Ajustage clinique des portes empreintes individuels
L’ajustage de ces porte-empreintes individuels pour leur adaptation aux surfaces d’appui est réalisé au fauteuil. Le joint périphérique maxillaire et le joint sublingual sont réalisés avec la pâte de Kerr verte ou grise pour enregistrer les jeux physiologiques des organes périphériques
Détermination de la dimension verticale d’occlusion
Les bases d’occlusion sont ramenées en clinique afin de régler le plan d’occlusion prothétique. On utilise la réglette et le plan de Fox. Le transfert du modèle maxillaire sera fait sur articulateur semi-adaptable avant la détermination de la dimension verticale d’occlusion (DVO). La DVO est la hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque les bourrelets d’occlusion ou les dents prothétiques maxillaires et mandibulaires présentent un maximum de surface de contact, stabilisant ainsi l’occlusion et éliminant tout espace libre [12]. C’est cette DVO qui doit être transférée sur l’articulateur. Sa détermination est difficile car toutes les données physiologiques sont perturbées et les techniques d’appréciations sont multiples avec des procédés différents pour la détermination de la dimension verticale de repos physiologique. Les techniques d’enregistrement du rapport intermaxillaire (RIM) varient selon les habitudes et les préférences des praticiens. Elles utilisent des maquettes avec bourrelets. La maquette d’occlusion mandibulaire est progressivement réglée pour que son bourrelet établisse un contact parfait sans dérapage latéral ou antérieur avec son antagoniste à une DVO correctement établie. En fin de réglage, le praticien doit s’assurer qu’il n’existe pas de bascule d’une maquette d’occlusion sur l’autre en essayant d’introduire une spatule entre les bourrelets au niveau molaire alors que le patient serre fortement les maquettes d’occlusion. Des repères latéraux constitués par des traits verticaux tracés sur le bourrelet maxillaire et prolongés sur le bourrelet mandibulaire permettent de vérifier la répétitivité du RIM et l’absence de dérapage. Des rainures en chevrons sont réalisées aux dépends de la face occlusale du bourrelet maxillaire au niveau des deuxièmes prémolaires et des premières molaires, puis légèrement vaselinées. Deux gouttes de pâte de Kerr sont déposées en regard de ces rainures sur le bourrelet mandibulaire et le patient mise en occlusion de relation centrée. Une fois la pâte de Kerr refroidie, les maquettes d’occlusion sont retirées et examinées. La coaptation et la stabilité des deux bourrelets sont vérifiées hors de la cavité buccale. Dans le cas de l’enregistrement d’une prothèse amovible partielle, l’examen des moulages et l’élaboration prothétique implique que les modèles d’étude et les modèles de travail soient montés en articulateur. Chaque cas clinique suppose donc au moins deux enregistrements et transferts du RIM. Lorsque les édentements sont peu étendus et si l’on a choisi de conserver l’occlusion du patient, une simple coaptation des modèles suffit parfois à retrouver le RIM sans erreur. Aucun enregistrement n’est alors nécessaire. Dans tous les autres cas, le RIM doit être enregistré grâce à des maquettes d’occlusion ou à l’aide des châssis portant des bourrelets d’occlusion [12]. Après la détermination de la DVO et l’enregistrement du RIM, les modèles maxillaire et mandibulaire sont montés sur articulateur au laboratoire.
Essayage des maquettes
C’est une étape importante lors de la réalisation des prothèses complètes ou partielles. C’est à ce stade que les patients donneront leurs critiques, leur consentement sur la restauration et leur désir d’un édifice artificiel comme certaines africaines qui souhaitent une dent en or, un diastème inter-incisif ou une fausse gencive tatouée. Le praticien dans son aspiration à retrouver l’harmonie dento-faciale doit allier ses connaissances scientifiques et artistiques pour donner au montage de l’animation. La personnalité du patient doit être retrouvée, l’élocution doit être efficacement appréciée. L’essayage doit être fait en présence de l’accompagnant qui doit donner également son avis car son jugement est important pour le patient. Après la validation de l’essayage des maquettes en cire en clinique, celles-ci sont ramenées au laboratoire pour faire la mise en moufle. Après l’ébouillantage des cires, suit la polymérisation qui consiste à la phase de bourrage de la résine puis à sa cuisson.
