L’urgence en médecine se définit comme toute circonstance qui, par sa survenue ou sa découverte, introduit ou laisse supposer un risque fonctionnel ou vital si une action médicale n’est pas entreprise immédiatement [15]. Les urgences chirurgicales (orthopédiques, traumatiques et viscérales) sont un aspect très important de la prise en charge thérapeutique des enfants [11]. Elles constituent un réel problème de santé publique en Afrique à cause de leur morbidité et mortalité élevées ; il s’y ajoute les problèmes organisationnels des structures hospitalières, l’ignorance et la pauvreté des usagers, le retard à la consultation, le recours au traitement traditionnel [6,13]. La chirurgie pédiatrique est une branche de la chirurgie qui se limite à une tranche d’âge s’étendant de la naissance à l’âge de 15 ans. La plupart des pathologies chirurgicales pédiatriques sont très spécifiques et différentes de celles de l’adulte. Les malformations congénitales sont généralement décelées et traitées pendant l’enfance [24]. D’après une étude faite aux urgences de l’HALD en 2002, les urgences chirurgicales pédiatriques représentaient 55% de l’ensemble des urgences chirurgicales [5]. Deux études ont montré une prédominance des pathologies traumatiques qui étaient suivies des pathologies digestives et pariétales et des pathologies infectieuses [25,36]. Les pathologies urologiques étaient rares [36]. Dans ces études sus-citées, les fractures, les pathologies appendiculaires et les abcès des parties molles prédominaient respectivement.
Au plan diagnostic, le diagnostic anténatal des affections orthopédiques et viscérales permet une prise en charge rapide et efficace de ces malformations pour l’amélioration du pronostic fonctionnel et vital [48].
DEFINITIONS DE CONCEPTS
L’hôpital
Un hôpital est un établissement public ou privé permettant la prise en charge des personnes atteintes de traumatismes et de pathologies complexes ne pouvant pas être traitées à domicile ou dans le cabinet d’un médecin. En principe un hôpital présente l’avantage d’avoir :
– une hygiène assurée par un personnel de nettoyage formé;
– Un accueil permanent et une surveillance continue 7/7 j par un personnel médical et paramédical;
-Des équipes de soignants, disposant de compétences particulières (médecins spécialistes) et du matériel (plateau technique) nécessaire à des examens et soins plus poussés qu’au cabinet du médecin (dont en général des blocs opératoires).
En revanche, il y a un risque élevé d’infection nosocomiale due à la présence de nombreuses pathologies à proximité.
La chirurgie pédiatrique
La chirurgie pédiatrique est la discipline recouvrant le traitement chirurgical de l’organisme en croissance. Elle concerne les enfants atteints de malformation congénitales, de maladies ou suite à un traumatisme, comprend tout particulièrement les investigations pré-opératoires, le traitement chirurgical, le suivi post-opératoire, le suivi des problèmes chirurgicaux potentiels, mais qui ne requièrent pas d’intervention chirurgicale et ce depuis la naissance à l’âge de 15 ans.
L’urgence
L’urgence est une situation imprévue de survenue brutale et demandant une réponse rapide. On distingue quatre types d’urgence :
– vitale, mettant en jeu le pronostic vital du patient ;
– fonctionnelle, mettant en jeu le pronostic fonctionnel ;
– ressentie : c’est un tableau d’angoisse, il n’y a pas de danger véritable pour le patient ;
– sociale, s’agissant d’un contexte social difficile et aigu.
La mortalité néonatale
La mortalité néonatale est le nombre de décès survenant entre 1 et 28 jours de vie. Elle est qualifiée précoce quand le décès survient durant la première semaine de vie, et de tardive pour les trois semaines suivantes.
La mortalité post-néonatale
La mortalité post-néonatale est le décès d’un enfant âgé de moins d’un an, mais au moins 28jours (de 28 à 364 jours).
La mortalité infantile
La mortalité infantile est la probabilité pour un enfant de décéder avant son premier anniversaire.
La mortalité juvénile
La mortalité juvénile est la probabilité pour un enfant de décéder dans la tranche d’âge de 1 à 5 ans.
La mortalité infanto-juvénile
La mortalité infanto-juvénile est la probabilité pour un enfant né vivant de mourir avant son cinquième anniversaire.
La morbidité
La morbidité d’une population se définit comme étant le nombre de personnes malades ou le nombre de cas de maladies dans une population déterminée, à un moment donné.
On distingue habituellement plusieurs types de morbidité:
– Une morbidité diagnostiquée qui correspond aux affections diagnostiquées et traitées par le corps médical, chez des individus ayant eu recours à des médecins;
– Une morbidité dite ressentie qui recouvre l’ensemble des affections, des troubles réels tels que les individus les ressentent et les interprètent;
– Enfin, la morbidité infra-clinique: ce sont les affections dont on ne peut encore déceler l’existence, faute de signes cliniques ou de moyens d’investigation suffisamment sensibles.
