurale
DEUXIEME PARTIE: LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES ET LES DIFFERENTES STRATEGIES DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES INITIEES DANS LA CR DE KEUR SALOUM DIANE
CHAPITRE IV : Les facteurs de dégradation des ressources naturelles
CHAPITRE V : Les Acteurs et leur implication à la GRN
CHAPITRE VI : Les formes de gestion des ressources naturelles initiées par les populations locales
Conclusion Générale
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES FIGURES, DES PHOTOS ET DES CARTES
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERE
ANNEXE