Service d’odontologie du Centre Hospitalier National Dalal Jamm
Le renforcement de l’organisation du service pourrait être assuré à travers les axes d’efforts suivants :
Une rationalisation des agendas de rendez-vous des praticiens en vue d’une offre de soins de qualité au plus grand nombre de patients.
Une révision du cahier de charges des laboratoires de prothèse pour garantir le respect des délais de livraison des pièces prothétiques et des rendez-vous donnés en conséquence aux patients.
Le remplissage exhaustif des dossiers cliniques des patients pour une exploitation plus aisée.
CONCLUSION
L’édentement est un problème de santé publique qui touche une bonne partie de la population mondiale. Il engendre un fort déficit esthétique en raison du manque de soutien des tissus et de la musculature de la face. Il entraine aussi un déficit fonctionnel pouvant avoir des répercussions importantes sur l’état nutritionnel du sujet atteint. De plus, les sentiments d’inconfort et de fragilité qui en découlent sont vécus par l’édenté total comme un véritable handicap psychologique pouvant avoir un impact significatif sur sa vie sociale. La réhabilitation par une prothèse amovible complète ou partielle a pour objectif d’améliorer le vécu du patient aussi bien au niveau fonctionnel qu’esthétique, influençant ainsi favorablement l’organisation cognitive, émotionnelle et comportementale du patient. Le Centre Hospitalier National Dalal Jaam (CHNDJ) est un établissement public de santé de niveau III, dont l’une des missions est d’assurer la réhabilitation prothétique des édentés de la banlieue de Dakar et des autres régions. Ainsi, l’objectif de cette étude était d’évaluer les activités de réhabilitation par prothèse amovible au service d’odontologie du Centre Hospitalier National Dalal Jamm de Dakar, depuis le démarrage des activités en janvier 2017 jusqu’en février 2019. Une étude rétrospective de type descriptif auprès de patients réhabilités par prothèse amovible partielle ou complète a été réalisée au service d’odontologie du CNHDJ. Parmi les 54 patients enquêtés, 40 étaient des femmes et 14 étaient des hommes. Les sujets étaient âgés de 53,15 ans 17. Dans cette population d’étude, 4 sujets soit 7,4% étaient porteurs de prothèse complète au maxillaire. Les patients porteurs de prothèse amovible partielle au maxillaire représentaient 83% de l’échantillon. Plus de la moitié des patients, soit 51,9% avaient des prothèses anciennes de 1 à 4 mois. Près du 1/3 des patients, soit 29,6% de la population d’étude avaient bénéficié d’un seul contrôle. Presque la totalité des patients, soit 97,5% avaient des contrôles hebdomadaires et 2,5% des contrôles bihebdomadaires. Presque la moitié de ces patients (22) ont porté leurs prothèses durant six mois et le reste pendant dix-huit mois. Cette étude a permis de faire une évaluation des patients qui ont bénéficié de prothèse amovible au service d’odontologie du CHNDJ et d’apprécier aussi leurs doléances et leur satisfaction. Ainsi, parmi 54 patients réhabilités, plus de 40% avaient des doléances fonctionnelles comme des douleurs (46,3%), des blessures (42,6%), la mastication (42,6%) et la phonation (40,7%). Une association statistiquement significative a été révélée entre la fréquence des contrôles et les doléances liées à l’encombrement, la gustation, l’esthétique, la phonation et la rétention, ainsi qu’une association significative entre le cout de la prothèse et les doléances relatives à la gustation, à la blessure et à la douleur. Une satisfaction élevée a été également retrouvée pour l’esthétique (87%), la rétention (83,3%) et la stabilité (79,6%) parmi plus des 2/3 de la population d’étude. De même, l’étude a montré des associations significatives entre la fréquence des contrôles et la satisfaction relative à la phonation (p=0,020), mais également entre le cout et la satisfaction relative à la phonation (p=0,028) et le