L’ensemble constitue la morbidité réelle, comprenant la totalité des affections existant chez un individu, connues ou non de lui, diagnostiquées ou non.
SITUATION SANITAIRE DU SENEGAL
Données démographiques et sanitaires
Le Sénégal se situe sur la pointe extrême occidentale du continent africain entre 12,5° et 16,5° de latitude nord et 12° et 17° de longitude ouest. Sa pointe Ouest (Pointe des Almadies à Dakar) est la plus occidentale de toute l’Afrique continentale. Le pays est bordé à l’ouest par 700 km de côtes sur l’océan atlantique[10]. Les États limitrophes du nord au sud sont : la Mauritanie, le Mali et la Guinée Bissau. Enclavée dans la partie sud, la Gambie a une ouverture sur l’océan, couvrant 196 722 km² (figure 1) [8]. La population du Sénégal est évaluée à 16 705 608 habitants soit une densité moyenne de 85 habitants au km², qui est inégalement répartie dans l’espace [45].
La distribution de la population par région de résidence montre l’importance du poids démographique de Dakar par rapport aux autres régions. En effet, près du quart de la population sénégalaise réside à Dakar (23%) sur la plus faible superficie du Sénégal (547 km², soit 0,3%), la densité (le nombre moyen d’habitants au km²) est de 6089, ce qui montre que plus d’un sénégalais sur cinq réside à Dakar et plus de 42% de la population vivent dans les zones rurales [49]. L’indice de fécondité est de 4,93 naissances par femme. Le taux brut de mortalité est de 6,8‰, alors que le taux de mortalité infantile est de 37‰; la mortalité néonatale est de 23‰; la mortalité post-néonatale est de 15‰ ; la mortalité infanto-juvénile est de 51‰. L’espérance de vie est, pour les hommes: 65,5 ans et pour les femmes: 69,5 ans [3].
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET REVUE DE LA LITTERATURE
I. DEFINITIONS DE CONCEPTS
1. L’hôpital
2. La chirurgie pédiatrique
3. L’urgence
4. La mortalité néonatale
5. La mortalité post-néonatale
6. La mortalité infantile
7. La mortalité juvénile
8. La mortalité infanto-juvénile
9. La morbidité
10. Référence
11. Contre référence
II. SITUATION SANITAIRE DU SENEGAL
1. Données démographiques et sanitaires
2. Organisation du système de santé
3. Personnel de santé
4. Infrastructures de santé
5. Politique de santé au Sénégal
6. Activités du secteur de la santé
6.1 Activités préventives
6.2. Activités curatives
7. Accessibilité aux soins
7.1 Accessibilité géographique
7.2 Accessibilité financière
7.3 Accessibilité socioculturelle
III. URGENCES PEDIATRIQUES
IV. L’URGENCE AU SÉNÉGAL
1. Urgences pré-hospitalières
2. Système référence-contre référence
2.1. Facteur comportemental
2.2. Facteur non comportemental
3. Le service d’accueil des urgences
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
PATIENTS ET METHODES
I. CADRE DE L’ETUDE
1. Hôpital d’Enfants Albert Royer
1.1Historique
1.2. Situation
1.3. Services
2. Le service de chirurgie pédiatrique
2.1. Description
2.2. Locaux
2.3. Personnel
2.4 Activités du service
II. PATIENTS
1. Critères d’inclusion
2. Critères de non inclusion
3. Population d’étude
III. METHODES
1. Type d’étude
2. Recueil des données
3. Paramètres de l’étude
3.1 Aspects épidémiologiques
3.1.1 Fréquence
3.1.2 Aspects sociodémographiques
3.2 Pathologies rencontrées
3.3 Traitement
3.4. Evolution
3.4.1 Evolution favorable
3.4.2 Morbidité
3.4.3. Mortalité
4. Analyse des données
RESULTATS
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1. Fréquence
2. Aspects sociodémographiques
2.1Age
2.2 Sexe
2.3 Références
2.4 Transferts
2.5 Délai de consultation
2.6 Moyens d’évacuation
II. PATHOLOGIES RENCONTREES
1. Pathologies traumatiques
2. Pathologies viscérales
3. Pathologies pariétales
4. Pathologies orthopédiques
5. Pathologies uro-génitales
III. TRAITEMENT
1. Pathologies viscérales
2. Pathologies traumatiques
3. Pathologies orthopédiques
4. Pathologies pariétales
5. Pathologies uro-génitales
V. EVOLUTION
1. Favorable
2. Morbidité
3. Mortalité
3.1. Fréquence
3.2. Etiologies des décès
3.2.1. Pathologies initiales des décès
3.2.1.1. Pathologies viscérales initiales
3.2.1.2. Pathologies traumatiques initiales
3.2.1.3. Pathologies pariétales initiales
3.2.1.4. Autres pathologies
3.2.2. Causes secondaires
DISCUSSION
CONCLUSION