confort (p=0,016). Une augmentation de l’indice de satisfaction est observée dans les premières semaines qui suivent l’insertion prothétique et pourrait témoigner d’une intégration fonctionnelle qui semble à court terme plus rapide pour une prothèse amovible partielle que pour une prothèse amovible complète. La prothèse amovible est un traitement accessible et fiable pour réhabiliter les patients édentés partiels et complets et restaurer les fonctions perturbées par les pertes dentaires. Elle occupe une place importante dans le paquet des offres de soins des hôpitaux des pays en développement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CENTRE HOSPITALIER NATIONAL DALAL JAMM
1. Historique
2. Situation géographique
3. Statut
4. Mission
5. Organisation
5.1. Organisation générale
5.1.1. Conseil d’Administration
5.1.2. Direction
5.1.3. Commission médicale d’établissement
5.1.4. Comité technique d’établissement
5.1.5. Commissions consultatives
5.2. Différents services
6. Service d’odontologie
6.1. Etat des lieux
6.1.1. Locaux
6.1.2. Equipement
6.1.3. Ressources humaines
6.2. Activités
6.2.1. Mission du service d’odontologie
6.2.2. Activités hebdomadaires
6.2.3. Bilan de consultation en 2018
DEUXIEME PARTIE : DONNEES FONDAMENTALES EN PROTHESE AMOVIBLE
1. Edentement
1.1. Définition
1.2. Etiologie
1.3. Epidémiologie
1.4. Possibilités thérapeutiques
2. Etapes de réalisation de la prothèse amovible
2.1. Observation clinique
2.2. Prise des empreintes primaires
2.3. Ajustage clinique des portes empreintes individuels
2.4. Prise des empreintes secondaires
2.5. Réalisation des maquettes d’occlusion
2.6. Détermination de la dimension verticale d’occlusion
2.7. Choix et montage des dents
2.8. Essayage des maquettes
2.9. Mise en bouche des prothèses
2.10. Suivi prothétique
4. Equilibre biomécanique des prothèses
5. Doléances du patient
6. Satisfaction du patient
6.1. Définition
6.2. Concept
6.3. Classification
6.4. Intérêt en prothèse amovible
TROISIEME PARTIE : EVALUATION DES ACTIVITES DE PROTHESE AMOVIBLE AU CENTRE HOPITALIER NATIONAL DALAL JAMM DE DAKAR
I. JUSTIFICATION
II. MATERIELS ET METHODES
2.1. Type d’étude
2.2. Cadre d’étude
2.3. Population d’étude
2.3.1. Critères d’inclusion
2.4.2. Critères de non inclusion
2.5. Description des variables
2.6. Instruments de mesure
2.7. Collecte des données
2.8. Analyse des données
2.9. Considérations éthiques
III. RESULTATS
1. Statistiques descriptives
1.1. Données sociodémographiques
1.1.1. Sexe
1.1.2. Age
1.1.3. Résidence
1.1.4. Profession
1.2. Paramètres cliniques
1.2.1. Ancienneté de l’édentement
1.2.2. Localisation de l’édentement
1.3. Paramètres prothétiques
1.3.1. Répartition des prothèses selon l’arcade et l’édentement restauré
1.3.2. Localisation des prothèses
1.3.3. Localisation du nombre de dents restaurées
1.3.4. Répartition des prothèses selon la durée de réalisation
1.3.3. Répartition des prothèses en fonction de la durée de port
1.4. Suivi prothétique
1.4.1. Nombre de séances de contrôle
1.4.2. Fréquence des contrôles
1.4.3. Répartition selon les doléances
1.5. Répartition selon la satisfaction
1.6. Etat financier des activités prothétiques
2. Statistiques analytiques
2.1 Age et type de prothèse
2.2. Age et nombre de séances de contrôle
2.3. Sexe et nombre de séances de contrôle
2.4. Doléances et âge
2.5. Doléances et sexe
2.6. Doléances et type de prothèse
2.7. Doléances et fréquences des contrôles
2.8. Satisfaction et âge
2.9. Satisfaction et sexe
2.10. Satisfaction et type prothèse
2.11. Satisfaction et fréquences de contrôles
2.12. Satisfaction et durée de port
2.13. Cout et durée de réalisation
2.14. Cout et doléance
2.15. Cout et satisfaction
V. DISCUSSION
1. Considérations méthodologiques
2. Caractéristiques démographiques
2.1. Sexe
2.2. Âge
3. Edentement
4. Doléances
5. Satisfaction
VI. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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